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Messages [ 23 ]

Sujet : auto-entrepreneur

Bonjour !
     Il semblerait que le terme d'‹ auto-entrepreneur ›, que les journalistes nous servent de plus en plus fréquemment, veuille désigner les gens qui créent leur propre affaire. Doit-on en conclure que les simples ‹ entrepreneurs › sont ceux qui installent les entreprises de leurs voisins ?

diconoma est typographe, relecteur-correcteur, dictionnairiste

Re : auto-entrepreneur

C'est du jargon politiquement correct, loi de modernisation de l'économie, aout 2008, je pense que j'en ai entendu parler à cause d'un des clients chez qui je travaillais à l'époque.

A ajouter pour le coup dans une certaine liste qui avait soulevé mes doutes quant à sa composition : histoire de voir quelqu'un se déchainer smile J'ai eu du mal à me rappeler de quel terme nous étions partis : c'était la marche blanche.

Il est auto-entrepreneur parce qu'il est tout seul contrairement à l'entrepreneur classique qui a une société (entreprise) normale donc des associés.

Re : auto-entrepreneur

éponymie a écrit:

C'est du jargon politiquement correct, loi de modernisation de l'économie, aout 2008, je pense que j'en ai entendu parler à cause d'un des clients chez qui je travaillais à l'époque.

A ajouter pour le coup dans une certaine liste qui avait soulevé mes doutes quant à sa composition : histoire de voir quelqu'un se déchainer smile J'ai eu du mal à me rappeler de quel terme nous étions partis : c'était la marche blanche.

Il est auto-entrepreneur parce qu'il est tout seul contrairement à l'entrepreneur classique qui a une société (entreprise) normale donc des associés.


Auto-entrepreneur, est un statut juridique, avec un régime fiscal associé, comme EURL (Entreprise Unipersonnel à Responsabilité limitée), EIRL (Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée) ou SARL (Societe Anonyme à Responsabilité Limitée) etc.

Je ne vois pas trop où est le politiquement correcte là-dedans !

"L'orthographe est plus qu'une mauvaise habitude, c'est une vanité" R. Queuneau

Re : auto-entrepreneur

BakaGaijin a écrit:

Je ne vois pas trop où est le politiquement correcte là-dedans !

J'en ai peut-être sorti une plus grosse que moi, me suis-je dit, et je suis allé voir :

Le politiquement correct (anglicisme de politically correct, PC) désigne, presque toujours[réf. nécessaire] pour la dénoncer, une attitude véhiculée par les politiques et les médias, qui consiste à adoucir excessivement les formulations qui pourraient heurter un public catégoriel.

Si j'étais travailleur indépendant (je l'ai été 12 ans) avec son entreprise individuelle (ya pas ça en Italie) : ce genre d'appellation doucereuse se voulant flatteuse m'agacerait sachant ce que recouvre la réalité du travail individuel.

L'attitude passe aussi par le langage, et au vu de l'article de wikipedia sur le politiquement correct que je viens de citer, je maintiens. C'est du langage politiquement correct. Continuons les citations :

En domaine francophone hors d'Amérique du Nord, l'expression a pris avec le temps une autre acception, devenant donc pratiquement synonyme de « langue de bois » : discours à base de circonlocutions, de périphrases, d'euphémismes et d'expressions figées, selon la technique dénommée communément « noyer le poisson ».

On peut toutefois faire entrer dans la catégorie du « politiquement correct » l'usage devenu quasiment obligatoire de termes tels que « handicapé » ; « non-voyant » ; « RMiste », etc., au lieu de vieux termes français qui n'avaient rien de particulièrement stigmatisant comme « infirme » ou « invalide » ; « aveugle » ; « nécessiteux » ou « pauvre », etc.

