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Definition

On essaye ici de lister quelques définitions remarquables de l'argot.

  • Esnault1935 : « J'observerai les distinctions guivantes : romani, Langue générale des Rômes ; cigain, Rôme et Romani de France ; gypsy, de Grande-Bretagne et d'États-Unis ; tsigane, de pays balkaniques zigeuner, de nations germaniques et tchèque ; zingaro, d'Italie ; gitano, d'Espagne ; cigano, de Portugal et de Brésil.
    Pour la France, je ne chicane pas au terme argot son sens actuel, Tout ce qui est lexique dans le bas-langage non patois ; restreints au XVe s., jobelin, aux XVIe et XVIIe, jargon, peuvent être commodes ; DAUZAT expose avec précision ce que sont le mormé et le mourmé, le terratsu de Tarentaise et le terrachu (mal écrit “terratchu”) de Tignes, le bélo (ou bellod, ou bellaud), le faria et le ménédigne ; chez lui aussi se trouvent les lexiques de Montmorin, de Ste-Croix, et six vocabulaires du Piémont.
    Quant aux autres nations, slang anglais, rothwelsch allemand, rotvelsk danois, bargoensch hollandais, fourbesque italien sont Argots nationaux ; mais en Espagne : germania, Argot désuet ; jerga, Argot moderne ; calo, Jerga imprégnée de gitano ; en Portugal : calâo, Argot imprégné de cigano. -Coa du Chili, lunfardo d'Argentine, moderna gyria du Brésil, Argots de malfaiteurs. »
  • Nisard1876 : « J'appelle parisianismes certains mots, certains tours et certaines locutions figurées ou non, essentielle mnent propres au langage populaire de Paris, aux diverses époques où je l'ai étudié, et dans les livres mêmes qui, bien qu'écrits en langage commun, ont mêlé à leur style plus ou moins de cette piquante saumure. Ces mots, ces tours, ces locutions ne sont pas de nature à être revendiqués par l'argot, quoiqu'ils aient quelquefois avec lui un air de famille. Certaines métaphores en ont peut-être le cynisme ou la violence, mais elles ont en propre, pour la plupart, cet esprit, ce pittoresque et cette allure primesautière qui font passer sur la grossièreté de la forme, et qui éclatent et brillent comme des fusées dans une nuit obscure.
    L'argot, plus prémédité, pour ainsi dire, plus recherché, plus travaillé, surtout depuis que le journalisme s'occupe de l'enrichir, n'offre guère ces qualités qu'à l'occasion d'un mot isolé, d'une similitude, d'un rapprochement ou d'un quiproquo ; il a peu de ces figures de pensées qui jaillissent naturellement du langage simplement populaire, et lui constituent en quelque sorte une rhétorique. »
  • Monselet1862 Ah ! c'est une jolie langue que le parisien, et qui pour la plupart des habitants de nos fertiles provinces n'est pas sans rapport avec le tibétain. De nos jours, elle a été singulièrement enrichie par Gavarni, par les acteurs, par les ouvriers typographes et par quelques condamnés à mort.
    Pourtant, il ne faut pas confondre le parisien pur avec l'argot.
    L'argot crée des mots ; – le parisien se contente des mots créés ; il vit en bonne intelligence avec les dictionnaires français, et ne procède que par images.
    Mais quelles images !
    Tropes-clowns ! Métaphores plus soudaines et plus hardies que des danseuses espagnoles ! Comparaisons saisies de vertiges ! Hyperboles qui ont dû s'épanouir dans un coup de foudre, comme la fleur de l'aloès ! (Monselet, Il sait où est le cadavre, 1862)

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