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forum abclf » Parler pour ne rien dire » Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

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Messages [ 251 à 300 sur 650 ]

251

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

glop a écrit:

De fil en aiguille j’ai trouvé ces quelques lignes consacrées à Gabrielle d'Estrées et à la rue Ga(r)lande.

https://books.google.fr/books?id=FgRQAA … mp;f=false

Mais il s'agit de la rue Fromentel, pas de la rue Galande qui est au paragraphe suivant. Le XIXe à l'époque romantique s'est emparé de Gabrielle d'Estrées - comme il l'a fait pour beaucoup d'autres personnages historiques - a façonné son personnage et l'a fait habiter un peu partout à Paris. Faites un tour sur GL et Gallica pour voir.

Nous commençons à peine à nous remettre de cette vision de l'histoire (mais si on replonge dans Les trois mousquetaires, c'est foutu smile ).

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252 Dernière modification par glop (04-02-2017 13:33:38)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Je n’ai fait que reprendre des informations contenues de votre message (149).
De Garlande à Galande, le r manquant n’a-t-il pas été victime d’une omission révélatrice dont le Vert Galant serait la cause ?
Il est vrai qu’aux quatre coins de Paris, nombreux sont ceux qui prétendent habiter dans un immeuble où Henry IV aurait séjourné au moins une nuit en bonne compagnie.
Mais qu’importe puisque la légende vous semble dénuée d’intérêt.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Je me demande si dans l'admirable plan de Lenoir cité au message 241,
http://img15.hostingpics.net/pics/576290Capture.png
il s'agit bien du Buridan fameux pour son âne.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Buridan
Comme il était de Béthune, cela semble raisonnable de le voir associé à la Picardie.

254

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

On peut associer au plan deux ouvrages (il y a en aura d'autres mais je ne les ai pas encore rencontrés) :

C'est à la page 151 du premier : je vous laisse lire mais c'est bien LE Buridan.

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255

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

glop a écrit:

Je n’ai fait que reprendre des informations contenues de votre message (149).
De Garlande à Galande, le r manquant n’a-t-il pas été victime d’une omission révélatrice dont le Vert Galant serait la cause ?
Il est vrai qu’aux quatre coins de Paris, nombreux sont ceux qui prétendent habiter dans un immeuble où Henry IV aurait séjourné au moins une nuit en bonne compagnie.
Mais qu’importe puisque la légende vous semble dénuée d’intérêt.

Il s'agit du message 135 que j'avais oublié bien que n'ayant pas oublié mes recherches sur Gabrielle d'Estrées et ses maisons.

Gabrielle d'Estrées est comme Napoléon, elle a dormi partout. Outre, le 57 rue Galande, le XIXe siècle lui attribue pas moins de 5 maisons dans Paris, une rue Saint Martin, une rue de la Tissanderie, une rue de l'Arbre Sec, une rue Saint Honoré (emplacement de l'actuel oratoire) et la dernière dans la rue Fromentel, puis rue Chartrière, actuelle rue Lanneau, c'est la plus proche de la rue Galande mais elle était bien plus haut sur la Montagne Sainte Geneviève. Et je ne parle pas des maisons en banlieue (Pré-Saint-Gervais, Bourg-la-Reine, etc.)

Il est clair que Gabrielle d'Estrées au 57 rue Galande, c'est une fable. Par contre, cela m'intéresserait de savoir pourquoi on a voulu l'y mettre dès 1865 au moins, à une époque où on ne parlait pas encore du Chateau-Rouge à ma connaissance, seulement de Guillotine. On l'a aussi associée au Chateau-Rouge de Montmartre, hors les murs du XVIe donc.

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256 Dernière modification par éponymie (09-02-2017 23:52:22)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Un autre (???) Gautier (cf. message 215) moins gothique et plus précis, Amand (1825-1894). Le dessin daterait de 1886 mais je doute un peu, le point de vue est identique et il est inachevé

http://img15.hostingpics.net/pics/3350561886rueGalandeAmandGautier.jpg

(source)

Je suis loin d'avoir publié tous les dessins d'Auguste Lepère sur notre sujet mais celui-ci n'est pas facile à trouver et je le trouve original, il date de 1892 :

http://img15.hostingpics.net/pics/8696671892courduChateauRougeAugusteLepre.jpg

(source)

P.S.: il y a bien deux Gautier, celui du message 215 est Lucien Marcellin Gautier (1850-1925).  Il y a bien un lien entre les deux mais il ne semble pas familial.

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257 Dernière modification par mercattore (17-02-2017 11:09:02)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Que d’avancées, éponymie !

Intéressant, et plutôt inattendu, cet article sur le Chateau-Rouge dans le dico de Pierre Larousse (message 249). Etonnamment, quarante ans plus tard, le Larousse du XXème siècle (1929) mentionne toujours le Château-Rouge (mais en trois lignes seulement).

Une publicité ancienne vantait le magasin de la Samaritaine (à Paris) avec ce slogan : « on trouve tout à la Samaritaine » ICI
Le Grand dictionnaire universel du XIXème siècle de Pierre Larousse est un peu équivalent.
Le très regretté Pierre Enckell (qui nous a quitté en juillet 2011) avait relevé dans différents volumes de ce dictionnaire plusieurs dizaines d’affaires criminelles, plus ou moins célèbres. Elles furent réunies en un volume, accompagnées de ses commentaires et annotations.

Pierre Larousse

Histoires abominables

48 affaires criminelles du XIXe siècle (1817-1887)
Edition présentée et annotée par Pierre Enckell.

André Versaille éditeur, Bruxelles, 2010. 298p, broché.
Collection redécouvertes.

http://img11.hostingpics.net/pics/814930PENCKELLLarousseLIVREPhoto.jpg

258

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

mercattore a écrit:

Une publicité ancienne vantait le magasin de la Samaritaine (à Paris) avec ce slogan : « on trouve tout à la Samaritaine » ICI
Le Grand dictionnaire universel du XIXème siècle de Pierre Larousse est un peu équivalent.