Re : auto-entrepreneur

éponymie a dit :

L'attitude passe aussi par le langage, et au vu de l'article de wikipedia sur le politiquement correct que je viens de citer, je maintiens. C'est du langage politiquement correct. Continuons les citations :

En domaine francophone hors d'Amérique du Nord, l'expression a pris avec le temps une autre acception, devenant donc pratiquement synonyme de « langue de bois » : discours à base de circonlocutions, de périphrases, d'euphémismes et d'expressions figées, selon la technique dénommée communément « noyer le poisson ».

    On peut toutefois faire entrer dans la catégorie du « politiquement correct » l'usage devenu quasiment obligatoire de termes tels que « handicapé » ; « non-voyant » ; « RMiste », etc., au lieu de vieux termes français qui n'avaient rien de particulièrement stigmatisant comme « infirme » ou « invalide » ; « aveugle » ; « nécessiteux » ou « pauvre », etc.

Je ne suis pas loin de penser (euphémisme) que le premier devoir des amoureux de la langue devrait être de dénoncer et d'empêcher autant que possible que l'on se serve des mots pour manipuler les esprits. Vous avez raison quand vous dites que "L'attitude passe aussi par le langage". En fait, l'homme agit uniquement en fonction de la représentation qu'il se fait du monde, et cette représentation est véhiculée par les mots. La correction politique est bien plus qu'une aimable convention sociale motivée par les intentions vertueuses de ceux qui siègent sur l'Olympe... C'est Orwell chez Courteline...

"Omnes stulti omnia tentant." Saint Thomas d'Aquin

Re : auto-entrepreneur

éponymie a écrit:
BakaGaijin a écrit:

Je ne vois pas trop où est le politiquement correcte là-dedans !

J'en ai peut-être sorti une plus grosse que moi, me suis-je dit, et je suis allé voir :

Le politiquement correct (anglicisme de politically correct, PC) désigne, presque toujours[réf. nécessaire] pour la dénoncer, une attitude véhiculée par les politiques et les médias, qui consiste à adoucir excessivement les formulations qui pourraient heurter un public catégoriel.

Si j'étais travailleur indépendant (je l'ai été 12 ans) avec son entreprise individuelle (ya pas ça en Italie) : ce genre d'appellation doucereuse se voulant flatteuse m'agacerait sachant ce que recouvre la réalité du travail individuel.


Je ne vois pas pourquoi les formulations "travailleur indépendant, entrepreneur, créateur d'entreprise, etc", pourraient heurter le public catégoriel auquel il s'adresse.

Que le terme "auto-entrepreneur" ait été pondu par des communicants (avec de vrais morceaux de politiquement corrects à l'intérieur), ou que certains journalistes fassent un abus de langage en qualifiant tous les travailleurs indépendants d'auto-entrepreneurs est plus que probable.

Toujours est-il que tous les travailleurs indépendants ne sont pas des auto-entrepreneurs, et que ce statut est soumis à des règles. Par ex. : si le chiffre d'affaires d'une auto-entreprise dépasse un certain seuil deux années de suite, elle passe directement au statut d'EIRL, etc.

"L'orthographe est plus qu'une mauvaise habitude, c'est une vanité" R. Queuneau

7 Dernière modification par Perkele (24-10-2012 07:59:40)

Re : auto-entrepreneur

Et le statut de travailleur indépendant existe toujours.

Parmi les différences, l'auto-entrepreneur bénéficie de facilités de création de de gestion fiscale mais il ne peut pas déduire ses frais et, en conséquence ne peut pas déclarer de déficit en fin d'exercice. Autres inconvénients, ses charges sont calculées sur le CA et non sur le bénéfice et un trimestre n'est validé pour la retraite que s'il a fait un certain chiffre.

"La douceur est invincible." Marc Aurèle

Re : auto-entrepreneur

BakaGaijin a écrit:

Je ne vois pas pourquoi les formulations "travailleur indépendant, entrepreneur, créateur d'entreprise, etc", pourraient heurter le public catégoriel auquel il s'adresse.

Il ne me semble pas avoir dit ça.

