Je dois être ignorant puisque votre thèse m’impressionne. Mais voilà en l’état elle m’indiffère factuellement à cause du temps extrêmement important à y consacrer pour me faire ma propre idée, et puisque finalement vos arguments valent autant que ceux d’éponymie, de Lévine ou autres de vos adversaires.
chrisor a écrit: Saussure et son disciple Lévine qui planent dans un monde artificiel dont la construction est parfaitement conditionnée dans leur intellect.
Ce genre de réflexion est déplacée pour diverses raisons. D’abord elles montrent de l’affect, l’autre en fera autant et ça tournera en rond dans le meilleur des cas, c’est ce qui se passe ici, en pugilat sinon. La remarque vaut évidemment pour tout le monde, on ne sait d’ailleurs jamais qui a commencé. Ensuite, vous pensez à la place des autres, c’est glissant et pas très respectueux. Idem pour tous. Enfin, vous ajoutez une hypothèse d’un autre ordre (peut être intéressante, le conditionnement) à votre thèse qui est l’important, qui est le factuel, qui se suffit largement à elle-même pour ici. Vous allez trop vite en besogne. Je ne vous fais pas la morale, je décris ce que je vois et que je connais bien par ailleurs.
éponymie a écrit:
mumen a écrit:… produire un laconique texte qui ne s’encombre ni de convaincre ni de sourcer, mais de décrire clairement vos axiomes fondateurs et autres lois fonctionnelles…
Chrisor en est définitivement incapable
En effet, apparemment.
éponymie a écrit: Il n’est pas du tout dans une démarche de partage
Sa démarche de partage n’est pas identique à la vôtre, mais il crève de pouvoir partager, je vous le garantis : 3 livres, 58 pages ici en huit ans. Il y a ce un grand écart irrésolu concernant les moyens à employer entre vous et lui, qui est celle des domaines de la recherche (découverte/justification). Il «vit» sa découverte, il ne peut que la vivre et ne conçoit pas clairement l’impérieuse nécessité de s’en détacher en franchissant les fourches caudines de la critique. Je le comprends tellement… C’est une difficulté énorme, l’effort est d’autant plus considérable qu’il est l’inventeur et j’ajoute qu’il a probablement la tournure d’esprit du créateur (catégorie idiosyncrasique) qui est antipodique avec celle de l’état d’esprit scientifique contemporain, qui, il faut bien le dire, voudrait bien oublier cette histoire de découverte parce qu’elle est du domaine du sensible.
À ce point il ne peut que chercher de l’aide. C’est ce qu’il fait. Et ça ne marchera jamais, parce qu’il lui sera toujours demandé de faire ce qu’il ne sait pas faire pour pouvoir seulement exposer ce qu’il sait faire. C’est tellement scolaire… Je connais par cœur.
Lévine a écrit: La diversité des langues est la meilleure preuve de l’arbitraire du signe
Ça, c’est un contre argument! C’est une sacrée épine dans votre théorie, chrisor, du moins tant que vous n’indiquez aucune délimitation claire de vos propositions (dans un texte de référence). Là, dans l’état de certains vos dires, on peut absolument vous qualifier de prétentieux, oui, avec ce que cela comporte de péjoration. De ce point de vue, vous semblez fondamentalement immodeste (ou confus), à la ramasse en somme. Désolé, ce n’est pas de l’affect, c’est une brutalité qui veut vous faire valoriser l’important. Vous assénez, implicitement, me semble-t-il, une axiomatique qui ne respecte pas les trois valeurs de l’axiome : universel, indémontrable, évident. Encore une fois, vous ne pouvez rien démontrer, vous ne pouvez que montrer. Ce que vous montrez est énorme aux yeux de certains, dont moi, mais contentez-vous de cela, montrer vos trouvailles selon un cadre clair et net, ainsi vous serez débarrassé de pas mal de discrédit. Déjà.
chrisor a écrit: Je crois en effet avoir déjà cité la dizaine «étapes ou de paliers que j’ai dû franchir pour arriver à ce stade ultime
Cette réponse, chrisor, est un témoignage, c’est une forme digressive. Sans préjuger de son intérêt, là encore cela n’a aucune valeur pour votre objectif de scientificité.
