Un locuteur d'une langue de grande diffusion est tout simplement bien servi par sa langue : elle est valable dans plusieurs domaines et suffisante pour les besoins dudit locuteur. L'extension "que l'autre apprenne la mienne" est tirée par les cheveux. Je ne nie pas l'existence de la guerre de langues, mais sans un réel besoin de connaître une langue étrangère, le niveau de cette langue ne sera jamais très élevé. Même quand ce besoin est grand, le niveau peut être moyen (ceux qui trouvent mon français mauvais, qu'ils se rassurent : il y beaucoup d'immigrés qui ne font même pas autant que moi )
Pour la gouverne de Givan - la Russie est toujours une grande puissance, le mot "tsariste" est quelque peu tendancieux, car les monarchies ne sont pas rares dans le monde, et certaines existent encore (la reine d'Angleterre, c'est une tsarine également ), et même en URSS on avait le choix entre plusieurs langues étrangères à étudier, tandis que certaines démocraties rendent l'anglais obligatoire (moins de choix que sous une dictature).
Le principe démocratique est-il la loi du plus fort ? On me dira que non. Donc, pour les langues ça doit être pareil. Faire plus royaliste que le roi, servir les intérêts des autres avec plus d'empressement que ces "autres" eux-mêmes s'appelle une soumission. Parler français en France, l'étudier par plaisir est une chose ; le rendre obligatoire, le proposer en tant que langue nationale bis dans un pays non francophone - c'est aussi de la soumission (mettez à la place du français le mot "anglais", "tchouktche" ou "xhosa" - ce sera pareil).
Et franchement, brandir une "menace" chinoise pour unir tout le monde derrière l'anglais est ridicule. Actuellement, plusieurs "grandes" langues montent, et à choisir (en dehors d'une solution réellement démocratique), je soutiendrai plutôt l'espagnol que l'anglais. Et je doute fort que forcer les gens à faire le maximum de choses en anglais, en laissant tomber leurs propres cultures, est une "évolution normale" du monde.
L'Europe risque d'éclater plutôt si elle continue à faire "fi" des identités nationales. Pourquoi les anglophones seraient-il les seuls à pouvoir jouir de leur égoïsme national ? Sont-ils plus égaux que les autres ? L'UE est une démocratie, ou une colonie anglaise ?
L'Europe telle qu'elle est - celle des lobbys en tout genre, celle du anéantissement des acquis sociaux, celle de l'uniformisation culturelle, malgré ses belles paroles - doit changer ou disparaître. Et ce ne sont point les égoïsmes nationaux qui ont foutu en l'air les économies de certains pays - non, ce sont les multinationales avec leurs magouilles financières et la globalisation à l'anglo-saxonne. Continuer à soutenir le modèle qui a démontré son insuffisance n'est pas logique... ni pragmatique.
Pardon pour le hors-sujet.
Sylvain B : eh oui, ce n'est pas pour rien que la question des langues est épineuse Un simple doute de la légitimité d'un terme anglais, s'il y a un équivalent français, provoque immanquablement des reproches (Français nuls en langues, fermés, chauvins, pas modernes etc. Ah oui, j'avais oublié : "pas cool" aussi )
Malgranda pezo, sed granda prezo ;-)