Chover a écrit:chrisor a écrit:Votre étymologie officielle est un leurre
Vous en êtes vraiment là ?
Je crois qu'il faut vous retourner cette remarque car votre conditionnement culturel est stupéfiant ! Il me fait presque flipper ! (ce mot peut être accompagné du geste de la main avec formation d'une pince entre le pouce et les autres doigts dans un mouvement descendant).Voilà, un témoignage moderne d'un probable langage gestuel primitif précédant ou accompagnant systématiquement le langage oral.Effectuez plusieurs fois cette opposition de votre pouce aux autres doigts et vous obtiendrez la représentation du schème de pince que désigne le codon <ip> pour l'un de ses deux sens. Le peuple que j'ai écouté et soigné pendant 40 ans déclare : "serre moi la pince" pour inviter à une poignée de main. Et chez les amputés accidentels de doigts (nombre de charpentiers et scieurs professionnels ou amateurs) le chirurgien s'évertue à rétablir une pince entre le pouce et un ou d'autres doigts.
La pipe renvoie aussi officiellement au schème de pince buccale qui se ferme comme l'atteste l'argot : gosier, gorge. "J'ai la confession qui m'étrangle la pipe" (QUENEAU, Zazie,1959, p.220). D'où la locution populaire "Casser sa pipe. Mourir." Il est rare qu'un mort ouvre son clapet, son bec car il se tait à jamais ! (voir casse-pipe(s). Se fendre la pipe (pop.).
Comparez le schème de pince buccale d'un hippopotame, de Flipper le Dauphin et d'un oisillon qui piaille. Quand quelqu'un crie : "Hip hip hip Hourra" il active trois fois sa ''pince buccale'' avec le son :/p/. Eugène Sue n'aurait pas démenti lui ce concept de pince buccale qui se ferme et s'ouvre car il a nommé sa concierge bavarde, Anastasie Pipelet, dans Les Mystères de Paris. Il faut croire que l'inconscient collectif langagier français ne contredit pas mon code, puisque par antonomase ce nom propre a vu naître le nom commun pipelette pour désigner une personne dont la pince buccale est trop active.
Le mot tuyau dans un sens populaire vieilli désignait aussi l'arrière-bouche, le gosier." Ce que je me demande, c'est ce que sont devenus les cent grammes de beurre, les cent grammes de confiture et les deux cent cinquante grammes de farine qu'on lui a fourrés dans le tuyau" (Aymé, Mouche, 1957, p. 139).
Chover a écrit:« Pipe » vient de « piper ». (Robert DHLF)
PIPER v. est issu (v.1180) du latin populaire pippare «piauler, glousser», formé, par redoublement expressif du p, à partir du latin classique pipare, d'origine onomatopéique (comme ses variantes pipire, pipilare et comme des verbes piailler, piauler). Pipare est attesté au moyen âge au sens de gazouiller […] (Robert DHLF)
Rien à voir avec un tuyau ou avec la petitesse, la répugnance ou l'explosion, trois notions dont l'association, par ailleurs, me paraît bien curieuse.
Quant au mot pipe évoquant l'objet du fumeur, votre incompréhension relève de la mauvaise foi, comme le met en évidence tout dictionnaire :
Pipe : sens vieilli = Pipeau; chalumeau, tuyau. (Dict. XIXeet XXes.).
La pipe est un instrument de fumeur, constitué d'un fourneau qu'on bourre de tabac ou d'une autre substance fumable et d'un tuyau par lequel on aspire la fumée. Le /p/ évoque bien ici un petit tuyau
Le pipeline est une canalisation de gros diamètre (un gros tuyau) servant au transport à grande distance de certains fluides (notamment carburants liquides, gaz naturel) dont il est fort question depuis la guerre en Ukraine. La lettre /p/ marque ici la progression.
Un mot, dit enfantin, reprend ce schème par métonymie : ''pipi'' qui signifie: "je veux uriner." Car "faire pipi, c'est bien :uriner. "Les bonnes soeurs, gardiennes d'un secret contre le pipi au lit" (ROMAINS). Le dieu grec Priape vomporte ce codon <ip> désignant l tuyau dans son nom.
P'tiProf avait fait remarquer que ce codon <ip> était présent dans "psipisipis", une onomatopée qu'on prononce pour favoriser la miction des petits enfants. Il est don possible qu'une onomatopée similaire soit à l'origine d'un lien entre le codon <ip> et le concept de tuyau qui suppose un écoulement.
Qu'on soit garçon ou fille, la miction se réalise par l'urètre, un tuyau <ip> de petit calibre <p>.
Quand à la pipe dont Félix Faure qui se voulait César est mort Pompée, la consonne /p/ possède une connotation de dégoût, voire d'explosion. C'est un /p/ initiant pine et pénis, tout comme le /b/ de l'extrémité désigne la bite ou le bout. L'argot dissimule moins la motivation de ses signifiants, car il n'a pas été châtié par les bien-pensants !
Vous ne parvenez pas à sortir du carcan de vos apprentissages et avez gobé l'arbitraire saussurien sans la moindre réflexion. Oui arbre, tree, Baum désigne un arbre. L'erreur de Saussure et la vôtre est croire que le mot, le signifiant est chargé de renvoyer à un signifié qui représente le mot alors qu'il ne fait que désigner le référent. Si vous aviez appris à ne pas prendre pour argent comptant tout ce qu'on vous a enseigné, vous pourriez appréhender que si les mots de langues différentes pour désigner le même référent ne sont pas identiques c'est parce que ces langues désigne ce référent commun par deux ou trois de ses caractéristiques saillantes perçues par des canaux sensoriels parfois différents et ressenties selon la culture de chaque peuple.
Or un arbre présente de multiples propriétés
. Le dictionnaire le définit comme un végétal ligneux, de taille variable, dont le tronc se garnit de branches à partir d'une certaine hauteur. Selon Bernardin de Saint-Pierre(Harmonies de la nature,1814, p. 262) il s'agit d'un "végétal qui est est si bien composé d'un assemblage de végétaux, qu'il en renferme à la fois de jeunes et de vieux, dont quelques uns n'ont quelquefois qu'une lunaison, et d'autres ont plus d'un siècle. Un rameau d'un arbre est moins âgé que sa tige, et son aubier que son tronc. L'arbre le plus caduc porte à la fois la vieillesse dans son cœur et la jeunesse sur sa tête : l'une et l'autre se manifestent encore dans sa racine et dans son écorce. L'accroissement de ses parties dépend évidemment des harmonies soli-lunaires, puisque ses cercles annuels, subdivisés en cercles lunaires, en sont la preuve...
En néerlandais un arbre est désigné par le référent boom, qui rappelle le Baum allemand dont les troncs de Tannenbaum résonnent lorsque les sapins s'abattent.
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !