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forum abclf » Promotion linguistique » Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

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Messages [ 51 à 100 sur 190 ]

51 Dernière modification par Bookish Prat (26-09-2009 21:27:27)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

P'tit prof a écrit:

... et Jane Birkin a fait une fracassante carrière en France grâce à son petit accent so british.

So British avec une capitale majuscule à British, please, sinon on va croire que vous rêvassiez pendant les cours d'anglais ! Quelle mauvaise langue vous faites, chèr P'tit prof tongue ! La carrière de Jane Birkin, en effet, tient plus à sa personnalité flamboyante (et à la presse people) qu'à sa délicieuse prononciation : après tout, elle n'est pas la seule à avoir un accent en français mais toutes celles qui en ont un n'ont pas les talents d'actrice et de chanteuse de Jane.
Comme dit quelqu'un d'ici : «... ne supra crepidam sutor indicaret ! » que je traduis librement par  «cordonnier, c'est pas parce que t'es mal chaussé qu'il faut la ramener quand le sujet te dépasse !» big_smile

Torsade_de_Pointes a écrit:

On a traduit making hoff (tant qu’à être ridicules, soyons-le jusqu’au bout) par tournage du tournage (ou tournage de tournage), ce qui est assez bien vu.

Bidonnante, cette tornade de pointes d'humour  (witticisms, in English) sur [making hoff] !
Néanmoins, on lit dans Robert 2009, page 1513, pour l’entrée  Making of : n. m. inv. mot anglais « élaboration de » • Anglic. Documentaire ayant pour sujet le tournage d'un film ou la préparation d'un spectacle (concert, pièce). Double DVD donnant en bonus le making of du film.

En 1999, Alfred Gilder, haut fonctionnaire et membre de la commission de terminologie du ministère des Finance et de l'Industrie (référence sérieuse, n'est-elle pas ?), publiait un dictionnaire franglais -français : En vrai français dans le texte. L'entrée making of : Reportage sur le tournage d'un film, «le film du film», cinémarge, docufilm, reportournage, bêtisier filmique.

Finalement, j'me demande si les gens vont pas préférer making of (à cause de l'assonance avec making love peut-être ?).

Torsade_de_Pointes a écrit:

[...] ce qui menace le français, dis-je, c’est la fâcheuse tendance de l’anglais à se substituer au français dans de plus en plus de domaines. C’est cela qui est catastrophique, pas la méconnaissance de l’anglais en France. Si cette méconnaissance est de nature à freiner ladite substitution, on ne peut que se féliciter que les Français soient aussi réfractaires à l’anglais.

Cet émouvant plaidoyer en faveur de l’ignorance de l'anglais [deux pintes de Guinness complétées par une pensée socratique m'ont conduit à cette rectification douloureuse] rencontrera-t-il un public conquis (soit qui mal y pense). big_smile

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2c/Flock_of_sheep.jpg

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

52 Dernière modification par greg (24-09-2009 12:20:45)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Torsade_de_Pointes a écrit:

Et voilà nos anglobéats-sans-réticence qui, une fois de plus, et comme ils le font à intervalles réguliers (c’est un marronnier), affectent un air catastrophé devant le prétendu mauvais niveau d’anglais en France. Effectivement, comme le dit cet intervenant, ce mauvais niveau est plutôt fait pour me rassurer, quand je vois les ravages qu’est déjà capable de provoquer en France cette petite parcelle d’anglais que les Français ont réussi à se fourrer dans le ciboulot.

D'accord à 100 %. Et d'accord sur tout le reste aussi. Avec les vols domestiques, les stocopcheunes, « qu'est-ce qui fait sens [sic] dans le désir d'enfant ? », les hètch-feundes, le tchatte — écrit "chat" ! —, le cleusteur, le manadgemeunte, le cleubaousse, l'inepoute et l'ahoutepoute, le meillequine-goffe mérite sans doute la palme du ridicule le plus achevé. D'autant que coulisses et fabrique feront très bien l'affaire.

ordinateur — compiouteur ?
logiciel — softouère ?
matériel — ardouère ?
courriel — mèile ?
pilote — drailleveur ?
cadreur — caméramane ?
bas de gamme — locoste ?
info(s) — niouzes ?
faire suivre — forouarder ?

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Bookish Prat a écrit:

elle n'est pas la seule à avoir un accent en français

Pour ce qui est des accents charmants, Petula Clark avait déjà ouvert le chemin.

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Je suis un peu perdu à travers tous ces débats.
Une chose est sûre: je n'ai plus grand chose à  apprendre en matières d'anglicismes, je vous le prouverai bientôt, en publiant mon manuscrit dans  le site d'« in libro veritas».

Pour vous en donner un avant-goût,  je vous dirai que «film» est un anglicisme assez ancien. Il date, à peu de choses près, de l'apparition du cinéma, soit ... 1895 ...

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Aubert a écrit:

1895

Pour désigner quelque chose qui n'a pas été inventé avant, sans doute. Sinon, je dirais à vue de nez... beaucoup plus ancien.

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

So British avec une capitale majuscule à British, please, sinon on va croire que vous rêvassiez pendant les cours d'anglais !

Je ne rêvassais pas tant que je n'aie retenu qu'en anglais ni substantifs ni adjectifs ne prennent la majuscule (sauf après un point, ça va de soi !) : mon chien n'a pas pu vous mordre, il est toujours attaché.

J'écris en français, sur un forum francophone, qui plus est consacré (j'ai faillé écrire dédié, tant le mal est profond...) à la défense et illustration de la langue françoise. Adoncques, seul mon maniement du dit français y est soumis à critique :
d'ailleurs, je n'ai pas de chien.

P.S. Ah ! si j'eusse écrit sot britiche, nul mal ne me fût advenu...

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Cet émouvant plaidoyer en faveur de l’ignorance...

Notons : l'ignorance, sans complément, l'ignorance absolue, l'ignorance crasse (du latin crassus, épais), l'ignorance qui vous met un bandeau sur les yeux et vous rend incapable de jugement, l'Ignorance, donc, c'est l'ignorance... de la langue anglaise !
Vous savez le sanscrit, le cunéiforme, le mandarin ? Vous ne savez pas l'anglais, vous êtes ignorant !
Vous savez lire l'heure au soleil, prédire le temps qu'il fera à la vue des nuages, vous savez quel sol est préférable pour quelle plante ? Vous ne savez pas l'anglais, vous êtes ignorant !

On pourrait continuer longtemps ainsi : la connaissance universelle se résumerait donc à la connaissance de l'idiome maternelle de Secoue-Poire (le mot est d'Alphonse Allais, honneur aux grands anciens...) ?

Hé bien, raison de plus pour ignorer cette chose...

58 Dernière modification par skirlet (24-09-2009 22:04:38)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Le niveau d'anglais en France est tellement mauvais

Allez, la pleurnicherie continue... Mais pourquoi ne fustige-t-on pas les Français à cause de leur niveau affreusement bas en tchèque, albanais ou maltais ?.. Même les langues plus répandues ne font pas le poids, car nul ne déplore le niveau oh combien bas en allemand, espagnol ou russe. Et nul ne s'insurge contre cette ignorance si épouvantable.

Oui, les Français ne sont pas de parfaits bilingues franco-allemands, mais le temps qu'ils perdent avec l'anglais imposé de facto dans les établissements scolaires affaiblit le niveau du français, et c'est un problème autrement plus grave.

ordinateur — compiouteur ?
logiciel — softouère ?
matériel — ardouère ?
courriel — mèile ?
pilote — drailleveur ?
cadreur — caméramane ?
bas de gamme — locoste ?
info(s) — niouzes ?
faire suivre — forouarder ?

N'oublions pas le fameux "tradeur", autrement "courtier", le mot qui est répété inlassablement par nos chers journalistes, ou "listingue" (tout simplement "liste"), qui ressurgit à chaque fois avec l'affaire Clearstream...

Sur le coup, je suis à 200% d'accord avec P'tit Prof. L'anglais n'est pas un vaccin contre l'ignorance, car on peut l'être en parlant cette langue, et inversement.

Je ne résiste pas à la tentation de remettre le lien vers le texte "Franglais chez les ploucs" http://www.russievirtuelle.com/textes/frangl.htm

Malgranda pezo, sed granda prezo ;-)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Ah ! la belle unanimité pour conclure qu'il vaut mieux ne pas savoir l'anglais afin d'éviter l'anglicisation du français !
Et sur le contrôle des naissances, quelqu'un aurait une idée ?

http://moldychum.typepad.com/moldy_chum/images/2008/05/03/stork.gif

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

60 Dernière modification par Bookish Prat (25-09-2009 16:38:59)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

P'tit prof hors les murs a écrit:

[...] en anglais ni substantifs ni adjectifs ne prennent la majuscule (sauf après un point, ça va de soi !)

Ça ira moins de soi lorsque vous aurez ouvert un dictionnaire d'anglais, bilingue ou non et, si vous n'en avez pas sous la main, http://www.english-for-techies.net/gram … uscule.htm vous dira tout.

http://farm3.static.flickr.com/2042/1601961583_a4dff2bfe5.jpg?v=0
Cette question — très anecdotique, j’en conviens — de la présence de majuscules en anglais là où le français écrit reste sobre n’est pas sans rapport avec le sujet de ce fil. L’anglicisme honni est extrêmement sournois, savez vous, au point que les meilleur(e)s connaisseu(r/se)s du français ne le reconnaissent pas, faute de connaître l’anglais. C’est ainsi que la présence envahissante de majuscules, y compris pour le nom des jours et des mois, ne passe pas pour ce qu’elle est : des anglicismes typographiques. De même que l’emploi de guillemets anglais " … " à la place de nos ravissants chevrons, les guillemets français « … ». J’observe d’ailleurs que certains acharnés traqueurs d’anglicismes s'obstinent à ne pas les employer.http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Drapeaux/0031.gif

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Et sur le contrôle des naissances, quelqu'un aurait une idée ?

