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forum abclf » Réflexions linguistiques » L'erreur de Saussure !

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Messages [ 3 351 à 3 400 sur 4 117 ]

3 351

Re : L'erreur de Saussure !

craquer n'est ni crier ni casser, c'est tout ce que je peux dire ; de plus là n'est pas tellement la question : il faut plutôt s'attacher à montrer que crier ou casser sont susceptibles de fournir chacun un submorphème autonome ; cela ne me semble pas évident. Là, vous êtes dans l'association d'idées par relation cause/effet, comme dans crier = casser les oreilles. Il ne faut pas tout mélanger.

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3 352 Dernière modification par chrisor (30-01-2022 19:04:53)

Re : L'erreur de Saussure !

Lévine a écrit:

craquer n'est ni crier ni casser, c'est tout ce que je peux dire ; de plus là n'est pas tellement la question : il faut plutôt s'attacher à montrer que crier ou casser sont susceptibles de fournir chacun un submorphème autonome ; cela ne me semble pas évident. Là, vous êtes dans l'association d'idées par relation cause/effet, comme dans crier = casser les oreilles. Il ne faut pas tout mélanger.

Vous ne faites pas beaucoup d'efforts :

Le second sens de craquer est selon le dictionnaire : se déchirer, se fendre, se briser (en produisant ou non un bruit sec), s'écrouler et même mourir (que je ne connaissais pas . Briser est un synonyme très proche de casser, npn ?

Casser est donné comme synonyme de craquer avec une occurence en 9ème position.

Crier c'est exprimer à voix haute et avec force, avec intensité :crier comme un aveugle, un damné, un enragé, un fou, un perdu, un putois, un sourd, un veau !

La métonymie est la figure de style dans laquelle on remplace un terme par un autre terme qui lui est lié par un rapport d’identité :  le contenant remplace le contenu, la cause remplace l’effet et inversement. Il s'agit bien d'une association d'idées.

Ce Trope est fondé sur un rapport de correspondance entre deux objets qui existent l’un hors de l’autre : ce rapport est en général celui de la cause à l’effet, ou de l’effet à la cause.

Si l'expression "casser les oreilles'' n'est pas française pour vous, je crois qu'il faut descendre de  votre  nuage ! L'effet d'un cri strident voire simplement prolongé ''casse les oreilles". Ne pas appréhender cette relation métonymique c'es fair preuve une nouvelle fois de mauvaise foi ! 

Nombre d'explications étymologiques sont autrement capillotractées !

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3 353

Re : L'erreur de Saussure !

Vous m'apprenez ce que je sais déjà ! Je vous ai déjà parlé des tropes (cf. "arbre" (de transmission), "dents" (d'un peigne), etc...) quand il était question de l'enrichissement du lexique. Les glissements de sens vont même souvent beaucoup plus loin (cf. l'adjectif russe dont j'ai découvert l'étymologie à ma grande surprise, le verbe tuer, etc...)

Mais nous parlons ici de submorphémie, donc d'éléments dans lesquels le signifiant joue un rôle direct !

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Re : L'erreur de Saussure !

  a écrit:

Vous m'apprenez ce que je sais déjà ! Je vous ai déjà parlé des tropes (cf. "arbre" (de transmission), "dents" (d'un peigne), etc...) quand il était question de l'enrichissement du lexique. Les glissements de sens vont même souvent beaucoup plus loin (cf. l'adjectif russe dont j'ai découvert l'étymologie à ma grande surprise, le verbe tuer, etc...)

Mais nous parlons ici de submorphémie, donc d'éléments dans lesquels le signifiant joue un rôle direct !



Voilà ce qu'écrit CHADELAT:

"En anglais cry est classé dans les onomatopées :  La liste des onomatopées de plein droit comprend les termes suivants : crack, crake, crane, crash, creak, crepitation, cricket, croak, croon, croup, crow, crump, crunch, cry.

D'un point de vue diachronique, on ne peut écarter l'éventualité que des lexies d'origine onomatopéique ne soient plus perçues comme telles par suite d'une opacification graduelle de leur signifiant . Le critère fondamental d'identification dans ce domaine est le caractère sonore du référent désigné auquel renvoie l'onomatopée. C'est le cas de crash, qui reproduit un bruit fracassant par imitation phonique, tandis que le cri de l oiseau désigné par crane renvoie métonymiquement à l animal en signifiant une caractéristique définitoire.....

... crack, apparenté au français «craquer», à l allemand krachen et au néerlandais kraken,  semble remonter à un étymon onomatopéique commun krak.
Il serait  imprudent de conclure à l'impossibilité d'une origine onomatopéique du langage humain en s'appuyant sur le fait indiscutable que les langues naturelles ne comportent qu'un nombre très réduit de lexies onomatopéiques proportionnellement à l' ensemble du lexique.....
Le  mot  renvoyant  à  un  comportement spécifiquement humain cry est une onomatopée opaque que beaucoup de dictionnaires n’indiquent pas comme onomatopéique, et dont le principe de signification est d’ailleurs polysémique (weep/shout), ce qui est plutôt rare pour les onomatopées."

En français le mot crier est un rébus qui associe la notion de propagation/crainte <ie> à quelque chose de cassant. "Arrêtes de crier, tu me casses les oreilles" ne me semble pas une association farfelue mais bien une métonymie de la cause à l'effet.
Quiritare en latin n'est pas  formé des mêmes codons : <it> mouvement <ir> violent <ur> sauvage et <q> questionnant. J'ignore quand on est passé de ce mot classique à critare.

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Re : L'erreur de Saussure !

Cela reste à prouver concernant crier. L'affirmation n'est pas un critère de vérité, c'est tout le problème avec vous, car la vérité et l'erreur deviennent indiscernables... C'est tout une étude qu'il faut mener, dont je ne suis absolument pas capable.

D'après Fouché et Bourciez, c'est dès le latin vulgaire que la voyelle initiale s'est amuïe dans certains mots longs, tout spécialement quand la voyelle initiale était soit identique à la voyelle suivante, soit d'aperture voisine. C'est le cas de qu(i)ritare > crier, *c(o)rotulare > crouler, d(i)rectum > droit, D(u)rocasses > Dreux...
Ce phénomène est rattaché par M. Zink à celui, plus général, de l'haplologie.

Par ailleurs, je vous signale vous parlez à tort de métonymie dans le passage crier/casser (les oreilles) puisque le signifiant n'est pas le même. Mais c'est un autre sujet.

