@ Lévine
Bonjour Lévine et merci pour votre message circonstancié. Je vais tenter d’y répondre.
Vous commencez par une critique positive sur l’origine probablement onomatopéique du « clap» de clapet, etc. Vous dites ensuite que mon défaut est de systématiser, alors que pour moi c’est le vôtre de ne pas entrevoir cette systématisation.
Relisez Charles Nodier dont le Dictionnaire raisonné des onomatopées est tout de même plus convaincant que Cratyle chez Platon. Lorsqu’en 1995 j’ai découvert par hasard la motivation de quelques séquences phonémiques, c’était pour moi une simple curiosité. Ce n’est que deux ans plus tard lorsque ces séquences reliant son et sens furent une trentaine que j’ai émis l’hypothèse d’une systématisation qui s’est vérifiée ensuite sur une centaine de séquences biphonémiques. La poursuite ultérieure du ''décryptage'' a abouti au constat d’une part d’un double sens systématique parfois énantiosémique et d’autre part au constat d’un conditionnement littéral qui a pris le relai du conditionnement phonémique. Je ne confonds nullement l’oral et l’écrit ,même si souvent ces codons de deux lettres sont des codons de deux phonèmes.
Je n’affiche pas 90% de réussite, je dis simplement que le décryptage effectué et vérifié est parfaitement exact pour 90% des sens des codons. Contrairement à vos allégations, cette recherche de PGCDS n’a rien de simpliste, et encore moins d’immédiat et le fait que personne ne s’en est rendu compte est une preuve de la complexité du code et des refoulements linguistiques qui ont rendu sourd et aveugle tout locuteur d’une langue.
Ceux qui me suivent ont fait l’effort d’une initiation personnelle par étapes successives, car on ne se débarrasse pas d’un triple refoulement d’un revers de main. Je compare la genèse du langage à la génétique avec ces codons de triplets des ARM messagers ; or cher Lévine avec 4 bases et 21 acides aminés la vie construit des millions de molécules, dont l'assemblage aboutit à notre extraordinaire anatomie et physiologie. Le code du langage que j’ai mis en évidence est à peine plus complexe et il permet la formation de tous les mots des langues indo-européennes.
Quant à la vérité, c’est vous qui vous faites le représentant de celle qui est officielle en refusant tout autre conception. Et en médecine l ne faut pas confondre le comment d’une maladie et son pourquoi qui, il est vrai, n’intéresse que peu la médecine officielle.
Chomsky a écrit encore plus de bêtises que Saussure et je ne répéterai pas ce qu’il a affirmé sur la nature des mots. La science évolue et si ce linguiste est encore à la mode, l'obsolescence de ses théories approche.
La motivation des mots n’est aucunement un phénomène accessoire, puisqu’elle est généralisée. Quand une formation lexicale
onomatopéique telle <ap> et <cl> est entrée dans une langue primitive, son sens originel n’a pas varié au cours de la genèse de nouveaux mots avec extension du lexique. C’est ce processus que vous ne parvenez pas à saisir, car il est contraire à vos connaissances sur la langue.
Toutes ces unités sont traitées de manière identique dans le système motivé de la langue de l’inconscient. Et leur sémantique passe du concret à l’abstrait sans difficulté comme on saisit ou appréhende avec la main avant de le faire métaphoriquement avec le cerveau.
Pour reprendre votre comparaison avec le jeu d’échec la forme des codons inconscients n’est pas leur essence, car en allemand ce <cl> est inclus graphiquement dans <schl> et en italien est transcrit en <chi>. Mais ces pièces se déplacent en sens inverse de la lecture consciente pour construire les mots. Leur juxtapositon permet de créer un rébus qui symbolise le référent par deux ou trois de ses caractéristiques saillantes. La syntaxe interne de ces mini-phrases est succincte et laisse une certaine liberté d’interprétation. L’Apfelbaum allemand n’est pas un pomme-arbre mais bien un arbre à pommes tout comme l‘apple tree anglais. La langue française a remplacé l’image désignée de l’arbre par une fonction plus générale de production fruitière : la séquence <ier> qui se lit <er> <ie> <ir> renvoie à la notion de domaine (er) de propagation (ie) par alternance (ir), car la fructification est saisonnière tant pour un pommier qu’un framboisier ou un fraisier (qui n’est pas un arbre).
Que la tour soit <cl>, <chi> ou <schl> la notion de fermeture ou de retentissement est la même dans chacun des systèmes de leur langue. La fonction de cette tour <cl> (qui ferme à double tour au cours des siècles et des siècles) est de communiquer les deux notions suscitées. Le schème de fermeture évoqué peut être modifié par le a grec privatif <-acl> qui enlève la fermeture ou par e qui exclut ou met hors de dans éclore <-écl>.
Comme ces codons de deux lettres possèdent deux sens et ceux d’une lettre trois sens, il existe plusieurs solutions au rébus proposé par un mot. Cela nécessite donc une interprétation et une élimination des transcriptions absurdes. Il s’avère ainsi qu’il n’existe que deux ou au maximum trois transcriptions logiques . Ce que vous ne comprendrez pas c’est que votre cerveau droit effectue un million d’opérations tous les 10èmes de secondes ; aussi c’est un jeu facile pour lui de découvrir les interprétations pertinentes, voire de les mettre en scène dans la figuration des rêves.
Vous parlez d’une langue consciente perfomative. Mais vous parlez trois langues : la consciente une inconsciente et une sacrée lorsqu’on a laissé la majuscule initier les mots.
Ces trois langues sont utiles. La langue consciente permet la communication mais pour le faire elle a nécessité un conditionnement constant. Pour son acquisition le lien son-sens s’est progressivement éteint, sa motivation naturelle a été oubliée et elle s’est désincarnée.
La langue inconsciente formée ''d’étincelles de Verbe'' (rencontre d’influx énergétiques neuronaux en provenance de aires sensorielles associatives de la vision et de l’audition, dont les aires primaires sont très éloignées au niveau du cortex cérébral) dit de nous et pour nous des choses qu'on ignore d'elle (cf la citation de René Char).
Dans deux de mes livres « Entendre les mots qui disent les maux » je donne des exemples concrets de ce second sens inconscient, dissimulé dans le langage conscient. La psychanalyse des mots apprend beaucoup de choses sur le pourquoi des maux. Mais vous préférez le hasard de l’arbitraire entre le signifiant et le signifié et sans doute dans la cause profonde des maladies pour laquelle il faudrait que vous relisiez Hippocrate. Le pourquoi n'exclut jamais le comment et la conduite à tenir pour traiter les conséquences organiques de maux... Mais leur origine première, leur sens profond se situe dans nos unités centrales cérébrales.
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !