Mon cher Dominique Thillaud,
Je vous remercie beaucoup pour le long développement que vous avez consacré à ma petite suggestion.
Et, comme je n’aime rien d’autre que de me coucher le soir un peu moins ignorant que je ne l’étais le matin au lever, je vous sollicite pour m’éclairer sur la « parenté d’idée » entre mon pseudo et l’angélologie (ou angéologie) qui, comme chacun sait est « l’étude consacrée aux anges » (Grand Robert 6 vol. éd. Augmentée 2001).
Comme je ne me prends pas pour un ange, j’ai cherché les différentes acceptions du terme en question, et n’ai pas trouvé de lien avec la qualité d’ange.
Voici le fruit de ces recherches infructueuses, et que vous compléterez sûrement.
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ÉMILE LITTRÉ
1. SILÈNE (si-lè-n'), s. m.
1° Demi-dieu, fils de Pan et d'une nymphe, père nourricier et compagnon de Bacchus. Les satyres et Silène.
Les silènes, les autres compagnons de Bacchus.
Terme d'antiquité romaine. Petite figure de marbre représentant un silène.
2° Nom donné au satyre circé (midi de l'Europe) de Latreille, qui est un papillon.
HISTORIQUE.
XVIe s. Silenes estoient jadis petites boistes.... painctes au dessus de figures joyeuses et frivoles.... pour exciter le monde à rire, quel fust [ainsi que fut] Silene maistre du bon Bacchus, RAB. I, Prologue de l'auteur.
2. SILÈNE (si-lè-n'), s. f. Genre de plantes de la famille des dianthacées (caryophyllées) ; on y distingue : la silène muscipule, dite vulgairement attrape-mouche, c'est la silène attrape-mouche de certains auteurs ; la silène enflée de Smith (Europe), appelée vulgairement carnillet ou cornillet, et bec d'oiseau, c'était le cucubale behen de Linné ; la silène noctiflore, dite fleur de la nuit, LEGOARANT.
Dict. Hachette en CDR
SILÈNE
Dionysos, dans la myth. gr., fils de Zeus et de la mortelle Sémélé. Identifié avec Bacchus dans la myth. romaine, il est le plus jeune, le plus populaire, mais aussi le plus complexe des dieux de l’Olympe: bon vivant (dieu de la Vigne), gai, tout en étant cruel jusqu’au paroxysme. Son culte, important, est aussi celui de l’art et de la poésie et a donné naissance au théâtre grec.
silène n. m. BOT Plante herbacée (fam. caryophyllacées) dont une espèce, le silène à bouquet (Silene armeria), est cultivée pour ses fleurs pourpres ou roses.
Larousse du XXe siècle - 6 Vol éd. 1933
SILÈNE n. m. Bot. Genre de caryophyllacées.
— Zool. Espèce de macaque (vetulus silenus), propre à l'Inde méridionale. V. MACAQUE, et VETULUS.
ENCYCL. Bot. Les silènes sont des herbes annuel:. bisannuelles ou vivaces, et parfois des demi-arbrisseaux à feuilles opposées, à fleurs souvent groupées en cymes. Le fruit est une capsule uni-loculaire. On compte trois cents espèces de silènes, répandues dans l'hémisphère nord, dont trente-sept sont françaises. Parmi les plus répandues on cite : le silène enflé (carnillet), le silène armeria, le silène penché. Les silènes armeria, pendula, acaulis, sont cultivés en bordure et corbeilles pour leurs fleurs.
SILÈNE. Myth. gr. Génie phrygien des sources et des fleuves, représenté avec la queue, les sabots et les oreilles du cheval ; symbole des eaux. Il devait à sa nature le don de la sagesse et de l'inspiration prophétique.
Entré dans le cortège de Bacchus, il devint le père nourricier du dieu, et le père des satyres. La tradition populaire faisait de lui un vieillard grotesque, toujours ivre, le plus souvent monté sur un âne. Dans l'églogue VI de Virgile, Silène, pris et enchaîné par deux faunes et une nymphe, leur chante l'origine du monde.
— Iconogr. Silène a été souvent représenté dans l'art antique : vases peints, bas-reliefs, terres cuites, statues de marbre, bronzes. Plusieurs statues conservées (Louvre, Vatican) montrent Silène portant le petit Dionysos, et font de lui un vieillard à l'expression grave et paternelle; mais le Silène populaire, celui que nous montrent le célèbre Silène ivre de Pompéi, les bas-reliefs bachiques, les peintures de vases, était entièrement grotesque : petit, trapu, ventru, chauve, velu, avec un nez camus ; et il était toujours ivre.
Dantan aîné a figuré l'Ivresse de Silène dans un bas-relief de marbre qui a paru au Salon de 1868. Mais l'oeuvre capitale de sculpture moderne qu'ait fournie ce sujet est le groupe du Luxembourg, de Dalou (en bronze).
Le Triomphe de Silène a été peint par Van Heemskerk (musée du Belvédère), Gérard Honthorst (Louvre), A. Van Dyck (musée de Bruxelles), le Titien (1640), etc. Rubens a peint l'Ivresse de Silène (pinacothèque de Munich) ; c'est une superbe débauche de couleur et de formes. Ribera a traité le même sujet dans une de ses plus énergiques toiles (musée de Naples; 1626). [V. planches Beaux-Arts CXXVIII et CXXX.]
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À ce point de votre lecture (tout au moins, je l’espère !), je tiens à vous préciser que les éléments qui m’ont amené à choisir Silène comme pseudo sont plus « Génie phrygien des sources et des fleuves, représenté avec la queue, les sabots et les oreilles du cheval ; symbole des eaux. Il devait à sa nature le don de la sagesse et de l'inspiration prophétique. » et « Plante herbacée (fam. caryophyllacées) dont une espèce, le silène à bouquet (Silene armeria), est cultivée pour ses fleurs pourpres ou roses », que les autres aspects de ce personnage mythologique…
Or donc, point d’ange dans tout cela (ni de sexe, d'ailleurs!)
Pour en revenir à ce qui est le véritable cœur de ce « fil », à savoir « icône », je reconnais que j’ai, un peu vite, proposé sa modification en « symbole », ce qui est effectivement réduire considérablement le sens dans la hiérarchie dont vous donnez l’exemple « Proposeriez-vous de remplacer chat par félin ou mammifère pour éviter de le confondre avec le chas d'une aiguille ? ». Je vous en donne acte, et reconnais bien volontiers le côté infondé (ou plutôt, mal fondé) de ma proposition.
Comme, malgré tout, mon intérêt pour la langue française est « titillé » par l’utilisation (que je trouve abusive) de mots empruntés à l’anglais, sans effort de « francisation », je propose cette fois-ci une substitution à l’icône « informatique ». C’est « pictogramme », qui s’abrège facilement dans le langage parlé en « picto », et qui ne comporte pas de circonflexe.
Que penseront les habitués de ce fil, et vous-même, de cette alternative « icône/pictogramme » ?
Cordialement
Silène
P.S. J’ai beaucoup apprécié le petit jeu avec la langue, qui m’a fait… saliver.