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3 356 Dernière modification par chrisor (31-01-2022 18:10:18)

Re : L'erreur de Saussure !

Merci pour vos précisions sur le passage de quiritare du latin classique au latin vulgaire.

1.

Lévine a écrit:

  Ce phénomène est rattaché par M. Zink à celui, plus général, de l'haplologie.

Quand je découpe une séquence signifiante telle "irt" en <it> <ir> je pratique l'inverse du processus de l'haplologie  comme si <i> était factorisé.
Le mot haplologie devrait évoluer en haplogie ?
Freud transformait narzissismus en narzismus !

2.

Lévine a écrit:

Par ailleurs, je vous signale vous parlez à tort de métonymie dans le passage crier/casser (les oreilles) puisque le signifiant n'est pas le même. Mais c'est un autre sujet.

Le signifiant n'est pas casser mais le submorphéme <cr>  dont l'un des deux sens est casser.  Le cr de crier renvoie à la notion de casse, dont l'expression "casser les oreilles" est une métonymie  de cause à effet. Peut-être quand criant trop fort  on peut aussi ''casser la voix'' comme le chante Bruel ?
"Si, ce soir, j’ai pas envie d’fermer ma gueule,
Si, ce soir, j’ai envie d’me casser la voi
x"

extrait de Wikipedia: Pour Patrick Bruel, Casser la voix, l'un de ses titres les plus personnels, « avant de devenir un succès, est d'abord un cri de désespoir.
Donc en criant on peut se casser la voix et casser les oreilles d'autrui !

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Re : L'erreur de Saussure !

Grrrr...... !

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Re : L'erreur de Saussure !

Lévine a écrit:

Grrrr...... !

Vous vous exprimez en onomatopées désormais ?

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3 359 Dernière modification par chrisor (31-01-2022 17:54:50)

Re : L'erreur de Saussure !

Une des technique pour se ''casser''la voix  consiste à crier ou à parler fort dans une atmosphère bruyanye.

Voici ce que dit un site internet :

Parlez sans arrêt. Le moyen le plus rapide de perdre votre voix est simplement de vous servir de votre larynx jusqu'à ce qu'il déclare forfait. Des activités vocales comme parler, crier ou chanter sollicitent vos cordes vocales, un abus va les enflammer et vous réduire au silence. Essayez de parler constamment et aussi fort que possible si vous vous trouvez à un endroit où vous pouvez le faire. Votre voix devrait finir par se casser si vous êtes persévérant(e).
Si vous cherchez des occasions de parler fort et très longtemps, essayez de tenir une conversation longiu dans un bar bruyant bondé.

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3 360 Dernière modification par Lévine (31-01-2022 15:03:55)

Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:

Le signifiant n'est pas casser mais le submorphéme <cr>  dont l'un des deux sens est casser.

Je vous ai répondu dans le message 3355. 

chrisor a écrit:

Le cr de crier renvoie à la notion de casse, dont l'expression "casser les oreilles" est une métonymie  de cause à effet.

Je vous ai répondu dans le message 3355.

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Re : L'erreur de Saussure !

Lévine a écrit:
chrisor a écrit:

Le cr de crier renvoie à la notion de casse, dont l'expression "casser les oreilles" est une métonymie  de cause à effet.

Je vous ai répondu dans le message 3355.

Et moi dans le message 1855.

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3 362

Re : L'erreur de Saussure !

1855 ?

Le lien que vous faites entre crier et casser (les oreilles) est un lien cause/effet librement établi entre deux procès exprimés par deux mots distincts.

La métonymie ne concerne qu'un seul mot dont un sens est dérivé de l'autre suivant un rapport variable.
Dans le cas du rapport cause/effet, on peut citer par exemple  friture =
a) action de frire,
b) poissons frits.

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Re : L'erreur de Saussure !

Lévine a écrit:

1855 ?


La métonymie ne concerne qu'un seul mot dont un sens est dérivé de l'autre suivant un rapport variable.
Dans le cas du rapport cause/effet, on peut citer par exemple  friture =
a) action de frire,
b) poissons frits.

Ici il s'agit d'un processus voisin mais au niveau submorphémique

<cr> de crier est un submorphème  qui passe du sens général de de casser (déjà établi) à  casser les oreilles : c'est ''métosubmorphéme''.

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3 364

Re : L'erreur de Saussure !

Votre démonstration, s'il vous plaît (qui doit porter sur le latin vulgaire de l'époque impériale, j'ai oublié de préciser l'époque) ?

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3 365 Dernière modification par chrisor (01-02-2022 22:43:19)

Re : L'erreur de Saussure !

Lévine, il doit bien exister des mots latins comportant le codon <cr> ?

Cracher du latin vulgaire cracccare issu d'un radical onomatopéique krakk- représenté aussi bien dans le domaine roman que germanique
L'expression ''tout craché" s'expliquerait pour certains par un rapprochement entre crachat et goutte d'eau (se ressembler comme deux gouttes d'eau) : c'est pas une association d'idées plus tirée par les cheveux que : casser les oreilles pour crier ou casser la voix ?
Cratère dont vous avez décriez le lien avec une brisure de l'écorce terrestre,  désignait déjà en grec une « ouverture de volcan » (gr. κ ρ α τ η ́ ρ).
https://www.linternaute.com/nature-anim … n-cratere/

Croquer pour le dico toujours, provient d'une racine onomatopéique krokk- exprimant un bruit sec
Croc viendrait de l'ancien b. frq *krok tout comme encrouer  (pendre à un crochet)
Il existe croccus en latin médiéval pour désigner le crochet
Criquet dériverait de l'onomatopée krikk évoquent le bruit strident du grillon
Crime est un emprunt au latin classique crimen
Le mot croûte vient du latin class. crusta . La crôute de pain casse sous la dent comme les crudités, les croissants et tout ce qui croustille ou est cassant, non .

Le codon ''cr'' est né bien avant crier. il appartenait déjà à un corpus de mots qui évoquaient la casse ou une ligne brisée dans ces radicaux onomatopéiques . Non ?

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3 366

Re : L'erreur de Saussure !

Le crayon par exemple ; on peut lui faire dire ce que l’on veut   wink

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

3 367 Dernière modification par chrisor (02-02-2022 09:56:28)

Re : L'erreur de Saussure !

En Champagne, un crayon désigne une terre calcaire légère, perméable de désagrégation facile.

Un crayon ne dit pas tout ce qu'on veut Glop , il l'écrit.  Sa mine casse bien comme la craie, ce qu'élèves et profs savent bien.

