Sujet : Les anglicismes
Que pensez-vous des anglicismes qui circulent dans toutes les langues et de la tendance à les adapter à la grammaire des français? Êtes-vous d'accord avec cette façon d'enrichir la langue ou êtes-vous contre?
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Que pensez-vous des anglicismes qui circulent dans toutes les langues et de la tendance à les adapter à la grammaire des français? Êtes-vous d'accord avec cette façon d'enrichir la langue ou êtes-vous contre?
... un devoir scolaire à rédiger au café du Commerce !
Et moi, je trouve qu'on a donné aux Angloys beaucoup plus qu'ils nous rendent.
Ils parlent encore tous les jours de l'ancien francais (celui de Normandie-Picardie , au moins)
Voir : Vestiges en anglais moderne de prononciations françaises disparues.
http://www.languefrancaise.net/forum/vi … p?id=11923
Oui, le dialecte qu'on appelle l'anglo-normand, illustré par Wace et Marie de France, au programme de l'agrégation cette année.
Café du Commerce, vous dis-je, café du Commerce !
Le /cornère peub/ ?
En ce qui me concerne, je ne suis pas spécialement gêné par les nombreux anglicismes présents dans le domaine dans lequel je travaille à savoir le marketing (ou mercatique pour les plus minutieux d'entre nous). Ceci dit, parfois je privilégie le terme français au terme anglophone, par exemple : le terme call center n'est pas très parlant alors que le terme centre d'appel est très répandu.
Et puis quelquefois il faut oser utiliser le terme français quand il existe. À force, le terme anglais finit par disparaître. J'avais fait une formation en informatique il y a plus de quinze ans, et l'un d'entre nous s'obstinait à dire « provider » alors que tout le monde disait fournisseur d'accès. Beaucoup de mots anglais n'ont fait que passer dans notre langue parce que l'emploi du mot français correspondant a fait tache d'huile.
Je suis totalement contre.
Dans de grandes écoles on ne parle (à travers les profs, les intervenants) que de ''benchmarking'', de ''soft skills'', de ''co-working room'', de ''thinking outside of the box'', de ''smart tools'', de ''learning by doing'', de ''forwarder'' (oui mais les instances françaises refuseront le composé ''faire suivre''... donc les responsabilités sont partout. Au moins ''implémenter'', très utilisé en info, est un mot francisé d'origine latine.) avec tout un charabia amphigourique qui suit, notamment sur ''comment vous vendre''.
Sans compter ces jeunes de plus en plus nombreux, tous aussi nuls en français qu'en anglais, mais totalement complexés et qui vous disent pour se la péter ''OK, guys, what's up ?'' sans prononcer le s de guys, ou encore, avec un accent américain forcé et horrible, un magnifique ''Hey, the peoples, come'' (Seigneur...) pour nous dire ''Hé, les gens, venez''.
Ce n'est que du superficiel.
Un anglais d'aéroport-affaires baragouiné par des gens qui n'ont pas du tout le niveau, qui martyrisent cette langue, mais qui l'utilisent exprès juste pour être ''in'' et pour ridiculiser un peu plus le français.
Que du blabla, des sourires hypocrites, de la manipulation, de la gestuelle, de la communication.
C'est tout cela que ça amène aussi comme inconvénients, ce monde du vide, ce monde de l'inutile, de la publicité, du marketing, de la communication, qui ne jure que par les anglicismes.
Et en France, on est bien servi : on a sans raison du MyTF1, My French Bank, My Canal, Replay, Hub...
Nous sommes les seuls à faire ça.
Nous sommes aussi les seuls à diffuser des reportages sur la nécessité du renforcement de l'apprentissage de l'anglais le jour de la francophonie, et à ne rien dire de ce jour, n'est-ce pas le 13H de France 2 !
Imaginez deux secondes qu'on utilise des mots allemands, du MeinTF1, ou de l'espagnol, du genre SNCF trenes, que dirait-on ?!
''Inutile'', ''risible'', ''aucun intérêt''. De plus l'empire américain est en déclin, donc il n'y aucun argument.
