Je découvre à l'instant un exemple qui me permet de justifier l'aversion que je voue à cette saloperie d'anacoluthe. Très triste exemple, puisqu'il s'agit de la mort en mer d'un futur concurrent de la Transat 6.50 (La Rochelle-Salvador de Bahia sur des bateaux de 6 mètres 50, course que j'ai disputée en 2003). La notice biographique de ce marin sur le site officiel de la course dit : « Jean-Marc Allaire doit être l’un des seuls marins engagés dans cette Charente-Maritime / Bahia à être venu à la voile, un peu par hasard. Natif de Plaisir, dans la Région parisienne, son père était davantage porté sur le vélo (il a couru contre Laurent Fignon quand celui-ci était amateur) que sur le bateau. » Et je me demande qui était natif de Plaisir. S'il n'y a pas d'anacoluthe, c'est le père. Mais alors pourquoi nous parler de la ville natale du père, dont on se fiche un peu ? Si, comme je le suppute, l'information est que Jean-Marc Allaire est né à Plaisir (ce qui n'empêche pas que son père y soit également né une génération plus tôt), alors il y a une anacoluthe : lui était natif de Plaisir, son père aimait le vélo ; deux verbes, deux actions, un seul sujet, d'où le doute. Bref : ce qui me perturbe, c'est de ne pas savoir sur quel pied danser. Qui est né où ? Dois-je considérer que le journaliste n'a pas fait de faute, et l'information est alors ceci, ou qu'il a fauté, et l'information est cela ?
Comme lorsque je lis dans un journal que telle ville se trouve « au sud de … ». Je ne sais jamais si elle se trouve en dehors de … dans la direction du sud (auquel cas le rédacteur s'exprime correctement) ou si elle se situe dans la partie sud de …(et alors le journaliste commet une erreur – hélas fort courante). Pourtant, en bon français, les choses sont claires : Marseille est dans le sud de la France et Juvisy est au sud de Paris.
Mais cela est un autre débat.