Le mot crayon est un rébus qui parle de couvrir (une feuille) <on> par un trait <ay> et dont la mine peut casser <cr>

Dans la main de celui qui écrit le crayon est en mouvement ou est fixe en pointant. On parle bien de pointe et de point (pointer du doigt) On aurait pu donc inscrire le codon <it> = fixation/ mouvement pour le désigner, ce qu'a fait la lanque allemande : Stift.  Mais ce codon appartient en français  déjà à toute une liste de mots : écriture (Schrift en allemand)- script ou inscription - empreinte (trace du crayon sur le papier ) - trait et portrait.- titre - chapitre et pupitre, édit et édition, dictée et bien sûr littéral. Ite missa est !

Lévine aura beau tordre l'étymologie des mots suivants : doigt, écriture, trait, empreinte, titre, dictée,  littéral il n'y trouvera aucun point commun alors qu'ils comportent tous le codon littéral ordonné <it> : mouvement/fixation qui est l'une des caractéristiques des référents désignés ! L'étymologie sémantique, le vrai sens premier des mots doit être construit sur leur genèse à partir de ces codons conditionnés, leurs véritables étymons.

Le cristal cela casse aussi <cr> par un mouvement <it>. La mine de crayon est constitué d'argile et de cristaux de graphite. La marque Criterium, devenue  éponyme, comporte ce codon <it>. Ce n'est pas un hasard  !

Ce que Lévine pourrait peut-être m'apprendre c'est l'existence d'une racine p.i.e. qui comporterait cette séquence Selon Méritt Ruhlen le premier mot prononcé par l'homme serait la monosyllabe tik («doigt») ou aq'wa («eau»), appartenant à 32 familles de langues et proto-langues reconnues par la majorité des linguistes. Comme Saussure il fait l'erreur de croire que le mot est la plus petite unité des langues humaines. Le <t> de son tik fait certainement partie des mots désignant le doigt  dans les premières langues dont le tact est la caractéristique essentielle. Mais cette séquence  ''tik'' semble bien absente dans le français actuel et n'a laissé aucun vestige.

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3 368

Re : L'erreur de Saussure !

Mais it- n'est pas cohérent : le i des langues anciennes est issu soit d'un yod vocalisé ou de la combinaison de ce yod avec un schwa (ex1), soit d'une modification vocalique propre à une langue, le latin, par exemple, avec le phénomène de l'apophonie (ex2).
Aucune racine ne se présentera avec le schéma CViC ; le i voyelle n'existe pas en i-e.

Ex 1 : racine du verbe eo (aller) : *H1ey-o > *eyo > eo ;
Participe parfait formé sur la radical réduit : *H1y-to-s > (H1)y-to-s > itus. 

EX 2 : con-fateor > confiteor le a bref intérieur passe à i.

C'est technique, mais je ne peux pas faire moins : vous êtes un éléphant dans un magasin de porcelaine...

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Re : L'erreur de Saussure !

Lévine a écrit:

Mais it- n'est pas cohérent : le i des langues anciennes est issu soit d'un yod vocalisé ou de la combinaison de ce yod avec un schwa (ex1), soit d'une modification vocalique propre à une langue, le latin, par exemple, avec le phénomène de l'apophonie (ex2).
Aucune racine ne se présentera avec le schéma CViC ; le i voyelle n'existe pas en i-e.
.

Je me moque de la racine qui forme déjà 2 codons. Les racines reposent sur la comparaison de mots et non de submorphèmes.
Je vous demandais quand digitus est apparu en latin. A-t-il une étymologie grecque, étrusque ou ... rien ?
Ensuite le yod sémitique, 10 ème lettre des alphabets phénicien et hébreu ne me gène, pas puisqu'il est retranscrit par les grecs pour  la notation de voyelle i et correspondant en français en i, y ou ille.  C'est l'initime de Yahwé eN héBreu.

Pour établir les racines p.i.e. on a procédé par comparaison de mots sans tenir compte des submorphémes. Vous ,e reconnaissez rien. dans les mots que j'ai cité le codon <it> porte les sens de mouvement/fixation mais votre écoute est très limité par votre paradigme saussurien.

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3 370

Re : L'erreur de Saussure !

Quant au mot κρατήρ, son sens premier est "grand vase à couper le vin" : il provient d'un racine *ker qui signifie "mélanger".

Ce n'est que chez Aristote qu'il prend en plus le sens de "cratère de volcan", par une métaphore aisément compréhensible.
___________

Les racines indo-européennes sont établies d'après la comparaison des langues. Je ne vois pas en quoi la submorphémie pourrait ici intervenir en quoi que ce soit. Ce sont des faits, un point c'est tout.

Toujours ce grand manque de méthode scientifique chez vous, qui provient de l'ignorance.

Pour digitus, je vous ai déjà dit. On rattache traditionnellement le mot à la racine *dey-k , qui est celle de "montrer" en grec et "dire" en latin, mais le [g] n'est pas clair.

Vous dites vous moquer de la racine, etc...
a) parce que ça ne cadre pas avec votre théorie : belle attitude !
b) ne m'en demandez pas, alors !

D'ailleurs, peine perdue : vous ne guettez que ce qui peut vous justifier.

Régression totale.

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3 371 Dernière modification par Estrellita (02-02-2022 13:33:43)

Re : L'erreur de Saussure !

Lévine a écrit:

Vous croyez que l'inconscient collectif y était pour quelque chose ? Dans un sens, ce serait monstrueux : cela signifierait ici que le plaisir émotionnel recèle un élément étranger à l'individu, non pas quelque chose qui proviendrait d'un quelconque conditionnement culturel, plutôt une sorte d'intrus qui viendrait paralyser l'essor de ce plaisir et s'efforcerait de lui dire : "ta liberté est illusoire : jouis, mais souviens-toi que c'est moi qui possède la clé".

VIVE LA LIBERTÉ !

A BAS L'ESCLAVAGE QUE VOUS ME PROMETTEZ !

Et en plus, je vous fais beaucoup d'honneur en laissant supposer que vous avez les clé du royaume. Je vous l'ai dit, avec votre cloche à fromage, votre arbre-Baum-tree et le clandé de madame Claude, vous ne pouvez pas inspirer confiance.

Que Chrisor ait raison ou non (évidemment que non), la liberté n'entre nulle part en jeu : l'on ne saurait choisir le conditionnement culturel auquel on est né, ni la langue maternelle, ni les préférences, ni les pensées qui surgissent du néant sans être demandées, ni le QI, ni donc la capacité de reconnaître des liens et motifs autour de lui, ni les liens et motifs que l'on trouve signifiants, etc.

