Bonjour à tous.
Je suis étudiant en cinéma à Paris.
Je connais le mot "borniol" (écrit comme ceci) comme un terme technique désignant les grand tissus noirs (matière rappelant la feutrine en plus solide) que l'on utilise sur un plateau pour :
- camoufler les objets (pieds de projos, de caméra, équipe technique ou caméra elle même dans les reflets d'une voiture par exemple - car le noir ne se "voit" pas en reflet contrairement aux autres couleurs)
- fermer l'arrivée de lumière d'une ouverture d'un bâtiment (fenêtre, porte) afin de donner l'illusion de nuit ou tout simplement pour couper la source qui s'est révélée gênante.
On va jusqu'à faire un sas qui encadre la porte (comme une boite dont les murs sont ces grands bouts de tissus) et qui permet de donner une idée de nuit mais de placer tout de même quelques objets (neige, arbustes, fausses découvertes...) entre la porte/fenetre/issue et le tissu.
On dit donc bornioler un décor. Terme certainement aussi utilisé dans le théatre comme je l'ai vu écrit plus haut.
Pourquoi un tel terme ? Comme certains l'ont presque deviné, aux débuts du cinéma aucune société ne produisait comme maintenant de tels bouts de tissus noirs (opaques !). Un technicien eut l'idée d'emprunter aux pompes funèbre Borniol ces grandes tentures utilisées pour assombrir les maisons et signifier le deuil.
Cette idée devint une pratique et Borniol donna son nom aux futurs tissus en tous genres.
Le borniol est un outil réservé aux machinos (machinistes) du cinéma ils en ont en général partout dans leur camion. Ils les fixent avec des pinces et serre-joints ou font des sas avec des pieds de projos.
Les borniols sont la plupart du temps sales, puants et rapiécés pour avoir fait trop de tournage.
Petit PS amusant :
Sur les plateaux de cinéma on ne doit pas porter de vert comme au théatre.
On ne prononce pas non plus le mot "..." appelé "le fatal" ce mot désigne un nom commun féminin... Le synonyme utilisé à sa place est "bout"... Cela vient là encore du théatre (et de la voile) où les matelots devinrent techniciens et gardèrent le vocabulaire : "le fatal" servait à sonner la cloche de l'heure du repas ou à pendre les mutins/pirates/condamnés...