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forum abclf » Réflexions linguistiques » Complément d'objet direct.

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1 Dernière modification par Ylou (14-06-2021 06:46:45)

Sujet : Complément d'objet direct.

Je lis quelque part que le complément d’objet direct serait un concept "linguistiquement aberrant" qui a été élaboré par le système scolaire de la IIIe République uniquement pour cautionner et mettre en œuvre la règle  baroque d’accord du participe après l’auxiliaire avoir.
J'avoue être déconcertée par cette affirmation.

Qu'en dites-vous s'il vous plaît.
Merci par avance et bonne soirée !

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

2 Dernière modification par vh (13-06-2021 23:51:07)

Re : Complément d'objet direct.

Alors pourquoi a-t-on ce concept dans les autres langues?

Re : Complément d'objet direct.

Oui, c'est une notion connue bien avant le XIXe siècle et pour un grand nombre de langues, pas forcément sous le nom figé de COD mais sous divers noms.  Le concept n'a rien d'aberrant (ou alors, il faudra en apporter la démonstration). Que la IIIe République ait fait ses choux gras de la règle d'accord du participe passé après avoir, c'est une autre affaire.

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Re : Complément d'objet direct.

Le C.O.D. correspond assez souvent à l'accusatif des langues à déclinaison.

La langue allemande en est une, elle connaît les expressions das direkte Objekt et das indirekte Objekt mais ne les utilise quasiment pas pour sa propre grammaire : elle y préfère de beaucoup das Akkusativobjekt et das Dativobjekt. D'ailleurs, direkt et indirekt signifient là plutôt « premier » et « second », les compléments d'objet n'étant pas amenés par des prépositions (Sie schenkt ihrem Vater einen Hut, Elle offre un chapeau à son père).
Quelques Objekte sont au datif hors de la présence d'un accusatif (einem Gott huldigen, honorer un dieu ; jemandem helfen, aider quelqu'un).
On voit même des Objekte au cas habituel du complément de nom, le génitif : ils peuvent être soit direkt (Wir gedenken unserer Toten, Nous commémorons nos morts ; avec un seul Objekt, le génitif unserer Toten), soit indirekt (Er beraubt mich eines Vergnügens, Il me prive d'un plaisir ; avec deux Objekte de berauben, l'accusatif mich et le génitif eines Vergnügens).

Pour notre langue, c'est l'accusatif latin qui doit être mentionné.
On doit avoir à l'esprit, me semble-t-il, que Je procède à des essais et Je fais des essais ont des sens à peu près identiques, de même que Je parle de Paris et J’évoque Paris, Je pense à ma grand-mère, Je me souviens de ma grand-mère et Je me rappelle ma grand-mère, La pluie a nui à mes vacances et La pluie a gâché mes vacances. Le système scolaire de la IIIe République ne pouvait pas l'ignorer ! Ses linguistes savaient aussi que d'autres langues latines, je crois, pratiquent des accords du participe proches de ceux du français.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

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Re : Complément d'objet direct.

Merci.
Certains verbes demandent une préposition. Peut-être peut-on concevoir que la préposition fait partie du verbe ?
- Il arrive qu'un verbe en emploi absolu (sans préposition) change de sens quand on lui adjoint une préposition.
Je remets la photo à sa place. / je remets la photo à son propriétaire.
Il tient la photo dans sa main droit / il tient à cette photo.

- Les verbes que vous citez ne peuvent recevoir de complément qu'avec une préposition : il se souvient / il se souvient de ses vacances

Et donc ce qu'on a à droite du verbe serait COD précédé ou non d'une préposition puisque cette préposition est intrinsèque au verbe.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

Re : Complément d'objet direct.

Le découpage syntagmatique de la phrase montre que la préposition n'est pas enclitique, donc qu'elle ne fait pas "partie" du verbe :
je remets la photo/à sa place, et non : * je remets la photo à/ sa place.
Je peux dire d'autre part je remets la photo.

Nous dirons que certains verbes se construisent directement ou indirectement en fonction de leur sens.

Mais avec la même préposition, le sens et l'analyse peuvent changer : je remets la photo à sa place (à sa place : c. de lieu) n'est pas je remets la photo à son propriétaire (à son proprio : c. objet "second").

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Re : Complément d'objet direct.

Ce qu'il faut voir aussi, c'est qu'une même forme verbale regroupe généralement plusieurs significations. Autrement dit, ces diverses significations sont homonymes.

Très souvent, un sens implique des prépositions particulières, un genre de prototype, donné dans les dictionnaires.

Un sujet implique une marque personnelle pour un verbe. Le sens du verbe implique des marques prépositionnelles pour ses compléments.

L'exemple avec remettre est intéressant : on y a deux sens différents :
Remettre, au sens de repositionner
Remettre, au sens de donner.

