Passer au contenu du forum

forum abclf

Le forum d'ABC de la langue française

Mise à jour du forum (janvier 2019)

Remise en l'état – que j'espère durable – du forum, suite aux modifications faites par l'hébergeur.

forum abclf » Réflexions linguistiques » L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Pages 1

Répondre

Flux RSS du sujet

Messages [ 32 ]

Sujet : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Bonjour !
On a coutume de dire que le participe passé suivi d’un l’infinitif s’accorde si le sujet du verbe conjugué désigne aussi l’auteur de l’action dite à l'infinitif. (« Ils se sont laissé frapper » ↔ « Ils se sont laissés tomber »)
Mais dans le cas d’une proposition subordonnée infinitive (dont l’infinitif a un sujet propre, qui n’est pas par ailleurs sujet d’un verbe conjugué), comment expliquer cet accord : “Je les ai vus courir” ? Car le COD de “ai vu” n’est-il pas la proposition (“les […] courir”), plutôt que le pronom “les” ? (Ce n’est pas la même construction que “Je les ai vus en train de courir”, n'est-ce pas ?)
En espérant que le sujet n’a pas déjà été traité ici, je vous remercie de votre éclairage !

2 Dernière modification par florentissime (02-01-2022 08:59:20)

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Personnellement, le concept de proposition infinitive me laisse sceptique : si le verbe à l'infinitif avait un sujet, pourquoi ne serait-il pas conjugué ?
En revanche, on peut remarquer que la construction est formellement équivalente à une construction avec attribut du COD. Par ex : "je les ai vus morts de rire", où "les" est COD, et "morts de rire" attribut du COD.

Ainsi, pour reprendre ton exemple, "je les ai vus courir", le COD "les" est placé avant le participe, donc celui-ci s'accorde avec, tandis que "courir", attribut du COD "les", se place derrière le verbe conjugué.

3

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

« Qu'as-tu vu ?
– (J'ai vu) Les enfants courir. »
Cette réponse à la question « Qu'as-tu vu ? » accrédite la fonction de C.O.D. de la subordonnée infinitive.
Or la réponse « J'ai vu les enfants qui couraient » convient aussi bien : « Les enfants » fait alors partie de la principale, où il est C.O.D. de voir, et la subordonnée « qui couraient » ne remplit plus aucune fonction par rapport à l'ensemble de ladite principale mais seulement celle de complément du C.O.D. « Les enfants » du verbe principal.

On parle de « sujet » de l'infinitif par commodité de langage. Je préfère « actant ».
Mais je reste bien embêté si l'on me demande la fonction de « les enfants » dans « J'ai vu les enfants courir ». D'autant que la langue allemande, à laquelle j'ai certes en principe tort de me référer, me pousse à y voir un C.O.D. de voir : Ich habe den Baum umfallen sehen, J'ai vu l'arbre tomber (nominatif der Baum, accusatif den Baum).

Le cas particulier du participé « laissé » suivi d'un infinitif a été simplifié par les rectifications orthographiques de 1990, je crois : plus du tout d'accord. Ils se sont laissé tomber.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

4 Dernière modification par Lévine (02-01-2022 13:40:01)

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Bonjour Chover, et tous mes meilleurs vœux.

En latin et en grec aussi, le "sujet" est à l'accusatif, preuve qu'on l' "analyse" bien comme un COD. En russe, qui joue pour moi le même rôle que l'allemand pour vous, cette tournure n'existe pas, et en emploie un participe présent, le tout bien entendu à l'accusatif (quant au finnois, il dirait dans les exemples qui suivent "dans le jouer").
Nous avons déjà amplement parlé de tout cela. L'analyse de cette tournure (plutôt savante en latin, d'après Väänänen) n'est pas clairement établie. J'ai du mal à accepter l'idée d'attribut du COD ; en russe, le participe est clairement épithète, mais de ce fait, la tournure, peu fréquente en fait, a un sens purement descriptif et statique alors que la tournure infinitive du latin et du français exprime un procès dans son déroulement ; l'effet est différent.
Comparons :
- Je vois les enfants jouant dans la cour, et
- Je vois les enfants jouer dans la cour

Oui, bien sûr, on peut parler d'actant, mais cela ne résout pas le problème. Tout dépend à quel niveau situer l'analyse et ce qu'on veut en faire.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

5

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

florentissime a écrit:

Ainsi, pour reprendre ton exemple, "je les ai vus courir", le COD "les" est placé avant le participe, donc celui-ci s'accorde avec, tandis que "courir", attribut du COD "les", se place derrière le verbe conjugué.