Mouais... Comme on dit chez nous, × ÏÇÏÒÏÄÅ ÂÕÚÉÎÁ, Á × ëÉÅ×Å ÄÑÄØËÁ. L'avez-vous compris immédiatement ? Sinon je vais vous tancer sur votre ignorance et votre niveau trop bas du russe. Mais comme ma gentillesse est infinie, je traduis : "le sureau est dans le jardin, et l'oncle est à Kiev". C'est une expression idiomatique, utilisée dans les cas où l'interlocuteur passe d'un sujet à l'autre, sans que cet autre ait une relation quelconque avec le sujet précédent ; l'équivalent français serait "passer de coq à l'âne".

Pour ma part, si l'unanimité y est, je la salue de tout coeur, car la seule langue obligatoire en France doit être la langue nationale du pays. Point. On peut en connaître d'autres, ou ne pas les connaître. Traîter les gens d'ignorants parce qu'ils ne parlent pas une langue précise (une des 6000) est assez cavalier.

Je vous donnerais raison au sujet de la surabondance des majuscules en français (tic linguistique dû à l'anglais, omniprésent). Par contre moi, la poussière de poussières, indigne de se trouver sous la semelle de vos honorables chaussures, je vous demande très humblement et très respectueusement de me lâcher les baskets (un autre anglicisme) avec les guillemets. Je les écris et tape comme ça toute ma vie, pendant toute ma scolarité passée dans un pays peu soumis à l'influence anglosaxonne à l'époque où j'allais à l'école ; je n'aime pas les guillemets français (sans rancune), alors cf. plus haut.

Malgranda pezo, sed granda prezo ;-)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Traîter les gens d'ignorants parce qu'ils ne parlent pas une langue précise (une des 6000) est assez cavalier.

C'est mon opinion, et je la partage !
Ignorer l'anglais en Angleterre, c'est de l'ignorance ; ignorer l'anglais en des lieux où les natifs parlent une autre langue, c'est un fait qui n'est pas digne de remarque.


Au fait, comment nommer les gens qui ne peuvent pas lire Homère dans le texte ?

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

skirlet a écrit:

[...] je n'aime pas les guillemets français (sans rancune)

Comment pourrais-je vous tenir rigueur de ce petit entêtement, chère Squirlette, alors que je suis béat d'admiration devant votre délicieux français écrit ?

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

P'tit prof a écrit:

Au fait, comment nommer les gens qui ne peuvent pas lire Homère dans le texte ?

Si la langue des publications scientifiques, du commerce international, d'Internet, du tourisme, etc., était celle de l'Iliade et de l'Odyssée (dans le texte), eh bien je qualifierais ces gens d'ignorants tout comme ceux qui, au XIIe siècle, auraient prétendu étudier dans les universités naissantes en se passant du latin. big_smile

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Bookish Prat a écrit:

Si la langue des [...]

Comment ça "la" langue ?! Les Soviétiques et les Chinois ont conquis l'Espace avec Saw-yooz et Long March (mais oui, c'est de l'anglais...) ou plutôt avec ???? et ?????? ? On ne fait du commerce international qu'en anglais ? Depuis quand ? L'espagnol, l'allemand et l'italien sont des langues inconnues sur les sites touristiques parisiens ? Tout est en anglais sur internet ? Seul résistant sur toute la planète : ABC de la langue française ?

http://www.wipo.int/ipdl/IPDL-IMAGES/SIXTERXML-IMAGES/images/gb1.jpg

66 Dernière modification par skirlet (26-09-2009 00:57:27)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Comment pourrais-je vous tenir rigueur de ce petit entêtement, chère Squirlette, alors que je suis béat d'admiration devant votre délicieux français écrit ?

Eh oui, Boukichou... mon français ne sera jamais celui d'un natif, mais bon, j'assume tongue Cependant ne sous-estimez pas la taille de mon entêtement wink

Saw-yooz

Hein ?.. Qu'es aco, cette transcription fantaisiste ? Le meilleur moyen de déformer la prononciation, c'est de  transcrire un mot à l'anglaise...

L'espagnol, l'allemand et l'italien sont des langues inconnues sur les sites touristiques parisiens ?

Ah que non smile Mieux : sur le site de RFI http://www.rfi.fr/ y a une liste de langues à droite, et quelle langue vient en premier ? Vous avez deviné : c'est le chinois big_smile

De toute façon, les commerçants le savent : il faut vendre dans la langue du client, sinon ça ne se vendra pas, donc il y a tout plein de langues du commerce. Quant aux publications scientifiques, tous les pays ne s'écrasent pas de la même façon que la France, qui exige les publications uniquement en anglais (l'aplatventrisme, quand tu nous tiens...) Et ne dites surtout pas que l'anglais est LA langue de la Toile : c'est UNE des langues, et la part de l'anglais diminue au fur et à mesure que les autres pays se connectent.
http://www.internetworldstats.com/stats7.htm
L'anglais est à 28% (c'est pas mal mais pas la totalité non plus), et les taux de croissance des langues en disent long.

eh bien je qualifierais ces gens d'ignorants tout comme ceux qui, au XIIe siècle, auraient prétendu étudier dans les universités naissantes en se passant du latin.

Ouf, quel bonheur de ne plus être au XII siècle big_smile Y a eu du changement depuis, sur plusieurs points, et surtout l'apparition de la possibilité de faire ses études dans sa langue maternelle, ce qui, selon les études, augmente les performances des apprenants tongue

Malgranda pezo, sed granda prezo ;-)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Pauvre Bookish !
Mettez-vous à sa place : il voudrait que nous baisions la trace de ses pas sur le sol car il sait l'anglais, et nous avons la cruauté de lui dire qu'à nos yeux, ce n'est rien du tout de savoir l'anglais...

Mais si, mais si, Bookish, c'est très bien de connaitre d'autres langues que la sienne propre.
C'est encore mieux si c'est dans un but purement désintéressé, pour mieux connaitre la culture de l'autre. « C'est bien plus beau lorsque c'est inutile... »

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Bookish Prat a écrit:

béat d'admiration

Ou béant ? Je n'ose imaginer que BP puisse paraître stupide.

69 Dernière modification par Bookish Prat (26-09-2009 13:46:08)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

zycophante a écrit:
Bookish Prat a écrit:

béat d'admiration

Ou béant ? Je n'ose imaginer que BP puisse paraître stupide.

Normal ! Chuis d'la Beat Generation (j'vous épargne la prononciation figurée, y a des émotifs parmi nous big_smile).

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

70 Dernière modification par Bookish Prat (26-09-2009 13:52:40)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

P'tit prof a écrit:

« C'est bien plus beau lorsque c'est inutile... »

Parce que l'étude du grec et du latin serait désintéressée et sans finalité pratique ? Qui n'a entendu les parents d'un petit latiniste : « Ça lui servira bien quand il fera sa médecine... et puis les classes seront moins chargées... »
« C'est bien plus beau lorsque c'est inutile » dites-vous ? L'espéranto, à la rigueur... quoique la beauté de l'idiome m'échappe encore (sans rancune, Squirlette, c'est seulement pour le fun, la ?????) big_smile
Le pauvre Bookish vous plaint sincèrement de vous enferrer dans ce refus de reconnaître le statut de lingua franca moderne de l'anglais.
D'autant plus que l'étude du latin (dont on me priva dans ma jeunesse sad) donne une longueur d'avance aux petits veinards qui ont sué sur Virgile  pour comprendre d'emblée le sens de to procrastinate, to stultify...
Le pauvre Bookish, il plaint encore plus ceux qui,  y compris dans le monde enseignant,  sont passés par l'anglais LV1 (sept ans, en général), n'en ont rien retenu et doivent, lorsque leur carrière professionnelle prend de la hauteur, se remettre à l'étude parce que la langue des congrès internationaux, ce n'est pas l'allemand, rarement l'espagnol, l'italien, le chinois, le russe, le latin... ou le français (ce que personnellement je déplore mais, moi, je n'en nie pas la réalité et en cela,  je ne suis pas tout seul tongue ).

naughty (vilain) Bookish a écrit:

Pauvre P'tit prof !
Mettez-vous à sa place : il voudrait que nous baisions la trace de ses pas sur le sol car il sait le grec et le latin, et nous avons la cruauté de lui dire qu'à nos yeux, ce n'est rien du tout de savoir le grec et le latin...

Un peu exagéré, non ?

« C'est bien plus beau lorsque c'est inutile». Qui dit que, secrètement, je ne plussoie point sur P’tit prof sur ce point précis ? Y a pas que les discours d'Obama et The Wall Street Journal que l'on peut suivre en VO grâce à l'anglais, il y a aussi Chaucer (à l'aide d'un dico d'anglais médiéval, bien sûr), le grand  Guillaume Secouepieu (dico d'anglais élisabéthain en main), John Donne et, last but not least (pages roses du PLI),  J. K. Rowling ! (Toute ressemblance avec des Abéciens actifs serait absolument fortuite).

http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/2007/07/09/h_4_ill_933610_harry-potter-bis.jpg

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Boukichetchka, vous admettrez que je ne vous bassine pas avec l'espéranto, alors pourquoi une telle obsession pour cette langue ? Si pour vous l'anglais est le summum de la beauté linguistique, et l'espéranto en est totalement dépourvu (encore une fois selon vous), grand bien vous fasse, vous n'êtes pas agressé dans la vie quotidienne par les espérantismes (ce qui n'est pas le cas des anglicismes).

