VOICI MON ANALYSE DU RAPPORT D'HERVé BOURGES
Trois priorités et seize propositions
Priorité n° 1 : Rendre la francophonie plus visible
1. Inscrire les noms de Léopold Sédar Senghor et d’Aimé Césaire au Panthéon
Si on veut. Cela relève du gadget
2. Créer un « visa francophone »
Cela c’est une excellente idée. Cela poussera ceux qui veulent ce visa à apprendre ou améliorer leur français. Mais encore faudrait-il savoir quel niveau de français sera exigé et comment il sera contrôlé.
3 Organiser les « Etats Généraux » francophones sur les grands problèmes actuels
A condition que cela ne soit pas du spectaculaire qui débouche sur rien de concret. La montagne qui accouche d’une souris comme c’est souvent le cas.
4. Concevoir un grand « Portail francophone » pour démultiplier les contenus numériques en français sur les réseaux
Là je n’ai pas bien compris. Il suffit de chercher dans google.fr ou machin.fr n’importe quel sujet pour trouver tout ce qu’il y a sur ce sujet en français.
De même qu’il existe en France des fonds de soutien aux radios associatives ou à la presse écrite, il est pertinent de soutenir la naissance de multiples médias francophones, en particulier au Sud, par un fonds de soutien à l’expression multimédia. Cette expression doit d’ailleurs désormais être réellement « multimédia », c’est-à-dire qu’il faut aider le développement de plates-formes d’échanges de reportages ou d’informations audiovisuelles, mais aussi de vidéo-musiques, de clips, de courts métrages, d’œuvres d’art. Il s’agit pour la Francophonie d’être un facilitateur et un accélérateur du développement du Web francophone, tout particulièrement à partir du Sud.
Tout à fait d’accordd : il existe des aides au cinéma, au livre etc. alors pourquoi pas au sites internet.
Le soutien au développement, au référencement et à la mise en avant des contenus francophones passe également par une action volontariste de numérisation des œuvres francophones, qui, au moins pour toutes celles qui sont tombées dans le domaine public, doivent être immédiatement disponibles dans des version de bonne qualité sur le Web. Toutes les bibliothèques francophones doivent s’entraider pour constituer cette nouvelle « bibliothèque monde » où tous les ouvrages du monde seront disponibles en Français.
Excellente idée : il me semble bien que Chirac l’avait lancée : où est-ce que cela en est ?
Mais il n’y a pas que les livres. Il y a les thèses et les mémoires de maîtrise. Si vous tapez www.umi.com vous trouvez deux millions et demi de thèses et maîtrises américaines. Et vous pouvez commander l’exemplaire que vous voulez. Par contre une thèse française il n’y en a que quelques exemplaires. Il faut savoir dans quelles bibliothèques ils se trouvent. il faut s’y déplacer physiquement et si c’est à Paris et que vous habitez Grenoble.... enfin vous avez le droit de lire mais pas de photocopier !
5. Réformer et relancer la chaîne TV5 Monde comme média identitaire de la francophonie
Concrètement Comment ? Je me rappelle lors d’un séjour au Cambodge il se passait des choses très graves dans je pays. J’ai regardé TV 5 deux fois. La première fois c’était une émission sur Bruxelles, la seconde une émission suisse sur les conséquences des accidents en voyage. Alors pour être au courant de ce qui se passait j’ai fait comme les Cambodgiens, j’ai regardé CNN !
Est-il possible de faire une chaîne qui intéresse à la fois les Cambodgiens les Sénégalais et les Français expatriés ?
Priorité n° 2 : Redonner une impulsion et une efficacité à la Francophonie
6. Organiser une grande manifestation culturelle et médiatique annuelle.
Encore du spectaculaire au lieu d’un travail de fond. Encore une montagne qui accouche d’une souris. On va inviter plein de ministres qui vont faire pleins de discours creux. Petits fours, champagne et l’addition pour le contribuable.
7. Fixer des objectifs communs sur les grands problèmes du XXIe siècle :
- Réchauffement climatique : signer un Pacte francophone
- Énergie : concevoir une « alternative de développement »
- Crise alimentaire mondiale : « Plan de solidarité contre la Faim »
A la rigueur si c’est bien fait, si c’est concret et si cela débouche sur qqch de concret. Cela risque d’être beaucoup de montagnes qui accouchent de beaucoup de souris : peut-être faut-il envisager des projets moins ambitieux et plus ciblés : le virus ébola ou le chikungunia, certaines matières premières etc.
