Je m'amuse un peu, uniquement avec des critères syntaxiques. Je m'excuse par avance si je fais des répétitions par rapport à ce qui a déjà été dit ci-dessus, je suis ce fil depuis un certain temps, le sujet m'intéresse mais je ne prends pas le temps de le relire attentivement pour rendre à chaque intervenant ce qui lui est dû.
Posons – plus ou moins arbitrairement - deux définitions :
Verbe principal : verbe dont la forme est impersonnelle (participe passé, infinitif)
Auxiliaire : verbe dont la forme est personnelle (conjuguée).
Cherchons des critères syntaxiques :
le verbe principal n'est pas pronominalisable
le verbe principal est pronominalisable
le pronom complément du verbe principal est antéposé à l'auxiliaire
le pronom complément du verbe principal est antéposé au verbe principal
l'auxiliaire n'a pas de complément propre
l'auxiliaire a (au moins) un complément propre
On constate que dans le cas des auxiliaires (traditionnellement dit) de temps – forme du verbe principal, participe passé – les critères sont :
1 - le verbe principal n'est pas pronominalisable
3 - le pronom complément du verbe principal est antéposé à l'auxiliaire
5 - l'auxiliaire n'a pas de complément propre
Posons – arbritairement – que ce sont ces trois critères qui définissent l'auxiliaire au sens plein du terme. Nos verbes être et avoir
Posons une définition – tout aussi arbitraire – de surauxiliaire : un auxiliaire qui ne remplirait qu'une partie des critères permettant de définir un auxiliaire et aucun des trois autres (les numéros 2, 4 et 6). Le surauxiliare existe-t-il ?
Il me semble que non : le verbe aller, quand il exprime le futur proche, remplit les critères 1 et 5 mais il remplit aussi le critère 4 (« je vais le faire »).
Il me semble que seulement les 3 gallicismes (aller exprimant le futur de certitude, venir de exprimant le passé récent et la locution verbale être en train de), des constructions comme commencer à. finir de, les verbes d'intention (« je pense partir en Angleterre ») remplissent seulement et uniquement les critères 1, 4, 5.
Avec faire et laisser, nous avons les critères 1, 3, 6 (« je la lui laisse construire » pour « je laisse mon fils construire sa maison ») qui connait aussi la combinaison 1, 4, 6 (« je le laisse la construire »). Avec probablement d'autres verbes qui donnent un sens passif à la phrase.
Et je crois que nous avons épuisé les cas pour lesquels le verbe principal n'est pas pronominalisable. Dans tous les autres cas, des phrases du type « je le veux » pour « je veux travailler », « j'en ai besoin » pour « j'ai besoin de travailler » sont possibles. Et à chaque fois, nous avons aussi le pronom complèment du verbe principal antéposé à l'auxiliaire. Donc nous aurons toujours une configuration de critères trois cas.
Quels sont donc les 5 cas possibles ?
configuration 1, 3, 5 : les auxiliaires de temps
configuration 1, 4, 5 : appelons-les les semi-auxiliaires – les gallicismes et les locutions du type commencer à. finir de, les verbes exprimant l'intention ou la pensée
configuration 1, 3, 6 ou 1, 4, 6 (donc, tout simplement, 1,6) : appelons-les les auxiliaires d'agent (faire. laisser et cie.)
configuration 2, 4, 5 : appelons-les les auxiliaires de mode (pouvoir, vouloir, devoir, falloir, les constructions du type avoir besoin, envie, faim, soif, etc. de)
configuration 2, 4, 6 : appelons-les les faux-auxiliaires (voir, entendre, etc.)
Ainsi nous avons fait le tour des 5 cas de figure possibles. Définis seulement et uniquement sur des critères syntaxiques. La terminologie m'importe peu (elle est fluctuante, nous le savons), ce qui m'intéresserait par contre serait de savoir si j'ai oublié des cas.
Bien entendu un verbe comme aller sera rangé dans une catégorie différente selon qu'il conserve son sens propre ou non, mais l'a syntaxe nous permet de le faire sans problème (« j'y vais » pour « je vais acheter des cigarettes »)
Bis repetita, pour le moment, je n'en vois que 5 cas de figure. Si quelqu'un trouve un cas se surauxiliaire, surtout qu'il ou elle se manifeste
Le « je me vois vieillir » entrerait dans la catégorie E (imaginons « je vois le père Dumas vieillir son vin dans des fûts de chêne »)