D'autant plus que l'étude du latin (dont on me priva dans ma jeunesse

Ah oui, pôvre de vous !.. On ne peut apprendre les langues que dans la jeunesse, et après on a trop la flemme, n'est-ce pas ? tongue Si l'absence du latin dans votre éducation vous chagrine autant, pourquoi ne pas l'étudier par vos propres moyens ? Je l'ai fait, même sans une motivation sérieuse (vite abandonné, faute de motivation, mais fait tout de même presque la totalité du manuel).

Le pauvre Bookish vous plaint sincèrement de vous enferrer dans ce refus de reconnaître le statut de lingua franca moderne de l'anglais.

Gardez votre pitié. L'anglais est bien moins indispensable dans la vie de tous les jours que certains auraient voulu nous faire croire, et rien ne justifie son imposition aux élèves, sans aucun choix. C'est comme si on obligeait toute la population à manger tous les jours une grosse assiette de haricots verts, sous prétexte que c'est bon pour la santé. Ceux qui préfèrent les brocolis ou le chou-fleur peuvent certes en manger, mais... seulement après avoir consommé ladite assiette de haricots. Pourtant, une telle mésure ne passerait jamais.

Le pauvre Bookish, il plaint encore plus ceux qui,  y compris dans le monde enseignant,  sont passés par l'anglais LV1 (sept ans, en général), n'en ont rien retenu et doivent, lorsque leur carrière professionnelle prend de la hauteur, se remettre à l'étude parce que la langue des congrès internationaux, ce n'est pas l'allemand, rarement l'espagnol, l'italien, le chinois, le russe, le latin... ou le français

Le pôvre Boukiche n'a toujours pas compris que l'école est un lieu d'initiation, elle ne forme pas physiciens, chimistes, biologistes etc. etc., pas plus que traducteurs, interprètes, linguistes et autres. On n'apprend pas la langue à un bon niveau sans une motivation, et imposer cette langue provoque plutôt des réticences, comme toute chose obligatoire (je rappelle, pour anticiper l'argument qui revient sans cesse : oui, les maths sontobligatoires aussi, mais les maths, c'est partout la même chose, tandis que les langues sont 6000. Alors vive le choix !). Quel pourcentage fréquentera des congrès internationaux ? Par ailleurs, en se soumettant à l'anglais déclaré par les anglophones LA langue de l'Humanité (si, si, j'ai visité assez de forums anglophones pour voir l'ambiance, mes bribes d'anglais me suffisent pour comprendre), on rabaisse nos langues. Mais bon, certains acceptent l'injustice et se rangent avec empressement du côté des maîtres du moment, et d'autres luttent. Comme disait une chanson de chez nous, "chacun choisit pour soi" tongue Votre commisération envers les personnes qui ne sont pas de votre avis est mal placée.

Au fait, cette petite liste des trucs qu'on peut suivre en anglais, c'est bien mignon, mais il y a déjà surdose de la culture anglaise dans l'environnement, disponible en français. Par contre, les autres cultures sont largement sous-représentées en France, hélas et encore une fois hélas. Alors une autre langue que l'anglais donne l'accès à des choses bien plus rares et intéressantes wink

Malgranda pezo, sed granda prezo ;-)

72 Dernière modification par Bookish Prat (26-09-2009 17:22:28)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

skirlet a écrit:

[...] Par contre, les autres cultures sont largement sous-représentées en France, hélas et encore une fois hélas. Alors qu'une autre langue que l'anglais donne accès à des choses bien plus rares et intéressantes... wink

Laissez-moi deviner, chère Squirlette... une langue un peu orpheline que l'on pouvait apprendre sans complications politiques dans un pays à l'économie jadis planifiée (c'est pas le chtoutschke au moins ? tongue)... Voyons voir : l'esclavon, l'eskimo...? Je brûle ? roll

skirlet a écrit:

Si l'absence du latin dans votre éducation vous chagrine autant, pourquoi ne pas l'étudier par vos propres moyens ? Je l'ai fait, même sans une motivation sérieuse (vite abandonné, faute de motivation, mais fait tout de même presque la totalité du manuel).

Bravo chère Squirlette! Quelque chose me dit que vous en fîtes autant avec l'anglais honni. Et puisqu'on en est aux confidences, je vous livre la primeur de celle-ci : j'ai pris sur le tard des leçons de latin d'un jeune normalien de ma connaissance dont je fus un temps le tapir (tapirus terrestris, ça ne s'invente pas. C'est son nom et sa photo — pas la mienne — ci-dessous).

http://farm4.static.flickr.com/3097/3109695515_2560e829cb.jpg

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Le russe permet de lire Pouchkine, Dostoïevski et Tolstoï, de comprendre les discours de Vladimir Poutine, de suivre les films d'Eiseinstein... et d'envoyer des fusées dans l'espace !
Les gens qui ne savent pas le russe (j'en fais hélas partie...) sont de sacrés ignorants !

Car c'est là que le bât blesse : dans ce certificat d'ignorance décerné à ceux qui ignorent une langue, et une seule.
Un bonne connaissance d'une ou plusieurs langues que la sienne propre est un atout culturel et pratique, qui songe à le nier ?
On souffre d'une forme d'ignorance lorsque l'on ne connait que sa propre langue, c'est encore exact.
Mais résumer l'ignorance à l'ignorance d'un seul idiome parmi tous ceux qui se parlent dans le vaste monde, c'est envoyer le bouchon un peu loin...

Et si, comme ce bon vieux Socrate, nous disions en chœur :
« Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien ? »
Chacun de nous est ignorant de choses que savent les autres, et savant de choses que les autres ignorent : partageons, au lieu de faire un concours.
Ne nous laissons pas désigner nos désirs par le désir des autres, selon le schéma du désir triangulaire mis en lumière par René Girard (lequel écrit en anglais lorsqu'il traite d'auteurs anglais, et en français lorsqu'il traite de philosophie...) : ce que nous possédons a de la valeur, même si les autres ne le convoitent ni ne l'admirent. D'autre part, ce que nous ne possédons pas n'a peut-être pas la valeur que les autres lui attribuent...

Adoncques, apprenons ce que nous ignorons, enseignons ce que nous savons, et cessons de distribuer des bons points !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Tout ça, c'est bien beau, mais le sujet du fil concernait les emprunts ( en l'occurrence les anglicismes) faits par la langue française. Pas la nécessité ou non d'apprendre l'anglais .

C'est presque à croire qu'il serait impossible de séparer les deux.  Fort dommage, car cette fixation empêche toute discussion dépassionnée sur l'évolution de notre langue, pire d'ailleurs, stoppe même toute réflexion .

D'une part, il n'est absolument pas obligatoire de parler les langues auxquelles nous empruntons pour user de ces emprunts ( ce qui ne signifie pas pour autant qu'il serait inutile de les apprendre smile ) .

Ainsi, les termes smala, toubib, bled, cahoua sont entrés dans notre langue, y tiennent leur place dans un certain registre, qui pour n'être pas littéraire est néanmoins connu de tous. Et  pas besoin de savoir parler de près ou de loin , l'arabe pour les utiliser à l'occasion.

Je prétends que ces emprunts, y compris ceux venus de la langue anglaise, ne  mettent nullement en danger notre langue. 
Une langue est menacée dès lors que le nombre de ses locuteurs diminue de façon si considérable qu'on craigne de ne plus la voir utilisée, elle meurt avec  le dernier ( voire les deux derniers) de ses locuteurs.Notre pays n'est pas atteint d'une baisse de démographie galopante, que je sache , ni la Suisse ou la Belgique.

Ce qui est en cause, dans cette discussion, c'est un certain refus de l'évolution actuelle du français , évolution qui serait plus marquée qu'avant par le recours aux anglicismes;

D'une part, cela reste à prouver car les linguistes ne sont pas d'accord entre eux, j'ai lu que le phénomène  représenterait moins de 10% de notre lexique,  pas de quoi fouetter un chat, ni crier " au feu!"

D'autre part, cette opinion qu'il faudrait défendre, sauver notre langue, repose sur une idée sous-jacente, à savoir que les emprunts , l'intrusion de mots , tournures syntaxiques importés, souilleraient une langue qui devrait rester pure, intacte, vierge de toute influence étrangère.

Une vision de la langue utopique, contraire à tout ce que nous savons de l'histoire et de l'évolution des différentes langues. À commencer par l'histoire de la nôtre : non seulement nos ancêtres n'ont pas parlé , dès le début,le seul latin ( sinon, il n'y aurait aucune différence entre les différentes langues qui se réclament de cette origine latine) , mais il y  eut des influences diverses par la suite. Germaniques [peu importantes dans le lexique , mais bien présentes dans l'évolution de la prononciation dans la zone du parler d'oïl], également de nombreux emprunts à la langue d'oc, à l'arabe, à l'italien,etc.

Et c'est normal : la langue  est obligatoirement dépendante des populations qui la parlent, de leur histoire, de leur économie, des échanges entre eux.Ils sont incessants, nous échangeons marchandises,  techniques,  connaissances , comment imaginer que l'outil de communication , la langue, ne soit pas concerné?

Il fut un temps où le français a singulièrement fait intrusion dans cette langue  anglaise, aujourd'hui honnie. Il paraît qu'elle en fut alors enrichie ?  Un apport dont le pourcentage varierait entre quarante et soixante pour cent ! 

Ainsi, que pensez-vous de l'action du français , lorsqu'il fut langue hégémonique ?  A-t-il à ce point enlaidi l'anglais?  D'ailleurs qu'importe ?  cette langue a continué à évoluer, à jouer son rôle pour les groupes humains qui s'en servaient, en dépit de l'intrusion massive de  tournures et vocables  français.

Et bien, je pense qu'il en est et sera de même pour notre langue. Certains des anglicismes disparaîtront d'eux mêmes, s'ils n'apportent rien aux besoins linguistiques des locuteurs, d'autres seront  vite caduques du fait de l'évolution rapide des techniques, d'autres resteront , seront intégrés, transformés par notre usage, adaptés à notre langue , comme ce fut le cas pour bien d'autres.

