Malgré tout un mystère demeure. Pour l'instant, je n'ai relevé le terme "écorche-veau", au sens où il est employé ici, que dans l'inventaire de cette maison forte du Dauphiné : rien par exemple dans dictionnaires spécialisés ni dans les encyclopédies ou les ouvrages divers que j'ai pu consulter. A suivre ?
Quelques déductions à partir de votre description de la maison forte et de sa chambre haute.
Vous montrez que les conditions de vie pour une famille de petite seigneurie rurale étaient assez rudimentaires , bien éloignées d'une cour princière , à l'époque. Cependant , j'imagine que dans le même temps , le niveau de vie des paysans devait être bien plus misérable. Or, même dans les scènes peintes sur les tableaux plus hauts, qui n'ont pas l'air de se dérouler dans des châteaux, on n'abat pas les animaux à côté des lits!
Vous imaginez qu'on faisait monter le veau par l'escalier à vis jusque dans la chambre haute pour l'estourbir et l'habiller devant les dames?
Cet écorche-veau n'aurait donc rien eu à faire dans la chambre haute dans des conditions de vie normales .
On pourrait peut-être en déduire qu'au moment où ce notaire est venu dresser l'état des lieux sans doute avant la vente, la maison forte n'était plus habitée et qu'on reléguait dans cette chambre des objets divers.
On peut de même imaginer qu'un gardien, concierge, employé a fait visiter les lieux au notaire . Ce notaire lui, devait venir de la ville, être un bourgeois ou un noble et se targuer de parler français. La personne qui lui faisait visiter, ne parlait peut-être que le dialecte dauphinois.
J'imagine le notaire ne sachant pas à quoi servait ce chevalet ( ces notables n'allaient pas eux-mêmes chercher leur viande, ils avaient des servantes ), on lui a peut-être donné le mot en patois, quelque chose comme escorchevel, qu'il a peut-être traduit littéralement dans la foulée...
Un nouveau mot surgi d'une anecdote .Pourquoi pas?
Pour vérifier cette hypothèse ou la considérer comme une élucubration, il faudrait demander à ceux qui parlent le dialecte dauphinois, comment on appelait cette table, si c'en est une.
" Wer fremde Sprachen nicht kennt, weiß auch nichts von seiner eigenen." J.W.v.Goethe