Un positionnement implique un lieu.
Un don implique quelqu'un qui reçoit.

La plupart du temps, les marques prépositionnelles suffisent à discriminer parmi les sens d'une forme verbale. Ce n'est pas le cas dans cet exemple avec remettre, où il faut encore analyser la nature du complément.

8 Dernière modification par florentissime (20-06-2021 07:01:54)

Re : Complément d'objet direct.

Bonjour Ylou,
L'exemple avec tenir est intéressant.

Cela illustre encore qu'une même forme verbale peut recouvrir plusieurs sens.

Il tient une photo : il la maintient
Il tient à une photo : il la chérit.

C'est l'usage de la proposition qui permet de les distinguer.

Mais il pourrait y avoir des ambigüités, vu la polysémie des propositions. Par exemple :
Il tient des photos à l'envers : il les maintient à l'envers.
Il tient à l'envers des photos : il chérit l'envers de celle-ci.

Dans le premier cas, "des" est article indéfini, "à" intoduit une locution adverbiale.
Dans le second, "à" introduit un COI, "des" introduit un complément de nom.

Dans "il tient à une photo", la photo est bel et bien l'objet d'attention. Si le verbe "attenir" existait, on pourrait écrire directement "il attient une photo". "photo" est ici le terme qui subit la situation, donc parfaitement elligible à une fonction de COD, ce qu'il obtient avec le verbe "chérir".

Mais sa position de COI lui interdit tout passif.
Une photo est tenue par lui *

Si on avait des verbes prépositionnels, comme en anglais, alors on pourrait intégrer la préposition dans celui-ci, et écrire quelque chose comme :
"Une photo est tenue à par lui"

Un autre exemple concerne le verbe "compter" :
Je compte les petits poids.
Je compte sur Pierre

"Pierre" est bien ce sur qui je compte. La préposition sélectionne un sens particulier du verbe. Au passif, à l'anglaise, on aurait :
Pierre est compté sur par moi.
Ou encore :
Pierre, que je compte sur, ...

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Re : Complément d'objet direct.

Il semblerait que vous confondiez « proposition » et « préposition ».
On peut compter des petits poids mais je me demande si vous ne souhaitiez pas plutôt évoquer un légume, le pois.
D'une certaine manière, le français ne comporte-t-il pas des verbes prépositionnels ? Je pense à emmener, poursuivre, conduire…
« Pierre est ce sur qui je compte » me gêne un peu, avec son pronom démonstratif mis d'habitude pour un objet ou une réalité abstraite.
Bon dimanche à tous.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

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Re : Complément d'objet direct.

Dans emmener, conduire, etc... , les éléments en gras ne sont pas des prépositions, mais des préverbes.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

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Re : Complément d'objet direct.

Je suis bien d'accord. Mais leur étymologie ne les fait-elle pas remonter à des prépositions latines ?

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

Re : Complément d'objet direct.

Ce sont des verbes préfixés, mais ce n'est pas équivalent aux verbes prépositionnels anglais, où la "préposition" reste détachée du verbe.  D'ailleurs, ce n'est plus vraiment une préposition, puisqu'elle peut se placer après l'objet.

Ex :
I turned the television off
      J'ai éteint la télé
The television was turned off.
(Passif)

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Re : Complément d'objet direct.

Les prépositions, d'une manière générales, sont primitivement des adverbes issus de bases nominales ou pronominales figées. Mais surtout, ces préverbes ne peuvent plus être appelés prépositions tout simplement parce qu'ils n'en jouent pas le rôle. C'est tellement vrai qu'en latin et en français, les préverbes ad- et de-, par exemple, ne suffisent pas pour construire le verbe : celui-ci doit souvent être accompagné d'une préposition de même origine. Ex : attacher à quelque chose, détacher de qqch, etc...
En allemand, la particule séparable n'a pas davantage le statut de préposition, me semble-t-il.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

14 Dernière modification par Chover (20-06-2021 19:11:49)

Re : Complément d'objet direct.

Lévine a écrit:

En allemand, la particule séparable n'a pas davantage le statut de préposition, me semble-t-il.

Non, clairement.

Lorsque j'ai parlé (intervention 9) de verbes prépositionnels, je me suis mal expliqué (encore que j'aie eu recours à « d'une certaine manière » !) Je n'ai pas voulu dire, c'eût été stupide, que em- dans emmener, pour- dans poursuivre, con- dans conduire pouvaient être analysés comme des prépositions, j'ai pensé qu'au moment de la formation de ces verbes ou de leurs ancêtres latins, des prépositions avaient joué un rôle et fourni ces préfixes. Mais, si je vous comprends bien, Lévine, la préposition latine cum, par exemple, à l'origine de con-, est primitivement un adverbe à base nominale ou pronominale figée. Je l'ignorais.

