Sujet : Utilisation de tout / toute ? (la terre tout/e entière)
Bonjour.
Doit-on écrire TOUT ou TOUTE dans la phrase suivante :
La terre tout(e) entière ?
Tout est-il, ici, un adverbe (= tout à fait) ?
Sinon, quelle est sa nature ?
Merci bien.
Non connecté Se connecter S'inscrire
forum abclf » Réflexions linguistiques » Utilisation de tout / toute ? (la terre tout/e entière)
Pages 1
Bonjour.
Doit-on écrire TOUT ou TOUTE dans la phrase suivante :
La terre tout(e) entière ?
Tout est-il, ici, un adverbe (= tout à fait) ?
Sinon, quelle est sa nature ?
Merci bien.
La terre tout entière, àma.
Oui, adverbe qui ne varie que devant un adjectif féminin commençant par une consonne ou un h aspiré.
Merci beaucoup Orientale.
Il me semblait bien qu'il en est ainsi, mais on m'affirme que j'ai commis une faute.
D'accord avec Orientale (bonne année !) pour l'adverbe ; mais (il me semble), que vous pourriez écrire l'une ou l'autre des phrases proposées sans jamais faire une faute caractérisée.
mais on m'affirme que j'ai commis une faute.
L'acte d'accusation est-il motivé ?
D'acc0rd avec Gb (merci pour son souhait), La terre toute entière serait plutôt archaïque que fautif.
Ysaur a écrit:mais on m'affirme que j'ai commis une faute.
L'acte d'accusation est-il motivé ?
Apparemment non, puisque j'ai bien écrit "TOUT entière", tout équivalant, pour moi et dans ce cas, à tout à fait.
Bonjour,
Je pense que nous sommes nombreux (ses) à enrager avec «tout» quelquefois adverbe,quelquefois adjectif,quelquefois invariable.
Ainsi Ysaur auriez -vous pu être ,à la fois, toute surprise d'être tout entière ! mais là, c'eût été à cause de ce que «surprise» commence par une consonne .
Donc reconstruire ,de tête, le membre de phrase avec "tout à fait" ou "entièrement" ne suffit pas ...Hélas !
Toute surprise,(à condition d'être femme ) et tout attristée .Sauf si je me trompe...
« son histoire toute hasardeuse et tout hilarante »
« sa haine tout hostile et toute honteuse »
Qu'est-ce que c'est que cette langue si compliquée ?
Après le dernier message de Orientale, je ne comprends plus RIEN.
Un (e) volontaire pour faire une synthèse des règles applicables ?
l'Alain
Aujourd'hui 16:51:43 Après le dernier message de Orientale, je ne comprends plus RIEN.
.
Voir dictionnaire Larousse des difficultés de la langue française (11,90 € - 435 pages - épatant). Page 410 on peut lire que TOUT, adverbe, est invariable sauf devant un adjectif féminin commençant par une consonne ou un« h» aspiré.
Je pense qu'Orientale a trouvé subtilement des exemples avec des «h» , les uns aspirés les autres non.
Maintenant il faut qu'elle nous explique , si elle le veut bien, au nom de quel principe on dit SA haine et SON histoire.
Évidemment personne n'a de problème à ce sujet à l'oral mais je ne m'étais jamais posé la question.
Ensuite nous ne serons plus tout perdus avec toute cette histoire ; quand à Orientale , si j'ai bien compris, elle pourrait dire, suivant le cas, à l'Alain : «je suis toute à vous ou je suis tout à vous». La nuance a , de tout temps, eu son importance.
Un(e) volontaire pour faire une synthèse des règles applicables ?
Une remarque historique, d'abord. Elle accompagne le long paragraphe que Grevisse 2007 consacre principalement à tout dans sa fonction d'adverbe.
§ 994 H3 — Alors qu'auparavant tout variait ordinairement en nombre et en genre, la règle concernant tout devant un fém. n'a été consacrée par l'Ac. qu'en 1704 (quoiqu'on trouve parfois tout entière avant cette date : par ex., Corneille, Rodog. II, 2). Il est donc inutile de relever des manquements à l'époque classique. Mais ils restent très nombreux au XVIIIe s. [...]
