Sujet : Origine du mot CLOCHARD
Bonjour,
Merci de me donner l'origine de ce mot.
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Bonjour,
Merci de me donner l'origine de ce mot.
Étymol. et Hist. 1895 (Bruant ds Esn.). Dér. de clocher3* « boiter » (FEW t. 2, p. 794; Dauzat 1973; Bl.-W5) ou dér. de cloche « personne incapable » (cloche1*, étymol. 2); suff. péj. -ard*.
Il convient peut-être de décrypter les abréviations :
FEW = Französisches Etymologisches Wörterbuch (très fiable).
Bl-W = Dictionnaire étymologique d'O. Bloch et de W. von Wartburg (id. ; il existe un abrégé très pratique aux PUF).
Ces dictionnaires sont anciens, mais irremplaçables ; tout ou partie de ceux-ci est accessible en ligne.
Le Robert Dictionnaire historique de la langue française est plus catégorique que le TLFi et s'en tient à une dérivation du verbe clocher au sens figuré « être défectueux ».
Le Robert Dictionnaire historique de la langue française est plus catégorique que le TLFi et s'en tient à une dérivation du verbe clocher au sens figuré « être défectueux ».
Pourquoi se priver d'un petit lien ?
https://books.google.fr/books?id=Pi8wQT … mp;f=false
Le TLFi, cité plus haut, donne comme première apparition de "clochard" un texte de Bruant de 1895 (repris par Esnault dans son Dictionnaire historique des argots français).
J'ai retrouvé la référence complète :
"Faut qu'alle aye eun' santé ta largue,
Tu n'y laiss's mêm' pas un fléchard :
Tout ton pognon l'pass' par la gargue,
Aussi t'es d'la r'vu' : t'es clochard."
https://archive.org/details/lalanterned … 3/mode/2up, bas de la page de gauche.
On trouve dans le même ouvrage une autre occurrence, antérieure, de "clochard" en haut de la page 634 :
https://archive.org/details/lalanterned … 5/mode/2up
Je suis surpris que le mot soit au fond si récent, 1895 ! Il devait certes déjà traîner dans les bas-fonds avant d'être illustré par Bruant, mais quand même. Chose amusante, c'est une création argotique, comme la cloche, restée argotique, mais clochard est passé dans le langage commun sans aucune connotation vulgaire ou familière. Il a quasiment éliminé le vagabond.
Clodo est venu assez rapidement (1926), mais est resté, lui, plus ou moins argotique.
...clochard est passé dans le langage commun sans aucune connotation vulgaire ou familière. Il a quasiment éliminé le vagabond...
Et comme clochard signifiait d'abord sans-logis, on peut dire que clochard a été éliminé au profit de S.D.F.
Et c'est bien dommage. Un sigle à la place d'un mot pittoresque : on a perdu au change.
Mais je ne pense pas que le S.D.F. désigne le même personnage que le clochard.
Il n'en demeure pas moins qu'à force de vouloir faire neutre, le vocabulaire devient inodore, insipide, inaudible.
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Mais je ne pense pas que le S.D.F. désigne le même personnage que le clochard.
Il n'en demeure pas moins qu'à force de vouloir faire neutre, le vocabulaire devient inodore, insipide, inaudible.
Le TLFi donne pourtant comme sens de 'clochard' : "homme sans domicile fixe..." :
https://www.cnrtl.fr/definition/clochard
Mais globalement d'accord avec vous sur l'évolution du vocabulaire.
Homme sans domicile fixe : si l'on suit cette brillante définition, es mariniers et les circassiens sont des clochards !
C'est vrai ! Je me rappelle m'être demandé, quand « S.D.F. » s'est répandu, pourquoi on renonçait à « sans-abri ». Bon, si l'on est particulièrement tatillon, on affirmera que le clochard se met à l'abri quand le temps l'exige !
En allemand, on est en pareil cas obdachlos, qui signifie littéralement sans toit au-dessus de soi.
On peut être nostalgique de « sans feu ni lieu » !
Homme sans domicile fixe : si l'on suit cette brillante définition, es mariniers et les circassiens sont des clochards !