Vous souhaiteriez moins d'apports étrangers dans notre langue? Que chacun regarde à son niveau, ce qu'il peut faire pour que la recherche scientifique se développe EN France et nous quittons  là le domaine de la linguistique pour aborder celui de la politique ( hors-sujet pour ABC).

En attendant, moi qui ne suis pas angliciste, ne l'ai pas appris à l'école et ne nourris aucun sentiment d'amour ou de haine pour cette langue, considère l'apport de mots nouveaux, venus de tous horizons comme normal, inhérent au developpement des langues aussi longtemps qu'elles servent d'outil de communication. Le jour où une langue est réduite à un corpus immuable de mots et textes écrits, c'est qu'elle est morte.

" Wer fremde Sprachen nicht kennt, weiß auch nichts von seiner eigenen."   J.W.v.Goethe

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Bookish Prat a écrit:

Si la langue des publications scientifiques, du commerce international, d'Internet, du tourisme, etc. [...]

Bookish Prat a écrit:

Le pauvre Bookish vous plaint sincèrement de vous enferrer dans ce refus de reconnaître le statut de lingua franca moderne de l'anglais.

Ah ! ça évolue un brin... L'anglais n'est plus LALANGUE de ceci ou cela mais une langue dotée d'un statut de [s]lingua franca moderne[/s] langue véhiculaire. Now that's a piece of news ! Il existe une foultitude de vernaculaires contemporains qui ont accédé au statut de véhiculaire : le russe, le mandarin, le castillan, le portugais, l'allemand, l'arabe, le souahéli, le bambara, l'hindi et l'ourdou, le malais — sans oublier notre bon vieux français. Il est même, ne t'en déplaise, une langue véhiculaire qui n'est le vernaculaire de personne : ? .

http://rlv.zcache.com/esperanto_tshirt-p235916631155951374trlf_400.jpg

76 Dernière modification par Bookish Prat (26-09-2009 23:29:04)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

P'tit prof a écrit:

Et si, comme ce bon vieux Socrate, nous disions en chœur :
« Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien ? »
Chacun de nous est ignorant de choses que savent les autres, et savant de choses que les autres ignorent : partageons, au lieu de faire un concours.
Adoncques, apprenons ce que nous ignorons, enseignons ce que nous savons, et cessons de distribuer des bons points !

P'tit prof a écrit:

Adoncques, apprenons ce que nous ignorons, enseignons ce que nous savons, et cessons de distribuer des bons points !

http://ficus.pntic.mec.es/~wque0012/filantigua/platon/images/tb_socrates_y_platon.jpg Devant tant de philosophie, comment ne regretterais-je pas une légère pointe d'exagération  tongue en résumant l'ignorance à l'ignorance du seul idiome qui ait le statut de lingua franca planétaire ?

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Bin moi j'ai une question pour les zélés zélateurs zérudits zanglophones : j'ai tout récemment entendu un jeune dire "on se le fait à la one again" (c'est du langage de djeune), signifiant manifestement par là (au vu du contexte) « à la va-comme-je-te-pousse, à la salaud, à la mords-moi-le-noeud, à la six-quatre-deux, à la n'importe-comment, à la va-vite, dans la hâte et sans soin » (vous noterez la distinction guillemetée).
     Mais quelle est cette expression ? quel rapport entre "une fois encore" et le j'menfoutisme ? est-ce de l'anglais, du globish, du slang ? du rosbif ou du plum-pudding ?

     Quelle passionnante énigme !

elle est pas belle, la vie ?

78 Dernière modification par Bookish Prat (27-09-2009 07:33:59)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Piotr a écrit:

[...] j'ai tout récemment entendu un jeune dire "on se le fait à la one again"

L'expression «à la one again»  (prononcée allaouane euguenne, présumé-je) est entrée dans les dicos spécialisés.

http://www.dictionnairedelazone.fr/inde … =one_again
http://www.dico-des-mots.com/definition … again.html

La question fut aussi posée sur un blog de jeunes : http://forum.hardware.fr/hfr/Discussion … 7029_1.htm

Mon avis : ça sonne très anglais ou très américain selon qu'on le prononce avec ou sans gomme à mâcher aromatisée en bouche.
Ça devait impressionner les copines. Beaucoup moins les profs d'anglais.
Ce n'est pas vraiment du parler charabia parce que les deux mots one et again existent vraiment en anglais mais la locution one again n'existe pas, même si les deux mots, juxtaposés, font apparaître des millions d'occurrences au premier googlage venu.
Il y a cependant une locution, une vraie celle-là : once again ! encore une fois ! on remet ça ! que les chanteurs de rock ou de pop font entendre sur scène ou sur les galettes. Le mot one est connu même quand on ne parle pas anglais. Il a donc pu remplacer once qui, lui, est franchement moins connu. Que le sens de [one again] ait ensuite dérivé vers mec qui s'la pète (parce qu'il connaît deux mots d'anglais tongue), «vantard» pour Dictionnaire de la zone, «Personne qui renvoie une image trop positive de lui même à l'avis général des autres.» pour Dico des mots, rien d'étonnant. Même les Suisses sont déjà au courant (l'image est en dot ch,  helvétique, quoi!) :

http://www.tmiroot.ch/Alaoneagain/images/AlaOneAgain.jpg

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

L'expression à la one again   a fait également son entrée dans le très officiel Dictionnaire du marseillais publié par l'Académie de Marseille .

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:B9qC4xT0OvuqNM:http://www.decitre.fr/gi/45/9782744906145FS.gif

One again (  à la) loc. adv .

À la one again , loc. plaisante pour qualifier une allure , apparence positive , qui méritent d'être remarquées, avec style, dans le vent.

« Nikita en rit encore précautionneusement en descendant l'escabeau comme Line Renaud le grand escalier du Casino de Paris, c'est- à- dire  à la one again les bras étendus et les marches dans le dos » ( Scotto 2004)

Spéc. coupe à la one again , coupe de cheveux à la mode , notamment dans les années 1950-1970 , par imitation des coupes portées par les vedettes américaines. Cette loc. est toujours prononcée sur le mode de l'humour , en feignant de parler anglais.

L'expression ouaneguène :

Invention marseillaise tirée de la difficulté locale à parler anglais. Se fringuer « à la ouaneguène» .

On note de nombreuses variants attestées avec créations fantaisistes en pseudo-anglais:

one again people , one again a people you, one again a fly, one again shoe, one again for one, one afgain more, one again three four five, etc.

Origine: pseudo-anglais:  Cette locution, sans doute apparue dans les années 970 , tire probablement son origine des « baraques à sous» ( flippers) présentes dans les bars et sur l'écran desquelles on pouvait lire le slogan suivant: « one again is more fun to complète» invitant le client à jouer une partie supplémentaire.

Une autre étymologie a été proposée : la locution serait toujours née dans les bars ( mais autour du pastis, cette fois ) où pour commander un nouveau verre , certains auraient pu dire « à l'anglaise» : one again , puis one again a fly .

" Wer fremde Sprachen nicht kennt, weiß auch nichts von seiner eigenen."   J.W.v.Goethe

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

En préambule j’aimerais signaler que pour s’inscrire sur ce site, j’ai accepté d’utiliser le mot « courriel », ce que je fais de bon cœur, mais tout de suite après j’ai dû cocher la case : « Cacher votre adresse e-mail mais autoriser le formulaire d’e-mail » – genre fais ce que je te dis, pas ce que je fais.   

Cela étant, je ne peux pas ignorer cette bataille ancestrale contre les anglicismes (sans oublier l’impérialisme, le coca-cola et le mauvais pain de mie) sans mettre mon grain de sel – voyez-vous, je suis américain et nous aimons beaucoup le sel sur notre nourriture grasse. Nous aimons aussi la cuisine française. Je crois d’ailleurs que cela nous préoccupe bien davantage que le détournement par les français de tous ces mots que nous avons piqués à d’autres au cours de l’histoire. Au fond, nous y sommes pour rien. Lorsqu’un français dit « on y go », voulez-vous que nous portions plainte pour plagiat ? En général, je ne comprends même pas ce qu’il dit : ce n’est plus de l’anglais. Une suggestion : faisons en sorte que les français maîtrisent la langue anglaise avant qu’ils ne s’en servent.

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

regina a écrit:

Je prétends que ces emprunts, y compris ceux venus de la langue anglaise, ne  mettent nullement en danger notre langue.

C'est très juste. Mais le désaccord ne porte pas sur le fait que, certains écrivant mél et d'autres disant courriel, l'existence du français s'en trouverait menacée. Il ne s'agit pas d'un débat linguistique sur le sexe des anges mais d'un combat politique alimenté par une guerre idéologique et économique.

Le français a toujours emprunté, c'est du moins ce que laisse transparaître l'histoire de notre langue, avant et après son statut (toujours contesté) de langue universelle de l'Hexagone. Le problème n'est pas l'emprunt. Le problème n'est même pas la langue anglaise puisque l'histoire a fait de cet idiome un élément, non de la francophonie, mais de la francologie — ainsi que tu l'as indiqué en pointant l'impact de l'ancien français sur le moyen-anglais.

Ce qui est en cause c'est l'asservissement des Peuples organisé en Occident par un système largement déconnecté de toute réalité authentiquement démocratique (voir "élection" de Bush en 2000 et "réélection" en 2004), inféodé à l'idéologie quasi-maffieuse d'une puissance militaire d'autant plus dangereuse qu'elle est décadente et déclinante. Ce système, version plouc, s'appelle l'union "européenne". On en connaît les derniers exploits : interdire l'expression de la souveraineté des Peuples, ou contrecarrer ses effets,  par tous les moyens possibles — notamment en ce qui concerne le PTCE, rejeté par deux Peuples souverains, et Lisbonne, refusé par un autre Peuple souverain.

