Sujet : un faux gallicisme : stageur
je découvre avec amusement que stageur est employé en Italie (synonyme de stagiaire et de stagista).
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je découvre avec amusement que stageur est employé en Italie (synonyme de stagiaire et de stagista).
J'emprunterais volontiers ce néologisme, comme une version péjorative de stagiaire, ou encore pour désigner le formateur :
Mon métier ? Je suis stageur en informatique...
... mais bien plutôt, je le laisse dormir dans un tiroir...
C'est le eur qui donne cette impression négative je suppose. Comme pour ces noms de profession fabriqués à partir d'un verbe et qui indique un petit métier : poinçonneur, plongeur (dans un restaurant), ouvreur, serveur, etc.
Je me demande comment ce mot est arrivé en italien.
C'est le -eur qui donne cette impression négative je suppose.
Je le pense aussi : faiseur, déconneur, jouisseur... enfonceur (de portes ouvertes), enculeur (de mouches), preneur (d'otages)... sans oublier joli cœur !
Ce qui surprend aussi, probablement, c'est que, contrairement aux termes précédents, il n'existe pas de verbe « stager » : à partir de là, la construction de l'adjectif est boiteuse, voire illégitime.
Mouais... Penseur, ingénieur, professeur, chercheur, assureur,gouverneur, inspecteur, docteur, administrateur, c'est évident!
Réduisons aux noms en eur qui ont un féminin usuel en euse. Que reste-t-il dans votre liste ? Hé
annulé (après réflexion).
annulé (après réflexion).
Trop tard. Les substantifs féminins traditionnels en eur sont 80, ils sont bien plus fabriqués à partir d'adjectifs qu'à partir de verbes. Pour environ 500 substantifs masculins.
J'ai trouvé un peu plus d'information : il y a en Italie une tendance récente dans le milieu universitaire à distinguer le stage prévu en fin d'études (tirocinio à effectuer dans les 18 mois suivant la fin des études) du stage (stage, repris du français) non prévu dans le cursus. Le stageur fait un stage. Il aura semblé à quelqu'un normal de coller ce suffixe à stage pour faire français.
Bien entendu, le mot est utilisé que le stagiaire soit homme ou femme. Donc les Italiens ont fabriqué un faux gallicisme, tout comme nous avons de faux anglicismes (camping, brushing, lifting).
Le suffixe -eur n'est pas en soi péjoratif et on trouvera sans doute autant d'exemples avec féminin en -euse qui n'ont pas de connotation négative.
Joueur, marcheur, conteur, porteur, fonceur,lutteur...
Ces mots sont formés à partir d'un verbe ,le suffixe indiquant qu'une personne agit ainsi. Par la suite , le suffixe féminin s'est plus ou moins chargé négativement, mais rien ne permet de dire que la plupart des termes avec suffixe en -eur le sont.
De plus , l'association de pensée avec le féminin ne se fait pas automatiquement.
Tirocinio...
Beau mot, arrivé en droite ligne du latin tirocinium, dérivé de tiro, la bleusaille, le novice.
Tirocinium c'est le début, le coup d'essai.
P.S. Je précise que si stageur me semblait péjoratif par rapport à stagiaire le suffixe -eur n'y était pour rien. C'est le changement de suffixe qui est péjoratif, comme pour journaliste/journaleux, publicitaire/pubeux, footballeur/fouteux.
Je concluais en disant que le stageur pourrait être au stagiaire ce que le destinateur est au destinataire, sans aucune intention péjorative cette fois.
Effectivement le suffixe eur n'a rien de péjoratif en soi. Je fais amende. Par contre, le suffixe eux me semble porteur de cette connotation.
Effectivement le suffixe eur n'a rien de péjoratif en soi. Je fais amende. Par contre, le suffixe eux me semble porteur de cette connotation.
C'est sans doute lié à son utilisation dans beaucoup de patois d'oïl à la place du suffixe -eur, d'où une certaine condescendance vis à vis de ceux à qui on l'applique.
En fait, c'est le même ! Prononcé -eux, écrit -eur, et prononcé -eur en fin de compte.
L'insecte aux longues pattes nommé faucheux est un faucheur, l'ingénieur était ingénieux, et La Varende écrit piqueux, conformément à la prononciation, le nom piqueur.
Je n'ai pas écrit que ce n'était pas le même. On le trouve aussi dans le Nord (les buveux d'bière) ; dans certaines provinces, c'était la forme -oux.
Où l'est la fille du labouroux ?
Où l'est la fille du labouroux ?
On dit qu'elle a tant d'amouroux
Qu'elle ne sait lequel prendre....
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