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Le forum d'ABC de la langue française

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Messages [ 6 ]

Sujet : la housette

Bonjour à tous!
Voici une strophe d'un poème de Jean RICHEPIN :

Venez à moi, claquepatins,
Loqueteux, joueurs de musettes,
Clampins, loupeurs, voyous, catins,
Et marmousets et marmousettes,
Tas de traine-cul-les-housettes,
Race d'indépendants fougueux!
Je suis du pays dont vous êtes!
Le poète est le Roi des Gueux.
Je n'arrive pas à me décider sur le sens à donner à "traine-cul-les-housettes".
Doit-on y voir un simple synonyme de "traîne-savates" ou Jean RICHEPIN a-t-il créé ce nom pour anoblir le peuple des gueux? (la housette étant le nom donné en héraldique à la représentation sur un écu d'une grande botte).
Quelqu'un a-t-il déjà rencontré cette expression par ailleurs?
Amicalement,
J.M.

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Re : la housette

Bonsoir Zycophante,

Il y a quelques éléments de réponse dans le dico d'argot du site.

En attendant plus...;)

"On ne fait jamais d'erreur sans se tromper."  J. Prévert.

Re : la housette

Merci Pearl,
Je ne savais pas l'expression répertoriée. Elle est effectivement très parlante...
J.M.

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Re : la housette

Les deux références sont bêtement copiées du glossaire argotique donné par Richepin à la suite de sa Chanson des Gueux (1876).
J'ignore si on peut trouver d'autres attestions de «traine-cul-les-housettes», sauf celle de Barère et celle de Bruant (art. misérable), ni ce qu'elle peut valoir : peut-être bien qu'il ne s'agit que d'une création poétique propre à Richepin. Bruant, qui cite le mot, écrit (je souligne) : «Le nombre de noms composés qui désignent les misérables est considérable et la littérature se joint aux argotiers pour en forger chaque jour de nouveaux».
On note quand même une différence de sens : Richepin donne «homme dont le fond de culotte tombe sur les talons», alors que Bruant classe le mot à «misérable».
Pour Barrère, je ne sais pas. Si quelqu'un le possède... Google print fonctionne mal et ne donne qu'un mot dans son résumé : «a tatterdemalion» soit quelqu'un de misérablement habillé je crois.
Housette au sens de botte se trouve aussi dans Hector France.

Re : la housette

Le fond de culotte qui tombe sur les talons, c'est une bonne description de la mode actuelle, mais ça ne peut pas signifier la pauvreté...
La pauvreté, c'est quand ce fond de culotte est devenu quasiment transparent...

La house, ou heuse, ou housette, c'est la botte.
L'héroïne de Sans toit ni loi porte au début du film de superbes bottes au genou, fermées par une fermeture éclair. Sa lente dégradation est symbolisée à l'image par la dégradation de ces bottes : à la fin, elles ne ferment plus, et la tige traîne lamentablement dans la poussière « traîne-cul-les-housettes. »
Ne me dites pas que la fermeture éclair n'existait pas aux siècles précédents : les bottes se laçaient, alors. Quand on n'a plus de lacets, quand les trous par lesquels ils passaient se sont déchirés, la botte traîne par terre.

Pure hypothèse de ma part.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : la housette

gb a écrit:

Pour Barrère, je ne sais pas. Si quelqu'un le possède... Google print fonctionne mal et ne donne qu'un mot dans son résumé : «a tatterdemalion» soit quelqu'un de misérablement habillé je crois.

Albert Barrère, Argot and Slang, new and revised edition, 1889 :

Housette, f. (thieves') boot, or daisy root. Traîne-cul-les-housettes, a tatterdemalion. (p. 207)

Traîne-cul-les-housettes, m. (familiar) ; vagrant, tramp. (p. 454)

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