Merci !
L'idée de la fonction attribut de l'infinitif est séduisante, et audacieuse (il garde quand même ici sa valeur verbale).
Ce qui me dérange un chouia, toutefois, c'est de dissocier "courir" et "les" ou "enfants" dans l'objet du verbe conjugué. (Pour moi, la phrase ne dit pas qu'on a vu les enfants.)

6

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Chover a écrit:

Or la réponse « J'ai vu les enfants qui couraient » convient aussi bien.

Merci !
Ben je ne trouve pas, moi. La relative met les enfants au premier plan, l'action au second. De même : "les enfants en train de courir", "les enfants courant" (c'est joli, ça, tiens…).
L'infinitive dit en somme : j'ai vu la course des enfants. Si elle ne met pas la course tellement en avant, du moins elle la met sur le même plan que les enfants, et je crois qu'elle est la seule construction à le faire.
Bref, je rechigne à considérer "les enfants" ou "les" comme à soi seul COD de voir.

7

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Lévine a écrit:

La tournure infinitive du latin et du français exprime un procès dans son déroulement ; l'effet est différent.

Merci : je crois que c'est ce que j'essayais de dire ! wink

8

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Chover a écrit:

Le cas particulier du participé « laissé » suivi d'un infinitif a été simplifié par les rectifications orthographiques de 1990, je crois : plus du tout d'accord. Ils se sont laissé tomber.

Confirmation !

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Ronan a écrit:

Ce qui me dérange un chouia, toutefois, c'est de dissocier "courir" et "les" ou "enfants" dans l'objet du verbe conjugué. (Pour moi, la phrase ne dit pas qu'on a vu les enfants.)

Pourtant je ne vois pas comment on peut voir les enfants courir sans voir les enfants !
Personnellement, l'analyse de "enfants" en tant que COD me semble parfaitement intuitive. Certes la construction dite infinitive est une construction étrange mais au fond pas plus étrange que bien d'autres constructions comme l'infinitif de narration "Et les enfants de courir" !

10

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Dans les langues anciennes, l'infinitif de narration aurait une origine expressive (d'après Meillet, Esquisse d'une histoire de la langue latine, Klincksieck ) ; il dispenserait le locuteur de "conjuguer" le verbe en allant "au plus court". Alors que les marques temporelles intègrent le verbe au discours, l'infinitif, lui, par la rupture syntaxique qu'il suppose, isole le procès et porte l'accent sur l'action pure.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

11

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Abel Boyer a écrit:

Pourtant je ne vois pas comment on peut voir les enfants courir sans voir les enfants !

Bonjour Abel !
Certes ! Mais n'y a-t-il pas, d'une construction à l'autre, un enjeu de hiérarchie entre l'acteur et l'action ?
C'est la différence que je sens entre respectivement "J'ai vu les enfants qui couraient" et "J'ai vu les enfants courir".
J'envisagerais la proposition comme un ensemble hermétique de mots qui ont des fonctions entre eux. Ce qui, naturellement, n'empêche pas les propositions d'en avoir entre elles.
N'est-il pas inhabituel d'accorder un mot en fonction d'un autre qui n'est pas dans la même proposition ? C'est pourtant ce que nous faisons dans le cas d'une subordonnée infinitive.

12

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Lévine a écrit:

Bonjour Chover, et tous mes meilleurs vœux.

Merci. Les miens en retour.
Sur deux autres fils, j'ai souhaité une bonne année à tous ceux qui me lisent. Et c'est volontiers que je formule les mêmes vœux pour celles et ceux qui n'ont pas parcouru ces fils. Que la nouvelle année vous apporte ce que vous espérez !

Je n'ai pas dit, Ronan, que « J'ai vu les enfants courir » et « J'ai vu les enfants qui couraient » avaient strictement le même sens (encore que j'eusse peiné à expliquer en quoi ils diffèrent sémantiquement). Ils me semblent simplement tous deux susceptibles de répondre à « Qu'as-tu vu ? »

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

13 Dernière modification par florentissime (03-01-2022 10:39:26)

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Bonjour Chover,
À mon sens, il n'y a pas de difference de sens entre "j'ai vu des enfants qui couraient", "j'ai vu des enfants courir", "j'ai vu des enfants courant". Dans tous ces cas, ce sont des enfants qui courent que j'ai vus.

Si difference il y a, ce n'est que sur la forme. Or, la forme infinitive est simple, concise, précise et non ambigue. Simple question d'économie.

On pourrait facilement étendre ce genre de tournure infinitive à divers verbes de modalité (penser, croire, craindre, savoir, aimer, vouloir,...etc).