La citation est tronquée, la définition se poursuivant avec : "qui mène une vie d'oisiveté et de mendicité et refuse les contraintes sociales". Les mariniers et les circassiens pourront repasser !
P'tit prof a écrit:Homme sans domicile fixe : si l'on suit cette brillante définition, es mariniers et les circassiens sont des clochards !
La citation est tronquée, la définition se poursuivant avec : "qui mène une vie d'oisiveté et de mendicité et refuse les contraintes sociales"...
J'avais, au # 10, mis des points de suspension, et fourni un lien vers le TLFi !
Peut-être la bonne définition est-elle celle de L'Académie, qui s'intéresse aux clochard(e)s seulement depuis son édition actuelle ?
https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9C2631
Mais je n'aime pas l'exemple que nos immortels on choisi : il existe, malheureusement, des jeunes clochards...
J'apprends sur une page assez amusante que le mot clochard a été emprunté en Albanie :
Le mot Klloshar provient du mot français “clochard” mais il désigne autre chose qu’un mendiant ou sans domicile fixe. En Albanie, il est souvent utilisé comme une insulte ou un juron et a pris le sens d’un type particulier de loser, d’une personne stupide ou imbécile – quelque chose de proche du jerk en anglais.
Tandis qu'en russe, le клошар correspond en gros à la définition générale déjà donnée, et reste attaché à... Paris ! De nombreux articles en traitent sur la "Toile" ; beaucoup établissent une correspondance avec le бомж russe (bomch ; c'est en fait un acronyme équivalent à SDF).
Comme en russe, l'allemand der Clochard, le clochard, assez usité, évoque essentiellement Paris. Le nom est prononcé à la française au singulier ; pour le pluriel die Clochards, les clochards, le -s emprunté au français est produit oralement : [klɔʃa:rs].
En russe, ce qu'il y a de commode, c'est que tout mot terminé par une consonne peut se décliner, même un acronyme : l'emprunt s'intègre donc très facilement au système de la langue.
J'ai bien l'impression que le mot clochard est universel : c'est ça le prestige de la France (et de Paris) !
Mouais ! Ça montre bien le déclin de la culture française et de son prestige international au XXe siècle !
beaucoup établissent une correspondance avec le бомж russe (bomch ; c'est en fait un acronyme équivalent à SDF).
qui, par coïncidence, ressemble à l'anglais bum de même sens.
Je ne sais pas si c'est une coïncidence : les sigleurs sont souvent des virtuoses du langage.
"un acronyme équivalant à SDF" (et malheureusement, la faute se trouve dupliquée du fait de la citation ! ).
Il n'y a pas plus de faute que dans un acronyme égal à SDF. On peut très bien construire avec l'adjectif équivalent à...
Curieusement, je ne trouve qu'un seul exemple de équivalent à dans le tlf. D'autre part, il me semble bien que dans ma phrase, c'est plutôt un participe présent que l'on attend.
C'est drôle de plaider contre soi-même...
C'est drôle de plaider contre soi-même...
C'est surtout une preuve d'honnêteté intellectuelle.
C'est surtout une preuve d'honnêteté intellectuelle.
Exactement.
Dans votre phrase, j'ai une préférence pour le participe présent, Lévine. Mais le Grand Robert n'illustre son entrée ÉQUIVALENT, adjectif, que d'un exemple d'emploi avec complément, un complément introduit par à : Problème du carré équivalent à un cercle. Pour ÉQUIVALOIR, on trouve dans ce dictionnaire, sans surprise, uniquement des phrases avec la préposition à, comme cette citation de Littré : Une once d'or équivaut à quinze onces d'argent. J'en ferais le cas échéant : Une once d'or équivalant à quinze onces d'argent, il était riche.
Dans votre phrase, on ne peut pas hésiter puisque vous utilisez une proposition participiale.
Cela dit, je fais valoir mes droits d'auteur : ma grammaire mentale m'a soufflé un participe et j'ai écrit l'adjectif correspondant ; si j'ai finalement raison, c'est par erreur.
Merci à tous, et... revenons au clochard !
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