Nous avons ainsi un critère sémantique pour définir un complément d'objet :
C'est un complément du verbe, de nature nominale, dont la fonction est de préciser sa portée.
Autrement dit, le sens d'un couple verbe-objet est un hyponyme du sens du verbe seul.
Tout "faire cette chose" est 'faire'.
Mais Tout 'faire' n'est pas "faire cette chose"
Faire n'est pas que "faire du vélo"
Compter n'est pas que "compter sur toi"
Tenir n'est pas que "tenir à toi"
...etc
Ceci dit, les divers autres genres de complément (temps, lieu, moyen, but, manière, agent,...) ont aussi cette même propriété de préciser la portée du verbe. Faut-il vraiment exclure ces compléments du concept de complément d'objet ? C'est la notion de complément circonstanciel, qui a ses propres critères de détermination, qui sont déplaçables et facultatifs. Autrement dit, les circonstants sont externes au prédicat
On peut distinguer deux strates :
Proposition = Sujet + Prédicat + Circonstant(s)
Prédicat = verbe + objet(s)
Un objet est un substantif, interne et essentiel au prédicat, sur lequel une charge sémantique du verbe s'applique.
Un verbe peut avoir plusieurs pôles (concept de valance), source de plusieurs charges sémantiques :
- un verbe apolaire ne demande pas d'objet.
- un verbe monopolaire demande un seul objet.
- un verbe dipolaire demande deux objets.
... tripolaire / quadripolaire / ...
Un même forme verbale peut avoir plusieurs réalisations (apolaire, monopolaire,...etc)
Je mange / Je mange une pomme.
La présence d'une préposition pour introduire l'objet peut changer totalement le sens de la forme verbale:
Je tiens
-> tenir, en réalisation apolaire, signifie "je résiste".
Je tiens cette photo
Cette photo -> objet direct
-> tenir, en réalisation monopolaire directe, signifie "maintenir".
Je tiens à cette photo
-> à cette photo -> objet introduit par la préposition "à".
-> tenir, en réalisation monopolaire, l'objet étant introduit par la préposition "à", signifie "chérir", "aimer"
Je tiens ceci de Roger.
Ceci -> objet direct
de Roger -> objet introduit par la préposition "de"
-> tenir, en réalisation dipolaire, avec un objet direct, et un objet introduit par la préposition "de", signifie "apprendre quelque chose de quelqu'un".