Oui, tout compte fait c'est dans la droite ligne de ce qu'avait fait du Camp pour Paris et du travail des encyclopédistes au siècle précédent, avec la dimension sociale en plus.

L'affaire Ballerich figurait dans le Larousse ?

Parenthèse technique : vous pouvez obtenir l'URL d'un message et non simplement d'une page en cliquant sur la date et l'heure du message.

Je commence à me demander si un mini-site sur le Château-Rouge ne se justifierait pas, selon un principe identique au site sur les doublets, il permettrait de mieux présenter toutes les infos et images récoltées et serait alimenté par ce fil.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Merci pour la parenthèse technique.
Oui, l'affaire Ballerich figure dans le supplément de 1888.

260

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

De nouveau cette date de création de 1859, dans un article de 1899 (de deux ans antérieur à celui du Monde Moderne donc) avec le montant de la vente de la veuve Debrabant au père Trolliet.

http://img15.hostingpics.net/pics/21628618990430Lintransigeant.jpg

(source)

Et une chanson sur la fin du Château-Rouge :

http://img15.hostingpics.net/pics/70321918990516chansonsurlafinduChateauRougeLorchestre.jpg

(source)

Il va falloir fouiller dans tous les articles de 1899 traitant de la mort annoncée du cabaret pour trouver la source de cette fameuse date de 1859.

WWW

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

L'article mentionne l'appellation de la guillotine pour la seule salle où elle figure en tableau. D'autres articles généralise le terme pour l'établissement en entier ?

262 Dernière modification par éponymie (21-02-2017 23:09:37)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

L'article de 1901, cité dans le message 243, nomme aussi la salle d'après la fresque (https://archive.org/stream/lemondemoder … e+garlande).

Mais, à ce jour, je n'ai pas trouvé un seul autre écrit qui expliquerait ce qui semble bien l'ancien nom du cabaret par la fresque. Jusqu'à présent, je croyais que c'était le contraire, l'ancien nom qui justifiait une fresque tardive.

Comme je l'écrivais dans le message 243, je prends cette info avec des pincettes, cependant la date de 1859, la mention de la vente de 1883 (c'est bien le seul article découvert qui en fasse mention à ce jour), l'anecdote sur les Grands-Ducs et Morny font soupçonner une source bien informée à laquelle les deux articles puisent (à moins qu'ils n'aient qu'un seul auteur qui aurait fait de consciencieuses recherches). Donc, qui sait, il pourrait aussi avoir raison pour la guillotine. Mais bon...

Les personnages du Château-Rouge ont aussi inspiré un opérette, La légion étrangère, j'ai trouvé un article qui en fait mention mais le plus intéressant est L'amour à Paris : nouveaux mémoires (1899) d'un autre policier (encore !) Marie-François Goron (1847-1933).

P.S.: l'article de l'Intransigeant de 1899 reprend une bonne partie d'un article du 14 décembre 1898 de l'Univers, y compris l'ouverture en 1859.

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263 Dernière modification par éponymie (21-02-2017 23:44:33)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

En fait les informations des 3 articles de 1898, 1899 et 1901 se trouvaient toutes dans un article cité (recopié) par vous mercattore dans le message 170 mais il en manque une partie. Le voici en entier, l'anecdote sur les Grands-Ducs est plus détaillée :

http://img11.hostingpics.net/pics/71824118991212lafindelarueGalandeLeGaulois.jpg

(source)

Il était dans la bibliographie bien entendu mais je ne m'étais pas donné la peine de chercher de nouveau dans Gallica.

Je l'ai mise à jour cette bibliographie mais je ne la publierai que quand nous aurons tourné la page, une nouvelle version toutes les 4 pages, c'est amplement suffisant.

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264 Dernière modification par éponymie (22-02-2017 01:16:58)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Une autre nouvelle, La mendicité de Georges Berry ne date pas de 1897 mais de 1893, du 31 mars, il s'agit du rapport numéro 32 publié cette année-là pour le conseil municipal de Paris :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 … ouge"

C'est important, parce que ce livre, déniché par Régina dès le message 39, est le premier à mentionner la fameuse fresque de la guillotine et on peut raisonnablement supposer que Berry l'a vue en 1892. Toute fraiche donc, si elle a bien été peinte en 1892, comme le 92 sur la palette peut le faire supposer.

En octobre 1893, ce sont les marins russes qui sont en visite à l'occasion des fêtes franco-russes et tout Paris les accueille, le Chateau Rouge n'est pas en reste :

http://img11.hostingpics.net/pics/55327418931018lesmarinsrussesLematin.jpg

(source)

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265

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Un cinquième dessin de Seguin, il date probablement de 1898 comme les 4 autres de la série (message 215 et message 224)

http://img11.hostingpics.net/pics/8561311899UncoindelagrandesalleSeguin.jpg

(source)

Il a été repris - avec celui du perron et celui du petit salon - pour illustrer l'article de Loliée (Au pays de misère) dans la Revue des revues en 1899.

WWW

266

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

À la Place Maubert

Je m’ demande à quoi qu’on songe
En prolongeant la ru’ Monge,
À quoi qu’ ça nous sert
Des esquar’s, des estatues,
Quand on démolit nos rues,
À la Plac’ Maubert ?

L’été nous étions à l’ombre,
C’était coquet, c’était sombre,
Quand l’ soleil, l’hiver,
Inondait la capitale,
L’ jour était encor’ pus sale,
À la Plac’ Maubert.

Quand on n’avait pas d’ marmite,
On bouffait chez l’ pèr’ Lafrite
Pour un peu d’auber ;
Le soir on l’vait eun’ pétasse...
Un choléra sans limace,
À la Plac’ Maubert

Pour trois ronds chez l’ pèr’ Lunette,
Où qu’ chantait la môm’ Toinette,
On s’ payait l’ concert ;
Pour six ronds au Château-Rouge,
On sorguait avec sa gouge,
À la Plac’ Maubert.