Il y en a beaucoup parmi nous qui aimeraient au moins croire qu'ils ont choisi leur épouse, mais dans le sens de la liberté fondamentale libre de l'inconscient-esclavagiste, cela relève hélas d'un fantasme. Bon, j'ai peut-être pas construit moi-même la langue qui l'a saluée la première fois, ni les jambes qui m'ont amené vers elle, mais c'est moi qui ai fait la décision de m'approcher d'elle, non ? Eh bien, non ! Tu l'as fait parce que tu l'as voulu faire ! Parfois l'on dit que l'on fait quelque chose que l'on ne veut pas faire, mais en réalité, c'est une manière d'exprimer le mécontentement envers le meilleur "choix" disponible selon nos attitudes et émotions, car l'on a toujours le "choix" de faire le contraire. Non, si l'on fait quelque chose consciemment, c'est parce que l'alternative est moins attrayante.

Donc ! Tu as choisi d'être attiré par cette femme ? Non. Tu as choisi de vouloir t'approcher d'elle ? Non. C'est grâce à toi que la peur du rejet a été plus faible que celle de perdre l'occasion ? Non. Tu n'as même pas choisi les mots qui sont sortis de ta bouche lors de cette première rencontre : des mots, morphèmes, structures, phrases, etc. que tu as appris de la société que tu n'as jamais sélectionnée. Et même ces mots, issus d'un répertoire relativement limité, surgissent du néant parfois sans provocation apparente. Peut-être connais-tu des milliers de mots et locutions, mais si certains mots ne surgissent pas dans ton esprit en ce moment, le choix n'est simplement pas là.

Nous, en tant que les témoins conscients des pensées de nos esprits et des actions de nos corps, ne choisissons rien. Nous constatons, voilà tout. Souvent, nous prétendons avoir fait quelque chose à cause d'un facteur X, mais ce facteur, fait ou subi "volontairement" ou non, a eu une influence sur nos émotions et attitudes que nous ne saurions jamais être en état de décider de notre plein gré. Donc, le lien causal entre facteur X et l'action (ou bien pensée) subséquente est mystérieux et par conséquent pas "libre" dans le sens absolu.

3 372

Re : L'erreur de Saussure !

Ouais. C'est fort possible, mais je ne suis pas philosophe.

En fait, ma déclaration évoquait plutôt la liberté que j'entends opposer au conditionnement et à l'aliénation qui en résulte.

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3 373 Dernière modification par Lévine (02-02-2022 17:57:52)

Re : L'erreur de Saussure !

Le latin crater est évidemment emprunté au grec, comme en témoigne la double forme de l'accusatif (craterem/cratera).

Si l'on parcourt le début de la liste des termes commençant par -cr, et sans bien sûr faire figurer des termes appartenant à la même famille au niveau du latin, on doit remarquer un assez grand disparate :

crapula : "excès de boisson ou de nourriture",
cras : "demain",
crassus : "épais, dense, gras",
crataegis : plante inconnue,
cratis : "claie, treillis",
creber : "serré, épais, fréquent",
credo : "faire confiance à, croire",
crepido : "base, socle",
crepo : "rendre un son sec",
cresco : "naître, se développer, croître",
etc...

Seul crepo est onomatopéique.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

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Re : L'erreur de Saussure !

Lévine a écrit:

on doit remarquer un assez grand disparate

Tiens, ce n'est plus féminin comme de mon temps : une assez grande disparate ?
https://www.cnrtl.fr/definition/academie9/disparate

3 375 Dernière modification par Lévine (02-02-2022 20:02:05)

Re : L'erreur de Saussure !

Oh, vous savez, la langue moderne...

En tout cas, l'inélégance n'a pas d'époque.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

3 376 Dernière modification par chrisor (03-02-2022 12:40:30)

Re : L'erreur de Saussure !

Estrellita a écrit:

Que Chrisor ait raison ou non (évidemment que non), la liberté n'entre nulle part en jeu : l'on ne saurait choisir le conditionnement culturel auquel on est né, ni la langue maternelle, ni les préférences, ni les pensées qui surgissent du néant sans être demandées, ni le QI, ni donc la capacité de reconnaître des liens et motifs autour de lui, ni les liens et motifs que l'on trouve signifiants, etc.
.....

Nous, en tant que les témoins conscients des pensées de nos esprits et des actions de nos corps, ne choisissons rien. Nous constatons, voilà tout. Souvent, nous prétendons avoir fait quelque chose à cause d'un facteur X, mais ce facteur, fait ou subi "volontairement" ou non, a eu une influence sur nos émotions et attitudes que nous ne saurions jamais être en état de décider de notre plein gré. Donc, le lien causal entre facteur X et l'action (ou bien pensée) subséquente est mystérieux et par conséquent pas "libre" dans le sens absolu.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
C'est justement l'intérêt de découvrir le second sens des mots. J'ai ainsi ''décrypté'' plus d'une centaine de sens des maladies de mes patients : il ne s'agit pas de  l'étiologie, la cause physique de leurs maux,  mais de leur sens. Quand vous ''mettez le doigt'' sur ce sens la majorité des gens pleure, telle une catharsis émotive. Ce fut le cas pour des cas graves d'inceste,  mais en général c'est au sujet de la mort d'êtres proches.

J'ai 6 enfants et n'ai choisi consciemment que le prénom de mes deux dernières filles nées après 1995, date de mon premier bouquin.  Pour les 4 précédents j'ai désormais compris ce que mon inconscient et celui de mes épouses exprimaient par ce choix.
Mes 6 enfants vont tous bien, mais je pense que leur prénom exerce une programmation sur leur vie que j'ai évité de leur indiquer.


Je partage votre avis sur le hasard de nos rencontres, mais avec les années ce hasard semble être plutôt un destin auquel nous ne pouvons échapper.

Les codons de la langue de l'inconscient ayant un double sens, il existe une sorte de choix manichéen auquel nous sommes en permanence confrontés. Dans la Bible il s'agit de remplir son Nom, mais personne jusqu'alors ne sait lire les deux programmes inconscients qu'il révèle. Je connais parfaitement le sens de mes noms et prénoms, mais pour l'instant je me sens incapable de remplir le rôle qui me paraît assigné. Je pense que j'oserai seulement dans quelques années, un laps de temps nécessaire pour me préparer.

