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forum abclf » Réflexions linguistiques » "qui l'eut cru?"

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Messages [ 18 ]

1

Sujet : "qui l'eut cru?"

comme dans le theme, ce que cela veut dire? merci

2 Dernière modification par Ysaur (12-03-2008 12:36:00)

Re : "qui l'eut cru?"

Bonjour Alicia.

"Qui l'eut cru ?"

=>  Verbe croire  /  3e personne du singulier
passé antérieur de l'indicatif  /  mode interrogatif.

=  Qui eut pu le croire ?   =  Qui eut pu croire cela ?

(Au présent cela donnerait :
Qui peut croire une chose  pareille ?
Peut-on croire une telle chose ?
)

« Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles, la blanche Ophélia flotte comme un grand lis »

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Re : "qui l'eut cru?"

Bonjour,

À mon humble avis, c'est plutôt le conditionnel passé (la deuxième forme). On a tout simplement perdu "le chapeau"!

Le sens proposé par Ysaur est toutefois le même.

Voilà ce que j'ai trouvé à ce propos:

Thommereux. - ... Le voilà, ce pauvre ami, hein!.. Qui l'eût cru tout de même ... un si bon vivant! Ah! mes bons amis! Ribadier et Angèle (gênés). - Oui, oui! Thommereux. - Lui, si plein de santé, quand on pense que ... (À part). Je ne suis pas dans la note! (G. Feydeau, Le Système Ribadier.)

Bonne journée à tous!

Доброе слово паче мягкого пирога.

4 Dernière modification par Ysaur (12-03-2008 13:44:17)

Re : "qui l'eut cru?"

Bonjour ESN. 

Je comprends bien votre option et, en effet, je  vois cette expression souvent  écrite au conditionnel ;
mais, cela m'a toujours étonnée, car j n'y vois, pour ma part, qu'une forme interrogative  directe et pas une  forme conditionnelle.
Comme on peut en touver une dans  la phrase  L'eût-il cru, que...,  par ex.

Pourriez-vous m'en apprendre davantage sur ce sujet , s'il vous plaît ?  smile

« Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles, la blanche Ophélia flotte comme un grand lis »

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Re : "qui l'eut cru?"

Bonjour à tous,

     il est évident que cette locution est au conditionnel : on la rencontre aussi sous la forme « Qui aurait cru que ...  Aurait-il pu croire ... ? »
    Cela n'empêche pas de vivre des phrases comme « Qui a cru que ... Avait-il cru que ... ? », mais dont le sens est différent.

    Dans cette seconde occurrence, on exprime une question par rapport à un fait dont on cherche l'explication (émission d'une hypothèse), alors que dans la première forme (conditionnel) on exprime un fort doute sur la réalité : « Pourquoi le Président est-il tombé du train, a-t-il cru être en gare ? Mais qui pourrait croire que le train est en gare quand il roule à cent kilomètres à l'heure ? L'eusses-tu cru ? »

elle est pas belle, la vie ?

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Re : "qui l'eut cru?"

Donc, si j'ai bien compris, en toutes circonstances on doit utiliser le conditionnel ?

Merci Esn et Piotr, je me le rappellerai.   smile

« Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles, la blanche Ophélia flotte comme un grand lis »

7 Dernière modification par ESN (12-03-2008 20:52:25)

Re : "qui l'eut cru?"

Ysaur a écrit:

Pourriez-vous m'en apprendre davantage sur ce sujet , s'il vous plaît ?

Alors, Piotr nous a expliqué le pourquoi du sujet ( bien que, à vrai dire, je ne l'aie pas tout à fait compris).
Mais personnellement, je raisonne a contrario: le passé antérieure, le temps tout à  fait auxiliaire, qu'est-ce qu'il y fait? Surtout dans un tour oral?

De plus, quand on dit: qui l'eût cru? on pense qu'en fait personne n'ait pu faire une chose pareille. Mais en mettant le verbe à l'indicatif  on suppose qu'il y a eu ceux qui l'avaient cru.

Désolé, un message tardif.

Доброе слово паче мягкого пирога.

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Re : "qui l'eut cru?"

C'est exact.

Merci ESN.  smile

« Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles, la blanche Ophélia flotte comme un grand lis »

9

Re : "qui l'eut cru?"

Chimène :
Rodrigue, qui l'eût cru ?

Rodrigue :
Chimène, qui l'eût dit ?

Chimène :
Que notre heur fût si proche et si tôt se perdît ?

Notre heur : notre bonheur.

Il s'agit bien d'irréel du passé : qui aurait pu dire que nous passerions si près du bonheur ?

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Re : "qui l'eut cru?"

Ah, on se moque de nous!

Доброе слово паче мягкого пирога.

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Re : "qui l'eut cru?"

L'eusses-tu cru ??? Comme dirait Barilla

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Re : "qui l'eut cru?"

De plus, quand on dit : qui l'eût cru ? on pense qu'en fait personne n'a pu faire une chose pareille.

Oui, c'est exactement ça : on se pose la question de savoir si qqn aurait pu le faire, tout en pensant que personne ne l'a fait.