Aussi, bon Dieu ! j’ vous l’ demande,
Quand yaura pus d’ ru’ Galande,
Pus d’Hôtel Colbert,
Oùsque vous voulez qu’i’s aillent
Les purotins qui rouscaillent,
À la Plac’ Maubert ?

Qu’on leur foute au moins des niches,
Comme on en fout aux caniches,
Qu’i’s soy’ à couvert
Sous quéqu’ chos’ qui les abrite
Quand i’s trouveront pus d’ gîte,
À la Plac’ Maubert.

Car quand i’s r’fil’ront la cloche,
I’s auront tous dans leur poche
El’ surin ouvert,
Et c’ jour-là, mes camarluches,
La nuit gare aux laqu’reauxmuches
De la Plac’ Maubert.

Aristide Bruant

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

267 Dernière modification par éponymie (11-01-2018 21:22:39)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Ouh ! Je ne me rappelle plus si on a publié ce texte mais Bruant a été amplement croisé et recroisé dans les recherches et tous ceux qui ont farfouiné sur le sujet sont tombés sur cette chanson.

J'ai une bibliographie à jour mais attends un  changement de page pour la publier.

Un triste dessin pour faire patienter (j'en ai d'autres en réserve smile ) :

https://img15.hostingpics.net/pics/5407901900ChateauRougedmoliLonLepeltier.jpg

(Chateau Rouge démoli, Léon Lepeltier, 1900)

P.S.: je suis passé très, très rapidement à Paris en décembre, j'ai vu de loin Chez Odette et Saint-Julien-le-Pauvre mais ne pouvait pas péleriner par la rue Galande. Une autre fois.

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268 Dernière modification par mercattore (13-01-2018 12:49:25)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Bonjour,

Disque original d'Aristide Bruant (avec variante des deux premiers couplets) : ICI

Une curiosité. Georges Brassens: ICI

Identifiés : Pierre Nicolas, Joël Favreau, Marcel Amont, Pierre Tchernia, Maxime Leforestier, Marcel Dadi. Portant une veste noire, il me semble reconnaitre Pierre Louki ? D’autres restent à identifier.

269 Dernière modification par éponymie (14-01-2018 19:39:30)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Bonsoir,

pour la vidéo, je ne sais pas. Datons la chanson de Bruant : elle figure dans le deuxième volume de Dans la rue édité entre 1889 et 1895 (la première édition du volume I est de 1889). De toute façon, c'est encore de l'après-Gamahut, d'après Méténier (en 1893), Bruant a connu l'époque du Gamahut altérophile (cf. message 37, lire à partir de la page 46 du lien fourni à l'époque par regina) mais cela semble difficile à mieux documenter.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1 … rk=21459;2

P.S.: la première édition officielle de "À Montparnasse", c'est en 1885. Toujours dans l'après-Gamahut donc.

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270 Dernière modification par éponymie (14-01-2018 20:11:26)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Il faudrait procéder à une relecture avant de relancer un vieux sujet, le texte publié par glop l'a déjà été, dès le message 13 de la page 1 per mercattore (avec la référence au volume II de Dans la rue qui plus est). Je m'en suis aperçu en mettant à jour la bibliographie.

Les derniers messages auront seulement permis de mieux dater tout ça.

P.S.: dans la biblio, j'avais déjà noté la chanson comme étant enregistrée en 1912, mais je ne sais plus d'où vient cette date.

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271 Dernière modification par glop (14-01-2018 23:45:54)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Mea culpa! J’ai publié ce message sans me soucier d’éviter les redites.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Pas grave, ça a permis d'avoir quelques infos supplémentaires.

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273 Dernière modification par Abel Boyer (16-01-2018 12:10:23)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Attention ! Beaucoup d'illustrations et de documents vont disparaître de ce fil. En effet, l'hébergeur Hosting Pics, beaucoup utilisé ici, a annoncé sa fermeture. Les images resteront encore en ligne quelques mois, au mieux, mais il serait prudent de préparer une migration. Mais quel boulot ! Bien entendu, cela ne concerne pas que ce fil !

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Ah, merci Abel Boyer et d'orénavant il n'est plus possible de poster des images.

275

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

J'ai ouvert un fil spécifique dans lequel je demande aussi la possibilité de modifier d'ancien message pour pointer sur d'autres URL. On ne va pas se passer d'images.

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276

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Je profite du changement de page pour publier la biblio à jour. Si ce fil meurt, qu'il présente bien au moins.

Textes (en vert) et documents (en bleu) cités traitant du Château Rouge et de son quartier, tous les messages sont cliquables pour se ballader dans le fil.

  • 1624, 28 septembre : acte notarié, archives nationales, message 175, contrat de mariage d'Hélène la Maire demeurant  rue Galande à l'enseigne de la bannière de France

  • 1769 : Les Fastes du Gout, ou Les Nouveautés du jour, message 242, Louis-Marin Bonnet, peintre dessinateur et graveur réside au futur numéro 57 de 1767 à 1772

  • 1848, 30 juin : Journal des débats, message 110, officier tué devant le 57 rue Galande lors des journées de juin

  • 1850-1867 : plan de Paris en 1380 – feuille X, Albert Lenoir, message 241, maison de la Bannière de France

  • 1851  : dessin, Léon Leymonnerye, message 224, numéros 57 à 65 de la rue Galande, première illustration connue de l'entrée du numéro 57

  • 1859 : possible année d'ouverture du cabaret, message 243

  • 1860 : Les dessous de Paris, Alfred Delvau, message 75, description du quartier