Pour l'allemand, la ressemblance entre certains de ses verbes à particules séparables ou inséparables et leurs équivalents anglais est frappante, comme pour aufgeben et give up, übergeben et give over, auffüllen et fill up, durchbrechen et break through... (renoncer, remettre, remplir, enfoncer) (on pourrait multiplier les exemples). Or la préposition et la particule auf ont la même étymologie. Il en va de même pour über, durch… (liens ci-dessous, chapitre Etymologie à la fin du texte, on y trouve Präp., préposition, et Adv., particule [d'habitude : adverbe]).

https://www.dwds.de/wb/%C3%BCber
https://www.dwds.de/wb/durch

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

Re : Complément d'objet direct.

Bref, pour en revenir au sujet, comme Ylou, je trouve le concept de COD assez artificiel.

Certains verbes, comme "tenir", pris au sens de chérir (ex : je tiens à cette photo), exigent d'introduire leur objet par une préposition.

Pourtant, le rapport sémantique entre sujet et objet n'est pas différent de celui qui existe dans une construction directe.

Je chéris cette photo.
        Cette photo chérie.
Je tiens à cette photo.
        Cette photo tenue.***

La préposition n'a ici aucun sens propre, elle sert uniquement à sélectionner un sens particulier de la forme verbale. De ce point de vue, on peut dire qu'elle appartient au verbe. De fait, le dictionnaire nous présentera une entrée spécifique comme : "Qqn tient à qqn/qqc".

Prenons quelques exemples, avec leur traduction anglaise :
Je tiens à toi / I care for you.
Je compte sur toi / I count on you

L'anglais permet la voie passive, pas le français.
You are cared for /
* Tu es tenu à * -> on tient à toi
You are counted on /
* Tu es compté sur * -> on compte sur toi.

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Re : Complément d'objet direct.

florentissime a écrit:

Bref, pour en revenir au sujet, comme Ylou, je trouve le concept de COD assez artificiel.

Certains verbes, comme "tenir", pris au sens de chérir (ex : je tiens à cette photo), exigent d'introduire leur objet par une préposition.

Pourtant, le rapport sémantique entre sujet et objet n'est pas différent de celui qui existe dans une construction directe.

C'est ce mélange du structurel et du sémantique que fait la grammaire scolaire traditionnelle, certes commode, mais peu acceptable.
Il est évident qu'un "complément d'objet", direct ou non, ne peut être que très difficilement défini sémantiquement, de façon "raisonnée", comme on disait au XVIIème siècle (cf. la grammaire de Port-Royal).

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Re : Complément d'objet direct.

Pour cause : Un objet direct est une catégorie exclusivement syntaxique, défini par le fait de n'être introduit par aucune préposition.

Mais nous avons vu que l'emploi de la préposition est quelque fois imposé par le verbe.

L'objet peut-il avoir une définition sémantique ? Je dirais oui, à priori. Il est une substance du prédicat.

J'avais défini, dans un vieux message, divers types de phrase. Parmi ceux-ci, il y avait, l'évolution simple, qui affirme l'évolution autonome d'un sujet (je mange, je marche), et la convolution, qui affirme un mouvement corrélé entre 2 substances (je mange une pomme, je tiens à toi), l'une étant le sujet actif l'autre étant un objet passif.

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Re : Complément d'objet direct.

Cf : la grammaire de Port-Royal :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k … texteImage

Par malheur, de nombreux types de phrases n'entrent pas dans cette analyse :

Ce pays subit la crise

Il a deux trous rouges au côté droit. (Rimbaud)

etc...

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

19 Dernière modification par florentissime (22-06-2021 06:12:02)

Re : Complément d'objet direct.

Mais ce pays est actif à subir, comme la crise est passive à être subie.

Quant aux trous qu'il a, ils ne sont pas une substance en interaction avec le sujet, mais une forme remarquable sur celui-ci. Cet enoncé n'entre donc pas dans la catégorie des énoncés d'évolution ou de convolution, mais dans la catégorie des énoncés existentiels.

De ce fait, il sera impossible de tourner au passif ce dernier exemple.
* deux trous sont eu par lui au coté droit

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Re : Complément d'objet direct.

Oui, mais une définition sémantique du complément d'objet risque fort de manquer d'unité ou de prêter à confusion s'il faut prendre en compte tous les cas particuliers. Vous parlez d'énoncés existentiels, mais en ce cas, en quoi la phrase a complément d'objet se distinguera-t-elle de la phrase à attribut ? Quelle différence entre "Son uniforme a des taches" et "son uniforme est taché" ?

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Re : Complément d'objet direct.

De mon point de vue, selon la classification proposée, dans
"son uniforme a des taches", 'taches' est une caractéristique de 'son uniforme', une propriété. C'est donc un attribut.

D'ailleurs, auxune construction passive n'est possible.

