Lévine a écrit:chrisor a écrit:SOYONS PLUS CLAIR ! L'étymologie officielle ne fait que conter une sorte de chronologie des variations d'un signifiant dont le signifié peu varier au fil du temps. Elle est de nature phonologique.
Comment un étymologue pourrait-il ne pas tenir compte du sens ???? Même un pur phonéticien est bien forcé de faire appel à lui pour expliquer tel phénomène d'analogie ou de "contamination".... Mais il est bien évident qu'un étymologue sérieux ne va pas se ridiculiser à gloser sur des assemblages de lettres ou à tenter de décrypter de prétendus rébus.
que d'affronter la difficulté du doute. Votre culture soi-disant alternative n'est qu'une pacotille.
Une réaapparition agressive de Lévine ! Bien sûr que l'étymologue parle aussi de sens ,mais ses processus d'analogie ou de ''contamination'' sont le plus souvent fantaisistes. L'étymologue fait un constat, mais n'explique pas le fondement réel du changement phonétique. Il suffit de reprendre les termes désignant trois crustacés : crabe, crevette et écrevisse.
1. le mot crabe : Le mot crabe, féminin jusqu'au xviiie siècle, serait emprunté par deux voies différentes : d'une part au moyen néerlandais crabbe au masculin, via le picard crabo, crape et le wallon crâbe, masc. ; d'autre part au vieux norrois krabbi au masculin, via le normand crabe, crabbe, nom féminin. À noter que la variation de genre ne se limite pas aux langues d'oïl : le néerlandais krab et le norvégien krabbe sont admis au masculin ou au féminin. Crabe a remplacé chancre, issu du latin cancer.
2. le mot crevette : Forme normanno-picarde de chevrette* (1552 au sens de « crevette » ds F. Rabelais, Le Quart Livre, ch. LX, éd. R. Marichal, p. 243), la crevette faisant de petits sauts comme une chèvre en liberté.
3.le mot écrevisse : 1248 escreveice « crustacé d'eau douce » (Relations commerciales entre la France et la Flandre ds R. Hist. litt. Fr., t. 11, p. 494); ca 1265 escrevise (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 102). De l'a. b. frq. *krebitja « écrevisse », cf. a. h. all. krebiz (Graff t. 4, col. 588-589), all. Krebs.
4. le mot crustacé : Empr. au lat. des naturalistes crustaceus (dér. du lat. crusta, v. croûte), mot créé par Th. Gaza dans sa version lat. d'Aristote De Animalibus libri, latine, interprete Theodoro Gaza, 1476 pour traduire le gr. μ α λ α κ ο ́ σ τ ρ α κ ο ς « à coquille molle » (Arveiller, op. cit.).
Au total les français ont adopté crabe à la place du mot chancre, issu du latin cancer : « écrevisse, crabe » (< gr. κ α ρ κ ι ́ ν ο ς), le mot crevette à partir de chèvre, du latin du lat. class. capra, fém. de caper « bouc », le mot écrevisse l'a. b. frq. *krebitja et le mot crustacé du latin crusta, croûte.
Ainsi les étymologistes nous expliquent des évolutions phonétiques à partir de mots d'origine fort diverse. Cette vérité superficielle chère à Lévine ne recherche absolument pas le pourquoi profond de ces nominations originelles sauf avec une analogie entre la chèvre et la crevette (qui saute aux yeux du commun des mortels !). Bref ils se ''foutent'' du matériau signifiant, de son origine première. Les dictionnaires ne citent même pas l'adjectif cancroïde, composé du lat. cancer, cancri suff. -oïde*.
Lévine peut se gausser de mes codons, mais comme je l'ai moult fois répété le codon ''cr'' évoque la casse et/ou la mort dans des centaines de mots français. Les étymologistes, tout comme Lévine, sont incapables d'imaginer qu'il puisse y avoir quelque rapport dans la création des mots : crustacé, crabe, écrevisse, crevette, chancre, cancroïde, voire Krebs allemand.
Un gamin de 7 ans devant ces signifiants remarquerait pourtant qu'ils n'ont en commun que la séquence <cr>. Une coincidence arbitraire pour Lévine, mais une explication motivée pour moi.
Le français aime casser la croûte (du lat. class. crusta « ce qui enveloppe ou recouvre; notamment en parlant du pain, d'une plaie ». Or pour déguster les crustacés nommés : crabe, écrevisse, crevette, il faut casser l'enveloppe dure de leur carapace dont on les vide (codon <ev>. Quant au cancer symbolisé par le crabe, il reste réputé mortel : <cr> de la mort.
Ce codon <cr>de la mort existait en latin et en grec (nécro.)
On peut ainsi passer en revue des dizaines de mots comportant ce codon <cr> de casse et/ou de mort. Si l'on se contente de suivre les éminents savants de la langue, on peut par exemple lire que le mot écraser est un emprunt, avec adjonction du préf. é-* au m. angl.to crasen « briser, mettre en morceaux, écraser » (ca 1440 ds MED), angl. to craze « broyer » d'orig. prob. scandinave (ODEE), un verbe à l'origine du nom crash, « chute, écrasement, accident » entré récemment dans la langue française. Ce que refuse de comprendre Lévine ou d'autres et que cet emprunt à l'anglais est motivé par deux codons : <cr> de la casse/mort et <ash> du mouvement dangereux. Rien d'arbitraire dans cet emprunt.
Au total, si l'on examine le corpus des mots français comportant ce codon <cr>, et qu'on est pas enfermé dans sa bulle saussur-ienne, on ne peut qu'admettre que sa présence dans un mot signe une caractéristique pertinente du référent : la casse ou la mort. Pour moi voilà la vérité, la raison profonde de ces signifiants qui ne sont pas apparus au hasard d'un arbitraire, mais sont tous motivés par une caractéristique du référent. Ce <cr> de la casse et de la mort provient probablement d'une onomatopée primitive de type "crac", similaire encore dans de nombreuses langues européennes. Mais c'est un crime pour Lévine de penser autrement, un massacre de l'étymologie savante, le crépuscule du savoir, le sépulcre de la connaissance. Je crois sincèrement que c'est l'inverse et que le mot défini par Saussure, c'est la mort de la science sans en avoir l'r, une science aves l's superficiel de la surface des choses et non du S Sacré du Savoir.
Je peux établir une liste de plus de 100 mots dans lesquels la présence du codon <cr> évoque une caractéristique saillante du référent qui pour Lévine n'ont aucun lien commun. Les eaux croupies du Cours de Saussure, ne charrient que des flots de mots infondés, ballotés au gré de l'arbitraire du signe et de la soi-disant convention tacite des peuples. Saussure est le croque-mort de la linguistique qu'il déshumanise et désincarne. Son erreur flagrante sur sa conception d'un mot factice qui représenterait le référent par l'ensemble de sa chaîne signifiante est une faute princeps, gobée par ceux qui ont mordu au leurre de cet arbitraire insensé. Non le mot désigne le référent par deux ou trois de ses propriétés saillantes grâce à des codons idéophoniques forgés depuis des siècles. Crac !
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !