Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.
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rubis balais.
Sans encombre
Chaise curule
vh a écrit (439):
Colonnes torses.
Il existe aussi des mailles torses, en tricot.
Ma mère, qui était tricoteuse, appelait cela des torsades.
Une colonne torse
Un pilier tors.
L’ADN est une chaîne torse.
Torsades d’ADN sur un tricot.
http://www.homepages.ed.ac.uk/pkeightl/sweater.jpg
La maille torse n'a rien à voir avec la torsade ( qui est un ensemble de points, donc de mailles).
C'est une maille qui, attaquée sous un angle différent des autres mailles, imprime au fil une torsion qui va donner du relief au point formé .
Foi de tricoteuse !
Merci Lakata, je ne saurais donner meilleure explication!
Toujours au tricot, cet adjectif au masculin est torse et non tors (jersey torse).
Foi de tricoteuse !
Les abéciennes tricoteuses flanquent la chair de poule
Pour 40 sols par jour ??? Vous voulez rire ! Trop peu pour moi...
Pierre qui roule n'amasse pas mousse
amasser v.t.
Réunir des choses en grande quantité, les accumuler, les rassembler.
œuvre pie
ester en justice
DR. Ester en jugement, en justice. Soutenir une action en justice, soit comme demandeur, soit comme défendeur. (...) Du lat. médiév. jur. stare « soutenir une action en justice », spécialisation du lat. class. stare « se tenir debout », qui avait donné en a. fr. le verbe ester « rester, demeurer, se tenir debout » (2e moitié Xe s.).
https://www.cnrtl.fr/definition/ester
glacer les sangs
Un pluriel bien singulier!
Pierre qui roule n'amasse pas mousse
amasser v.t. : Réunir des choses en grande quantité, les accumuler, les rassembler.
Amasser me semble courant.
- Mon voisin amasse des gravats dans son jardin
- Il a passé sa vie à amasser de l'argent.
- Il va encore amasser des médailles aux J.O.
glacer les sangs
Un pluriel bien singulier!
Le Grand Robert, si j'ai bien lu, ne connaît que glacer le sang, tandis qu'il atteste Manger, ronger, tourner les sangs.
Amasser me semble courant.
Il me semble aussi.
Petite parenthèse :
Pour illustrer, hors tricot, le masculin tors, quoi de mieux qu'un des 35 clochers tors français ?
Sans vouloir surenchérir à tout prix, je me sens obligé de signaler qu'on trouve dans cette même région du Baugeois (nord-est du Maine-et-Loire) des clochers devenus tors au fil des siècles, du fait, probablement, du séchage originel insuffisant de leur bois de charpente. Ce n'est pas le cas de celui de Pontigné.
Cette torsion accidentelle est effectivement signalée sur l'article de Wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Clocher_tors
glop a écrit:glacer les sangs
Un pluriel bien singulier!Le Grand Robert, si j'ai bien lu, ne connaît que glacer le sang, tandis qu'il atteste Manger, ronger, tourner les sangs.
Je me suis fié à l’auteur Gaston Couté.
Premier couplet de "Va danser" :
VA DANSER
Au mois d’août, en fauchant les blés,
On crevait de soif dans la plaine ;
Le corps en feu, je suis allé
Boire à plat ventre à la fontaine :
L’eau froide m’a glacé les sangs.
Et je meurs par ce tendre automne
Où l’on danse devant la tonne
Durant les beaux jours finissants…
On trouve, dans le troisième couplet le mot gars orthographié gàs.
Je n’en connais pas la raison.
Entre dans.la ronde gaîment ;
Choisis un beau gàs dans la ronde,
Et donne-lui ton cœur aimant
Qui resterait seul en ce monde....
Oui, j’étais jaloux cet été
Quand un autre t'avait suivie ;
Mais on ne comprend bien la vie
Que sur le point de la quitter....
Aucune raison d'éviter « glacer les sangs » lorsqu'on connait « manger..., ronger..., tourner les sangs » ! Simplement : j'ai cherché dans le Robert des occurrences de ce pluriel à la suite de votre fine remarque « Un pluriel bien singulier ! » et n'en ai point trouvé après « glacer ».
Si on en croit "expressio" qui se demande, comme nous comment une expression aussi bizarre a bien pu naître au XIXe siècle, "les sangs" serait une image populaire du corps tout entier dans lequel circulent 'deux' sangs, l'artériel, rouge clair, et le veineux, plus foncé.
Dans le Dictionnaire du Moyen Français (TLFi) on trouve :
Médecine [Comme humeur] "Ensemble des quatre humeurs"
On peut penser que le pluriel est peut-être passé de façon métonymique de "humeur" à "sang", plus précisément par synecdoque
En anglais, ce n'est pas plus clair.
https://context.reverso.net/traduccion/ … +my+bloods
https://context.reverso.net/traduccion/ … +my+bloods
... tandis que l'allemand das Blut n'a pas de pluriel !
Le breton gwad n'a pas de pluriel, tandis que l'irlandais fuil a un pluriel, fola, mais je n'ai pas trouvé d'exemple où il est employé.
traite : commerce
Ce sens subsiste dans les expressions :
- traite des noirs
- traite des blanches.
(message 468 du 2 octobre dernier)
Je me suis fié à l’auteur Gaston Couté.
(...)
On trouve, dans le troisième couplet le mot gars orthographié gàs.
Je n’en connais pas la raison.Entre dans.la ronde gaîment ;
Choisis un beau gàs dans la ronde,
(...)
D'après la préface de "La chanson d'un gàs qu'a mal tourné", c'est du patois beauceron, qu'utilisait volontiers Gaston Couté.
https://fr.wikisource.org/wiki/La_Chans … %C3%A9face
traite : commerce
Ce sens subsiste dans les expressions :
- traite des noirs
- traite des blanches.
Contrairement aux apparences, l'anglais trade (commerce) n'est pas un emprunt au français traite.
https://www.cnrtl.fr/etymologie/traite
https://www.etymonline.com/search?q=trade (en anglais)
Aujourd'hui, je suis tombé sur ça :
« Le jour où Donald Trump arrive, on nous a offert, à toutes, une robe ultra-moulante, avec un gros décolleté, les jambes à l'air, enfin la totale, pimpées. » et d'expliquer qu'on leur a demandé de se maquiller, se coiffer, de mettre cette robe et de s'aligner, les 100 jeunes filles, sur le devant de la scène.
Ce ne sont pas les goûts de Donald pour la chair fraîche qui ont attiré mon attention, mais le mot « pimpées ». Benoîtement, je me suis dit : « Encore un néologisme de djeune. », puis je suis parti à la chasse au sens et je suis rapidement tombé sur le Wiktionnaire : « pimper » n'est pas connu chez Littré ni Robert, mais on le trouve dans le TLFi, avec la même citation de Huysmans (Wiki sait puiser aux bonnes sources).
Ce qui est marrant, c'est que le sens « jouer de la prunelle » ne soit plus usité, alors que la suite de l'article précise :
« On m'a dit ''fais ton regard de salope"' et comme je sais pas ce que ça veut dire je n'ai pas su faire. »
Bref, on a un mot gelé - qui ne nous a laissé comme butte témoin que le bien connu « pimpant », participe présent de fort bon aloi - et qui est en train de décongeler gentiment dans le vocabulaire du XXIe Siècle.
Voir ce fil d'un autre forum :
http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=22519
J'ai remarqué que dès qu’il s’agit des Andes, on préfère parler de cordillière plutôt que de cordillère.
Ça ne me paraît pas si systématique :
CORDILL(I)ÈRE,(CORDILLÈRE, CORDILLIÈRE), subst. fém.
A.− Cour. [Gén. avec un déterm. qui localise la cordillère]
1. [Au sing. ou au plur., gén. avec majuscule] Chaîne de montagnes à crête continue et élevée des pays d'ancienne domination et de langue espagnoles. La Cordillère des Andes ou les Cordillères des Andes; la Cordillère Bétique.
− P. ell. du déterm. La Cordillère ou les Cordillères. La chaîne des Andes. Le condor, géant des monts géants, des Cordillères (Michelet, Oiseau,1856, p. 112).Par delà l'escalier des roides Cordillères, Par delà les brouillards hantés des aigles noirs (Leconte de Lisle, Poèmes barb., Le Sommeil du condor, 1878, p. 192).
https://www.cnrtl.fr/definition/cordill%C3%A8re
Pas plus que pour la serpillière des Andes !
Ça ne me paraît pas si systématique :
CORDILL(I)ÈRE,(CORDILLÈRE, CORDILLIÈRE), subst. fém.
A.− Cour. [Gén. avec un déterm. qui localise la cordillère]
1. [Au sing. ou au plur., gén. avec majuscule] Chaîne de montagnes à crête continue et élevée des pays d'ancienne domination et de langue espagnoles. La Cordillère des Andes ou les Cordillères des Andes; la Cordillère Bétique.
− P. ell. du déterm. La Cordillère ou les Cordillères. La chaîne des Andes. Le condor, géant des monts géants, des Cordillères (Michelet, Oiseau,1856, p. 112).Par delà l'escalier des roides Cordillères, Par delà les brouillards hantés des aigles noirs (Leconte de Lisle, Poèmes barb., Le Sommeil du condor, 1878, p. 192).https://www.cnrtl.fr/definition/cordill%C3%A8re
Pas plus que pour la serpillière des Andes !
Pourtant, dans les documentaires au sujet des Andes, j'ai toujours entendu "cordillière"; prononciation due probablement à l'influence de l'espagnol.
Théoriquement, cordillière et cordillère se prononcent de la même manière [kɔʀdijε:ʀ]. Il y a une différence d'orthographe, mais pas de prononciation, comme entre serpillière (orthographe traditionnelle) et serpillère (orthographe nouvellement acceptée).
Mais ce que vous dites, et qui est juste, c'est qu'on entend de plus en plus fréquemment la prononciation [kɔʀdiljε:ʀ], avec un "l" sonore, prononciation qui rejoint une version ancienne du mot : cordelière.
bière dans l'expression " mise en bière ".
Gère
Ne s'emploie qu'en tournure négative.
https://www.cnrtl.fr/definition/guere
Je boude quand on touche à mon petit banc.
mdr
Théoriquement, cordillière et cordillère se prononcent de la même manière [kɔʀdijε:ʀ]. Il y a une différence d'orthographe, mais pas de prononciation, comme entre serpillière (orthographe traditionnelle) et serpillière (orthographe nouvellement acceptée).
Vous aviez évidemment voulu écrire « comme entre serpillière (orthographe traditionnelle) et serpillère (orthographe nouvellement acceptée) ». Merci de m'avoir fait découvrir cette rectification orthographique de 1990.
Oui, merci Chover. Je corrige la coquille.
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