* des taches sont eues par son uniforme *

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Re : Complément d'objet direct.

florentissime a écrit:

De mon point de vue, selon la classification proposée, dans
"son uniforme a des taches", 'taches' est une caractéristique de 'son uniforme', une propriété. C'est donc un attribut.

D'ailleurs, auxune construction passive n'est possible.

* des taches sont eues par son uniforme *

Ne s'agit-il pas d'une question d'usage ? Après tout, des formes passives d'« avoir », de sens figuré, certes, se trouvent : J'ai été bien eu !

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

Re : Complément d'objet direct.

Certes, mais l'usage est marginal.

De plus, remarquez que dans ce cas, 'avoir' possède un sens particulier, qui met en relation deux existences. Ex : il m'a eu.

C'est ici une convolution. Le premier a agit sur le second. Donc la diathèse est possible.

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Re : Complément d'objet direct.

Je suis bien d'accord pour parler d'usage, puisque tout est usage dans une langue, mais le dire ne fait pas avancer le sujet, puisque il est consacré à un point de grammaire, et que l'objet de la grammaire est la description rationnelle de la langue.
Avec le vers de Rimbaud, on voit que l'approche uniquement sémantique de la notion de complément d'objet est délicate ; peut encore parler d'objet si l'on réduit le terme au sens d' "accusatif" que lui donne la grammaire de Port-Royal ?
Dans sa Grammaire structurale du français (Larousse), J. Dubois ne parle que de transitivité...

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Re : Complément d'objet direct.

De toute façon, on distingue bien attribut et COD sur des critères sémantiques.

Le vers de Rimbaud "il avait deux trous au coté droit" ne fait qu'illuster ce que je dis : le sujet n'agit pas sur les "deux trous". Aucune diathèse n'est possible.

Il s'agit en fait ici d'une partition du sujet, comme on dirait "j'ai deux pieds". On énonce ainsi la partie d'un ensemble,  une particularité du sujet.

Il n'y a pas de raison d'y voir un COD, car il ne s'agit pas d'un objet, terme qui doit jouir du même rang que le sujet, avec sa propre autonomie.

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Re : Complément d'objet direct.

Oui, mais alors en ce cas, quelle est la différence grammaticale entre son uniforme a des taches et son uniforme est taché ?

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Re : Complément d'objet direct.

L'un est une partition du sujet, l'autre son état.

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Re : Complément d'objet direct.

florentissime a écrit:

Le vers de Rimbaud "il avait deux trous au coté droit" ne fait qu'illustrer ce que je dis : le sujet n'agit pas sur les "deux trous".

J'ai du mal à suivre. Des verbes reconnus comme transitifs directs sont nombreux à ne pas exprimer une action de leur sujet sur… l'équivalent de « deux trous » après « avoir ». Je te vois,  Nous entendons le vent, Comprends-tu l'exercice ? Elle connaît ma curiosité… Te voyant, je n'agis pas sur toi. Entendant le vent, nous restons passifs à son égard. Que tu comprennes ou non l'exercice, tu n'as aucune action sur lui. L'information qu'a Rosalie sur ma curiosité ne change rien à cette dernière… Pourquoi ne pas réserver à « deux trous » dans « Il avait deux trous au côté » le même sort grammatical qu'à « le vent » dans « Nous entendons le vent » ?

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

29 Dernière modification par florentissime (24-06-2021 07:07:53)

Re : Complément d'objet direct.

Et aussi, dans "je suis ouvrière", le même sort grammatical à 'ouvrière', COD du verbe 'être' ?
N'écrit-on pas :
L'ouvrière que j'ai étée
?

Plus sérieusement... le fait qu'un complément soit introduit sans préposition ne suffit pas à en faire un COD. Il faut souvent recourir à la sémantique.

Le COD, l'attribut, mais aussi souvent la date et l'heure, sont introduits sans préposition. Par conséquent, pour faire l'analyse grammaticale d'une phrase, il faut d'abord en comprendre le sens, et, au minimum  déterminer la nature de la relation entre le sujet et ce complément direct.

Mais la nature du sujet lui-même implique diverses habiletés spécifiques. Ainsi, un homme, animal sensible doué d'intellect, est éligible à certains procès, auquels d'autres sujets n'auront pas accès.

Donc, oui, un homme peut percevoir, connaître,...etc, ceci par une activité interne à lui-même, il n'y a donc pas convolution entre dans les cas que tu citent. Mais il reste que les objets de perception et de connaissance doivent exister : une habileté générique s'exerce toujours de manière spécifique.

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Re : Complément d'objet direct.