De même qu'on nous amène à avaler ce dont nous ne voulons à aucun prix, on nous conduit à dépendre de ce dont nous n'avons nul besoin. Là aussi tous les moyens sont bons : tentatives répétées d'instaurer, non le tchèque ou l'arabe, mais l'anglais sur le lieu de travail, si possible par voie contractuelle — l'antichambre du réglementaire et du législatif ; pressions permanentes pour imposer l'étiquetage alimentaire, non en albanais ou en espéranto, mais en anglais ; matraquage plus que sexagénaire de chansons écrites, non en yiddisch ou en wolof, mais en anglais ; obligation faite à notre corps expéditionnaire internationalisé d'obéir ou commander, non en allemand ou en italien, mais en anglais ; chantage à la publication en langue étrangère, non en russe ou en chinois, mais en anglais. Faut-il que je continue ? Même sous l'Occupation, le cinéma allemand n'était pas aussi envahissant que ne l'est aujourd'hui la [s]production[/s] pollution industrielle hollywoodienne. Et encore, nous avons de la chance ! Seuls les titres ne sont plus traduits... Pas besoin de mentionner la télé vautrée dans la pub. Faut reconnaître que nos "amis" anglo-saxons ont de la suite dans les idées depuis l'AMGOT :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c2/Billet_drapeau_de_100_francs_recto.jpg/300px-Billet_drapeau_de_100_francs_recto.jpg

Les "emprunts" à l'anglais ne sont que des épiphénomènes qui résultent de cette occupation idéologique. Le problème n'est ni l'emprunt ni l'anglais. Le problème c'est que tout emprunt doit être en anglais. Dès lors, ce n'est plus un emprunt mais une obligation qu'il faut refuser et dénoncer. Je suis de ton avis quand tu dis qu'un emprunt n'est pas une souillure : c'est au contraire une richesse. Mais quand des termes du genre low cost sont assénés par des perroquets médiatiques qui relaient le vocabulaire mercato-entrepreneurial des collabos de Notre Occupation privatisée, ce n'est pas une souillure sur la langue mais une souillure sur ses locuteurs réduits à des consommateurs préformatés : il s'agit d'une manipulation politique dont le signe extérieur est accessoirement linguistique. Klemperer a très bien décrit la LTI (Lingua Tertii Imperii) dont Hazan s'est fait l'écho en adaptant le concept, non à la force d'occupation en France, mais à la structure indigène qui l'accompagne : LQR (Lingua Quintae Respublica). C'est pourquoi je pense qu'il est profondément illusoire de vouloir circonscrire la controverse sur les "emprunts" à la seule sphère linguistique.



Bookish Prat a écrit:

Y a pas que les discours d'Obama et The Wall Street Journal que l'on peut suivre en VO grâce à l'anglais, il y a aussi Chaucer (à l'aide d'un dico d'anglais médiéval, bien sûr), [...]

Un dico de moyen-anglais est certainement utile pour lire les œuvres de M. Geoffroy Chaussure. Presque autant qu'un dico d'ancien français ?...

This mayde of age twelf yeer was and tweye,
In which that Nature hadde swich delyt.
For right as she can peynte a lilie whyt
And reed a rose, right with swich peynture
She peynted hath this noble creature
Er she were born, up-on hir limes free,
Wher-as by right swiche colours sholde be ;
And Phebus dyed hath hir tresses grete
Lyk to the stremes of his burned hete.
And if that excellent was hir beautee,
A thousand-fold more vertuous was she.
In hir ne lakked no condicioun,
That is to preyse, as by discrecioun.
As wel in goost as body chast was she ;
For which she floured in virginitee
With alle humilitee and abstinence,
With alle attemperaunce and pacience,
With mesure eek of bering and array.
Discreet she was in answering alway ;
Though she were wys as Pallas, dar I seyn,
Hir facound eek ful wommanly and pleyn,
No countrefeted termes hadde she
To seme wys ; but after hir degree
She spak, and alle hir wordes more and lesse
Souninge in vertu and in gentillesse.
Shamfast she was in maydens shamfastnesse,
Constant in herte, and evere in bisynesse
To dryve hir out of ydel slogardye.
Bacus hadde of hir mouth right no maistrye ;
For wyn and youthe dooth Venus encrece,
As men in fyr wol casten oile or grece.
And of hir owene vertu, unconstreyned,
She hath ful ofte tyme syk hir feyned,
For that she wolde fleen the companye
Wher lykly was to treten of folye,
As is at festes, revels, and at daunces,
That been occasions of daliaunces.
Swich thinges maken children for to be
To sone rype and bold, as men may see,
Which is ful perilous, and hath ben yore.
For al to sone may she lerne lore
Of boldnesse, whan she woxen is a wyf.



regina a écrit:

L'expression à la one again   a fait également son entrée dans le très officiel Dictionnaire du marseillais publié par l'Académie de Marseille .
http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:B9qC4xT0OvuqNM:http://www.decitre.fr/gi/45/9782744906145FS.gif

Bien vu ! J'ai entendu à la oineguène à Marseille ou chez des Marseillais, sur un ton ironique en général. Et, souvent, quand oineguène, oinéguène, ouanégaine pointent le bout de leur nez, bistouflaille et bistouflaï ne sont pas très loin...

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

regina a écrit:

« one again is more fun to complète» invitant le client à jouer une partie supplémentaire.

En tant qu'ancien joueur non repenti, je ne peux laisser passer cette bourde. smile
L'expression est bien « it's more fun to compete » ajoutée lors de la création des flippers à quatre joueurs et invitant à ne pas jouer seul, ce qui bien sûr diminuait d'autant le nombre de crédits disponibles.

83 Dernière modification par regina (27-09-2009 19:22:42)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Ci-joint l'adresse de ladite Académie , Zyco, n'hésitez pas à leur signaler cette monumentale erreur, si elle était vérifiée smile

Académie de Marseille : 40 rue Adolphe Thiers , 13001 Marseille.

http://pinrescue.com/games/images/fashion_show/fashion%20show%20003.jpg

Et voilà comment l'ignorance était combattue, en ces temps héroïques tongue    Chapeau , Zyco!

" Wer fremde Sprachen nicht kennt, weiß auch nichts von seiner eigenen."   J.W.v.Goethe

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Laissez-moi deviner, chère Squirlette... une langue un peu orpheline que l'on pouvait apprendre sans complications politiques dans un pays à l'économie jadis planifiée (c'est pas le chtoutschke au moins ? tongue)... Voyons voir : l'esclavon, l'eskimo...? Je brûle ?

Vous baissez dans mon estime, Boukichka. Vos allusions politiques sont, comment dire... un peu nazes. Par ailleurs, on dit "tchouktche", et quelqu'un infichu de retenir un mot pas le plus compliqué du monde n'a pas de leçons à donner avec l'englisse.

Quelque chose me dit que vous en fîtes autant avec l'anglais honni.

Oh oui, Boukichou! J'en ai parlé plusieurs fois sur ce forum. Encore une fois pour les durs à la comprenette : ce n'est pas l'anglais qui est "honni" mais la place qu'il essaide de prendre et qui n'est pas la sienne, ainsi que l'absence du choix dans les établissements scolaires français, ce qui rend ledit anglais imposé de facto.

Et puisqu'on en est aux confidences, je vous livre la primeur de celle-ci : j'ai pris sur le tard des leçons de latin d'un jeune normalien de ma connaissance

Allélouïa !!! Rien de mieux pour boucher le trou dans votre éducation tongue

Ce qui est en cause, dans cette discussion, c'est un certain refus de l'évolution actuelle du français , évolution qui serait plus marquée qu'avant par le recours aux anglicismes

Notre époque, c'est celle d'un très gros flux d'information et d'un grand pouvoir des médias qui peuvent nos mettre des mots nouveaux (ou pas nouveaux) dans le cerveau, à force de le répéter. Et comme l'utilisation des anglicismes est un tic langagier très récurrent des médias, il y a peu (ou pas) de volonté d'introduire de nouveaux termes en se basant sur le français (autrement dit, le français est tellement ringard qu'il faut attendre docilement que les maîtres linguistiques apportent des termes sur le plateau - mais eux, ils puisent les racines dans leur propre langue pour créer de nouveaux termes !). Pire : les mots français sont remplacés par les anglicismes, comme ce fameux "trader", ou "listing", ou "voting" le nouveau venu, ou bien d'autres. Quand les mots d'emprunt éliminent les mots d'origine, quand leur pourcentage devient trop élevé, il y a danger, tout comme celui d'un corps étranger trop grand pour l'organisme.

Il fut un temps où le français a singulièrement fait intrusion dans cette langue  anglaise, aujourd'hui honnie. Il paraît qu'elle en fut alors enrichie ?  Un apport dont le pourcentage varierait entre quarante et soixante pour cent !

Excusez-moi, mais c'est de mauvaise foi de répéter ainsi le mot "honni". Une langue omniprésente dans les établissements scolaires, celle que les employeurs demandent pour faire chic, même si l'employé n'y touche point dans son boulot, celle qui est imposée aux scientifiques pour les publications est-elle vraiment honnie ? M'est avis que vous défendez l'oppresseur plutôt qu'oppressé.

Oui, ce pourcentage des racines normandes est souvent évoqué. Ce qui est sûr : la langue anglaise s'en est sortie déformée. Voulez-vous que le français intègre une telle quantité d'anglicismes ?

Ainsi, que pensez-vous de l'action du français , lorsqu'il fut langue hégémonique ?  A-t-il à ce point enlaidi l'anglais?