BakaGaijin a écrit:

Que le terme "auto-entrepreneur" ait été pondu par des communicants (avec de vrais morceaux de politiquement corrects à l'intérieur), ou que certains journalistes fassent un abus de langage en qualifiant tous les travailleurs indépendants d'auto-entrepreneurs est plus que probable.

A la bonne heure. Où sont les morceaux de politiquement correct selon vous ?

9 Dernière modification par greg (24-10-2012 21:21:16)

Re : auto-entrepreneur

diconoma a écrit:

Il semblerait que le terme d'‹ auto-entrepreneur ›, que les journalistes nous servent de plus en plus fréquemment, veuille désigner les gens qui créent leur propre affaire. Doit-on en conclure que les simples ‹ entrepreneurs › sont ceux qui installent les entreprises de leurs voisins ?

BakaGaijin a écrit:

Que le terme "auto-entrepreneur" ait été pondu par des communicants (avec de vrais morceaux de politiquement corrects à l'intérieur), ou que certains journalistes fassent un abus de langage en qualifiant tous les travailleurs indépendants d'auto-entrepreneurs est plus que probable.

Toujours est-il que tous les travailleurs indépendants ne sont pas des auto-entrepreneurs, et que ce statut est soumis à des règles. Par ex. : si le chiffre d'affaires d'une auto-entreprise dépasse un certain seuil deux années de suite, elle passe directement au statut d'EIRL, etc.

C'est clair qu'il y a de vrais bons gros morceaux de rinçage de cerveau dans le terme auto-entrepreneur. Et peu importe que la catégorie désignée par cette étiquette se distingue des catégories voisines aux dénominations moins orwelliennes.

Bientôt on ira acheter son jambon chez l'autocharcutier, son journal chez l'autoburaliste. Et pourquoi pas consulter l'auto-otorhino puisque c'est la saison...

C'est très subjectif, mais pour moi auto-entrepreneur empeste le morano-sarközisme à plein nez.

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Re : auto-entrepreneur

À l'origine, je ne voulais pas spécialement participer à cette discussion tant la question initiale postée par diconoma me paraissait orientée et manquer de sérieux. Cependant, force est de constater que le débat à pris une tournure pour le moins curieuse.

greg a écrit:

C'est clair qu'il y a de vrais bons gros morceaux de rinçage de cerveau dans le terme auto-entrepreneur.

Ah oui ? Lesquels, greg ?

greg a écrit:

Bientôt on ira acheter son jambon chez l'autocharcutier, son journal chez l'autoburaliste. Et pourquoi pas consulter l'auto-otorhino puisque c'est la saison...

C'est très subjectif, mais pour moi auto-entrepreneur empeste le morano-sarközisme à plein nez.

C'est tout aussi subjectif, mais pour moi vos aversions politiques et vos caricatures ne sentent pas non plus la rose. Mais si à l'avenir vous souhaitiez apporter une contribution argumentée et enrichissante, surtout ne vous privez pas.

Le peu que je sais, c'est à mon ignorance que je le dois. (Sacha Guitry)

Re : auto-entrepreneur

Osiris a écrit:

À l'origine, je ne voulais pas spécialement participer à cette discussion tant la question initiale postée par diconoma me paraissait orientée et manquer de sérieux. Cependant, force est de constater que le débat à pris une tournure pour le moins curieuse.

greg a écrit:

C'est clair qu'il y a de vrais bons gros morceaux de rinçage de cerveau dans le terme auto-entrepreneur.

Ah oui ? Lesquels, greg ? vous privez pas.

J'ai posé la même question à BakaGaijin qui a fini par reconnaitre que l'expression relevait du politiquement correct ("lavage de cerveau" étant l'explication de texte). J'ai cependant une idée de la réponse, il y a dans "auto-entrepreneur" le mythe du "self-made man" : le type qui se fait tout seul (auto), qui innove, invente, s'impose, construit, etc. (tout ce que peuvent véhiculer entreprendre et entrepreneur).