Mais en mettant le verbe à l'indicatif  on suppose qu'il y a eu ceux qui l'avaient cru.

On émet une hypothèse, qui paraît la seule possible => indicatif, mais on rectifie tout aussitôt avec le conditionnel pour exprimer que cette hypothèse, possible, n'est pas plausible.

    Le français a toute une batterie de temps et de modes pour exprimer ces notions d'hypothèses et de doute :

  * A-t-il confondu la porte du wagon et celle des toilettes ? (passé composé, indicatif : question simple, hypothèse exprimée avec valeur neutre)
  * Aura-t-il confondu ... ? (futur antérieur, indicatif : hypothèse provisoirement vraisemblable)
  * Aurait-il confondu ... ? (conditionnel passé : hypothèse peu probable)
  * Aurait-il / Eût-il pu confondre ... ? (conditionnel passé : le caractère très peu plausible est surtout apporté par le verbe pouvoir)
  * Qui aurait / eût pu confondre ... ? (conditionnel passé, hypothèse rejetée)

elle est pas belle, la vie ?

13 Dernière modification par ESN (12-03-2008 20:58:46)

Re : "qui l'eut cru?"

Piotr a écrit:

* A-t-il confondu la porte du wagon et celle des toilettes ? (passé composé, indicatif : question simple, hypothèse exprimée avec valeur neutre)
  * Aura-t-il confondu ... ? (futur antérieur, indicatif : hypothèse provisoirement vraisemblable)
  * Aurait-il confondu ... ? (conditionnel passé : hypothèse peu probable)
  * Aurait-il / Eût-il pu confondre ... ? (conditionnel passé : le caractère très peu plausible est surtout apporté par le verbe pouvoir)

De quelle hypothèse s'agit-il ici? La voilà : "Il a confondu la porte du wagon ..."  Et on s'interroge sur la probabilité de cette hypothèse.

Piotr a écrit:

* Qui aurait / eût pu confondre ... ? (conditionnel passé, hypothèse rejetée)

Mais ici, de quelle hypothèse on parle?  (La même chose sur la question "Qui a fait cela?")
Je ne crois pas qu'ici on émette une hypothèse quelconque. On se pose tout simplement une question sur l'exécuteur (puis-je dire "le sujet"?)   d'une action (qui à fait ça?qui aurait fait ça?)
Quand on se présente l'action en question comme réelle on met l'indicatif,
dans le cas contraire - le conditionnel (qui aurait pu faire ça? mais( sous-entendu) personne ne l'a fait en fait).

Доброе слово паче мягкого пирога.

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Re : "qui l'eut cru?"

Bonjour, je viens de m'inscrire sur le site car j'écris quelques textes
dont voici un extrait:
Ses yeux étaient dénués de cruauté
  et qui l’eut cru, comme embués
de quelques larmes de rosée.

j'hésite entre ces deux modes ( l'eût)  et (l'eut)
Dois-je mettre un accent circonflex sur l'eut ?
Merci pour toute réponse

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Re : "qui l'eut cru?"

Bonjour,

Il faut mettre l'accent circonflexe. Il s'agit d'un conditionnel passé, qui peut aussi s'écrire (et se dire) : qui l'aurait cru.
Qui l'eut cru, sans accent, correspondrait, dans un récit au présent, à un passé composé : qui l'a cru.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

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Re : "qui l'eut cru?"

Bonjour !
     Sans oublier la virgule : [...] et, qui l'eût cru, comme embués [...]

diconoma est typographe, relecteur-correcteur, dictionnairiste

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Re : "qui l'eut cru?"

Qui l'eût crû ~ eûsse-t-il pü s'agissant d'un passé antérieur à deux balles s'accomoder itou sans autre forme de process à conditions contractuelles bien entendu~Hein, pardon?

18 Dernière modification par Chover (03-09-2022 07:24:19)

Re : "qui l'eut cru?"

Votre intervention m'échappe un peu, Amram, mais elle me donne l'occasion de rappeler que le conditionnel passé deuxième forme, qui se trouve dans « Qui l'eût cru* ? »,  et le plus-que-parfait du subjonctif ont des conjugaisons identiques. Il ne me semble pas que ç'ait été dit ci-dessus.

• Aux présents de l'indicatif et du subjonctif contenus dans « Il veut que nous terminions pour midi », correspondent (correspondaient en langue classique), pour le passé, des imparfaits de l'indicatif et du subjonctif : Il voulait que nous terminassions pour midi.

• Au présent de l'indicatif et au passé (composé, si on veut) du subjonctif contenus dans « Il veut que nous ayons terminé pour midi », correspondent (correspondaient), pour le passé, un imparfait de l'indicatif et un plus-que-parfait du subjonctif : Il voulait que nous eussions terminé pour midi.

Dans cette dernière phrase, le conditionnel passé première forme (nous aurions terminé) ne saurait remplacer le plus-que-parfait du subjonctif, tandis que la possibilité de ce remplacement va de soi dans la phrase authentiquement hypothétique « Si tu nous avais aidés, nous eussions terminé pour midi ».

* Et non « crû » !

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

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