  • 1865-1868  : 2 photographies, Charles Marville, message 177, message 248, premières photos connues de la rue Galande, l'une prise de le rue du Petit-ont avec une partie de l'immeuble du numéro 57, l'autre depuis la place Maubert où l'on voit bien le cabaret  en agrandissant l'image

  • 1865 : Les anciennes maisons de Paris sous Napoléon III: De la Rue des Postes à l'impasse des peintres, M. Lefeuve, message 133, le 57 rue Galande et Gabrielle d'Estrées

  • 1869 : Paris, ses organes, sa fonction et sa vie, volume III paru en 1872, Maxime du Camp, message 25, message 76, message 203, mention de la Guillotine au chapitre sur la prostitution et première description dans le chapitre sur les malfaiteurs (le perron et les trois salles du rez-de-chaussée)

  • 1869, 27 juin : Journal des débats, message 110, reprise de l'article du Journal des débats du 30 juin 1848

  • 1872, 15 aout : Le XIXe, message 107, décès au cabaret, sans mention du nom

  • 1873, 17 mai : Journal des débats politiques et littéraires, message 107, faillite du propriétaire Trichard

  • 1875, 23 février : Le Petit Journal, Quelques gargottes, message 87, mention du Château de la Guillotine avec brève description

  • 1876 : Les mystères du nouveau Paris, Fortuné du Boisgobey, message 76, mention de la Guillotine

  • 1877  : dessin, Léon Leymonnerye, message 209, numéros 57 et 59 de la rue Galande

  • 1878  : dessin, Jules-Adolphe Chauvet, message 176, entrée du numéro 57 et première cour, avec commentaire au crayon, première mention du nom Château-Rouge (dessin et commentaire)

  • 1878, 25 octobre : Le Gaulois, message 85, mention du Château-Rouge

  • 1878, 12 décembre :  Archives commerciales de la France, message 107, passage de propriété de Cadoux à Debrabant

  • 1879, 11 aout : Le Figaro, Le cabaret de la rue Galande, Albert Wolff, message 111, description du Château-Rouge

  • 1880, 14 juin : Le Petit Parisien, message 112, blessure de Debrabant lors d'une rixe

  • 1881 : Revue des deux mondes, La misère à Paris, comte Othenin d’Haussonville, message 75, description du quartier et brève description du Château-Rouge

  • 1882 : Paris horrible et Paris original, Georges Grison, message 67, description du Château-Rouge, message 128, fac-similé couverture originale

  • 1882 : La vie à Paris, article du 12 avril, Jules Claretie, message 133, visite avec Rossignol, salle du sénat contigüe à la grande salle, Debrabant parle de Gabrielle d'Estrées

  • 1882 : Paris pittoresque, A. de Champeaux et F.E. Adam, (paru en 1883), eau-forte, Lucien Marcellin Gautier, message 215, message 256, rue Galande

  • 1883 : Bouche cousue, Fortuné du Boisgobey, message 76, mention de la Guillotine

  • 1883 : Paris Étrange, Louis Barron, message 64, message 164, description de la salle du Sénat du Château-Rouge

  • 1883, 11 septembre : Le Figaro, message 109, découverte d'un cadavre dans la cour du Château-Rouge

  • 1883, 12 septembre : La Lanterne, message 109, découverte d'un cadavre dans la cour du "Théâtre-Rouge"

  • 1883, 13 septembre : Le Radical, message 109, découverte d'un cadavre dans la cour du "Théâtre-Rouge"

  • 1883, 1er décembre : Archives commerciales, message 112, passage de propriété de la veuve Debrabant au père Trolliet

  • 1884, 17 janvier : Le Figaro, message 137, rixe au Chateau-Rouge

  • 1884, 31 octobre : La Presse, message 137, recension de l'écume de Paris de Wolff sans allusion particulière au Chateau Rouge

  • 1884, 2 novembre : Les Annales politiques et litérraires, message 137, reprise de l'article de Wolff de 1879

  • 1884, 30 novembre : Le Radical, message 138, assassinat de madame Ballerich

  • 1884, 1er décembre : La Presse, message 138, arrestation des premiers suspects

  • 1884, 9 décembre : La Justice, message 138, arrestation de Gamahut

  • 1884, 14 décembre : La Presse, message 138, agression contre Trolliet, grièvement blessé

  • 1884, 14 décembre : La lanterne, message 119, message 137reprise de l'article de Wolff de 1879

  • 1884, 15 décembre : Le Temps, message 138, aveux de Gamahut

  • 1884, 28 décembre : 2 dessins, Henri Meyer, message 151, arrestation de Gamahutmessage 139, message 144, message 146, Gamahut devant le cadavre de sa victime

  • 1885 : Lécume de Paris, Wolff message 119, message 137, ouvrage publiant les anciens articles de Wolff

  • 1885, 7 mars : Le Figaro, supplément littéraire du dimanche, les chambrées à la nuit, Pierre Mazerollle, message 123, article sur les garnis parisiens

  • 1885, 6 janvier : Le cri du peuple, Ferdinand Chastan, message 60, article jugé outrageux par les fils Ballerich

  • 1885, 4 juin : Le Matin,  message 69, rafle de la police au Château-Rouge

  • 1885, 7 juin : Le Petit Parisien  message 83, mention de la légende (notoriété) récente du Château-Rouge

  • 1886 : dessin, lavis d'encre brune, Amand Gautier, message 256, rue Galande à rapprocher de l'eau forte de Lucien Marcellin Gautier de 1882

  • 1886, 18 novembre : Le Voleur Illustré  message 149, portrait de Rossignol, dessin

  • 1886 : Grande encyclopédie - inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, Volume 8, message 84, mention du Château-Rouge et de son ancien nom “La Guillotine”

  • 1887 : La police parisienne, un joli monde, Gustave Macé, message 169, brève description de la salle principale

  • 1887 : Paris escarpe – réponse à M. Macé, Charles Virmaitre, message 179, mention du Château-Rouge