L'échange est difficile si vous ne tenez pas compte de mon argument. Vous avez justifié votre refus de considérer « deux trous » comme C.O.D., dans « Il avait deux trous au côté droit », par le fait que le sujet n'y agit pas sur les "deux trous". Je vous cite d'autres verbes, incontestablement transitifs directs, pour lesquels je ne vois aucune action du sujet sur leur C.O.D. et… vous passez à autre chose. Je m'étonne que vous n'en tiriez pas la conclusion qu'entraîne votre argumentation : « te » n'est pas C.O.D. dans Je te vois !

Attention, je n'ai pas dit que voir, entendre, connaître, comprendre… n'exprimaient pas une « action » (au sens large de ce mot) ! J'ai seulement essayé de montrer que, comme dans « Il avait deux trous au côté droit », leur sujet n'agit pas sur leur C.O.D., que leur « action » ne concerne que leur sujet, me semble-t-il.

Bien entendu, « avoir » n'exprime pas une action. Mais je me montre davantage concerné par le défaut de mon vêtement, je crois, lorsque je dis J'ai un trou à mon pantalon que si j'affirme Mon pantalon a un trou. « Mon pantalon possède un trou », « mon pantalon présente un trou », avec leur C.O.D. « un trou », ne me paraissent pas totalement incongrus.

Au moment de publier, je constate que vous avez considérablement étoffé votre dernière intervention.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

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Re : Complément d'objet direct.

florentissime a écrit:

Et aussi, dans "je suis ouvrière", le même sort grammatical à 'ouvrière', COD du verbe 'être' ?
N'écrit-on pas :
L'ouvrière que j'ai étée
?

être n'est pas suivi d'un COD parce que ce n'est pas un verbe transitif direct, ce n'est pas plus difficile que cela.

florentissime a écrit:

Plus sérieusement... le fait qu'un complément soit introduit sans préposition ne suffit pas à en faire un COD. Il faut souvent recourir à la sémantique.

Ce n'est pas nécessaire, mais inévitable pédagogiquement parlant, les élèves n'étant pas des étudiants en linguistique.

florentissime a écrit:

Le COD, l'attribut, mais aussi souvent la date et l'heure, sont introduits sans préposition. Par conséquent, pour faire l'analyse grammaticale d'une phrase, il faut d'abord en comprendre le sens, et, au minimum  déterminer la nature de la relation entre le sujet et ce complément direct.

Ce qui prouve bien au passage que l'analyse ne sert pas à comprendre une phrase, ce dont j'ai toujours été persuadé.

florentissime a écrit:

Mais la nature du sujet lui-même implique diverses habiletés spécifiques. Ainsi, un homme, animal sensible doué d'intellect, est éligible à certains procès, auquels d'autres sujets n'auront pas accès.

Ce n'est plus de la grammaire à mon avis, mais de la sémantique.

florentissime a écrit:

Donc, oui, un homme peut percevoir, connaître,...etc, ceci par une activité interne à lui-même, il n'y a donc pas convolution entre dans les cas que tu citent. Mais il reste que les objets de perception et de connaissance doivent exister : une habileté générique s'exerce toujours de manière spécifique.

Et de la philo avec le délicat problème du sujet et de l'objet.

C'est bien là le danger qui guette traditionnellement la linguistique et la grammaire : la dissolution dans les sciences humaines qui les environnement, sans espoir de se trouver jamais...

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

32 Dernière modification par florentissime (25-06-2021 00:16:16)

Re : Complément d'objet direct.

Chover : Ne focalisez pas tout sur cette phrase, qui n'était qu'un résumé, un peu trop hâtif d'ailleurs, car inexact finalement, de choses que j'avais dites auparavant.

Mais prenons la définition de wikipédia pour le complément d'objet :

En grammaire, un complément d’objet est un syntagme qui vient donner une information sur le verbe. Il fait partie du prédicat et est qualifié d’essentiel.

En quoi "les deux trous" donnent-il une information sur le verbe avoir ?

N'est-ce pas plutôt une information sur le sujet qu'ils donnent ?

Le complément d'objet sert à spécifier le verbe, non le sujet. Si un complément spécifie le sujet, via un verbe, alors il s'agit d'un attribut.

La philosophie classique a détaché les attributs de leur substance, en les externalisant. Leibniz ne dit-il pas :

Les accidents ne sauraient se détacher ni se promener hors des substances, comme faisaient autrefois les espèces sensibles des scolastiques

.

Le verbe 'avoir' pose hors du sujet, ce qui pourtant lui appartient.

Les 'deux trous' sont évidemment dans le sujet, pas dans l'avoir.

En revanche, pour reprendre vos exemples :
Toi est dans mon voir.
Ma curiosité est dans son connaître.
Le vent est dans notre entendre.
L'exercice est, ou n'est pas, dans mon comprendre.

i.e.
Si le complément est dans le sujet, c'est un attribut.
Si le complément est dans le verbe, c'est un objet.

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Re : Complément d'objet direct.

Lévine a écrit:

être n'est pas suivi d'un COD parce que ce n'est pas un verbe transitif direct, ce n'est pas plus difficile que cela.

