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forum abclf » Parler pour ne rien dire » question pour les experts

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Messages [ 11 ]

1

Sujet : question pour les experts

Bonjour,

Excusez-moi pour cette question. En fait je profite du FORUM car je ne connais aucun spécialiste en ce domaine.
Voici la question: notre température organique reste identique et ce, quelle que soit la température ambiante. Seulement voilà, pourquoi dans ce cas avons-nous froid si notre température interne reste la même. big_smile Question pour les petits génies.
Merci et dsl pour cette question qui, je le reconnais, n'a rien à faire ici.

Re : question pour les experts

N'existe-t-il pas des forums spécialisés en SVT, sciences et vie de la terre, bref, sciences naturelles ?
Cette question serait à sa place dans le courrier des lecteurs de Science et Vie juniors, par exemple.

Macte animo !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : question pour les experts

Bonjour,
Nous sommes effectivement des animaux homéothermes, et quand la différence entre la température ambiante et la température corporelle est trop importante, notre organisme met en oeuvre des mécanismes visant à augmenter cette température corporelle, dont par exemple les frissonnements, qui stimulent les muscles et font augmenter mécaniquement la température, ou la contraction des muscles horripilateurs (réminiscence du temps où nous étions très velus, cette horripilation ayant pour but de dresser les poils et ainsi d'emprisonner une couche d'air isolante). D'autres mécanismes, métaboliques, se mettent en place également.
Donc, on ne peut pas dire que nous avons froid bien que notre température interne reste la même, mais au contraire que nous avons froid pour que notre température ne varie pas.
Pareil pour le chaud, avec d'autres mécanismes.
Compte tenu du métabolisme basal, celui qui permet de nous maintenir en vie et qui dégage de la chaleur, il me semble que la température ambiante idéale pour un homme nu et immobile, celle pour laquelle il ne sent ni le chaud ni le froid, est de 26 °C.
J.M.

4

Re : question pour les experts

Monkey a écrit:

pourquoi avons-nous froid si notre température interne reste la même ?

La bonnne question est, à mon avis : qu'est-ce que "avoir froid" ? Zycophante répond parfaitement sur la fonction du frisson et de l'horripilation, mais partiellement seulement sur la question de la sensation de froid.
  Car, en fait, avoir froid, ce n'est pas voir sa température corporelle baisser, mais ressentir sur soi une sensation de froid. C'est cette sensation de froid qui déclenche les réactions productrices ou économes d'énergie (frisson, horripilation, vaso-constriction).

  Les mécanismes de vaso-constriction  (ou vaso-dilatation lorsqu'il fait chaud) notamment jouent un rôle de régulation et d'économie de gestion. Mais nous n'entrerons pas dans les détails ici, car ce n'est effectivement pas le lieu.
  J'aimerais toutefois insister sur un point que soulève Zyco, la fameuse température dite de neutralité thermique : elle correspond à la température ambiante pour laquelle un homme (être humain) nu, immobile, ne ressent au niveau cutané ni sensation de chaud, ni sensation de froid. On peut dire, grossso modo, qu'elle est la température de la peau chez l'individu au repos : 24° C. S'il fait moins de 24 °, on ressentira une sensation de fraîcheur, plus ou moins marquée, et s'il fait plus de 24°, une sensation de chaleur plus ou moins marquée aussi.
  C'est aussi le seuil de ce qui déclenchera les réactions réflexes de production ou de dispensation de chaleur corporelle.

  Donc, et pour résumer : oui, notre noyau corporel ( = nos organes profonds) est homéotherme, mais notre enveoloppe  (et notamment notre peau) est poïkilotherme, et nous permet de sentir la température extérieure pour nous y adapter.

elle est pas belle, la vie ?

5 Dernière modification par Eritsuku (12-06-2006 17:25:51)

Re : question pour les experts

J'aimerais toutefois insister sur un point que soulève Zyco, la fameuse température dite de neutralité thermique : elle correspond à la température ambiante pour laquelle un homme (être humain) nu, immobile, ne ressent au niveau cutané ni sensation de chaud, ni sensation de froid. On peut dire, grossso modo, qu'elle est la température de la peau chez l'individu au repos : 24° C. S'il fait moins de 24 °, on ressentira une sensation de fraîcheur, plus ou moins marquée, et s'il fait plus de 24°, une sensation de chaleur plus ou moins marquée aussi.  C'est aussi le seuil de ce qui déclenchera les réactions réflexes de production ou de dispensation de chaleur corporelle.

Zycophante et Piotr, est-ce vous sûr de ce que vous avancez?
Moi, je suis plus que sceptique sur l'existence d'un seuil absolu. Etabli une fois pour toutes, sous toutes les latitudes et valable pour toutes les saisons.
Comment expliquer qu'au mois de mars une température de 18 degrés nous semble très plaisante (et certains n'hésitent pas à se mettre en T-shirt), alors que 18 degrés au mois d'août paraît glacial. Comment expliquer que, toutes conditions égales par ailleurs (= vêtements identiques des employés de bureau japonais), on a froid dans une pièce climatisée à 25 degrés en plein été, et qu'on a chaud dans une pièce chauffée à 23 degrés en plein hiver?

WWW

Re : question pour les experts

Il y a mieux : comment expliquer que deux personnes se trouvant au même endroit éprouvent, l'une une sensation de fraicheur, l'autre une sensation de chaleur ?