Si les entreprises font ça, c'est pour assouvir le besoin de ''classitude à l'américaine'', d'émerveillement béat et superficiel des gens pour tout ce qui est américain, mais cela, ce sont ces mêmes entreprises qui l'ont mis dans la tête des français au début. Cercle vicieux.
Et dès que des étudiants ont un projet, d'objet ou de start-up tiens donc, ils le nomment tout de suite en anglais, alors que les possibilités de jeux de mots en français sont infinies.
Mais que voulez-vous avec un président acquis à la cause de ce monde du virtuel et de la futilité et qui donne l'exemple en parlant de ''carpet bombing'', de ''faire pivoter le business model''...
... et de mettre la France bottum-up. Mon peu d'anglais me fait comprendre derrière en l'air ce qui n'est pas une position très flatteuse !
Je reçois ce message : Cinq blogs qui feront votre journée.
Visiblement inspiré de l'anglais "make your day".
Calque linguistique élémentaire.
Quelle traduction auriez-vous proposée ?
Cinq blogs qui occuperont votre journée, ou qui vous occuperont pour la journée, ou qui rempliront votre journée.
Quelle traduction auriez-vous proposée ?
Aucune car, hors contexte, je n'avais pas compris le sens de l'expression...
angl. make my day : Procure-moi une grande satisfaction. Fais de cette journée une grande journée
C'est la phrase fétiche de Clint Eastwood, dans le personnage de Harry Callahan, quand on lui donne une occasion de descendre quelqu'un. Cette phase est passée dans le langage populaire.
La phrase complete est :
angl. Go ahead; make my day (Vas-y, fais-moi plaisir [donne moi le plaisir de te descendre])
https://en.wikipedia.org/wiki/Go_ahead,_make_my_day (en anglais)
Cinq blogs qui occuperont votre journée, ou qui vous occuperont pour la journée, ou qui rempliront votre journée.
Le sens en fait est plutôt "cinq blogs qui vous feront très plaisir, qui vous combleront". Mais je trouve incroyable qu'on se permette de mettre "feront votre journée" alors que le sens anglais n'est pas très connu des Français et que le sens en français n'existe pas, ou pas encore. Mais on voit que certains s'en servent déjà :
http://www.jeuxvideo.com/forums/1-51-26 … t-quoi.htm
Oui, pour moi, feront votre journée c'est plutôt constitueront votre journée. L'anglicisme ne passe pas en français.
Sans défendre cette expression, je dois dire que je la comprends tout de suite.
Car on a bien en français : voici trois pommes qui feront votre repas.
Bien sûr, je vois la différence. Il y a avec journée un laps de temps à remplir.
Il me semble aussi avoir entendu : ça m'a fait la journée dans le sens de ça m'a pris la journée/ j'en ai eu pour la journée.
Il me semble aussi avoir entendu : ça m'a fait la journée dans le sens de ça m'a pris la journée/ j'en ai eu pour la journée.
Oui, dans ce sens, ça me paraît tout à fait français.
"Je n'avais qu'un demi-paquet de cigarettes mais ça m'a fait la journée."
Make my day! (souvent ironique) : Vous me comblez ! Cela comble toutes mes espérances !
Tentative de traduction en latin :
angl. Go ahead, punk, make my day : Lat. Age, catamite—fac mihi hunc diem felicissimum
Source : X-Treme Latin (par Henry Beard, 2004, Gotham Books)
Plus une faute de traduction automatique qu'un anglicisme, mais j'ai souri ce matin en voyant ce matin cette notice biographique d'un magnifique chanteur suédois, qui tenait le rôle de Wotan dans La Walkyrie donnée à Covent Garden ces jours derniers :
Un chanteur baryté...!
Il est évident qu'il s'agit de baryton dramatique !
Ce sont les lavements qui sont barytés...
Ce serait faire offense à ce chanteur de supposer que l'entendre soit une purge...
Ce n'est pas une purge. Le lavement baryté, à cause de la haute densité du baryum (cf. gr. barys, lourd) , permet des radiographies de l'intestin bien plus contrastées.
C'est vrai, je l'avais oublié. Mais c'est le rapprochement du chanteur et des intestins qui m'a suggéré ce mauvais jeu de mots.
On aurait pu penser que le chanteur a eu ses plus grands succès d'opéra au célèbre théâtre Colón, à Buenos Aires.
Les solutions barytiques sont moins chères que les solutions argentines.
Il est aussi très populaire à la radio.
Si vous entendez [birap], à quoi pensez-vous? Un nouveau style musical, un ustensile de cuisine avec deux sortes de lames? Vous n'y êtes pas: il s'agit d'un morceau de toile de coton imprégnée de cire, servant d'emballage alimentaire, et qui s'écrit bee wrap (ang. bee = abeille et to wrap= emballer).
Il existe en français des noms comme Apifilm, ou Abeillon, mais il s'agit de marques déposées. La toile cirée aurait convenue parfaitement, mais désigne autre chose, idem pour un ciré. (Et encore moins un ciron.)
Alors, dans quoi j'enveloppe mon fromage?
/birap/ ou / bizrap/ (bee’s wrap) ?
C’est du fromage biz-rapé.
Pour être plus correct en anglais, un bizrap sonne-t-il mieux en français?
Si vous entendez [birap], à quoi pensez-vous? Un nouveau style musical, un ustensile de cuisine avec deux sortes de lames? Vous n'y êtes pas: il s'agit d'un morceau de toile de coton imprégnée de cire, servant d'emballage alimentaire, et qui s'écrit bee wrap (ang. bee = abeille et to wrap= emballer).
Il existe en français des noms comme Apifilm, ou Abeillon, mais il s'agit de marques déposées. La toile cirée aurait convenue parfaitement, mais désigne autre chose, idem pour un ciré. (Et encore moins un ciron.)
Alors, dans quoi j'enveloppe mon fromage?
Dans une toile cirée, tout bêtement.
On peut choisir du papier ciré (paraffiné) ou du papier sulfurisé.
Ma question ne portait pas vraiment sur le produit à utiliser, mais sur le nom à donner au produit que j'utilise
Il s'agit de trouver un nom français pour ces rectangles de tissu ciré que l'on voit de plus en plus dans les magasins (bio surtout), et que l'on peut fabriquer aussi soi-même, à moindre coût. Pour le moment, cela s'appelle "emballage alimentaire réutilisable de cire d'abeille". Qui dit mieux?
Le terme "toile cirée", qui correspond exactement aux caractéristiques de ce tissu, y compris son aspect rustique, ne convient pas parce qu'il désigne déjà autre chose: le plus souvent, un textile non-tissé enduit de vinyle. (Oui, c'est dommage.)
"- Pourquoi tu n'utiliserais pas de la toile cirée pour emballer tes sandwiches?
- ???
- Oui, mais pas la toile cirée pour les nappes, mais ces-carrés-de-tissus-..."etc
- Ah, les biraps!"
J’ai lu que ces toiles sont enduites d’un mélange de cire, de résine et d’huile.
On pourrait inventer le terme toile résinée pour éviter la confusion avec la toile cirée qui, pour sa part, n’est plus guère enduite de cire.
On ne peut pas refaire le monde. Les cirés des marins n’ont jamais été cirés non plus, ils étaient imprégnés d’huile de lin dont il ne subsiste aujourd’hui que la couleur jaune.
https://abeillons.fr/leconcept/#question01
Une feuille cirée.
Une cirette. ( < cire + -ette)
Une cirette. ( < cire + -ette)
Une feuille cirée.
Ou waterproofette pour les irréductibles.
Le terme "toile cirée", qui correspond exactement aux caractéristiques de ce tissu, y compris son aspect rustique, ne convient pas parce qu'il désigne déjà autre chose: le plus souvent, un textile non-tissé enduit de vinyle. (Oui, c'est dommage.)
Vous n'avez jamais entendu parler de la polysémie ? Un petit tour sur wikipedia (on ne tape pas...) nous apprend que la toile cirée date de la fin du XVIIIe siècle, bien avant le vinyle, et qu'elle servait aux emballages. La chose existe, le mot existe, pourquoi se casser la tête ?
Sans compter que la toile cirée, qui a couvert bien des tables, a plutôt tendance à passer de mode. Mais je suis d'accord avec P'tit prof, la réutilisation de l'expression n'apporterait aucune ambiguïté, puisque les contextes d'usage sont différents. Personne ne reproche à un chirurgien, par exemple, de poser une broche, qui ne sera jamais celle du joaillier.
Un petit tour sur wikipedia (on ne tape pas...) nous apprend que la toile cirée date de la fin du XVIIIe siècle
Elle est bien plus ancienne. En voici deux exemples de 1647 et 1651
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6276861x/
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63914641/f643
Le mot est d'ailleurs déjà dans le dictionnaire de Richelet de 1709 :
https://books.google.fr/books?id=tgVBAA … mp;f=false
Merci de vos contributions.
Oui, j'avais fait un tour sur Wikipédia pour regarder l'article sur la toile cirée, et je n'ignore pas l'existence de la polysémie.
Mais il me semble que "les contextes d'usage" sont suffisamment rapprochés pour générer une confusion. (D'où mon petit dialogue, fictif mais vraisemblable.) Essayez donc de demander à des personnes qui ont quotidiennement à faire de près avec des toiles cirées (celles d'aujourd'hui, pas celles qui servaient à couvrir de chariots)
Passées de mode, peut-être, n'empêche que j'en vois toujours beaucoup en vente, et donc je suppose qu'elles continuent à être utilisées.
J'avais bien pensé à la "cirette", mais pour avoir une chance de s'imposer face à l'anglicisme, avec son côté "nouveauté écolo dernier cri", le nom pourrait être, me semble-t-il, un peu plus attractif...
"- C'est quoi, ton truc?
- Une cirette /une toile cirée.
- Ah, tu es toujours dans tes histoires écolos, toi."
vs
"- C'est quoi, ton truc?
- Un Apifilm.
- Oh, et tu achètes ça où?"
(Je n'ai aucun lien avec l'entreprise en question, mais le nom me semble bien trouvé.)
Si vous ne voulez pas de toile cirée, dites toilette cirée.
Tlfi :
Toilette
A. [Servant à envelopper un objet]
1. Pièce de toile et, en partic., toile dans laquelle certains artisans et marchands ambulants enveloppent leur marchandise. Au milieu des groupes, des ouvriers à façon s'en retournaient, leurs toilettes pliées sous le bras (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 766). Il portait sous son bras une toilette verte qu'il posa sur une chaise; puis, défaisant les quatre oreilles de la toilette, il découvrit un tas de petits livres jaunes (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p. 269).
Apifilm, c'est joli à l'oreille, mais cela n'évoque rien.
La toile, ou toilette, ou feuille cirée me satisfont parfaitement.
Seulement, il s'agit de trouver un terme capable de concurrencer l'anglicisme, et, à mon avis, ni la toile (ou toilette) cirée qui commence à dater, comme l'a relevé Alco, ni l'humble cirette/feuille cirée qui ne cherche pas à paraître, ne font pas le poids devant le bee wrap.
cela n'évoque rien
api comme bee
et
film parce que cela peut remplacer le film alimentaire (emballage en plastique).
Pour moi, francophone, un film est une œuvre cinématographique et un film alimentaire, une œuvre commerciale...
Pour le faire court, rien n'est plus subjectif que la connotation. Forger un terme qui éveille les même idées dans tous les esprits est mission impossible. Cette discussion est sans espoir.
Film est un anglicisme. Pellicule a un côté négatif et c’est tiré par les cheveux, manque de peau...
Peau de cire.
Feuille d’abeille
Feuille de chou
https://www.google.com/search?q=cabbage … HMMnhZpeJM On utilise bien les feuilles de choux pour emballer la nourriture
Les anglicismes utilisés dans la langue française font partie du langage courant. Il faut donc les utiliser.
Les anglicismes utilisés dans la langue française font partie du langage courant. Il faut donc les utiliser.
Oui pour ceux qui sont entrés dans l'usage, et non pour les emprunts à la mode qui ont d'ailleurs plus cours parmi les bobos parisiens que dans le reste de la population. Beaucoup d'entre eux sont entrés et sont ressortis, pour le plus grand bien de la langue française et de nos oreilles. On ne parle plus de teenagers, on ne dit plus qu'une personne est smart, le walkman est passé à la trappe, computer fait snobinard, les speakerines me font penser aux années cinquante, etc.
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