On ne peut pas faire l'économie de l'expression « verbe d'état », me semble-t-il. Dans « Je suis ouvrière », « Je » et « ouvrière » évoquent une seule et même personne, tandis que « J'ai une ouvrière » en mentionne deux. Encore faut-il comprendre ce que signifient « avoir » et « être » ! D'accord, donc, à propos de l'indissociabilité de la grammaire et de la sémantique. Conséquence : le constat qu'une seule personne est concernée par « Je suis ouvrière » nous amène à retirer le C et le O de « C.O.D. » dans l'analyse d'« ouvrière ». Bon, le D peut rester : un nom attribut n'est souvent précédé d'aucune préposition ; mais les exceptions ne manquent pas.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

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Re : Complément d'objet direct.

florentissime a écrit:

Mais prenons la définition de wikipédia pour le complément d'objet :

En grammaire, un complément d’objet est un syntagme qui vient donner une information sur le verbe. Il fait partie du prédicat et est qualifié d’essentiel.

En quoi "les deux trous" donnent-il une information sur le verbe avoir ?

En cela, je crois, que « avoir deux trous » signifie autre chose que « avoir deux décorations », par exemple.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

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Re : Complément d'objet direct.

Je trouve la définition que donne Wikipédia du COD mauvaise.
Dans une phrase, par exemple "Il lave les vitres", le verbe et le complément sont simplement complémentaires.
Qu’il lave les vitres ou bien la vaisselle, le sens du verbe reste le même. Le COD n’apporte pas d’information sur le verbe.
Il serait, à mon avis, beaucoup moins faux de dire que le verbe apporte des informations sur le COD.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

36

Re : Complément d'objet direct.

Chover, je n'ai pas parlé de verbe d'état parce que je voulais répondre à la question "Pourquoi ce n'est pas un COD ?". D'autre part, de quelle grammaire parle-t-on ? Tout le problème est là, et c'est ce qui fait que nous ne pouvons pas aboutir. En tout cas, encore une fois, la sémantique a ses limites dans la grammaire "non scolaire".

Oui glop, cette définition du COD est absurde ; il y a tant de choses à corriger sur wikipédia !

Dans Il travaille vite, "vite" apporte une information sur le verbe...

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

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Re : Complément d'objet direct.

Lévine a écrit:

Chover, je n'ai pas parlé de verbe d'état parce que je voulais répondre à la question "Pourquoi ce n'est pas un COD ?". D'autre part, de quelle grammaire parle-t-on ? Tout le problème est là, et c'est ce qui fait que nous ne pouvons pas aboutir. En tout cas, encore une fois, la sémantique a ses limites dans la grammaire "non scolaire".

Encore une maladresse de ma part ! "On ne peut pas faire l'économie de l'expression « verbe d'état »" ne vous concernait pas personnellement.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

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Re : Complément d'objet direct.

Je vous en prie ; de toute façon, il est souvent difficile de suivre le fil de la discussion ! wink

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Re : Complément d'objet direct.

glop a écrit:

Je trouve la définition que donne Wikipédia du COD mauvaise.
Dans une phrase, par exemple "Il lave les vitres", le verbe et le complément sont simplement complémentaires.
Qu’il lave les vitres ou bien la vaisselle, le sens du verbe reste le même. Le COD n’apporte pas d’information sur le verbe.
Il serait, à mon avis, beaucoup moins faux de dire que le verbe apporte des informations sur le COD.

Mouais, ça dépend. Il y a sûrement des langues où le verbe "laver" ne se traduit pas de la même manière quand il s'agit de laver la vaisselle et de laver les vitres (en anglais, on utiliserait "to wash up" pour le premier, "to clean" pour le second). Le verbe ne veut pas tout à fait dire la même chose dans les deux situations, même s'il s'agit de rendre propre dans les deux cas.

40 Dernière modification par florentissime (25-06-2021 15:37:56)

Re : Complément d'objet direct.

Glop :
Je trouve la définition de wikipédia intéressante pour ma part.

"Laver" est action générique, générale.Y adjoindre un COD revient à la préciser, la spécialiser, la spécifier

Cette spécification fait que le sens du verbe est restreint par la présence de l'objet : le verbe avec CO est un hyponyme du verbe sans CO.

Re : Complément d'objet direct.

Levine :
Mais comme un verbe transitif est défini comme un verbe qui accepte un complément d'objet... Nous tournons en rond.

Pourrait-on distinguer les deux en disant ceci :
Si un complément direct caractérise le sujet, alors c'est un attribut du sujet.
S'il caractérise le verbe, alors c'est un COD.

Ainsi, en disant "il a une nouvelle voiture", on énonce une propriété du sujet, donc on peut tenir "une nouvelle voiture" comme attribut du sujet.