  • 1888 : Grand Dictionnaire Universel, tome 17, Pierre Larousse, message 249, article assez complet sur le Château-Rouge

  • 1889 : L'église St. Julien-le-Pauvre : d'après les historiens et des documents inédits tirés des archives de l'Assistance publique, Armand Le Brun, message 241, les enseignes de la rue Galande au XIVe, le plan de Lenoir, la maison de la Bannière de France

  • 1889 : Nuits à Paris - Notes sur une ville, Rodolphe Darzens, message 59, message 121, description du Château-Rouge. À  noter le dessin représentant Gamahut soulevant des haltères à la page 229

  • 1889 : Le chemin du crime, Hugues le Roux, message 132, brève description du Château-Rouge, salle des morts, salle de retirance, allusion aux deux premières salles

  • 1889 : La police de sureté en 1889, Horace Valbel, message 167, chapitre consacré au brigadier Rossignol

  • 1889 : Le magasin pittoresque, V.C. Tabur, message 28, brève description du Château-Rouge

  • 1889 : L'illustration, 2 gravures, message 63, message 128, salle des morts message 89, coin réservé aux femmes

  • 1889-1895 : Dans la rue, Aristide Bruant, messages 266 à 269, mention du Château Rouge dans “À la place Maubert”

  • 1890 : Paris et ses merveilles, L. Huard message 169, brève description des deux premières salles

  • 1890 : Paris, 450 dessins inédits d'après nature, dessin, Auguste Vitu message 89, les hôtes du Château Rouge

  • 1891, 2 mai : La France Illustrée, gravure sur bois, message 79, vue du Château-Rouge et d'une partie de la rue Galande

  • 1891, 18 novembre : Le petit journal, message 169, les grands-ducs font une incursion au Château-Rouge

  • 1891 (édité en 1895) : Journal des Goncourts, tome 8e, message 63, mention de Huysmans et de Lorrain et de leur connaissance du Château-Rouge

  • 1892 : Paysages parisiens, heures et saisons, Émile Goudeau, eau-forte, Auguste Lepère, message 256, la cour du Château-Rouge

  • 1892, 15 juin : LaRevue Illustrée, message 196, chapitre sur Jaume, comment il appris l'identité de l'assassin de madame Ballerich, les travestissements de Jaume

  • 1893 : Topographie historique du vieux Paris, Oscar Méténier, message 172, plan et texte qui auront probablement permis à Huysmans d'acssocier le Château-Rouge à la maison de la Bannière de France (enseigne)

  • 1893 : Le chansonnier populaire Aristide Bruant, Oscar Méténier, message 37, Méténier “édite” une chanson sur Montparnasse sur une table du Château-Rouge (épisode qui remonterait à avant 1885)

  • 1893 : Les rumeurs de Paris, Édouard de Perrodil,  message 183, chanson, Au Château-Rouge

  • 1893 : Buveurs  d'âmes, Jean Lorrain, message 122, Un soir qu'il neigeait, nouvelle

  • 1893, 31 mars (édité de nouveau en 1897) : rapport sur la mendicité, Georges Berry,  message 39, message 147, message 264, première description détaillée des fresques du Château Rouge

  • 1893, 18 octobre : Le matin, festivités franco-russes,  message 264, évocation par madame Trolliet de la visite des Grands-Ducs deux ans auparavan

  • 1894 : dessin, Jules-Adolphe Chauvet, message 66, message 128, entrée du Château Rouge

  • 1895 : About Paris, Richard Harding Davis, dessin Charles Dana Gibson, message 245, deux buveurs dans une salle du Château Rouge

  • 1895 : Paris de siècle en siècle, Albert Robida, message 101, brève mention du Château-Rouge, dernier des bouges, message 207, entrée du Château-Rouge et immeubles voisins

  • 1895 : dessin, Henri Chapelle, message 215, 59 rue Galande et entrée Château-Rouge

  • 1898 au moins, un tirage en 1901 (musée Carnavalet): Escalier de l'ancienne maison du Château-Rouge, rue Galande, Auguste Lepère message 155, estampe reproduisant l'escalier du bâtiment de la cour principale

  • 1898 rue Galande, Union photographique française, message 174, message 208, entrée du Château-Rouge

  • 1898 : dessin, F. Séguin, message 215, perron du Château-Rouge, message 224, vue de la grande salle, coin des femmes, dans le petit salon, message 265, un coin de la grande salle

  • 1898 (réédité en 1901) : La Bièvre, les Gobelins, saint Séverin, Huysmans, message 8message 97, message 153, mention des dessins bucoliques de la seconde salle du basmessage 63, les différentes salles, Pierre Trollier, les dessins de la salle au premier étage (la salle des morts), messages 65 et 66, les nuits au Château-Rouge et ses clients; les femmes et les fêtes qui dégénèrent, message 68, les rixes au Château-Rouge, message 94, rue Galande et Château-Rouge. À noter, dans l'édition de 1901, une illustration de la grande salle, page 101, l'estampe d'Auguste Lepère, page 93, les masures derrière le Château-Rouge, page 139

  • 1898, 7 avril : procès verbal de la commission du vieux Paris, compte-rendu de la visite effectuée dans le quartier, message 155, description de l'immeuble du 57, rue Galande

  • 1898, 29 aout : Le Matin , Les bouges, Solness, message 148, l'enfer de pacotille du quartier Saint-Séverin pour touristes fortunés, la salle des morts

  • 1898, 30 septembre : Le Matin , Victor de Cottens, message 70, l'enfer de pacotille du quartier Saint-Séverin pour touristes fortunés, mention de la salle des cadavres

  • 1898, 12 décembre : Le Gaulois, la fin de la rue Galande, message 170, message 263, annonce de la démolition du Château-Rouge, mention de l'ouverture en 1859, de la salle appelée la Guillotine d'après la fresque, anecdote sur la visite des Grands-Ducs