Devant un masc. plur., Vaugelas avait déjà prescrit l'invariabilité : « C'est une faute que presque tout le monde fait, de dire, tous, au lieu de tout». Cette «faute» reste fréquente au XVIIe s. Tes yeux ne sont-ils pas tous pleins de sa grandeur ? (Rac., Bér. I, 5) [...]
Ce petit préambule, dans une version abrégée, permet de mieux accepter la règle :
b) § 994 1° Tout + adjectif, qui reste invariable dans cet emploi, sauf devant un mot féminin commençant par une consonne ou se comportant comme s'il commençait par une consonne (phénomène de la disjonction (§47), réalisé notamment par h aspiré).
Les exemples donnés par Orientale # 10 illustrent judicieusement cette règle byzantine.
Qu'est-ce que c'est que cette langue si compliquée ?
C'est la langue d'un peuple qui a laissé sa langue écrite se fossiliser.
Merci pour ces explications claires et nettes.
Orientale est une troublante malicieuse qui a trouvé là des exemples aspirés et inspirés.
Bookish a écrit :
la langue d'un peuple qui a laissé sa langue écrite se fossiliser
Comment l'humanité saurait-elle d'où elle vient si quelques fossiles n'avaient pas subsisté pour nous suggérer certaines pistes ?
Bonjour.
Bookish a écrit :
C'est la langue d'un peuple qui a laissé sa langue écrite se fossiliser.
Et dans la langue orale, qu'est-ce qui se passe? Est-ce que, à votre avis, les natifs perçoivent cette règle comme quelque chose d'artificiel? Peut-être, il y a une tendance d'omettre ce "t" en prononçant, p.ex., "Elles sont toutes rougies" ?
Merci.
Comment l'humanité saurait-elle d'où elle vient si quelques fossiles n'avaient pas subsisté pour nous suggérer certaines pistes ?
Certes, cher Sylvain B., mais est-il bien nécessaire de faire de la paléontologie une discipline obligatoire dès le CP ?
Et dans la langue orale, qu'est-ce qui se passe?
Les natifs accordent tout naturellement l'adverbe à proximité d'un adjectif au féminin et, àma, transforment souvent tout adverbe en tous — prononcé touss' — à proximité d'un adjectif masculin pluriel.
«Elles sont toutes rougies» devient, en parlant de fers mis au feu : «Ils sont tous rougis» ou «Ils sont tout rougis». Les ambiguïtés de tout adverbe se dissipent facilement en utilisant, à la place, un adverbe en -ment (complètement, entièrement, etc.).
P.-S., je me sers d'une petite astuce pour déterminer le caractère adverbial de tout : en faisant suivre ce tout/tous indécis par l'adverbe bonnement qui, à mon oreille native, ne «tient» que s'il est associé à tout adverbe. Exemple : les champs sont tout/tous blancs. L'un ou l'autre se dit mais je n'écrirais que les champs sont tout (bonnement) blancs.
P.-S., je me sers d'une petite astuce pour déterminer le caractère adverbial de tout : en faisant suivre ce tout/tous indécis par l'adverbe bonnement qui, à mon oreille native, ne «tient» que s'il est associé à tout adverbe.
Très bonne astuce à retenir mais qui ne dispense pas de l'obligation d'accord devant un adjectif féminin commençant par une consonne ou un «h» aspiré :
elle était tout bonnement surprise ; elle était toute surprise
Du moins je pense que c'est ainsi et serais heureux d'une confirmation ou d'une précision supplémentaire.
...astuce à retenir mais qui ne dispense pas de l'obligation d'accord devant un adjectif féminin commençant par une consonne ou un «h» aspiré
C'est tout à fait ça et ma petite astuce ne sert qu'à identifier ce *** d'adverbe qui s'accorde parfois comme un adjectif .
Bookish Prat a écrit
Les natifs accordent tout naturellement l'adverbe à proximité d'un adjectif au féminin
D'où je comprends que l'écriture correspond quand même à la pratique orale, n'est-ce pas?
A mon humble avis, ça ne veut pas dire que la langue écrite se fossilise.
Bien que je ne comprenne pas encore la logique selons laquelle cette règle a apparu.
Et voilà une chose bien intéressante. C'est une erreur, peut-être? Qu'est-que vous en pensez?http://www.etudes-litteraires.com/adverbe.php
Pages 1
forum abclf » Réflexions linguistiques » Utilisation de tout / toute ? (la terre tout/e entière)
Propulsé par PanBB, soutenu par PunBB Info.