8. Défendre les Droits de l’Homme et la Liberté de la Presse, au delà des grandes déclarations de principe
On rêve ! Vu le régime de certains pays membres de la francophonie. Ce n’est pas sérieux.
9. Rendre plus efficace la gestion de la prévention des conflits
On s’éloigne du sujet, on en sort même
10. Créer une Fondation de la Francophonie
L’idée est bonne mais 1- il ne faudra pas que la bureaucratie qui gèrera cette fondation ne coûte trop cher 2- comment seront choisis les heureux bénéficiaires si on veut éviter les deux écueils habituels : piston et copinage.
Priorité n° 3 : Reprendre l’offensive linguistique
11. Créer une « Académie francophone »
C’est très français : encore de la bureaucratie et des machins pompeux et inefficaces. Il n’y a qu’à transformer l’actuelle Académie Française ,qui ne sert pas à grand chose, en Académie Francophone.
Transformer l’académie française en académie francophone aurait même un avantage : montrer aux autres francophones que les Français de souche ne font pas de différence entre eux-mêmes et les autres francophones.
12. Intégrer la Francophonie dans les programmes des écoles et des collèges
Si on veut mais elle y est implicitement dans les cours d’histoire dans les cours de littératurem peut-être mieux la mettre en valeur, lui attacher autant d'importance qu'à la construction de l'Europe.
13. Favoriser les échanges et la mobilité dans les lycées et les universités
Oui cela est une excellente idée. Avec les lycées francophones à l’étranger plutôt qu’avec les anglophones comme on fait actuellement.
Au niveau des Lycées : de même qu’une action volontariste a permis de développer fortement la maîtrise de l’allemand par les lycées d’après-guerre, doublé d’une organisation très détaillée des échanges linguistiques et culturels entre lycées allemands et lycées français, de même une action (plus facile au demeurant) doit être engagée dans les établissements secondaires pour multiplier les liens d’échanges et de correspondances avec les lycées francophones des autres continents, ou des autres pays francophones de l’Europe. Ces mesures ne sont pas coûteuses, elles s’insèrent dans l’accompagnement pédagogique normal ; toutefois si des besoins spécifiques apparaissaient, ils pourraient être pris en charge (surtout dans les pays du Sud) par des aides spécifiques de l’OIF tournées vers l’éducation.
Tout à fait d’accord
La création d’un Erasmus francophone constitue une priorité pour éviter la fuite des cerveaux francophones du Sud vers les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni. En effet c’est aujourd’hui la situation à laquelle on assiste, et il serait important de redonner aux étudiants francophones du monde entier, le sentiment d’un lien privilégié. Il faut ouvrir les filières d’excellence, les Ecoles normales supérieures, les grandes écoles de commerce, Polytechnique, aux étudiants francophones non français. Il faut investir dans des structures d’accueil rénovées pour pouvoir faciliter les échanges entre les Universités francophones. Tel sera l’objet des accords qui constitueront l’armature du Programmes Erasmus francophone… L’agence universitaire de la Francophonie paraît le cadre naturel pour gérer efficacement un tel programme.
Tout à fait d’accord. En fait il s’agit implicitement de faire passer le monde francophone avant l’Europe.
14. Démultiplier l’action de soutien à l’apprentissage du Français.
Concrètement ? Il y a un gâchis monumental actuellement. J’aurais beaucoup de choses à dire. Plutôt que le verbe « démultiplier » j’utiliserai le verbe « mieux gérer ».
15. Consolider le tissu médiatique francophone par la diffusion satellitaire
Concrètement ?? Je connais mal le sujet.
16. Renforcer l’usage du Français dans les institutions et les entreprises nationales et internationales
Concrètement ?? Il faudrait qu’il y ait une volonté politique.
Ce point 16 me paraît le plus important. C’est pour lui que j’ai ouvert cette discussion. Je cite donc Bourges intégralement.