14 Dernière modification par Chover (03-01-2022 11:36:26)

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

florentissime a écrit:

Si différence il y a, ce n'est que sur la forme. Or, la forme infinitive est simple, concise, précise et non ambigüe. Simple question d'économie.

Tout à fait. Comme on l'a dit, c'est l'amateur de grammaire qui est embêté avec le « sujet » de l'infinitif.
Je ne veux ni ergoter ni prétendre découvrir quoi que ce soit. Mais quand je compare :

« J'ai vu ta fille courir sur la plage » (principale « J'ai vu », subordonnée infinitive « ta fille courir sur la plage » selon l'analyse traditionnelle),

« Je t'ai vue courir sur la plage » (principale « Je […] ai vue », subordonnée infinitive « t' […] courir sur la plage »)

et « Je t'ai vue qui courais sur la plage » (principale « Je t'ai vue », subordonnée relative « qui courais sur la plage »),

je me dis qu'en français, comme en allemand, on aurait peut-être intérêt à ne voir dans le « sujet » de l'infinitif que le C.O.D. du verbe principal et à considérer le groupe infinitif comme son complément.
Je n'arrive pas à me faire à l'idée que « t' » ne remplirait pas la même fonction selon que « Je t'ai vue » amène « qui courais sur la plage » ou « courir sur la plage ».

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Dans mon analyse, non seulement " t' " garde cette fonction de COD dans chaque situation, mais, de même, "courir sur la plage" et "qui courais sur la plage" ont la même fonction, arribut du COD.

16

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Disons en tout cas que « courir sur la plage » et « qui courais sur la plage » apportent une information quasiment identique concernant les C.O.D. « ta fille » ou « t' ».

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

17

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Et en dehors de ce cas particulier et, donc, discutable, de la subordonnée infinitive, peut-on envisager un accord (en genre, nombre, personne) d’un mot avec un mot d'une autre proposition (au sens traditionnel de ce terme) ?

(Il faut sans doute aussi mettre à part, pour les mêmes raisons, la subordonnée participiale.)

(Dans ce cas de relative : “Il est venu avec moi, qui suis son seul ami”, l’accord se fait à l'intérieur de la proposition, n’est-ce pas, même si le pronom transmet la première personne, le nombre, le genre de “moi”.)

18

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Je ne comprends pas... Accord entre quels mots ?

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

19

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Lévine a écrit:

Je ne comprends pas...

Hum… je comprends.
Je voulais demander confirmation de ceci : un mot ne peut pas s'accorder avec un autre d'une autre proposition : une épithète avec son nom, un verbe avec son sujet, un participe passé, un attribut avec son sujet ou son COD.
Bref, un accord entre deux mots se fait-il forcément à l'intérieur d'une même proposition ? Ou y aurait-il des exceptions ?

20

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Cela peut se trouver si le sujet n'est ni répété ni repris par un pronom, notamment dans des propositions elliptiques :

[...]
Mon âme dit à mon coeur : Sais-je,
Moi-même, que nous veut ce piège

D'être présents bien qu'exilés
Encore que loin en allés ?

                             Verlaine

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

21

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Ronan a écrit:

un mot ne peut pas s'accorder avec un autre d'une autre proposition : une épithète avec son nom, un verbe avec son sujet, un participe passé, un attribut avec son sujet ou son COD.
Bref, un accord entre deux mots se fait-il forcément à l'intérieur d'une même proposition ?

Par définition, un adjectif épithète fait partie d'un groupe nominal et, toujours par définition, le sujet se trouve dans la même proposition que son verbe : la question ne se pose donc pas pour ces mots. Toutefois, je ne comprends pas « un participe passé, un attribut avec son sujet ou son COD ».

Mais les mots dont la marque de genre et / ou de nombre dépend d'autres mots situés dans d'autres propositions, voire dans d'autres phrases, ne sont pas rares :

• Je te rends tes outils (principale), avec lesquels j'ai fait du bon boulot (subordonnée). À comparer avec : Je te rends ta pioche (principale), avec laquelle j'ai fait du bon boulot (subordonnée).
Ces espadrilles sont trop petites pour toi (indépendante). De plus grandes t'auraient mieux convenu (indépendante).

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

22

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Merci à vous, notamment pour ces exemples !

23 Dernière modification par Chover (05-01-2022 14:07:13)

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Ronan a écrit:
florentissime a écrit:

Ainsi, pour reprendre ton exemple, "je les ai vus courir", le COD "les" est placé avant le participe, donc celui-ci s'accorde avec, tandis que "courir", attribut du COD "les", se place derrière le verbe conjugué.