Vous êtes dans l’impasse, 58 pages en témoignent.
Je dois vous dire que vous avez une chance énorme d’être sur ce forum qui échappe peu ou prou au standard rationaliste borné. Les gens qui vous critiquent ici sont des adversaires (l’autre versant) et pas des ennemis. Ils se tiennent en face de vous, mais ne veulent pas vous détruire juste pour prendre leur pied. Vous pouvez savourer ce fait. Ils ne peuvent pas faire un certain chemin, celui de croire pleinement, celui d’avoir vécu la chose comme vous l’avez fait. Ce n’est probablement pas faute de le vouloir, puisqu’ils sont encore là. On dirait qu’ils ont besoin, envie même, que votre idée fasse ses preuves. Leur position cohérente est l’absence de “Non!” rationaliste, quand vous n’êtes que nageant dans vos innombrables “Oui!” de rêveur/créateur, ce qu’ils comprennent fort bien, mais qui ne correspond pas à leur exigence, c’est là le hiatus. Or, c’est précisément cette exigence qui est votre but et pourtant vous êtes comme Sisyphe, plein de courage à remonter chaque jour ce fabuleux rocher et chaque soir incapable de le retenir.
Ce n’est pas une bonne époque pour être inventeur dans les domaines sans rentabilité à la clef. Et je ne parle pas d’autodidactisme… En quelques décennies l’université à multiplié par 4 ou 5 son nombre de diplômés, elle est devenue une industrie, elle est impitoyablement en train de saborder la recherche, c’est une autre histoire, mais c’est aussi notre histoire à tous. Il faut inventer d’autres modes.
Je vous ai fait deux suggestions, elles sont inchangées : accumulation systématique de vos instances et délimitation de votre proposition : en l’état et pas dans vos rêves. Les rêves, autrement dit les possibles, c’est un sujet passionnant, mais c’est un autre sujet. À ce propos, je vous propose un autre quaternaire analogique de ma composition, mâtiné du carré d’Apulée, sur le même mode/ordre que précédemment : possible (quelques-uns qui disent oui), plausible (tous disent oui), probable (quelques-uns qui disent non), certain (aucun qui dise non). Voyez où vous en êtes personnellement et où en sont vos lecteurs, mesurez bien l’écart.
J’avais osé le terme d’exhaustivité pour votre recherche, ce qui est vraiment délirant vu la tâche d’étudier toutes les langues passées et présentes du monde (et donc de les maîtriser…) selon vos critères (quand on sait le nombre de façons d’écrire le miaulement d’un chat, on se dit que les oreilles sont différentes selon les peuples). Votre recherche totale est strictement impossible pour un homme seul, et on ne sait même pas encore si votre idée tient vraiment la route.
Cherchez de l’aide, mais en étant humble et rationnel, les deux systématiquement. Des tas de gens brillants ici passent un temps fou à essayer de limiter (la critique philosophique c’est précisément la recherche de la limite) vos affirmations, imaginez que, n’ayant aucun “Non!” à leur apposer, ils le passent à les consolider… Voyez vous-même si une bénévolence est ou n’est pas encore à l’œuvre ici dans la critique, 58 pages après :
éponymie a écrit: Chrisor en est définitivement incapable. J’ai essayé par deux fois — sans d’ailleurs me rendre compte de réitérer une première tentative — d’extraire l’essence de sa théorie. Impossible. Alors que ce devrait être simple. Je pense que Chrisor n’a rien métabolisé de ce qu’il croit avoir acquis. Il est donc bien incapable de décrire simplement et clairement sa vision révolutionnaire.
J’aime la pertinence du mot “métaboliser” : (Figuré) Intégrer par synthèse et rendre efficient. L’efficience, j’en parlais, c’est analogique à l’induction.