Alors qu'il s'agit plus communément de gens qui essaye vaille que vaille de tirer leur épingle du jeu dans ce monde cruel. Certains n'ont peut-être pas d'autres choix que ce statut pour faire ce qu'ils veulent faire, et ce statut, puisqu'il a été défini légalement, se traine tout une série e contraintes qui ne sont probablement pas tout bénef pour l'auto-entrepreneur.

Politiquement correct, lavage de cerveau pour ceux qui s'y laissent prendre. Et je suis certain de ne pas être du même bord politique que greg.

Re : auto-entrepreneur

Personne ne semble s'être posé la question du mot le plus ancien, auto-entreprise ou auto-entrepreneur, l'un ayant automatiquement créé l'autre.
Si c'est auto-entreprise qui est venu en premier, pour des raisons à éclaircir mais où l'on perçoit le fait d'être soi-même une entreprise pour le fisc, alors il n'y a pas à chercher bien loin la raison d'être d'auto-entrepreneur, qui n'est pas plus ridicule que le nu-propriétaire, l'assuré social ou le journaliste sportif.

13 Dernière modification par Osiris (25-10-2012 13:48:26)

Re : auto-entrepreneur

Bonjour éponymie,
À vrai dire, peu importe nos opinions politiques. Je pense qu'elles n'ont tout simplement par leur place dans un forum comme celui-ci.

Pour revenir à la question du terme auto-entrepreneur (ou autoentrepreneur), j'y vois plus l'association de deux idées. Celle d'entreprendre et celle d'être autonome.

Je ne suis pas d'accord avec cette analyse, je vous cite :
- "J'ai cependant une idée de la réponse, il y a dans "auto-entrepreneur" le mythe du "self-made man" : le type qui se fait tout seul (auto), qui innove, invente, s'impose, construit, etc. (tout ce que peuvent véhiculer entreprendre et entrepreneur)."

Non, à la base, les termes entreprendre et entrepreneur ne véhiculent pas des concepts tels que le "self made man", l'innovation ou encore l'invention. Cependant, dans certains cas, rien n'empêche de pouvoir associer ces termes. Dans certains cas seulement.
Entreprendre, c'est se mettre à faire quelque chose. Tout simplement.
Quant à l'entrepreneur, c'est celui qui entreprend.

Et celui qui crée une entreprise individuelle en comptant la gérer en toute autonomie (grâce au régime simplifié) peut être appelé autoentrepreneur. Quelques précisions juridiques ne seraient sans doute pas de trop afin de bien cerner le statut et la définition de l'autoentrepreneur.

Personnellement, je ne vois pas dans ce terme une quelconque connotation avec le politiquement correct.
J'ai pourtant lu vos explications sur ce sujet. Pour moi, vos conclusions tiennent davantage du sophisme que de la démonstration objective ou de l'argumentation éloquente.
Autrement dit, c'est un point de vue mais pas forcément une réalité ou une doxa universelle.

Il est bien évident que d'autres termes auraient pu être trouvés. Il est tout autant évident que certains auraient trouvé à redire.
En l'état, ce terme ne me pose aucun problème. Ni moralement ni sémantiquement.

Le peu que je sais, c'est à mon ignorance que je le dois. (Sacha Guitry)

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Re : auto-entrepreneur

Info sur le statut d'auto entrepreneur

"La douceur est invincible." Marc Aurèle

Re : auto-entrepreneur

éponymie a écrit:

A la bonne heure. Où sont les morceaux de politiquement correct selon vous ?

Pour moi, "les vrais morceaux de politiquement correct" sont dans les communicants !
D'autre part, si "auto-entrepreneur" est flatteur, alors cela ne correspond pas à la définition du politiquement correct que vous avez donné...
Au pire je le ferais renter le "auto-entrepreneur" dans la grande famille de la com' (dont fait partie le politiquement correct).

"L'orthographe est plus qu'une mauvaise habitude, c'est une vanité" R. Queuneau

Re : auto-entrepreneur

BakaGaijin a écrit:

D'autre part, si "auto-entrepreneur" est flatteur, alors cela ne correspond pas à la définition du politiquement correct que vous avez donné...