Très probable. Mais c'est difficile de comparer maintenant.

voyez-vous, je suis américain et nous aimons beaucoup le sel sur notre nourriture grasse

Oui, les statistiques de l'obésité le confirment big_smile

Au fond, nous y sommes pour rien.

Moi perso, je n'étais pour rien dans le fait que d'autres peuples devaient étudier le russe. Mais c'est autre chose au niveau politique, économique et militaire.

Une suggestion : faisons en sorte que les français maîtrisent la langue anglaise avant qu’ils ne s’en servent.

Mieux encore : faisons en sorte que les Français ne soient pas obligés d'apprendre l'anglais. Vive le choix de langues !

Sinon je salue l'intervention de Greg (celle qui porte le N° 81). Bravo !!!

Malgranda pezo, sed granda prezo ;-)

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

C’est comme prévu, ce débat tourne au lynchage politique – et moi qui pensais qu’on débattait de linguistique. Toujours le même question : qui est le plus couillon, celui qui achète le hamburger ou celui qui le vend ? Je préfère ne pas donner de réponse. Mais toujours est-il, le choix langues enseignées en France ne concerne pas les américains. Je veux bien assumer tous les maux dans ce bas monde, et les OGM (je mange plutôt bio) si cela vous soulage mais ce sont les français qui décident ce qu’il font avec leur langue en fin de compte. Le manque de compétitivité de la France dans certains domaines culturels ou économiques – phénomène que je regrette aussi – ne me semble pas justification suffisante pour lapider tout un peuple. Je préfère largement l’humour marseillais.

p.s. « compete » est un verbe anglais.

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Mais le désaccord ne porte pas sur le fait que, certains écrivant mél et d'autres disant courriel, l'existence du français s'en trouverait menacée. Il ne s'agit pas d'un débat linguistique sur le sexe des anges mais d'un combat politique alimenté par une guerre idéologique et économique.

Ah mais, ce n'est pas ce que j'avais cru lire dans les précédentes interventions . On y fustigeait bien les emprunts à l'anglais, puis l'apprentissage de l'anglais, avec , comme de coutume, de multiples arguments pseudo-linguistiques, portant encore une fois sur la pureté ou l'esthétique de la langue.

Que dis-je et pourquoi viens-je d'employer un imparfait , quand je lis dans l'intervention précédente de Dame Skirlet, que oui,c'est probable, les emprunts ont enlaidi ou déformé telle ou telle langue ?

S'il s'agit d'un débat politique, concernant l'oppression de peuples ( pas besoin de mettre des majuscules tongue, pour  la note grandiloquente ) , et bien, employez donc des arguments politiques , abandonnons le terrain linguistique et par la même occasion ce forum, puisqu'il me semble que c'est contraire aux règles de celui-ci.

Excusez-moi, mais c'est de mauvaise foi de répéter ainsi le mot "honni". Une langue omniprésente dans les établissements scolaires, celle que les employeurs demandent pour faire chic, même si l'employé n'y touche point dans son boulot, celle qui est imposée aux scientifiques pour les publications est-elle vraiment honnie ? M'est avis que vous défendez l'oppresseur plutôt qu'oppressé.

Hmm, Skirlet, ça s'appelle de l'humour smile  Il est bien évident que ce forum fonctionne comme un petit cercle, non représentatif de l'ensemble de notre population, et que les Français, pour nuls en langues qu'ils soient réputés être, n'en aiment pas moins l'anglais, puisqu'ils se battent à une écrasante majorité pour pouvoir l'apprendre, puisqu'ils acceptent sans trop broncher toutes les économies, les coupes franches faites dans l'Education Nationale, à commencer par la fermeture de classes de langues dites minoritaires, dès le moment où elles ne sont plus considérées comme rentables ( trop peu d'élèves pour un enseignant).

Niet, je ne défends pas l'oppresseur, lequel n'est pas la langue anglaise. C'est vous qui vous trompez de cible smile Comme déjà dit , plusieurs fois sur ce forum, je souhaite la pluralité des langues, la possibilité pour les ceusses qui désirent apprendre une autre langue que l'anglais,  de le faire, pas seulement un droit inscrit dans la loi, mais réel, une possibilité.

Et bis répétita, non seulement c'est un souhait, mais de mon point de vue une nécessité , y compris économique . 

Quant à l'anglais, cependant qu'ici on le vitupère, il serait selon nos amis anglo-saxons d'Outre-Atlantique   pollué par l'espagnol roll

http://www.youtube.com/watch?v=Tmr9CxBTu7Y

" Wer fremde Sprachen nicht kennt, weiß auch nichts von seiner eigenen."   J.W.v.Goethe

87 Dernière modification par Khiasmos (27-09-2009 23:20:34)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

C’est surtout la droite américaine qui s’inquiète de la pureté de la langue. Drôle, non?

88

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

C’est comme prévu, ce débat tourne au lynchage politique – et moi qui pensais qu’on débattait de linguistique.

Peut-on considérer les langues en dehors de tout autre contexte ? Parce que, du point de vue purement linguistique, RIEN ne justifie la position dominante de l'anglais.

Toujours le même question : qui est le plus couillon, celui qui achète le hamburger ou celui qui le vend ?

Celui qui l'achète, pardi. Celui qui le vend est un type sans scrupules.

Mais toujours est-il, le choix langues enseignées en France ne concerne pas les américains.

Vous parlez des Étatsuniens, je présume ? Meuh bien sûr, ils n'y sont pour rien. C'est le monde entier qui est tombé soudain amoureux de l'anglais pour une raison inconnue big_smile

"Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais ; que, s’il s’oriente vers des normes communes en matière de télécommunications, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines ; que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains ; et que, si s’élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les Américains se reconnaissent."

David Rothkopf, directeur du cabinet de consultants Kissinger Associates “In Praise of Cultural Imperialism ?”, “Foreign Policy”, n° 107, Été 1997, pp. 38-53.

Le manque de compétitivité de la France dans certains domaines culturels ou économiques – phénomène que je regrette aussi – ne me semble pas justification suffisante pour lapider tout un peuple.

Vous n'exagérez pas un peu ? Lynchage, lapidation... tout de suite de grands mots, dès que quelqu'un ose remettre en cause la place de l'anglais (qui, je répète, n'est pas la sienne) en tant que langue de communication internationale.

Que dis-je et pourquoi viens-je d'employer un imparfait , quand je lis dans l'intervention précédente de Dame Skirlet, que oui,c'est probable, les emprunts ont enlaidi ou déformé telle ou telle langue ?

Parce que vous, Dame Regina, refusez d'admettre même une hypothèse que les emprunts massifs aient pu déformer une langue ?.. Les emprunts venus de la domination d'un autre peuple ? Si pour vous une telle situation c'est que du bénef', alors là...

pas besoin de mettre des majuscules

Ce n'est pas moi qui ai mis des majuscules tongue

abandonnons le terrain linguistique et par la même occasion ce forum, puisqu'il me semble que c'est contraire aux règles de celui-ci

Citation svp.

les Français, pour nuls  en langues qu'ils soient réputés être, n'en aiment pas moins l'anglais, puisqu'ils se battent à une écrasante majorité pour pouvoir l'apprendre, puisqu'ils acceptent sans trop broncher toutes les économies, les coupes franches faites dans l'Education Nationale, à commencer par la fermeture de classes de langues dites minoritaires, dès le moment où elles ne sont plus considérées comme rentables ( trop peu d'élèves pour un enseignant).

J'ai compris, nananère! Ça c'est aussi "une blague d'humour", comme on dit à Odessa lol Non, il n'y a pas d'amour si général, et je connais tout plein de parents mécontents de la suppression de l'espagnol en tant que LV1 dans le collège local, mais qui les écoute ?..

Niet, je ne défends pas l'oppresseur, lequel n'est pas la langue anglaise.

??????? ???, vous prétendez juste que cette langue est honnie, fustigée etc. etc.

La pluralité c'est bien, faut-il encore que l'Éducation nationale ne soit pas dirigée par les carpettes anglaises...

C’est surtout la droite américaine qui s’inquiète de la pureté de la langue.

Honnêtement, je m'en fiche, mais je n'aime pas les mélanges trop corsés, et même en étant polyglotte j'évite de parler en sabir.

Malgranda pezo, sed granda prezo ;-)

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

zycophante a écrit:
regina a écrit:

« one again is more fun to complète» invitant le client à jouer une partie supplémentaire.

En tant qu'ancien joueur non repenti, je ne peux laisser passer cette bourde. smile
L'expression est bien « it's more fun to compete » ajoutée lors de la création des flippers à quatre joueurs et invitant à ne pas jouer seul, ce qui bien sûr diminuait d'autant le nombre de crédits disponibles.

J'abonde. Et il y avait aussi parfois un message qui disait : Same player shoots again, quand on avait gagné une extra ball.
Mais, que l'on m'ôte d'un doute : cette Académie de Marseille est une académie de quoi ? Je veux dire : authentifiée par qui ? quelle autorité ? Pas sérieuse en tout cas. Non que je mette en doute la réalité de l'utilisation de cette expression par les Marseillais, mais parce que la justification académique de l'origine de cette tournure est plus que fantaisiste, comme le montre la belle image publiée par Regina.

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Ce lien vous amènera sur le site de cette Académie , anciennement Académie des Belles Lettres , fondée par lettre patente en 1726.
Aujourd'hui , son domaine d'activité devenu pluridisciplinaire , n'est pas centré sur la seule littérature.

Académie des Sciences, Lettres, et Arts de Marseille, elle est placée sous l'égide de l'Institut de France avec ses 27 copines , représentant d'autres régions de France.

http://academie.sla.mars.free.fr/historique.htm
http://www.interacademies.com/PAGES/Aca … frame.html

Comme toutes les institutions de ce genre, elle n'échappe pas aux traits moqueurs des caricaturistes smile

http://academie.sla.mars.free.fr/caricature.jpg

" Wer fremde Sprachen nicht kennt, weiß auch nichts von seiner eigenen."   J.W.v.Goethe

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

"A slow sort of country!" said the Queen. "Now, here, you see, it takes all the running you can do, to keep in the same place. If you want to get somewhere else, you must run at least twice as fast as that!"

