P'tit prof a écrit:Oui, mais nous sommes là dans l'irréel du présent, et même l'irréel du passé. L'imparfait est parfaitement correct en ce cas, et même littéraire. Wagner et Pinchon citent cet extrait de Stendhal :
[le mulet] me renversa. « Un peu plus, il était mort », disait mon grand-père.
Les auteurs commentent :
il représente l'enfant qu'était alors Stendhal. Cet il était mort exprime dans le passé une possibilité imminente.
Et Hugo (cité par Grevisse, avec d'autres exemples), écrit: "s'il n'avait pas plu dans la nuit du 17 au 18 juin 1815, l'avenir de l'Europe était changé. "
Il est vrai que l'emploi de l'indicatif actualise le procès: c'est un irréel, mais si proche de la réalité (il s'en est fallu de si peu, quelques gouttes de pluie!) qu'on lui ouvre le droit à l'indicatif.
à noter que Grevisse aussi nie l'existence d'un passé 2° forme du conditionnel:" la langue littéraire peut mettre, dans la subordonnée et la principale, (...) le plus- que- parfait du subjonctif, équivalant, dans la subordonnée, au plus-que-parfait de l'indicatif, et dans la principale, au conditionnel passé" (p.1193). Et de renvoyer à un § 740 où il précise:" le plus-que parfait du subj. peut avoir, notamment dans les propositions conditionnelles, le sens du conditionnel passé (= seconde forme du conditionnel passé). Il faut se garder de confondre cette seconde forme du conditionnel passé etc..." mais quelques lignes plus loin: "H. Yvon fait judicieusement remarquer : il ne faut attribuer au conditionnel passé qu'une forme: j'aurais fait"
Orientale a écrit:Ma question venait de ce que j'avais pu lire dans le Rapport du Conseil supérieur de la langue française (publié dans les documents administratifs du Journal officiel du 6 décembre 1990) que je cite :
[...]
En conséquence, on conserve l’accent circonflexe sur a, e, et o, mais sur i et sur u il n’est plus obligatoire, excepté dans les cas suivants :
[...]
Au plus-que-parfait du subjonctif, aussi nommé parfois improprement conditionnel passé deuxième forme (troisième personne du singulier) :
[...]
merci de nous signaler cet extrait, et de poser ce problème; le débat est ancien , puisque déjà mon édition de Wagner et Pinchon (1962! mais c'est un héritage) analyse le verbe de la principale comme un subjonctif plus-que-parfait! Je ne sais pas quand a pu naître la confusion, mais il me semble qu'elle est ancienne aussi. Je vais me livrer à quelques recherches.