Comprendre la langue de l'inconscient inscrite ''à l'envers'' dans notre langue consciente n'a été permis que grâce aux plaintes d'êtres en souffrance. Il a fallu que moi-même je passe de l'autre côté, celui du malade pour parvenir à une première étape de décryptage. Et il aura fallu au moins 7 étapes pour que parvienne à assembler toutes les pièces du puzzle.Cette mise à jour de l'inconscient avec une toute autre conception de la langue est trop révolutionnaire pour être entendue abruptement par des personnes conscientes, imprégnées à un haut degré par une maîtrise de la langue consciente qui conditionne leur mode de pensée.

je suis convaincu, par les milliers d'exemples qui vérifient ce ''décodage'', que cette langue existe bien, mais comme les mots sont des rébus parfois complexes il faut appréhender les propriétés de chaque référent pour en saisir le sens selon des schèmes géométriques et des sèmes émotifs. Je comprends la difficulté de concevoir autrement les mots et je constate la difficulté des linguistes spécialistes en submorphémie qui se limitent le plus souvent au couple de consonnes qui initient les mots, qui est certes la partie la plus spécifique du référent en général, mais le reste de la chaîne signifiante est une sorte de phrase qui en module le sens.

Le choix de votre pseudo dévoile, selon sa version positive, un intérêt majeur pour tout ce qui concerne l'élévation spirituelle. Je vous souhaite donc un cheminement serein.

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Re : L'erreur de Saussure !

Lévine a écrit:

En phonétique, l'espagnol est le seul (avec le wallon !) à diphtonguer le e bref en situation d'entrave : tem/pus > tiempo (la première syllabe est fermée). L'italien a tempo, le français temps, le roumain timp.

Faut pas oublier le napolitain ici.

https://www.youtube.com/watch?v=GCyCD71-Kx4

https://www.youtube.com/watch?v=Wqg8nNBUaxg

...Comme tu, a chi tiene mente...

...Tutto è passato e nun ce pienze cchiù...

3 378

Re : L'erreur de Saussure !

Ni le picard : eul fier (le fer), l'hierp (l'herbe), etc.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

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Re : L'erreur de Saussure !

Alco a écrit:

Ni le picard : eul fier (le fer), l'hierp (l'herbe), etc.

Le codon graphique <ie> marque la propagation ou la crainte : un schème qui est l'une des caractéristiques du temps <t> et de l'herbe même lorsqu'elle n'est pas mauvaise, comme le savent les jardiniers !

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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3 380 Dernière modification par chrisor (09-02-2022 20:22:21)

Re : L'erreur de Saussure !

Le "Serpiente" espagnol présente cette diphtongue et semble bien être le seul mot européen avec ce "ie'' pour désigner ce reptile.

A cette originalité hispanique, il faut opposer la constance de la consonne initiale à laquelle les langues européennes restent toutes fidèles:  tous leurs mots désignant le serpent sont initiés par le glyphe S, un S analogue visuel stylisé des orbes du Serpent : Schlange allemand,slang néerlandais, snake anglais, serpente italien, serpiente espagnol, suge basque... Sans doute un signal initial pour envenimer le débat sur l'arbitraire des mots !

    Symboliquement,  le Serpent de la Genèse subit la condamnation divine la plus sévère, celle d'être réduit à ramper comme le plus terreux des animaux par la perte de ses pattes. Ce Serpent génésiaque est un animal imaginaire dont le nom français dérive du latin serpentum, accusatif de serpens, avec déjà cet S iconique de la sinuosité de son corps lorsqu'il se déplace en ondulant.

   La Lettre S qu'introduit ce Serpent tentateur d'Ève, “le plus rusé des animaux que l'Éternel a créés” (Genèse 3:1) est, - c'est son S Sens - un Symbole de Savoir qui s'est faufilé dans de multiples mots français qu'il initie : Sens, Signe, Schème, Sémantique, Science, Sagesse, Synthèse, Sophistication, Sagacité, Subtilité, Stratégie, Suggestion, Sentence, Sermon, Sensibilité, Santé, Spiritualité, Souffle, Sel, Semence, Salut, Sauveur, Seigneur, Sainteté, Spiritualité, Sacré..., une Lettre qui, malgré la clarté de son dessin, a perdu sa qualité et sa grandeur de Signe visuel conscient, puisque son Sens a été refoulé dans le Secret de notre inconscient. Sssss.... Sournois glissement.

Il faut prendre prendre Racine... comme Guide pour percevoir le pouvoir évocateur de la Lettre S, cette consonne sifflante qui mime la voix sibilante du reptile : “Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes”. Aveugles nous ne percevons plus le Glyphe Sacré, hiéroglyphe de cet S, et sourds nous n'entendons plus le sifflement du phonème [s], signant tel un emblème sonore la présence du Serpent que seul un Poète par l'assonance de ses vers parvient à nous faire discerner. Le Comte Villiers de l'Isle-Adam, écrivain qui a inspiré le Symbolisme, sensible à la Symphonie des mots, évoque des serpents qui “se lovent, en sifflant, sous les mousses roussâtres”. Les humains aussi susurrent d'une voix douce et sifflante tel le murmure d'un  ruisseau. Ainsi le phonème [s] qui imite un sifflement peut être considéré comme un mimophone et la Lettre S, icône du Serpent de la Genèse, comme un Glyphe Sacré, un hiéroglyphe. La science avec son S scié a presque réussi à nous couper des Symboles et des Signes linguistiques et nous laisse sidérés comme si nous avions face à nous la tête de Méduse à la chevelure hérissée de Serpents ? Qu'S donc?

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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3 381

Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:

Le "Serpiente" espagnol présente cette diphtongue et semble bien être le seul mot européen avec ce "ie'' pour désigner ce reptile.

A cette originalité hispanique, il faut opposer la constance de la consonne initiale à laquelle les langues européennes restent toutes fidèles:  tous leurs mots désignant le serpent sont initiés par le glyphe S, un S analogue visuel stylisé des orbes du Serpent : Schlange allemand,slang néerlandais, snake anglais, serpente italien, serpiente espagnol, suge basque... Sans doute un signal initial pour envenimer le débat sur l'arbitraire des mots !

Toutes les langues européennes ? Trois au moins échappent à cette règle :
Irlandais nathair, breton naër, gallois neidr.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

3 382

Re : L'erreur de Saussure !

Oh oui, « au moins », Alco !