Lewis Carroll ; Through the Looking-Glass

(Je suis désolé de ne pas fournir de traduction mais il y en a sur ce forum qui se disent polyglottes.)

Mais pour revenir à la question de ce forum – malgré la fureur des diatribes – je propose ce postulat : les langues, tout comme Alice, courent pour ne pas reculer. Si l’on arrête leur évolution, elles meurent. Quel est le rapport avec les anglicismes ? L’être humain est un animal curieux et joueur. Il joue avec tout ce qu’il trouve. Il ne faut pas s’étonner alors qu’il joue avec les mots, y compris les mots étrangers. On ne peut pas figer la langue dans l’état, ce n’est ni souhaitable ni réaliste. Il faut plutôt donner la curiosité aux jeunes de chercher partout, y compris – et surtout – dans l’histoire de leur langue maternelle, des mots qui correspondent à leurs besoins. Les diktats moralisateurs (et les discours fleuves ; voir ci-dessus) seront vite balayés.

Pour terminer je répète, clairement pour ceux qui n’ont pas compris, l’un de mes propos. Les anglicismes n’ont rien à voir avec l’anglais. Ils s’insèrent dans le système phonologique et grammatical du français et par conséquence ne sont pas compréhensibles d’un anglophone. C’est le b.a.-ba de la linguistique. Un linguiste ne fait que constater et analyser les occurrences. Ce n’est pas mon rôle non plus de décider ce qui est bien ou mal.

92 Dernière modification par Colline d'or (28-09-2009 12:12:17)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Khiasmos a écrit:

... les langues, tout comme Alice, courent pour ne pas reculer. Si l’on arrête leur évolution, elles meurent. Quel est le rapport avec les anglicismes ? L’être humain est un animal curieux et joueur. Il joue avec tout ce qu’il trouve. Il ne faut pas s’étonner alors qu’il joue avec les mots, y compris les mots étrangers. On ne peut pas figer la langue dans l’état, ce n’est ni souhaitable ni réaliste. Il faut plutôt donner la curiosité aux jeunes de chercher partout, y compris – et surtout – dans l’histoire de leur langue maternelle, des mots qui correspondent à leurs besoins. Les diktats moralisateurs (et les discours fleuves ; voir ci-dessus) seront vite balayés.

Pour terminer je répète, clairement pour ceux qui n’ont pas compris, l’un de mes propos. Les anglicismes n’ont rien à voir avec l’anglais. Ils s’insèrent dans le système phonologique et grammatical du français et par conséquence ne sont pas compréhensibles d’un anglophone. C’est le b.a.-ba de la linguistique. Un linguiste ne fait que constater et analyser les occurrences. Ce n’est pas mon rôle non plus de décider ce qui est bien ou mal.

Mettez-vous au balcon et constatez.

Je crois que l'être humain est partisan du moindre effort et les grands principes ne résistent pas à la tentation de la facilité.

Je suis en train de traduire un ensemble de textes sur les essais cliniques de l'italien vers le français.

cut-off : valeur limite qui permet de fixer la différence entre la normalité et la maladie ou le syndrome
score : résultat d'un questionnaire soumis aux patients avant et après les tests
endpoint : mot générique qui peut recouvrir plusiseurs acceptions qui serait souvent à traduire par critère complété par un autre mot
compliance : que j'ai déjà rencontré cette semaine dans un autre cadre, observance du traitement par les patients

Tous ces mots sont utilisés tels quels dans les textes italiens. Les français utilisent également endpoint et score, compliance semble se répandre.

Je ne sais pas ce qu'il en est dans les textes anglais mais endpoint utilisé seul, comme il l'est très souvent, c'est un manque de clarté et un appauvrissement du sens, d'un endpoint à l'autre, on ne sait plus de quoi on parle.

Le problème de l'anglicisme c'est ça : des mots pris tels quels parce qu'habituels dans certains milieux.

D'une manière anecdotique, c'est un problème pour les traducteurs, d'approximation en approximation les erreurs se généralisent.

Plus généralement, c'est un problème social. Je connaissais très bien le mileu de l'informatique de gestion dans lequel j'ai travaillé pendant 13 ans en France et 2 ans en Italie et j'ai vu les ravages de l'anglais dans le milieu en Italie. La compétitivité y est très forte et, comme toujours dans ces cas-là, ce sont les apparences qui priment : un ignorant qui truffe son discours d'anglicismes même s'il profère des idioties sera écouté. Personne n'ose le contrarier, soit par peur de ne pas être à la hauteur, soit parce qu'il faudrait prendre le temps de démonter tout à la fois le raisonnement et l'emploi fantaisiste des termes. Imaginez les tensions et frustations qui s'accumulent dans les boites.

Voilà pourquoi ordinateur, logiciel, courriel, données en entrée  et en sortie, base de données, fichiers (en Italien computer, mail, input, ouput, base dati, file) sont utiles et ne sont pas que l'expression d'une résistance folklorique. Si quelqu'un ne les trouve pas assez précis ou ne comprend pas : il précise ou il demande sans hésitation, observez l'attitude face aux mots anglais.

Et pour revenir au milieu médical, je crois que le problème se posera à terme (s'il ne se pose pas déjà) de façon identique.

Alors je suis d'accord avec ça :

Torsade_de_Pointes a écrit:

..., ce qui menace le français, dis-je, c’est la fâcheuse tendance de l’anglais à se substituer au français dans de plus en plus de domaines. C’est cela qui est catastrophique, pas la méconnaissance de l’anglais en France. Si cette méconnaissance est de nature à freiner ladite substitution, on ne peut que se féliciter que les Français soient aussi réfractaires à l’anglais.

si ce n'est que pour lutter contre les ravages des anglicismes (plus que contre les anglicismes eux-mêmes), il faut soit maitriser la langue de Secoue-pieu- et là je suis bien obligé, bien malgré moi et à corps et esprit défendant, de sembler aller dans le sens de l'horrible Bookish - soit mener une politique agressive de résistance systématique à l'anglais pour protéger tous ceux qui ont tous les droits de ne pas connaitre l'anglais.

Et j'ajouterais que, malheureusement, je ne crois pas que la soi-disant méconnaissance de l'anglais  (par rapport à quels critères, à quels besoins ?) freine le phénomène.

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

A une autre époque on trouvait ce genre de discours :

Extrait de l'Epitre au Roi préfaçant le Dictionnaire de l'Académie Françoise, quatrième édition (1777),

Le Dictionnaire de l'Académie Françoise, dans lequel on n'avait d'abord eu pour objet que d'être utile à la Nation, est devenu un Livre pour l'Europe. La politique & le Commerce ont rendu notre Langue aussi nécessaire aux Etrangers que leur Langue naturelle.

CQFD smile

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Colline d'Or, je suis plutôt d'accord avec le constat mais les moyens pour y remédier me semblent peu efficaces. Comme vous dîtes, ce sont les ignorants qui aiment utiliser ces mots pour faire semblant. Votre solution : rendre les gens encore plus ignorants. Ne compter pas sur moi s’il s’agit de combattre la bêtise par la bêtise.

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

zycophante a écrit:

A une autre époque on trouvait ce genre de discours :

Extrait de l'Epitre au Roi préfaçant le Dictionnaire de l'Académie Françoise, quatrième édition (1777),

Le Dictionnaire de l'Académie Françoise, dans lequel on n'avait d'abord eu pour objet que d'être utile à la Nation, est devenu un Livre pour l'Europe. La politique & le Commerce ont rendu notre Langue aussi nécessaire aux Etrangers que leur Langue naturelle.

CQFD smile

Si ce n'est qu'à l'époque il n'y avait pas la télé, relativement peu de Français et parlaient et écrivaient le français et peu d'étrangers le subissaient, l'usage des ordinateurs et d'Internet n'était pas généralisé. Et c'est en Angleterre qu'a démarrée la révolution industrielle, vers la même époque d'ailleurs, prélude à l'invasion des termes techniques anglo-saxons. Difficile de faire une comparaison.

Et puis en quoi score est-il nécessaire quand nous avons tout bonnement résultat ? Nous voilà revenus à la tentation de la facilité.

Par contre, et comme d'autres, je suis d'accord pour dire que la prétention du français au XVIIIe siècle à dominer le monde n'était pas plus justifiable que ne l'est celle de l'anglais actuellement.

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Khiasmos a écrit:

Colline d'Or, je suis plutôt d'accord avec le constat mais les moyens pour y remédier me semblent peu efficaces. Comme vous dîtes, ce sont les ignorants qui aiment utiliser ces mots pour faire semblant. Votre solution : rendre les gens encore plus ignorants. Ne compter pas sur moi s’il s’agit de combattre la bêtise par la bêtise.

Quelle manière d'interpréter mes paroles ! Décomplexer les gens pour qu'ils sachent utiliser au mieux leur propre langue et ne prosternent pas devant l'idiome dominant, est-ce les rendre plus ignorants et plus bêtes ? Les gens qui ont inventé logiciel et courriel sont des crétins ?

Comme le disait Skirlet je crois, c'est la nécessité ou une forte motivation qui nous font maitriser une langue. Peu de gens ont réellement besoin d'apprendre l'anglais, tout comme n'importe qu'elle autre langue d'ailleurs.

Vos solutions pour combattre la bêtise ?