  • 1898, 14 décembre : L'univers,  message 262, annonce de la démolition du Château-Rouge, mention de l'ouverture en 1859, de la salle appelée la Guillotine d'après la fresque

  • 1899, 24 avril : La Presse, Paris qui s'en va,un bouge célèbre, Émile Lapaix message 143, annonce de la démolition du Château-Rouge et visite et brève description de deux salles du rez-de-chaussée, dont celle des peintures murales et du premier étage

  • 1899, 30 avril : L'intransigeant, la rue Galande,  message 260, annonce de la démolition du Château-Rouge, mention de l'ouverture en 1859, de la salle appelée la Guillotine d'après la fresque, anecdote sur la visite des Grands-Ducs

  • 1899, 6 mai : Le Monde Illustré, message 113, annonce de la démolition du Château-Rouge et description

  • 1899, 7 mai : L'hebdomadaire Illustré, message 189, annonce de la démolition du Château-Rouge, description et mention des décorastions des trois salles

  • 1899, 9 au 16 mai : L'orchestre, la chanson de la semaine,  message 260, chanson sur la fin du Château-Rouge

  • 1899, 19 juin : Le Gaulois, message 71, ce qui sera conservé du Château-Rouge

  • 1899, 23 septembre : Lécho du public, message 193, réponse à un lecteur sur le dénonciateur de Gamahut (Pierre Trolliet)

  • 1899 : L'amour à Paris : nouveaux mémoires , Marie-François Goron, message 262, brève histoire du Château Rouge, de sa clientèle, de l'opérette “La légion étrangère”

  • 1899, août  : les salles du Château-Rouge, message 35, message 74, message 128, 6 photographies, message 145, salle des peintures murales, message 150, détail de la peinture des figures

  • 1899 : crayon noir et aquarelle, Auguste Lepère, message 179, salle principale

  • 1899  : 2 dessins (étude et version définitive), Edgar Chahine, message 224, message 240, Au Château-Rouge

  • 1899 : Revue des revues, volume XXIX, Au pays de Misère, les bouges de Paris, Frédéric Loliée, illustré par Seguin (cf. 1898), message 78, message 144, message 147, message 149, message 265, description d'une scène de visite au Château-Rouge des touristes fortunés

  • 1899 : photographies, Eugène Atget  message 6, message 62, entrée du Château Rouge, message 62, cour du Château Rouge, message 77, rue Galande avant la démolition du Château Rouge, message 128, rue Galande avant la démolition du Château Rouge, vue rapprochée, message 174, rue Galande avant la démolition du Château Rouge, message 219, rue Galande avant la démolition du Château Rouge et après celle de l'immeuble du 55

  • 1900 : 2 photographies, Eugène Atget  message 77, rue Galande après la démolition du Château Rouge

  • 1900 : Mémoires, Rossignol, message 58, brève mention des peintures murales et du fait qu'elles sont récentes, message 235, description détaillée du Château-Rouge,

  • 1900 : dessin, Léon Lepeltier, message 267, Château Rouge démoli

  • 1900 : L'ami des monuments et des arts, numéro 81 message 92, exposition de la commission municipale du vieux Paris au pavillon de la ville de Paris de l'exposition universelle de 1900, photographies ou reproductions du Château-Rouge présentées

  • 1900 : Exposition universelle de 1900 – le Vieux Paris, guide message 93

  • 1901 : Le monde moderne, Paris qui s'en va, Constant de Tours,  message 243, indique 1859 comme étant l'année d'ouverture du cabaret et parle de la fresque de la guillotine, illustré par deux des trois dessins de Séguin et par deux dessins de Leverd

  • 1901 : Dictionnaire d'argot, Rossignol message 150, couverture illustrée par Weber

  • 1901, 2 septembre : annonce message 142, ventes de 40.000 cartes postales “reproduction authentique des peintures murales du Château Rouge”

  • 1905 : La tournée des Grands-Ducs, Jean Lorrain,  message 230, mention du petit Château-Rouge au numéro 59

  • 1906 : photographie, Eugène Atget message 128, message 136, message 128, message 233, petit Château Rouge

  • 1909, 10 janvier : La Vie Illustrée,  message 83, un peintre Peuvrier inconnu, auteur possible des fresques du Père Lunette (également auteur au moins de la peinture de la Guillotine du Château-Rouge ?)

  • 1912 (enregistrée en) : À la place Maubert, Aristide Bruant,  message 13, chanson

  • 1927 : La chanson de ma vie - Mes mémoires , Yvette Guibert,  message 186, description de sa célèbre visite au Château-Rouge vers la fin des années 80

  • 1979 : Dictionnaire biographique des médecins en France au moyen âge, Ernest Wickersheime,  message 173, une maison à l'enseigne de la bannière de France en 1522

  • 2012 : L'invention du vieux Paris, Ruth Fiori message 93

Les sites et blogs, on en croise énormément dans les recherches, peu sont cités  (il faut attendre le message 94 de glop pour voir citer l'inévitable Autour du père Tanguy par exemple) :

Les 3 cartes postales d'une série datant de 1900, produite à l'occasion de l'exposition universelle Et reproduisant – très mal – les peintures murales du Château Rouge :

Il faudrait aussi revoir le message 165 (différentes descriptions du cabaret).
P.S.: merci de signaler les erreurs de lien et les documents manquants.

Auguste Vitu (1823 – 1891) : Paris, 450 dessins inédits d'après nature

WWW

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie, un salut pour la biblio.
En marge du Château Rouge, à signaler la disparition du blog Le mateur de nouilles (que nous avions évoqué). C'est grand dommage.
Bernard Vassor, qui animait le très intéressant blog Autour du père Tanguy est décédé en juin 2016. Contrairement au mateur, son blog restera visible sur le net.

