Je me sens obligé de préciser mon point de vue, puisque je me trouve, un peu malgré moi, empégué, comme on dit dans le Midi, dans un débat sur l'orthographe.
Je l'ai dit ici et ailleurs, et je le répète : la graphie donnée aux mots est une question très accessoire, tant qu'elle ne gêne pas la compréhension. Attrapper, attraper, atrapper et atraper auront toujours le même sens et se prononceront identiquement. La religion de la dictée est une malédiction pour l'enseignement du français.
La simplification de l'orthographe est une piste pour rendre l'apprentissage de la langue moins ardu. Colline d'Or a effectué un travail de recensement qui semble excellent, et ses préconisations, comme beaucoup d'autres, ont une base logique, et aussi une base pratique, ce que n'ont pas toutes les autres.
Pour moi (personnellement ! je ne veux rien imposer ! chacun est libre !) je préférerais une tolérance assez large, qu'on pourrait même qualifier de laxisme, dans la forme écrite des mots. Ce n'est pas moi qui la mettrai en pratique de façon générale, puisque j'ai été conditionné scolairement ; mais si on l'admettait pour les générations à venir, on pourrait peut-être mieux combattre l'illettrisme. Je crois que la France est assez mal placée à cet égard dans les statistiques internationales : c'est que les tests sur les acquis des divers pays ne portent par sur comment écrire chrysanthème, mais plutôt sur des exercices pratiques du genre "comment lire un mode d'emploi, un formulaire administratif ou un horaire de transports publics". Albert Camus c'est très bien, et c'est à juste titre que nous le citerons ici, mais ne pas rater son train ou être remboursé par la Sécu, c'est tout aussi bien.
Quant aux correcteurs d'imprimerie, pour ne pas tout mélanger, j'en parlerai une autre fois.