Effectivement, la présence d'anglicismes et le recours à la langue sont deux thèmes qui sont liés mais différents.
Le recours à la langue, ce sont les rayons de jouets avec des emballages en anglais (toys, funbikes, games, etc), les postes européens exigeant des native speakers ou des fluent english, favorisant ainsi les natifs, les organismes internationaux dominés par le monde anglo-saxon, la volonté que les brevets scientifiques soient rédigés exclusivement en anglais, etc, c'est Astérix et Obélix contre le monde romain, et maintenant les langues romanes contre l'anglais ! C'est l'injustice érigée en système, l'aveuglement des élites serviles qui se satisfont d'une solution médiocre à la communication européenne au motif qu'ils ont fait l'effort d'arriver à un niveau potable et ont la flemme d'envisager l'usage de l'espéranto, une solution bien plus démocratique (non élitiste, car seule une élite arrive à un niveau fluent), efficace, plus "cost-effective". C'est donc un thème économique et politique très conflictuel, une guerre "soft" type Airbus contre Boeing dont les médias ne parlent quasiment jamais ! Le meilleur exemple actuel c'est l'affaire du logo européen pour 2007 , anniversaire des 50 ans de l'union européenne, pour lequel le jury a choisi "together" en anglais, alors que l'Europe revendique l'égalité des langues. Tous les débats et un débat animé sur le blog de Quatremer :
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/co … index.html
Affaire révélatrice que dans l'esprit des eurocrates, il est clair que l'anglais doit être la lingua franca de Europe et du monde.
Sinon, il faut être bien conscient qu'une argumentation neutre n'est qu'une illusion, une tentative d'objectivité plutôt qu'une vraie objectivité ; le choix et la place accordée aux différents arguments suffit à orienter la conclusion, ce qui est finalement le but : avoir un avis.
Les anglicismes, c'est différent, le reflet de l'histoire depuis le 2e guerre mondiale, de la politique là aussi, de l'influence culturelle, de la puissance économique, du snobisme de certains milieux, mode, journalisme, politique, qui semblent penser que les mots anglais sont plus signifiants que leurs équivalents francophones.
A noter que les québécois luttent bien mieux que nous et disposent d'un groupe de fonctionnaires dont le rôle est de surveiller ces anglicismes et de proposer des équivalents francophones.
Par exemple, intelligence économique paraît plus pertinent au monde économique que renseignement ( veille économique ou espionnage selon les cas)
Les plus modérés ou les moins conscients du risque arguent que les langues vivent, s'échangent et s'interpénètrent, sauf que cet échange doit être équilibré, sinon c'est un rouleau compresseur.
Il y aurait beaucoup à dire mais les forums sur le sujet ne manquent pas.