Sujet : concordance de temps.
Bonjour les amis.
Je m'embrouille avec les temps de cette phrase:"Il avait compris que cet enfant, bien qu’il soit le fruit de leur union, ne les rapprocherait pas". Pourriez-vous m'aider?
Merci.
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Bonjour les amis.
Je m'embrouille avec les temps de cette phrase:"Il avait compris que cet enfant, bien qu’il soit le fruit de leur union, ne les rapprocherait pas". Pourriez-vous m'aider?
Merci.
Bonjour,
Est-ce le sens que vous ne comprenez pas, ou l'usage des différents temps ?
On peut transposer la phrase dans un passé plus récent, puis au présent :
- il a compris que cet enfant, bien qu’il soit le fruit de leur union, ne les rapprocherait pas.
- il comprend que cet enfant, bien qu’il soit le fruit de leur union, ne les rapprochera pas.
Le récit de votre phrase situe les faits dans un passé encore plus ancien.
C'est plutôt l'usage des temps et plus particulièrement le fait que "rapprocher" soit au conditionnel.
Rapprocherait est un futur dans le passé :
il a compris que cet enfant ne les rapprochera pas ;
il avait compris que cet enfant ne les rapprocherait pas.
Rapprocherait est un futur dans le passé :
il a compris que cet enfant ne les rapprochera pas ;
il avait compris que cet enfant ne les rapprocherait pas.
Mais avec « a compris », on a affaire aussi à un passé (composé) !
Pourtant, le conditionnel me paraît, comme à vous, indispensable après le plus-que-parfait « il avait compris », tandis que je le trouve (pour le moins ?) facultatif après le passé composé. Cela parce que le futur concerne réellement l'avenir : Il a compris cette année que, même s'ils vivent ensemble jusqu'à leur mort, cet enfant ne les rapprochera pas (dans les dix ans, peut-être, qui séparent le moment présent de la future mort de l'un d'eux).
Le conditionnel après le plus-que-parfait se réfère à une période entièrement révolue : il avait compris en 1970 que, même s'ils vivaient ensemble jusqu'à leur mort, cet enfant ne les rapprocherait pas (l'un d'eux au moins est mort).
Toutefois, donc, je me vois mal contester « Il a compris que cet enfant ne les rapprocherait pas ». Parce que, s'il a compris cela il y a un mois, les trente jours écoulés sont concernés aussi par l'absence de rapprochement.
Il a compris n'est pas un passé, mais un présent accompli : ne vous laissez pas duper par une étiquette trompeuse. Remarquez plutôt le temps de l'auxiliaire.
Considérez-vous que je décris une action se déroulant dans le présent si j'énonce « Hier, Pierre a mangé trois pommes » ?
Je considère que dans le temps de l'énonciation les pommes sont bel et bien mangées.
Le procès « manger des pommes » est achevé, achèvement traduit par la forme composée.
Du temps où j'enseignais, je proposais à mes élèves une parabole en action.
Je tendais la brosse du tableau au dessus de mon bureau, et ouvrais la main.
« Que fait la brosse ? — Elle choit. — Et maintenant ? — Elle a chu. »
(Je vous dois la vérité : sur le terrain, j'employais le verbe tomber, plus naturel. Cependant la forme elle est tombée nuit un peu à la démonstration. Pensez à : il a divorcé hier et maintenant il est divorcé.)
Dans « Hier, Pierre a mangé trois pommes » que propose Chover, "a mangé" ne prend-il pas le sens de "mangea" et ne traduit-il donc pas, à tort ou à raison, une action dans le passé ?
Brigadier, répondit Pandore, Brigadier, vous avez raison !
(Vous voulez que j'aie tort, je vous accorde donc ce petit plaisir, mais je n'en pense pas moins...)
Ne croyez pas cela. Je cherche comme d'autres la vérité, à tâtons.
Pensez à : il a divorcé hier et maintenant il est divorcé.)
N'est-ce pas là non point une question de temporalité mais plutôt un avatar de la vieille opposition entre verbe d'action et verbe d'état ?
Je considère que dans le temps de l'énonciation les pommes sont bel et bien mangées.
Le procès « manger des pommes » est achevé, achèvement traduit par la forme composée.Du temps où j'enseignais, je proposais à mes élèves une parabole en action.
Je tendais la brosse du tableau au dessus de mon bureau, et ouvrais la main.
« Que fait la brosse ? — Elle choit. — Et maintenant ? — Elle a chu. »(Je vous dois la vérité : sur le terrain, j'employais le verbe tomber, plus naturel. Cependant la forme elle est tombée nuit un peu à la démonstration. Pensez à : il a divorcé hier et maintenant il est divorcé.)
Bien sûr je pense à cette saillie (!) de Victor Hugo à propos du général Trochu . Trochu: participe passé du verbe trop choir.
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