Dans la vie des institutions internationales et européennes, il est nécessaire que la plupart des membres de l’OIF veillent à s’exprimer en français dans les enceintes où le français est langue de travail, tant au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement que de leurs représentants. La France devra profiter de la présidence de l’Union Européenne pour accentuer ses efforts auprès des institutions européennes pour conserver un équilibre entre les langues de travail de l’Union. Les institutions communautaires ne doivent pas relâcher leur nécessaire politique de plurilinguisme. Pour les accompagner et donner une traduction concrète de notre propre engagement, la France devra intensifier son concours à la formation des fonctionnaires communautaires originaires des Etats membres les plus récemment entrés dans l’UE, et favoriser les projets d’établissement avec l’ENA et les académies et instituts diplomatiques.
Il faut que cela soit purement et simplement obligatoire au moins pour les fonctionnaires français.
2) Une Haute Autorité de la Francophonie (HAF) ayant le statut d’Autorité Administrative Indépendante (AAI) et fonctionnant sur le même modèle que la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations en Entreprise (HALDE), doit être créée. Elle devra travailler en lien étroit avec l’Observatoire de la langue française en veillant à ne pas créer de doublon de compétence. Elle disposera d’un pouvoir d’enquête juridique, d’avis et de recommandation, voire d’un pouvoir de sanction pour tout manquement à la loi Toubon sur l’usage de la langue française dans les entreprises, dans les médias et surtout dans les administrations et ministères.
Et voilà encore de la bureaucratie ! Or cela est absolument inutile : il suffit de renforcer les pouvoirs des administrations existantes.
— Les douanes peuvent contrôler que les machines importées ont un mode d’emploi en français (mode d’emploi papier et mode d’emploi à l’intérieur de la machine)
— L’INPI refuse marques et slogans en anglais
— le greffe du tribunal de commerce refuse les raisons sociales an anglais
— l’inspection du travail vérifie que le français est bien la langue de travail dans les entreprises
Etc. etc.
En fait c’est déjà le cas :
Le soin de rechercher et constater les infractions dans le domaine linguistique est confié aux officiers et agents de police judiciaire auxquels le code de procédure pénale reconnaît une compétence générale et de droit commun, mais aussi à certains corps de fonctionnaires spécialisés, et notamment aux agents de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et à ceux de la Direction générale des douanes et des droits indirects (DGDI).
En outre, les associations agréées de défense de la langue française peuvent exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne ces mêmes infractions.
Et aussi au Bureau de vérification de la publicité (BVP) mène une action de contrôle des messages publicitaires avant et après diffusion.
Et l'inspection du travail dans les entreprises.
Aux termes de la loi, c'est l'ensemble des agents énumérés aux paragraphes 1, 3 et 4 de l'article L. 215-1 du code de la consommation qui sont investis de cette responsabilité. : les vétérinaires inspecteurs, les préposés sanitaires, les agents techniques sanitaires, et les médecins inspecteurs départementaux de la santé.
Il semble que certains ne font pas trop de zèle, les inspecteurs de police par exemple qui ont d’autres chats à fouetter. C’est pourquoi le projet de loi Marini propose d’étendre le droit de se porter partie civile (déjà accordé aux assoc de défense de la langue française) aux assoc de défense de des consommateurs. C’est une excellente idée et cela coûte moins cher au contribuable que de créer encore une bureaucratie.
Une proposition de Loi renforçant et consolidant la Loi Toubon a été élaborée par le Sénateur Marini, elle doit être examinée, sans doute amendée, votée, et appliquée strictement.
Proposition que l'on trouve sur http://www.senat.fr/dossierleg/ppl04-05 … te_complet
3) Faire respecter l’usage de la langue française lors des Jeux Olympiques. Le sport mondial et les J.O. en particulier ont deux langues officielles : il n’y a aucune raison que les athlètes francophones soient défavorisés par leur langue dans leur accès aux informations essentielles (résultats, horaires, etc.) Les enseignements tirés des Jeux d’Athènes, où le Français avait été réduit à la portion congrue, devraient avoir permis d’anticiper les problèmes de bilinguisme et de trilinguisme en amont de l’organisation des Jeux de Pékin.
Il faudrait qu’il y ait une volonté politique.
CONCLUSION
BEAUCOUP DE PROPOSITIONS SPECTACULAIRES QUI RISQUENT DE COÛTER CHER ET DE N’ABOUTIR À RIEN. BEAUCOUP DE PROPOSITIONS – SPECTACLES PLUTÔT QUE DU TRAVAIL DE FOND.
BEAUCOUP DE PROPOSITIONS BUREAUCRATIQUES QUI RISQUENT D’ÊTRE COÛTEUSES.
QUELQUES BONNES IDÉES.