Serpent se dit käärme en finnois, змея (zmeya) en russe, wąż en polonais, had en tchèque, kača en slovène, φίδι (fídi) en grec, cobra en portugais, čūska en letton, gyvatė en lituanien, madu en estonien, kígyó en hongrois, gjarpër en albanais ! Autant de langues européennes.

Vive la science !

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

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Re : L'erreur de Saussure !

Chover a écrit:

Oh oui, « au moins », Alco !

Serpent se dit käärme en finnois, змея (zmeya) en russe, wąż en polonais, had en tchèque, kača en slovène, φίδι (fídi) en grec, cobra en portugais, čūska en letton, gyvatė en lituanien, madu en estonien, kígyó en hongrois, gjarpër en albanais ! Autant de langues européennes.

Vive la science !

Oui chaque langue désigne un référent par des caractéristiques saillantes propres à son environnement et sa culture. Le russe avec змея (zmeya) semble initier la désignation du serpent par une sifflante comme dans beaucoup de langues romanes. Sino je constate le <g> du danger, le <k> des ténèbres, le <h> de la violence ou le <n> de l'anéantissement.

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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Re : L'erreur de Saussure !

Oui chaque langue désigne un référent par des caractéristiques saillantes propres à son environnement et sa culture. Le russe avec змея (zmeya) semble initier la désignation du serpent par une sifflante comme dans beaucoup de langues romanes. Sino je constate le <g> du danger, le <k> des ténèbres, le <h> de la violence ou le <n> de l'anéantissement.

Rien d'arbitraire dans ces traductions...

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

3 385

Re : L'erreur de Saussure !

Faut-il oublier maintenant votre phrase A cette originalité hispanique, il faut opposer la constance de la consonne initiale à laquelle les langues européennes restent toutes fidèles : tous leurs mots désignant le serpent sont initiés par le glyphe S, un S analogue visuel stylisé des orbes du Serpent ?
Par ailleurs, quand j'ouvre un dictionnaire, j'y trouve quantité de mots (garni, garder, gloire… ; coiffure, clé, chœur… ; hôtel, hennin, hasard… ; neuf, naviguer, nez…) à l'initiale desquels on trouve g, k, h et n sans qu'ils contiennent la moindre connotation de danger, de ténèbres, de violence ou d'anéantissement.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

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Re : L'erreur de Saussure !

Chover a écrit:

Par ailleurs, quand j'ouvre un dictionnaire, j'y trouve quantité de mots (garni, garder, gloire… ; coiffure, clé, chœur… ; hôtel, hennin, hasard… ; neuf, naviguer, nez…) à l'initiale desquels on trouve g, k, h et n sans qu'ils contiennent la moindre connotation de danger, de ténèbres, de violence ou d'anéantissement.

J'ai déjà fait plusieurs fois la remarque, en vain.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

3 387 Dernière modification par András (11-02-2022 08:45:56)

Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:

Par exemple, le submorphème "cr", couple de consonnes, ne possède que deux sens inconscients, celui de mort  et celui de casse.

Etes vous d'accord  ?Auriez-vous des exemples à présenter à titre d'exception ?


Bonjour,

Est-ce que le submorphème pr- en fait l'affaire ? C'est pour les mots pleurer, pleuvoir...

Je vous concède que l'idée de Saussure est trop généralisante. Quand on dénomme quelque chose récemment découverte en biologie, en informatique par exemple, on essaie de donner un nom qui est en relation du signifié. Ce n'est donc pas arbitraire, ni immotivé.
Or, on a déjà oublié ce rapport que peuvent entretenir les signifiants et les signifiés entre eux et avec les langues profanes tout va être conventionnel et pas traditionnel.

3 388

Re : L'erreur de Saussure !

Depuis que je suis ce fil, certes souvent de loin ou sans tout saisir, je m'étonne du peu d'importance qu'on y accorde à la langue la plus parlée au monde, le mandarin. Il semblerait que « serpent » s'y dise à peu près « chea ».

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

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Re : L'erreur de Saussure !

Alco a écrit:
Chover a écrit:

Par ailleurs, quand j'ouvre un dictionnaire, j'y trouve quantité de mots (garni, garder, gloire… ; coiffure, clé, chœur… ; hôtel, hennin, hasard… ; neuf, naviguer, nez…) à l'initiale desquels on trouve g, k, h et n sans qu'ils contiennent la moindre connotation de danger, de ténèbres, de violence ou d'anéantissement.

J'ai déjà fait plusieurs fois la remarque, en vain.

Et moi je répète sans fin qu'es ces consonnes initiales ont 3 sens possibles qui sont inclus dans un rébus littéral !

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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Re : L'erreur de Saussure !

La botte secrète quand la théorie du codon ne marche pas.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

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Re : L'erreur de Saussure !

Alco a écrit:

La botte secrète quand la théorie du codon ne marche pas.

Pas la moindre botte, mais l'application stricte d'un code aux unités précises mais au sens  double pour les doublets VC et C1C2 avec C2 = l ou r) et triple pour les lettres intercalées entre eux.

Vous n'avez strictement rien suivi depuis le début de ce fil. Avec vous il faudrait tout reprendre à commencer par la notion d'inconscient !

    Selon Freud notre inconscient est un système autonome, dissimulé à la conscience et étranger à ses règles. Dévoiler l’inconscient, le faire émerger à la conscience aurait une valeur curative. Il n’existe aucun modèle animal de l’inconscient, puisque c’est uniquement le langage qui parvient à en révéler l’existence. Le terme lui-même d’inconscient est impropre et trahit la pensée freudienne lors de sa traduction en français. En effet Freud parle d’Unbewusste qui n’est pas un participe présent, mais passé, qui devrait être traduit par Insu, comme l’a souligné Lacan qui va jusqu’à parler d’ « Une-bévue » pour mimer le signifiant allemand en insistant sur l’irruption involontaire de certains signifiants dans le discours humain.

    Puisque, par définition, l’inconscient est quelque chose que nous ignorons, il est difficile d’en envisager l’étude comme l'a souligné à maintes reprises P'tiProf. La science moderne qui explore les processus subliminaux par investigation cérébrale directe grâce à la mise en place d‘électrodes implantées chez des épileptiques pour les traiter (Lionel Naccache) ou par imagerie fonctionnelle par résonance magnétique nucléaire a mis en évidence notre capacité à emmagasiner de l’information, un savoir qui influence notre comportement sans que nous ayons conscience. Déjà en 1619, le plus rationnel des hommes, René Descartes, déclarait être incapable d’expliquer les produits prodigieux de son inconscient. Après sa rencontre avec le mathématicien et astronome Kepler, il explique que l’affaire « la plus importante de sa vie » fut le résultat de trois songes dont il avait consigné avec précision les termes à son réveil : le philosophe et mathématicien avait découvert les fondements de la géométrie analytique ! Selon ses écrits, « c’est l’Esprit de Vérité qui a voulu m’ouvrir les portes de toutes les sciences par ce songe ».

