Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).
... et Jane Birkin a fait une fracassante carrière en France grâce à son petit accent so british.
So British avec une capitale majuscule à British, please, sinon on va croire que vous rêvassiez pendant les cours d'anglais ! Quelle mauvaise langue vous faites, chèr P'tit prof ! La carrière de Jane Birkin, en effet, tient plus à sa personnalité flamboyante (et à la presse people) qu'à sa délicieuse prononciation : après tout, elle n'est pas la seule à avoir un accent en français mais toutes celles qui en ont un n'ont pas les talents d'actrice et de chanteuse de Jane.
Comme dit quelqu'un d'ici : «... ne supra crepidam sutor indicaret ! » que je traduis librement par «cordonnier, c'est pas parce que t'es mal chaussé qu'il faut la ramener quand le sujet te dépasse !»
On a traduit making hoff (tant qu’à être ridicules, soyons-le jusqu’au bout) par tournage du tournage (ou tournage de tournage), ce qui est assez bien vu.
Bidonnante, cette tornade de pointes d'humour (witticisms, in English) sur [making hoff] !
Néanmoins, on lit dans Robert 2009, page 1513, pour l’entrée Making of : n. m. inv. mot anglais « élaboration de » • Anglic. Documentaire ayant pour sujet le tournage d'un film ou la préparation d'un spectacle (concert, pièce). Double DVD donnant en bonus le making of du film.
En 1999, Alfred Gilder, haut fonctionnaire et membre de la commission de terminologie du ministère des Finance et de l'Industrie (référence sérieuse, n'est-elle pas ?), publiait un dictionnaire franglais -français : En vrai français dans le texte. L'entrée making of : Reportage sur le tournage d'un film, «le film du film», cinémarge, docufilm, reportournage, bêtisier filmique.
Finalement, j'me demande si les gens vont pas préférer making of (à cause de l'assonance avec making love peut-être ?).
[...] ce qui menace le français, dis-je, c’est la fâcheuse tendance de l’anglais à se substituer au français dans de plus en plus de domaines. C’est cela qui est catastrophique, pas la méconnaissance de l’anglais en France. Si cette méconnaissance est de nature à freiner ladite substitution, on ne peut que se féliciter que les Français soient aussi réfractaires à l’anglais.
Cet émouvant plaidoyer en faveur de l’ignorance de l'anglais [deux pintes de Guinness complétées par une pensée socratique m'ont conduit à cette rectification douloureuse] rencontrera-t-il un public conquis (soit qui mal y pense).