Par exemple, un premier janvier au soir mon frère débarque du Paris-Pointe-à-Pitre. Je l'accueille vêtu d'un blouson et m'enquiers charitablement : « Ca va ? tu es assez couvert ? tu n'as pas trop froid ? » Lui arrache son haut de survêtement : « J'ai trop chaud ! »
Explication : il avait embarqué à Paris par une journée d'hiver, et passé huit heures dans une cabine climatisée où l'on claque des dents. Moi, j'avais passé la journée au beau soleil, par un petit 25, et le 20 vespéral me semblait frisquet.
Nous étions l'un et l'autre sensible à l'écart, bien plus qu'à la température absolue.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : question pour les experts

Eritsuku a écrit:

je suis plus que sceptique sur l'existence d'un seuil absolu

... et tu as raison, bien sûr.

    D'une part, il s'agit de mesures statistiques réalisées en laboratoire, il convient donc d'y intégrer les variations individuelles de métabolisme basal (= la quantité de chaleur produite par chacun au repos), qui dépend de facteurs morphologiques (par exemple la masse musculaire) et endocriniens aussi, pour faire simple.
    D'autre part il s'agit d'une sensation, donc subjective, et dans laquelle interviennent les éléments que vous décrivez l'un et l'autre, et notamment les facteurs psycho-environnementaux.
    Dernier point : l'hygrométrie ambiante a une influence importante sur la sensation de refroidissement cutané (ce qui explique l'influence de la climatisation, où l'on a froid à 22-24° C).

    Vous remarquerez toutefois que l'on reste alentour des 24° C que je citais : ces variations sont, somme toute, minimes eu égard aux valeurs de température extérieure que peut endurer l'homme.

elle est pas belle, la vie ?

Re : question pour les experts

Puisque nous sommes sur un forum de langue...

Quand la température est trop élevée, dans une pièce climatisée, que fait-on pour abaisser cette température ? On monte la clim'.
Quand la température est trop basse, que fait-on pour l'élever ? On baisse la clim'.

Etrange façon de dire, qui se réfère plus à la puissance de l'appareil (il faut réduire cette puissance pour élever la température) qu'à la sensation éprouvée.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : question pour les experts

P'tit prof a écrit:

Puisque nous sommes sur un forum de langue...

Quand la température est trop élevée, dans une pièce climatisée, que fait-on pour abaisser cette température ? On monte la clim'.
Quand la température est trop basse, que fait-on pour l'élever ? On baisse la clim'.

Etrange façon de dire, qui se réfère plus à la puissance de l'appareil (il faut réduire cette puissance pour élever la température) qu'à la sensation éprouvée.

Quand il fait trop chaud, on se fait monter de la bière.;)
Bon, mettons que je n'aie rien dit...
Toutes choses étant égales par ailleurs, la zone de neutralité thermique est quelquechose de bien réel.
Je crois qu'Eritsuku oubliait de tenir compte des métabolismes (glucidique et protidique) bien différents en hiver ou en été.
J.M.

10

Re : question pour les experts

zycophante a écrit:

Je crois qu'Eritsuku oubliait de tenir compte des métabolismes (glucidique et protidique) bien différents en hiver ou en été.

Bien sûr,  j'oubliais, et même pire,  j'ignorais...  roll  En fait en postant mon message je pensais à une sorte de théorie personnelle, du type de celle qu'on a souvent à propos de choses qu'on ne connaît pas:
Voilà: 
la température ressentie chaque jour de l'année ne dépendrait-elle pas en partie d'un "programme chrono-physiologique" (si le mot a un sens) grâce auquel nous nous attendons à une certaine température, à un certain moment de l'année. Ce "programme" nous rendrait surtout sensible aux différences par rapport aux moyennes saisonnières.
Après tout, si nous avons encore des poils rétractiles datant de l'époque où nous n'avions que notre fourrure pour nous protéger, pourquoi n'aurions nous pas aussi des restes du calendrier   qui changeait la densité de notre protection thermique?

Peut-être dis-je n'importe quoi !  Mais puisqu'on est dans "Parler pour ne rien dire" ! smile

WWW

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Re : question pour les experts

Eritsuku a écrit:

Peut-être dis-je n'importe quoi !

Non, Eritsuku, ça n'est pas n'importe quoi : justement Zyco évoque la différence des métabolismes glucido-protidiques selon que l'on est en été ou en hiver ; de même que nous sommes sensibles (comme beaucoup d'animaux et de plantes) aux changements de rythme lumière / obscurité selon les saisons.
  On parlera plutôt de rythme chrono-biologique que chrono-physiologique (mais ce terme est parfaitement clair et me semble convenir tout à fait).

  Pour les personnes intéressées, on parlera de rythme circadien pour désigner une variation calée sur une durée 24 heures (à peu près), c'est à dire la période entre deux levers (ou couchers) de soleil sur terre (exemple : le rythme veille / sommeil, tel que testé par Michel Siffre).
  Rythme infra-circadien = dont la période est inférieure à  24 heures (exemple : les pulsations cardiaques, la respiration ...).
  Rythme supra-circadien = dont la période est supérieure à  24 heures (exemple: les saisons, les menstrues ...).
  La variation de rythme évoquée ici par Eritsuku est donc la variation supra-circadienne d'un rythme circadien (puisque, de surcroît, la température corporelle varie selon les heures du jour et de la nuit : comme dirait Djian, c'est 37 ° 2 le matin  smile ).

elle est pas belle, la vie ?

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