    Le mot « inconscience » n’apparait en français qu’en 1794 après la Révolution française qui décapita Louis XVI : « C’est de l’inconscience, ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient » en tuant le roi de droit divin ! Durant la même époque, lors de la Terreur apparut le mot inconscient pour expliquer la privation de conscience. La médecine française ne reprend cette terminologie d’inconscience qu’en 1840 quelle définit comme un « état momentané de perte de conscience, sommeil ou anesthésie de la raison ».

    Ce n’est donc qu’une quarantaine plus tard que Freud désigne par Unbewusste les phénomènes qui échappent à la réalité intime de la physiologie de la connaissance. L’homme ignore une partie de son savoir intérieur même lorsqu’il cherche à deviner ce qui échappe à sa conscience. C’est sans doute le poète René Char qui résume le mieux l’existence du savoir caché de notre langage qui se dérobe au contrôle de notre pensée: « Les mots qui vont surgir savent de nous ce que nous ignorons d'eux » et  qui dénonce  l'enfermement de la raison consciente  « Les rares moments de liberté sont ceux durant lesquels l'inconscient se fait conscient et le conscient néant ».

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3 392 Dernière modification par chrisor (13-02-2022 09:43:04)

Re : L'erreur de Saussure !

P'tit prof a écrit:

Oui chaque langue désigne un référent par des caractéristiques saillantes propres à son environnement et sa culture. Le russe avec змея (zmeya) semble initier la désignation du serpent par une sifflante comme dans beaucoup de langues romanes. Sinon je constate le <g> du danger, le <k> des ténèbres, le <h> de la violence ou le <n> de l'anéantissement.

Rien d'arbitraire dans ces traductions...

Non ces traductions comme vous dites sont le résultat de l'analyse du PGCDS des corpus de mots comportant ces consonnes à l'initiale après avoir par le même procédé obtenu le sens de doublets VC et C1C2 avecC2 = l ou r.

L'arbitraire réside dans votre lecture superficielle et dans votre conformisme culturel.

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3 393

Re : L'erreur de Saussure !

Mais pour que les mots révèlent, de la sorte, l’inconscient des uns et des autres, il faudrait que nous réinventions chacun les mots que nous utilisons.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

3 394 Dernière modification par chrisor (13-02-2022 20:13:59)

Re : L'erreur de Saussure !

glop a écrit:

Mais pour que les mots révèlent, de la sorte, l’inconscient des uns et des autres, il faudrait que nous réinventions chacun les mots que nous utilisons.

Si nous réinventions chacun les mots que nous utilisons nous révèlerions que notre propre inconscient. Mais avec ce code à disposition nous pouvons en effet d'une part inventer de nouveaux mots et d'autre part envisager un nouveau lexique européen en sélectionnant les mots qui reflètent du référent les symboles les plus saillants pour notre époque.

L'un des atouts de la conception de la langue comme un assemblage de codons, qui a permis la genèse de son lexique, est de la concevoir par analogie comme un organisme vivant qui naît, évolue et meurt et est ainsi soumis à une sélection de type darwinienne. Les poètes ne le contredisent pas  car selon Victor Hugo dans Les Contemplations : "Le mot, qu'on le sache, est un être vivant".

Le concept de fermeture est essentiellement évoqué en français par le codon <cl>  qui semble s'être imposé sur le codon <er> bien présent en espagnol et qui en français ne décrit plus qu'une notion de domaine (telle la mer qui est le domaine <er> de l'onde <m>), qu'un ensemble, qu'une classe. En association avec le codon <em> s'est formée la séquence <erm> qui évoque également la notion de fermeture : hermétique, ermitage, sermon, terme (fin), fermentation, termitière, déterminisme, permanent, derme...) mais ce corpus de mots se limite à une quinzaine alors que celui comportant <cl> dépasse les 200. Ces deux manières de coder le schème de fermeture qui sont en quelque sorte en concurrence persisteront-ils ou le codon <cl> finira t-il en français par éteindre
l'autre ?

Les caractéristiques d'un référent peuvent être envisagées comme un ARN messager avec un choix spécifique de codons pour désigner chacune, permettant la synthèse des mots. La langue évolue,  mais comme les gènes du monde vivant, les codons de sa genèse restent assez stables, hormis quelques mutations diachroniques en particulier d'un peuple à l'autre (cl, chi, schl, ll, ch par exemple).

Exemple de votre pseudo:
codons concernés : <op> et <gl>
<op> = saut /écart   et  <gl> glisser/fondre, fusionner

  A vous de choisir les rébus possibles.

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3 395

Re : L'erreur de Saussure !

Certaines caractéristiques du référent sont "codées'' par plusieurs unités littérales. En génétique, on parle de dégénérescence du code pour expliquer cette redondance de codons différents pour un même acide aminé. Dans la langue française l'élément référentiel qui code pour le plus grand nombre de codons est l'eau : <b>, <n>, <on>, <eau>. Plutôt qu'une dégénérescence,  l'existence de 4 codons pour désigner l'eau, témoigne simplement de l'importance vitale de l'eau pour la vie humaine. La comparaison des 4 corpus de mots comportant ces codons permettrait de suivre la sélection de type darwinienne afin de déterminer les codons en cours d'extension et ceux en cours de péremption ou d'extinction.

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Re : L'erreur de Saussure !

Un peu de bonne volonté pour compléter et comparer  les corpus de mots comportant les 4 codons  <b>, <n>, <on>, <eau> pour désigner l'eau dans le rébus des mots ;

b : bain, baille, bouillon...

n : nage, noyade, navire...

on (e): onde (ondée, inondation), fontaine, Rhône...

eau : radeau, chêneau, ruisseau...

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3 397

Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:

Un peu de bonne volonté pour compléter et comparer  les corpus de mots comportant les 4 codons  <b>, <n>, <on>, <eau> pour désigner l'eau dans le rébus des mots ;

b : bain, baille, bouillon, barbe, boutonner, bâté (âne)

n : nage, noyade, navire, noix, nidifier, non...

on (e): onde (ondée, inondation), fontaine, Rhône, monde, ronde, fronde ...

eau : radeau, chêneau, ruisseau... veau, heaume, souriceau

1° En quoi la majorité mots que vous avez cités désignent-ils l'eau ? Je ne vois que onde, dans son sens poétique.