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

En ce qui concerne le blog Le mateur de nouilles : il est de nouveau visible, avec ce lien https://arnaudl.github.io/parisenconstruction/

279

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Nous y sommes : les images de Hostingpics ont disparu. Concernant bonne partie de celles que j'ai postées, le source entre parenthèses permet de retrouver l'original (s'il s'agit du musée Carnavalet ou de Gallica, pas de problème, s'il s'agit d'autres sites, certaines images ont disparu).

J'ai toujours les originaux dans ma réserve, si on me donne l'autorisation de modifier les messages, je pourrais remédier, sinon ce fil sera l'occasion de méditer sur la caducité de nos ouvrages lol

https://i.123fleurs.com/18/images/produits/couronne-fleurs-roses-memoire-550x550-25377.jpg

WWW

280 Dernière modification par mercattore (03-01-2019 00:04:46)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Les mémoires de Rossignol, fameux policier de la sûreté parisienne (évoqué antérieurement sur ce fil), ont été rééditées en janvier 2018. L’intérêt de cette réédition est de pouvoir se procurer le livre à un prix raisonnable et les commentaires ajoutés sont intéressants.
Ce livre est préfacé par Charles Diaz, actuellement Contrôleur général de la police nationale et auteur de plusieurs ouvrages sur la police (La fabuleuse histoire des grands flics de légende, L’épopée des Brigades du Tigre etc.).

https://zupimages.net/up/18/43/x7rt.jpg


Policier émérite, Gustave Rossignol a été loué par sa hiérarchie, ses collègues, la presse, mais en 1887, il a été l’acteur d’une affaire qui a éclaboussé le service de la sûreté parisienne.
Dans son ouvrage La  Police de sûreté en 1889, Horace Valbel dresse le parcours et le portrait de divers agents de la sûreté, notamment celui de Gustave Rossignol. Mais il occulte le rôle du policier dans cette affaire.
A cette époque, le service de sûreté était dirigée par Ernest Taylor, chef de service, et François-Marie Goron, sous-chef. Ce dernier avait commencé une collection d’objets ayant pour thème la criminalité. Auparavant,  Gustave Macé, également chef de la sûreté, avait établi une collection sur le même thème. Elle donnera naissance à un livre édité en 1890 : Mon Musée criminel. G. Charpentier et Cie, éditeurs. 34 planches de photographies hors-texte (ouvrage souvent onéreux). Lisible sur gallica : ICI

(Les collections de Macé et Goron ont enrichi le Musée de la Préfecture de police de Paris, (4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève, Paris 5ème. 3ème étage) crée par le Préfet de police Louis Lépine, en 1909).

(*) Mareuil Éditions, Paris. 384p. Broché.


https://zupimages.net/up/18/43/26i8.jpg

Ernest Taylor (1839-1908)  - François-Marie Goron (1847-1933)


31 août 1887. Henri Pranzini, auteur d’un crime particulièrement atroce qui marqua fortement les consciences de l’époque, même internationalement, le « Triple crime de la rue Montaigne) » est guillotiné à Paris devant le dépôt des condamnés (dite prison de la Grande Roquette ).
Extrait des Souvenirs de Rossignol :
je n’assistais pas à l’exécution, mais le lendemain j’allais voir Gondinet, garçon d’amphithéâtre à l’Ecole pratique. Le corps de Pranzini s’y trouvait encore. L’autopsie avait été faite.
De retour au bureau, je dis à M. Goron :
— Je viens de voir le corps de Pranzini.
Lui, collectionneur, me répond
:
— Je n’ai rien de lui. Je voudrais bien avoir quelque chose, ne serait-ce qu’un bouton de son pantalon sic

(*) Pour le journal  La Lanterne c’est Ernest Taylor qui est le responsable :
« Le plus coupable — nous allons dire — l’unique coupable est M. Taylor. C’est sur son ordre précis que Rossignol s’est entendu avec Gondinet ».   
(La Lanterne du 23/09, n°3807)

Rossignol se rendit de nouveau chez Gondinet et lui demanda s’il était possible d’avoir un souvenir de Pranzini, ne fut-ce qu’un bouton. Le garçon lui aurait répondu :
Non, le pantalon et la chemise ont été emportés à l’annexe. Prends donc un morceau de peau et fais-en faire un portefeuille.
Rossignol : « l’idée me sembla originale, je pris un morceau, qui était le coté gauche de la poitrine ; je fis retirer la chair et la graisse, ne gardant que la peau »

Il effectua lui-même la préparation de la peau : dégraissage, passage à l’alun, assouplissement (des heures avec ses mains !). Il alla ensuite la porter chez un maroquinier et lui demanda d’en faire deux porte-cartes. Ensuite, il les offrit à M. Goron et à M. Taylor qui, selon Rossignol, n’avait rien demandé mais accepta le présent.
Après la fabrication des porte-cartes quelle raison poussa Rossignol à indiquer au maroquinier leur matière, la provenance, le nom de Pranzini ? L’information fuita. L’étincelle fut déclenchée par le journal Le Figaro (n° 257, du 14/09/1887). On pouvait lire, relégué en page 5, sous la rubrique « nouvelles diverses », un court article, non signé, intitulé LA PEAU DE PRANZINI.
Il relatait la venue de Rossignol (sans le nommer), chez le maroquinier, sa demande de fabrication des porte-cartes etc. L’auteur de l’article était Georges Grison, journaliste de faits-divers et écrivain, qui s’intéressait aux condamnés à mort et aux exécutions capitales.
(de Georges Grison, voir le message 67 où il évoque le Château-Rouge dans son ouvrage Paris horrible et Paris original (1882).