En revanche, en disant "il écoute la cantatrice", on énonce pour le sujet une écoute spécifique, celle de "la cantatrice"

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Re : Complément d'objet direct.

florentissime a écrit:

Glop :
Je trouve la définition de wikipédia intéressante pour ma part.

"Laver" est action générique, générale.Y adjoindre un COD revient à la préciser, la spécialiser, la spécifier

Cette spécification fait que le sens du verbe est restreint par la présence de l'objet : le verbe avec CO est un hyponyme du verbe sans CO.

Certes, Il est difficile d’établir un ordre (général) d’importance des composantes d’une phrase.
J’ai toujours eu l’impression que le verbe est le vrai fondement du langage mais je ne crois que ce soit une opinion répandue.
J’imagine que les baies et fruits comestibles se sont tous appelés "bon" alors que les autres s’appelaient tous "mauvais" avant que l’on invente un vocabulaire.
Par contre, les verbes (d’origine) ne pouvaient surement pas englober une grande variété d’action.
Si le chef de la tribu dit "viens !" En regardant quelqu’un, le verbe se suffit à lui-même.
Le "viens ici tout de suite" est superfétatoire.
Si le chef costaud dit "pars chercher du bois", le type concerné a eu un instant peur d’être exclu en entendant "pars" mais il a été rassuré en comprenant qu’il pourrait revenir s’il trouvait du bois.
La définition de Wikipédia semble bonne dans ce cas sauf qu’elle ne précise pas de quel verbe il s’agit.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Re : Complément d'objet direct.

Glop :
Les catégories d'Aristote explorent ce qui se dit d'un sujet, d'une substance, qui est le thème principal d'une phrase. Cela dit, Aristote fait de l'onthologie, donc le verbe qu'il a en vu est le verbe être.

Socrates est un homme.
L'homme est un animal.
...etc

Tu remarqueras que, dans ces phrases, le sujet est plus particulier que son attribut, qui est plus général : tous les hommes sont des animaux, mais tous les animaux ne sont pas des hommes.

De même, on peut dire :
"Entendre une cantatrice chanter" est entendre.
Mais on ne peut pas dire :
Entendre est "entendre une cantatrice chanter"

C'est donc bien que le CO précise le sens du verbe, puisqu'il en reduit la portée.

44 Dernière modification par florentissime (27-06-2021 09:16:28)

Re : Complément d'objet direct.

Nous avons ainsi un critère sémantique pour définir un complément d'objet :

C'est un complément du verbe, de nature nominale, dont la fonction est de préciser sa portée.
Autrement dit, le sens d'un couple verbe-objet est un hyponyme du sens du verbe seul.

Tout "faire cette chose" est 'faire'.
Mais Tout 'faire' n'est pas "faire cette chose"

Faire n'est pas que "faire du vélo"
Compter n'est pas que "compter sur toi"
Tenir n'est pas que "tenir à toi"
...etc

Ceci dit, les divers autres genres de complément (temps,  lieu, moyen, but, manière, agent,...) ont aussi cette même propriété de préciser la portée du verbe. Faut-il vraiment exclure ces compléments du concept de complément d'objet ? C'est la notion de complément circonstanciel, qui a ses propres critères de détermination, qui sont déplaçables et facultatifs.  Autrement dit, les circonstants sont externes au prédicat

On peut distinguer deux strates :

Proposition = Sujet + Prédicat + Circonstant(s)
Prédicat = verbe + objet(s)

Un objet est un substantif, interne et essentiel au prédicat, sur lequel une charge sémantique du verbe s'applique.

Un verbe peut avoir plusieurs pôles (concept de valance), source de plusieurs charges sémantiques :
- un verbe apolaire ne demande pas d'objet.
- un verbe monopolaire demande un seul objet.
- un verbe dipolaire demande deux objets.
... tripolaire / quadripolaire / ...

Un même forme verbale peut avoir plusieurs réalisations (apolaire, monopolaire,...etc)

Je mange / Je mange une pomme.

La présence d'une préposition pour introduire l'objet peut changer totalement le sens de la forme verbale:
Je tiens
-> tenir, en réalisation apolaire, signifie "je résiste".

Je tiens cette photo
Cette photo -> objet direct
-> tenir, en réalisation monopolaire directe, signifie "maintenir".

Je tiens à cette photo
-> à cette photo -> objet introduit par la préposition "à".
-> tenir, en réalisation monopolaire, l'objet étant introduit par la préposition "à", signifie "chérir", "aimer"

Je tiens ceci de Roger.
Ceci -> objet direct
de Roger -> objet introduit par la préposition "de"
-> tenir, en réalisation dipolaire, avec un objet direct, et un objet introduit par la préposition "de", signifie "apprendre quelque chose de quelqu'un".