2° Le mot "navire" me donne l'image d'une étrave qui fend l'eau, exactement comme le mot finnois "laiva", peut-être à cause du dessin de la lettre v. Le mot russe [sudno], "vaisseau" aussi, mais à cause du bruit des flots sur la coque. Vous voyez qu'on peut se rencontrer sur certains points...

Une différence de taille : je ne fais pas de mon imaginaire le principe créateur de langues dont les origines sont si lointaines.

Je crois beaucoup à la submorphémie individuelle (mais pas si l'on systématise), un peu à la submorphémie moderne (pour les surnoms, les noms publicitaires...). Mais le point de départ reste évidemment pour moi les mots tels qu'ils se présentent, c'est à dire sous une forme quasiment toujours arbitraire.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

3 398 Dernière modification par chrisor (13-03-2022 23:25:01)

Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:

Un peu de bonne volonté pour compléter et comparer  les corpus de mots comportant les 4 codons  <b>, <n>, <on>, <eau> pour désigner l'eau dans le rébus des mots ...


Lévine a écrit:

  b : bain, baille, bouillon, barbe, boutonner, bâté (âne)

n : nage, noyade, navire, noix, nidifier, non...

on (e): onde (ondée, inondation), fontaine, Rhône, monde, ronde, fronde ...

eau : radeau, chêneau, ruisseau... veau, heaume, souriceau



J'avais demandé de la bonne volonté et je n'obtiens que de la mauvaise foi comme à l'accoutumée !

Petit rappel nécessaire :

b  = bouche et eau (l'eau me vient à la bouche, bave) - extrémité (extrémisme) et explosion - verbe
n = eau - anéantissement, négation - vie

on = eau -  couvre, recouvre
eau = eau - couvre et petitesse (petit de)

Lévine  a écrit:

1° En quoi la majorité mots que vous avez cités désignent-ils l'eau ? Je ne vois que onde, dans son sens poétique.

bain et baignade : s'effectuent en général dans l'eau

baille : tomber à la baille (aïe l'eau)

bouillon  : le noyé boit le bouillon

Ajoutons le <b> de barque, embarquement et embarcation

2° Le mot "navire" est un rébus qui se décrypte : allers-retours <ir> dans le domaine, l'espace <av> aquatique <n>

Comme vous l'écrivez le mot russe [sudno], "vaisseau"  comporte bien le <n> de <l'eau>. Er le mot français ''vaisseau'' indique bien l'eau <eau>

Les rivières étant composées d'eau, il est logique d'y découvrir les 4 codons qui la représentent

Ainsi  le n de Nil,  du Niger, du Nicaragua, du Nyong camerounais, de la Nièvre, de la Seine, de l'Ienissei, de la Léna, de la Néva, du Niemen, de la la Dvina russes, du Dniepr et du  Dniestr ukrainiens, du Tana kenyan, du Rio Parana et de l'Orénoque  sud-américain, de La Narmadâ indienne...

Pour le <b> : le Bénoué camerounais, le Bandama ivoirien, le Jubba éthiopien, le Betsiboka malgache, le  Bouregreg marocain, le Boug ukrinien

Ne pas oublier  <on> ou< on(e)  d'Amazone, du Congo, du  Rhône, Saône, Garonne, le Don russe ou l'affluent de la Vilaine (n de l'eau), l'Hudson américain, le Nelson et le Yukon canadien, le Mono béninois....

od Oder d'Europe centrale, Ouda russe, la Dordogne...

Si l'eau est le constituant liquide des fleuves et rivières, cet élément évident  n'est bien sûr pas cité pour désigner tous les cours d'eau.
Le plus long fleuve français, la Loire, est désigné par la réflexion <ir> de la lumière <or> par l'élément liquide <L>.

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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3 399 Dernière modification par Lévine (14-03-2022 19:46:51)

Re : L'erreur de Saussure !

Mais qui donc pensez-vous convaincre ????

D'autre part, vous avez bien utilisé le verbe "désigner" à propos des mots que vous avez cités. Eh bien je maintiens ce que j'ai dit, "bain", par exemple, ne désigne pas l'eau. Vous procédez par association d'idées, comme toujours. Ces associations sont d'abord assez étroites, comme eau et bain, puis de plus en plus larges à mesure qu'on avance dans vos liste. A la fin, on peut tout associer...
Mais même entre "eau" et "bain", je ne vois aucun rapport formel... Comment pourrait-il en être autrement vu l'origine grecque de balneum, sans rapport avec le mot qui signifie "eau" (hydor).
Vous dites que je fais du mauvais esprit, certes, mais je ne fais que donner des contre-exemples : je n'ai pas à me faire justificationniste à propos d'un système auquel je ne crois pas (car il faut l'accepter sans esprit critique).
Un système linguistique n'a pas à être ce qu'on croit qu'il doit être : on l'étudie avec modestie, mais avec rigueur, en s'armant de connaissances historiques et linguistiques solides (qui n'excluent surtout pas le bon sens), et on fait des déductions prudentes. Rien à voir avec vos jeux de lettres...

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

3 400

Re : L'erreur de Saussure !

Bien que visiteuse  rare sur ce site je me permets de soutenir partiellement  Chrisor.
Une partie du lexique semble bien motivée et je parviens à suivre certains de ses ''décryptages de mots''.

Je ne partage donc pas le point de vue de Lévine qui semble enfermé dans l'étymologie. Chrisor n'a jamais écrit que le mot ''bain'' désignait l'eau comme Lévine l'écrit, mais ce serait pour lui uniquement la lettre "b" qui la désigne comme dans ''baille'' et ''bouillon''. Si je comprends ses ''rébus'', le mot'' bain'' décrirait le fait d'être dans l'eau (in) durant une certaine durée (an).  Le mot grec balneum reprend le ""an'' de bain, le ''al'' de volume et le b d'eau.

Je suis assez stupéfaite du manque d'ouverture de certains ici. Certes Chrisor a sans doute tort de croire à une motivation systématique facile à saisir, mais nombreux sont ceux qui semblent éprouver un malin plaisir à déformer ses propos. Et depuis que Lévine s'échine à lui répondre, on se rend compte avec ''bain'' qu'il n'a rien compris à la notion de submorphémie. Un submorphéme n'est pas l'équivalent du mot dont il ne saurait être le synonyme !

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