Je ne vois pas d'incohérence :

éponymie a écrit:

ce genre d'appellation doucereuse se voulant flatteuse m'agacerait sachant ce que recouvre la réalité du travail individuel.

Le politiquement correct désigne, presque toujours pour la dénoncer, une attitude véhiculée par les politiques et les médias, qui consiste à adoucir excessivement les formulations qui pourraient heurter un public catégoriel.

17 Dernière modification par greg (26-10-2012 08:21:17)

Re : auto-entrepreneur

Osiris a écrit:

Mais si à l'avenir vous souhaitiez apporter une contribution argumentée et enrichissante, surtout ne vous privez pas.

C'est si gentiment demandé. On pourrait déjà évoquer le sous-ministre à l'origine du statut d'auto-entrepreneur : Hervé Novelli, un ancien d'Ordre nouveau, d'Occident et du Parti des forces nouvelles — excusez du peu.

Grand copain d'Alain Madelin, dont il le fut le chef de cabinet après avoir été son acolyte à la grande époque d'Occident, Novelli est tout aussi ultralibéral que son ancien patron. Ou plutôt, ultralibéral pour autrui : Novelli a bénéficié d'emplois protégés dans la galaxie de l'UIMM — les experts incontestés de la « fluidification des relations sociales », dixit Gautier-Sauvagnac.

Le statut d'auto-entrepreneur n'a pas été créé pour "simplifier" les démarches administratives de picopatrons dont Novelli et Cie se fichent comme d'une guigne. Il a été créé pour dériver un des flux qui alimentait les stats du chômage et surtout pour transférer une partie des cotisations sociales dues par le patronat vers des ex-salariés travestis en "entrepreneurs".

Le statut et l'expression qui le désigne s'inscrivent dans une remarquable et méticuleuse entreprise de défonçage du droit du travail et de casse des salaires, vieille de plusieurs décennies.

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Re : auto-entrepreneur

Bonsoir greg,
Encore une fois, vous êtes hors sujet.
Grand bien vous fasse de faire de la politique à partir du terme autoentrepreneur mais ce n'est ni l'endroit ni le sujet.

Voilà un forum qui devrait davantage correspondre à vos aspirations du moment : http://www.forum-politique.org/france-d … 12820.html

Le peu que je sais, c'est à mon ignorance que je le dois. (Sacha Guitry)

19 Dernière modification par éponymie (26-10-2012 11:13:36)

Re : auto-entrepreneur

S'il s'agit d'expliquer ce que signifie "jargon politiquement correct", ce n'est pas hors sujet. Cela le deviendrait si on se laissait entrainer dans une conversation sur le bien-fondé de l'opinion émise. Nous n'en sommes pas là.

"Politiquement correct" est porteur d'un jugement de toute façon. Comme tant d'autre mots et expressions.

Au moins on voit ainsi le "déphasage" entre le terme et une représentation de la réalité qu'il est censé désigner. C'est un tel constat qui justifie d'appliquer "politiquement correct" à "auto-entrepreneur".

A vous lire, j'étais déjà hors-sujet quand j'ai employé l'expression.

20 Dernière modification par Osiris (26-10-2012 11:43:59)

Re : auto-entrepreneur

Bonjour éponymie,
Vous êtes le premier à avoir parlé de politiquement correct. Pour autant, le lancement de ce sujet ne vous revient pas. Ne mélangez donc pas vos considérations personnelles sur le sujet avec le sujet lui-même.
De plus, nous devrions être capables de suffisamment de discernement et de sagesse pour ne pas confondre politique et politiquement correct. De la même manière, nous devrions être aussi capables de nos pas confondre les considérations morales que suscite un mot avec son analyse rationnelle et/ou linguistique.

Le peu que je sais, c'est à mon ignorance que je le dois. (Sacha Guitry)

Re : auto-entrepreneur

Osiris a écrit:

De la même manière, nous devrions être aussi capables de nos pas confondre les considérations morales que suscite un mot avec son analyse rationnelle et/ou linguistique.