45 Dernière modification par Chover (27-06-2021 10:34:37)

Re : Complément d'objet direct.

florentissime a écrit:

Je tiens ceci de Roger.
Ceci -> objet direct
de Roger -> objet introduit par la préposition "de"
-> tenir, en réalisation dipolaire, avec un objet direct, et un objet introduit par la préposition "de", signifie "apprendre quelque chose de quelqu'un".

Roger ne me semble pas subir l'« action » exprimée par le verbe, ce n'est pas sur lui qu'elle porte, il n'en est pas l'objet. Je pense que « de Roger » peut s'analyser comme un complément essentiel d'origine, « tenir » étant en pareil cas trivalent (sujet et deux compléments nécessaires).
Vous avez une conception très large du complément d'objet.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

46 Dernière modification par P'tit prof (27-06-2021 13:58:17)

Re : Complément d'objet direct.

florentissime a écrit:

Nous avons ainsi un critère sémantique pour définir un complément d'objet.

Les critères sémantiques  ne sont pas, AMHA, opérationnels pour définir les faits de langue.
Ils ne sont évidents que pour les locuteurs natifs. J'irais jusqu'à dire, Florentissime,  que cette obsession du sémantisme obscurcit vos exposés jusqu'à l'illisibilité.
En français, le C.O.D. est la suite du verbe comme disaient les grammaires des années 80, ou le prédicat comme elles disent aujourd'hui — suite du verbe totalement indépendante du sujet dont elle ne prend pas les marques de nombre et de genre, soit dit pour la distinguer de l'attribut du sujet.
Les structures identifiées, on peut passer au sémantisme.

Dixi.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

47 Dernière modification par florentissime (27-06-2021 22:22:29)

Re : Complément d'objet direct.

Chover :
Je ne trouve nulle part sur internet ce concept de "complément essentiel d'origine". Pouvez-vous m'expliquer de quoi il s'agit ?

Peut-être que tout complément essentiel d'un verbe devrait être pris comme complément d'objet, finalement.

Par exemple, dans "je vais à Paris", si Paris est bien un lieu, "à Paris" n'est pas un circonstant, mais un complément essentiel du verbe aller. En effet, ce verbe demande une destination. On ne pourrait pas dire "je vais", tout court, ce serait insensé.

Puisque, du fait de sa sémantique, le verbe aller requiert une destination, alors celle-ci doit être prise comme l'objet du verbe.

"À Paris" est donc ici complément d'objet du verbe Aller.

Il faut voire que le terme d'objet est très abstrait, il peut s'appliquer à toute chose, y compris à un lieu.

48

Re : Complément d'objet direct.

Je crois que vous donnez vous-même les explications que vous me demandez à propos de ce que j'ai nommé complément essentiel d'origine. L'origine me paraît indéniable et « de Roger » fait partie du prédicat, ce n'est pas un complément circonstanciel.
Disons que la grammaire scolaire ne nous a pas habitués à voir des compléments d'objet dans les compléments de lieu ! Ou de mesure ! Et cela entraine de sacrées bizarreries : vous voilà obligé d'analyser « deux mètres », dans « Cet homme mesure deux mètres », comme un C.O.D., à l'instar de « sa chance », dans « Cet homme mesure sa chance » !

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

49 Dernière modification par glop (28-06-2021 13:52:42)

Re : Complément d'objet direct.

florentissime a écrit:

Glop :
Les catégories d'Aristote explorent ce qui se dit d'un sujet, d'une substance, qui est le thème principal d'une phrase. Cela dit, Aristote fait de l'onthologie, donc le verbe qu'il a en vu est le verbe être.

Socrates est un homme.
L'homme est un animal.
...etc

Tu remarqueras que, dans ces phrases, le sujet est plus particulier que son attribut, qui est plus général : tous les hommes sont des animaux, mais tous les animaux ne sont pas des hommes.

De même, on peut dire :
"Entendre une cantatrice chanter" est entendre.
Mais on ne peut pas dire :
Entendre est "entendre une cantatrice chanter"

C'est donc bien que le CO précise le sens du verbe, puisqu'il en reduit la portée.

C'est parfois vrai mais pourquoi en faire un précepte d'autant plus que la langue française est probablement celle où les possibilités de renversements de phrase sont les plus nombreux.
Une simple forme passive permet d'inverser l'ordre d'importance des éléments d'une phrase.
Le cheval X est monté par le jockey Y.
Je m'intéresse au cheval X et j’identifie celui qui le monte.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

50 Dernière modification par florentissime (29-06-2021 06:37:46)

Re : Complément d'objet direct.

Chover : je pense que "2 mètres", dans "cet homme mesure 2 mètres" peut être pris comme attribut du sujet, la mesure étant une propriété du sujet.

Glop : y compris à la voie passive.
"Le cheval est monté par le Jokey" est hyponyme de "Le cheval est monté"

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