Sujet : Puce à l'oreille
Le blème, c'est qu'il y a quelques mois, un lecteur d'expressio très irrité par ce que j'avais osé écrire pour une expression (pris chez Rey) et qui disait avoir des connaissances encyclopédiques en histoire m'a écrit, au cours des quelques échanges qui ont suivi l'engueulade, qu'il n'avait encore jamais réussi à prendre Duneton en défaut.
Cela prouve qu'il n'avait pas porté attention à son étymologie de lavabo(à se pisser dessus, c'est le cas de le dire), de surprise-partie ou de casser trois pattes à un canard.
Pour Duneton, le canar est un oiseau, il n'a pas su voir le cheval, la surprise-partie date de l'Occupation, alors qu'elle remonte aux années 30, et qu'elle ne se déroule pas comme il le dit, quant à lavabo, il signale bien l'origine liturgique, mais la description qu'il donne du folklore catholique, pourtant actuellement encore en vigueur, est de haulte gresse !
Ce sont les trois échantillons que j'ai mémorisés, car ils m'ont frappé. En cherchant bien, et même sans chercher, on en trouverait d'autres.
Bref, j'ai mis aux vieux papiers mon exemplaire personnel de la puce à l'oreille. Tiens, la puce à l'oreille ! Duneton fournit quarante six mille hypothèses, sauf celle que j'ai trouvée sous la plume de Christine Bravo : la température des lapines en chaleur s'élève tellement que les puces émigrent vers leurs oreilles. Quand les lapines ont la puce à l'oreille, « il les faut marier. »
Sous toutes réserves, je n'ai pas vérifié si ce trait zoologique est exact. Mais il figurait dans un article sur les mœurs animales, nullement dans une chronique langagière. Aucune référence à Panurge qui débarque au début du Tiers livre l'oreille percée d'une boucle où est enchassée une puce vivante : « J'ai la puce en l'oreille, il me faut marier. »
Le rapprochement est de moi.