97 Dernière modification par greg (28-09-2009 14:56:06)

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

regina a écrit:

Mais le désaccord ne porte pas sur le fait que, certains écrivant mél et d'autres disant courriel, l'existence du français s'en trouverait menacée. Il ne s'agit pas d'un débat linguistique sur le sexe des anges mais d'un combat politique alimenté par une guerre idéologique et économique.

S'il s'agit d'un débat politique, concernant l'oppression de peuples ( pas besoin de mettre des majuscules tongue, pour  la note grandiloquente ) , et bien, employez donc des arguments politiques , abandonnons le terrain linguistique et par la même occasion ce forum, puisqu'il me semble que c'est contraire aux règles de celui-ci.

Un peu fastoche le dégagement en touche, non ? L'origine des "emprunts" est extralinguistique donc on en parle pas. Il est pourtant vital de pouvoir en discuter, sinon c'est se condamner à des considérations vides de sens. Comme l'a dit Skirlet, ce n'est pas l'anglais (linguistique anglaise) ou l'emprunt (linguistique française) qui est le fond du problème. Le débat porte sur la place conférée à l'anglais par un système (politique = extralinguistique) qui utilise cette langue comme un instrument de domination parmi d'autres (pétrole, finance, armement, propagande etc). Je le répète : il est vain d'imaginer pouvoir aborder la question des "emprunts" anglais en faisant l'impasse sur le politique sous prétexte que le politique est extralinguistique. Il est tout aussi vain de prétendre aborder l'aphasie sans tenir compte de la biologie qui en est le facteur sous-jacent, en arguant du caractère extralinguistique de cette discipline. Comme il est vain de considérer que la forme linguistique d'un énoncé est nécessairement indépendante de la situation extralinguistique d'énonciation.

Quant à la majuscule, c'est pas pour faire à la oinéguène. C'est plutôt pour distinguer le Peuple politique du peuple ethnique, ou encore de la multitude informe. Car l'attribut du Peuple, c'est la Souveraineté — dont on tente de le déposséder, notamment par une invasion organisée d'artefacts divers dont certains sont accessoirement lexicaux.



Khiasmos a écrit:

C’est comme prévu, ce débat tourne au lynchage politique – et moi qui pensais qu’on débattait de linguistique.

Tu qualifies de lynchage la description d'une situation bien réelle. Tu peux contester la pertinence de l'analyse proposée avec des arguments construits : l'utilisation d'un vocable-épouvantail ne convainc pas. D'autre part l'exploration des "emprunts" anglais implique évidemment une dimension politique. Le travail descriptif sur les formes strictement linguistiques n'intervient qu'ensuite. Le rapprochement entre sociolinguistique politique et linguistique formelle est non seulement logique mais aussi essentiel à la compréhension du phénomène dans son entièreté.



Khiasmos a écrit:

Mais toujours est-il, le choix langues enseignées en France ne concerne pas les américains.

Exact. Ce choix concerne avant tout le système et l'idée qu'il se fait de ses priorités. Mais je te rassure, ce n'est pas l'Éducation nationale qui ouvre le robinet des "emprunts" anglais en France !... Son rôle indirect se borne, à travers une politique LV1 extrêmement discutable, à les légitimer par anticipation.



Khiasmos a écrit:

Le manque de compétitivité de la France dans certains domaines culturels ou économiques – phénomène que je regrette aussi – ne me semble pas justification suffisante pour lapider tout un peuple.

Inutile de préciser que le compliment est très facilement retournable quand on relève les faiblesses des États-Unis au niveau production, exportations, change du dollar et déficits de toutes natures.



Khiasmos a écrit:

L’être humain est un animal curieux et joueur. Il joue avec tout ce qu’il trouve. Il ne faut pas s’étonner alors qu’il joue avec les mots, y compris les mots étrangers. On ne peut pas figer la langue dans l’état, ce n’est ni souhaitable ni réaliste. Il faut plutôt donner la curiosité aux jeunes de chercher partout, y compris – et surtout – dans l’histoire de leur langue maternelle, des mots qui correspondent à leurs besoins. Les diktats moralisateurs (et les discours fleuves ; voir ci-dessus) seront vite balayés

C'est un tableau très idyllique que tu nous peins ici : c'est frais, c'est charmant, l'angélisme le dispute à l'irénisme. Mais refuser les conséquences lexicologiques d'une domination politique n'est pas un acte contre la curiosité et le jeu réunis. Ce n'est pas non plus la quête d'un fixisme fantasmé. Pas plus qu'une déclaration de guerre à l'Histoire (!) ou une soif inextinguible de totalitarisme moral... 



Khiasmos a écrit:

Pour terminer je répète, clairement pour ceux qui n’ont pas compris, l’un de mes propos. Les anglicismes n’ont rien à voir avec l’anglais. Ils s’insèrent dans le système phonologique et grammatical du français et par conséquence ne sont pas compréhensibles d’un anglophone. C’est le b.a.-ba de la linguistique. Un linguiste ne fait que constater et analyser les occurrences. Ce n’est pas mon rôle non plus de décider ce qui est bien ou mal.

Tu as raison de rappeler cette évidence : le vocable emprunté perd sa phonologie originale pour à son tour emprunter le phonématisme de la langue emprunteuse. Mais cette loi ne rend compte ni du volume des emprunts ni de leur origine (soit, quand même, rien de moins que l'objet de notre controverse), ce que tout lexicologue digne de ce nom ne manquerait pas de relever aux fins d'évaluation.

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Colline d'or a écrit:

[...] et là je suis bien obligé, bien malgré moi et à corps et esprit défendant, de sembler aller dans le sens de l'horrible Bookish

L'horrible Bookish est ému jusqu'aux larmes par ce touchant aveu.
http://rlv.zcache.com/laughing_hyena_card-p137332511764700905q6k5_400.jpg

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

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Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

(Je suis désolé de ne pas fournir de traduction mais il y en a sur ce forum qui se disent polyglottes.)

Et quelle force majeure vous a-t-elle empêché de fournir la traduction ?.. Enfin, si c'est une pierre dans mon potager (une autre expression idiomatique de chez nous), je suis réellement polyglotte avec mes 5 langues maîtrisées wink Je ne compte pas l'anglais parmi elles, car je l'ai étudié très peu (et d'ailleurs on peut être polyglotte sans anglais), mais j'ai reconnu le passage cité. Pour ma part, je préfère la formule latine "Non progredi est regredi", c'est plus clair et succinct.

Vous faites semblant ne pas comprendre ou quoi ? Considérer les langues en dehors des autres facteurs n'est pas possible, et je ne suis pas la seule à le dire.

Il faut plutôt donner la curiosité aux jeunes de chercher partout, y compris – et surtout – dans l’histoire de leur langue maternelle, des mots qui correspondent à leurs besoins.

En réduisant le nombre d'heures du français, en introduisant l'anglais de plus en plus tôt, sans laisser le moindre choix au parents de la langue pour leur progéniture, en affichant une soumission croissante à l'anglais (jusqu'à prétendre que le français est trop ringard pour les nouvelles technologies) etc. - oui, c'est gagné d'avance tongue Avez-vous vu les boîtes de céréales, par exemple ? La concentration d'anglicismes y atteint les sommets…

Les anglicismes n’ont rien à voir avec l’anglais. Ils s’insèrent dans le système phonologique et grammatical du français et par conséquence ne sont pas compréhensibles d’un anglophone.

Et d'où viennent-ils pour s'insérer dans le français ?

Le Dictionnaire de l'Académie Françoise, dans lequel on n'avait d'abord eu pour objet que d'être utile à la Nation, est devenu un Livre pour l'Europe. La politique & le Commerce ont rendu notre Langue aussi nécessaire aux Etrangers que leur Langue naturelle.

Mouais, un exemple de plus sur la guerre de langues. Et alors ?.. J'ai grandi dans le pays où les mérites du russe ont été vantés à tout va, ça aussi c'est de la guerre. Il serait peut-être temps de sortir de ce rapport de forces et songer à une solution équitable - après tout, dans d'autres domaines on l'a fait.

Quelle manière d'interpréter mes paroles ! Décomplexer les gens pour qu'ils sachent utiliser au mieux leur propre langue et ne prosternent pas devant l'idiome dominant, est-ce les rendre plus ignorants et plus bêtes ?

Notre ami outre-Atlantique (avec son ch'tit drapeau français dans le profil) propose sa propre solution : obliger les Français à maîtriser parfaitement l'anglais (chose difficile même pour les natifs anglophones), comme quoi ils n'auront plus recours aux anglicismes C'est qu'on appelle en français "un remède pire que le mal" big_smile

Par contre, il est très difficile de combattre la bêtise…

Tu peux contester la pertinence de l'analyse proposée avec des arguments construits : l'utilisation d'un vocable-épouvantail ne convainc pas.

Pleinement d'accord.

Malgranda pezo, sed granda prezo ;-)

100

Re : Promotion de la langue française (lutte contre les anglicismes).

Tout à fait d'accord avec le message de Regina N°74, il n'existe pas plus de langue pure que de race pure ; les langues évoluent et s'échangent des mots comme les humains des mots doux. 

Vous souhaiteriez moins d'apports étrangers dans notre langue? Que chacun regarde à son niveau, ce qu'il peut faire pour que la recherche scientifique se développe EN France et nous quittons  là le domaine de la linguistique pour aborder celui de la politique ( hors-sujet pour ABC).

Mais il ne faut pas non plus tomber dans l'angélisme : cette évolution des langues n'a rien de naturel car elle est indissociable de l'influence politique, ainsi que l'ont rappelé Greg et Colline d'or, et j'ajouterai indissociable de la question des langues dans l'UE ; pour parler clair, de l'Europe anglophone que l'on construit sous nos yeux, for your eyes only, car ce n'est pas encore officiel, même si on sent que certains piaffent d'impatience :
http://www.express.be/business/fr/hr/la … 113017.htm

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