Dumas, né en 1802, écrit comme Musset, né en 1810 :
Poète, prends ton luth et me donne un baiser ;
La fleur de l'églantier sent ses bourgeons éclore,
Le printemps naît ce soir ; les vents vont s'embraser ;
Et la bergeronnette, en attendant l'aurore,
Aux premiers buissons verts commence à se poser.
Poète, prends ton luth, et me donne un baiser.
Tu voudrais sans doute que Musset corrigeât sa copie et écrivît :
Poète, prends ton luth et donne-moi un baiser
.
Si la place du pronom COI avec un verbe à l'impératif positif est effectivement usuellement derrière le verbe (donne-moi un baiser), il arrivait souvent dans la langue classique qu'elle soit avant le verbe, surtout dans une succession de verbes.
C'est une exception qu'on apprenait dans les grammaires :
On peut remarquer, 1° qu'on place quelquefois le pronom complément devant le verbe, quoique le verbe soit à l'impératif ; Polissez-le sans cesse et le repolissez
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