Merci !
L'idée de la fonction attribut de l'infinitif est séduisante, et audacieuse (il garde quand même ici sa valeur verbale).

Oui, elle est audacieuse ! Mais pas, pour moi, à cause de la valeur verbale qu'il garde. S'il ne gardait pas cette valeur, on n'aurait plus affaire à un infinitif mais, par exemple, à un nom (le manger).

Or, si je considère la phrase « Il est concentré, j'appelle cela travailler sérieusement », j'y constate que le verbe appeler a un C.O.D., « cela », et qu'on y trouve bel et bien un attribut de ce C.O.D. sous la forme du groupe infinitif « travailler sérieusement », qui n'a rien d'audacieux, me semble-t-il.
Pour expliquer la relation entre le C.O.D. et son attribut, on peut utiliser le verbe être : dans « j'appelle cela travailler sérieusement », « cela » EST (vaut, équivaut à) « travailler sérieusement ». Certains vont même jusqu'au recours au signe = pour ce faire : « cela » = « travailler sérieusement ».

Je trouve donc audacieux de voir dans l'infinitif « courir » un attribut du C.O.D. « les », dans « Je les ai vus courir », parce que le verbe être ou le signe = ne rendent pas compte de la relation entre « les » et « courir ». Il me semble que certains grammairiens considèrent cependant « voir », suivi d'un infinitif, comme attributif. Je ne peux m'y faire.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Je dirais qu'on peut envisager l'équivalence :
Courir = "être courant"

Ainsi
"Je l'ai vu courir"
Est équivalent à :
"Je l'ai vu être courant"

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Ça ne fait pas avancer le schmilblick : c'est la même construction voir + infinitif .

26

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Oui.
Et vous n'expliquez pas, florentissime, pourquoi vous refusez la fonction, pour la relative, de complément de l'antécédent du pronom relatif. Cette fonction, on ne peut la contester, je crois, dans « Je vois des enfants que la pluie ne gêne pas » ou « Je vois des enfants dont les chaussures sont trempées ».
Pourquoi faudrait-il traiter différemment la relative dont le pronom relatif est sujet ?

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Abel :
Voir + infinitif ?
Je ne sais pas si ça existe, il me semble qu'il faut un nom entre les deux, qui est cod de voir, et sujet de l'infinitif.


Chover : tes exemples, je les analyse identiquement. On peut écrire :
"J'en vois dont les pieds sont mouillés"
Cela signe un attribut du COD.
En version infinitive, on écrirait
"J'en vois se mouiller les pieds"

28

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Je crois que chacun de nous a exposé son point de vue !

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

florentissime a écrit:

Abel :
Voir + infinitif ?
Je ne sais pas si ça existe, il me semble qu'il faut un nom entre les deux, qui est cod de voir, et sujet de l'infinitif.

Bien sûr que ça existe.
J'ai vu tomber les arbres (= j'ai vu les arbres tomber).

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Abel Boyer a écrit:
florentissime a écrit:

Abel :
Voir + infinitif ?
Je ne sais pas si ça existe, il me semble qu'il faut un nom entre les deux, qui est cod de voir, et sujet de l'infinitif.

Bien sûr que ça existe.
J'ai vu tomber les arbres (= j'ai vu les arbres tomber).

"Les arbres" y est sujet de tomber.
Il y a donc un nom entre les deux verbes (je parle ici d'une position sémantique).
On ne pourrait pas dire :
"J'ai vu tomber",
faisant ainsi soit de "tomber" un genre de COD de "voir", soit de "voir" un genre d'auxilliaire.

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Le  concept de position sémantique est original. Vous brouillez beaucoup le vocabulaire et je ne suis pas sûr que cela contribue à  clarté des idées.
Quoi qu'il en soit, j'ai entendu marcher, j'ai entendu sonner, j'ai entendu parler...

Re : L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive

Certes,
Mais le verbe "entendre" n'est pas le verbe "voir"...

Cela dit, il y a quelque chose d'intéressant ici. "Entendre" et "voir" sont deux verbes de perception, mais la construction avec infinitif seul n'est possible qu'avec "entendre"

C'est comme si, implicitement, seul l'entendement pouvait avoir un procès pour objet, cependant que l'objet de la vision est nécessairement une substance.

On peut "entendre marcher", mais on ne peut pas "voir marcher", on doit "voir quelqu'un marcher".

Messages [ 32 ]

Pages 1

Répondre

forum abclf » Réflexions linguistiques » L'accord du participe passé avant une subordonnée infinitive