Comme si tout pouvait se réduire à une analyse rationnelle et/ou linguistique. On a vu à quelques reprises ici que c'est impossible.

Osiris a écrit:

Vous êtes le premier à avoir parlé de politiquement correct. Pour autant, le lancement de ce sujet ne vous revient pas. Ne mélangez donc pas vos considérations personnelles sur le sujet avec le sujet lui-même.

Vous mélangez vos considérations personnelles sur les intervenants avec le sujet lui-même qui relevait un tantinet d'absurdité dans auto-entrepreneur. Difficile d'échapper au points de vue personnels (ce que vous appelez considérations) sur un tel thème.

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Re : auto-entrepreneur

Osiris a écrit:

    De la même manière, nous devrions être aussi capables de nos pas confondre les considérations morales que suscite un mot avec son analyse rationnelle et/ou linguistique.

Comme si tout pouvait se réduire à une analyse rationnelle et/ou linguistique. On a vu à quelques reprises ici que c'est impossible.

En effet, la langue est « consubstantielle » à l’expression des jugements de valeur. Les sociétés où les langues se sont développées ayant eu besoin de désigner ce qu’elles encourageaient ou condamnaient en termes de pratiques sociales, de mœurs. Aucune société n’a envisagé sérieusement de renoncer à porter des jugements. Dans les faits, on se rend facilement compte des limites de l’exercice. Vouloir discuter des faits de langues à la façon des entomologistes se révèle assez illusoire. Serait-ce d’ailleurs souhaitable ? En revanche, ce qui devrait être à notre portée, c’est de respecter nos interlocuteurs et de discuter, non pas sans jugement de valeur, mais sans procès d’intention, en admettant les différences de sensibilités. Car très souvent, derrière l’exigence de ne pas admettre de jugement de valeur se cache une forme de terrorisme intellectuel, qui correspond au bras armé du politiquement correct.



Osiris :

Grand bien vous fasse de faire de la politique à partir du terme autoentrepreneur mais ce n'est ni l'endroit ni le sujet.



On ne peut parler de la langue et de son histoire sans être souvent confronté aux faits de société auxquels ils renvoient. Ce qui doit être banni, c’est le militantisme qui est toujours importun. Mais la langue est un fait politique qu’on le veuille ou non. Elle est au carrefour des tensions qui habitent la société. Elle a toujours été un enjeu fort pour le Pouvoir. Faut-il détourner la tête de cette réalité et laisser le terrain libre pour les manipulations de toutes sortes dont la langue est le vecteur ? Ou au contraire, toutes opinions confondues, et entre adultes consentants, devons-nous poser les bonnes questions. L’exemple du politiquement correct est un excellent point d’entrée et je suis certaine que toutes les opinions politiques finiraient par y trouver leur compte, car à ma connaissance, aucune opinion n’est pour le lavage de cerveau, alors que les partis eux semblent tous y trouver leur compte.

"Omnes stulti omnia tentant." Saint Thomas d'Aquin

Re : auto-entrepreneur

Osiris a écrit:

De la même manière, nous devrions être aussi capables de nos pas confondre les considérations morales que suscite un mot avec son analyse rationnelle et/ou linguistique.

Les études linguistiques exigent absolument cette distinction entre le domaine moral et le domaine rationnel. Les anciens lexicographes évitaient de répertorier les « gros mots » dans leurs dictionnaires, et les traducteurs anglais de telle grossièreté grecque se servaient souvent du latin pour ne pas tomber dans l'obscénité. J'ai connu certains étudiants qui refusaient de traduire en anglais tel propos grivois parce que l'équivalent dans leur langue maternelle les offensait. Il fallait leur expliquer qu'en tant qu'étudiants de langues ils devaient à tout moment distinguer entre un fait de langue (doit-on toujours traduire merde par shit ?) et un fait affectif (le mot shit me dégoûte).
Quant à la langue utilisée dans la vie quotidienne, cést une autre paire de manches.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

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