D’autres journaux commencèrent à prendre de l’intérêt pour cette affaire, notamment La Lanterne, et publièrent des informations de plus en plus fournies (parfois, avec des inexactitudes).
Le Figaro, pourtant à l’origine de sa divulgation, s’en tint ensuite en marge, le journaliste Georges Grison regrettant de l’avoir dévoilée !
Rapidement, le doyen de la Faculté de médecine de Paris ouvrit une enquête. Le futur chef des travaux pratiques d’anatomie, Paul Poirier, fut soupçonné. A son grand dam.
Le 23/09, on pouvait lire dans le quotidien La Lanterne (n°3806), bien visible sous le bandeau de la première page

https://zupimages.net/up/19/01/fkur.jpg

Source: Gallica.bnf.fr

Charles Mazeau, ministre de la Justice, ouvrit une information pour déterminer les responsabilités. Au sein du gouvernement Rouvier, le ministre de l’Instruction publique, Eugène Spuller, demanda la révocation de Taylor, Goron, Godinet.
Fin septembre, Rossignol fut convoqué chez le juge d’instruction Vasseur. Après interrogatoire, il fut inculpé de violation de sépulture.
Rossignol : « Il n’y a pas eu de violation de sépulture, vous devez confondre violation de sépulture et détournement de débris anatomiques. Je n’ai rien déterré. J’ai pris à terre. »
Le juge me demanda de lui faire un rapport sur les faits et je ne paru plus à l’instruction.
Je lui dis en m’en allant :
« Mais les porte-cartes que vous avez saisis vont se promener un de ces jours dans la poche de l’un ou l’autre
. »
—  Non pas, me répondit-il.
Et en effet, il fit venir le Sous-chef de la sûreté, et en présence du procureur de la République, il brûla les porte-cartes. »

Pour contrer le retentissement que prenait cette affaire la sûreté utilisa un joker : le 9 octobre, parurent en première page du quotidien Le XIXème siècle plusieurs articles surmontée d’un titre en lettres géantes :
LE SCANDALE DU MINISTERE DE LA GUERRE.
Le journal était bien renseigné, et pour cause : il obtenait des informations par la sûreté. Depuis un certain temps elle avait constitué un dossier (1) sur les agissements suspects de personnalités politiques et de hauts gradés militaires. Le nom de Wilson (2), gendre du président de la République Jules Grévy, y figurait.
De ce fait, la sûreté obtenait une diversion en informant ce quotidien d’un scandale beaucoup plus important que l’affaire des portefeuilles.

(1) Scandale des décorations. Le Président Jules Grévy fut contraint de démissionner en décembre 1887.
(2) En février 1888, Daniel Wilson sera condamné à deux ans de prison et cinq ans de privation de ses droits civiques puis, après appel, acquitté lors  deuxième procès.
Suite à l’affaire des porte-cartes, Ernest Taylor fut déplacé et remplacé par Jean-Marie Goron.

Rossignol :
« Pendant mes dix-neuf années à la Sûreté, j’ai arrêté ou participé à l’arrestation de 2000 voleurs, je n’ai jamais encouru de punition, quoique, d’ailleurs, j’en ai souvent mérité.
Ma fiche porte dix-neuf gratifications pour zèle et intelligence dans le service, arrestations de malfaiteurs dangereux, actes de courage
.
- J’ai eu cinquante-trois jours de congé pendant ma carrière.
- Un plongeon dans la Seine m’a couté une bronchite.
- J’ai dans la peau huit coups de couteau ou poignard(*), contusions et plaies contuses ; les ecchymoses et morsures ne sont pas à compter. »

(*) Blessures faites par l’anarchiste Clément Duval lors de son arrestation par Rossignol, en octobre 1886.

Duval : Condamné à la peine de mort le 12/01/1887.
Peine commuée en travaux forcés à perpétuité par le Président Jules Grévy, le 22/02/1887.
Transporté en Guyane. Nombreuses tentatives d’évasion.
Evasion réussie le 14/04/1901.
Réfugié aux Etats-Unis jusqu’à son décès, en 1935.

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Au sujet de la remise des corps à la Faculté de médecine après l’exécution des condamnés à mort (pour Paris).

Si le corps de l’exécuté n’était pas réclamé par la famille la Faculté le réclamait. Ce n’était pas un droit inscrit dans la loi mais un usage admis, et la Faculté le tenait fermement. Mais elle ne pouvait recevoir le corps qu’après son inhumation et son exhumation, obligatoires de par la loi.  En fait, le cercueil était jeté dans une fosse, puis rapidement remonté après avoir reçu quelques pelletées de terre. De même, si la famille réclamait le corps une inhumation devait être faite avant de le lui remettre.

Une première. Le 28 décembre 1888, était décapité, devant la Grande-Roquette, le supposé Luis Fédérico Stanislas Prado Linska y Castillon, dit Prado.
Avant d’être conduit à la guillotine il demanda à l’abbé Faure, aumônier de la Grande Roquette, accompagnant les condamnés à mort jusqu’au supplice, que son corps ne soit pas livré à la dissection de la Faculté de médecine. L’abbé le lui promit. Au cimetière d’Ivry parisien (94), il transmit au représentant de la Faculté (en l’occurrence Paul Poirier) la volonté de Prado. Devant les protestations de Poirier, Goron, chef de la sûreté, intervint énergiquement pour appuyer l’abbé. A contrecœur, la Faculté accepta  Mais peu de temps après, elle protesta auprès du Préfet de police de Paris, demandant la remise du corps. Elle se heurta à un refus.
Quatre ans auparavant, le condamné à mort Michel Campi, dit « l’assassin sans nom » (il ne fut jamais identifié) avait expressément demandé à ne pas de ne pas être autopsié après son exécution. Sa demande était restée sans effet.

Après Prado, il fut beaucoup plus difficile à la Faculté de médecine d’obtenir la remise des corps des exécutés qui avaient demandé à ne pas être autopsiés, l’affaire des portefeuilles ayant suffisamment échaudée la sûreté parisienne.

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Le Dico de Bob consacre un article aux Mémoires de Rossignol :
http://www.languefrancaise.net/Source/3980

283 Dernière modification par éponymie (17-09-2019 14:38:32)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Ayant l'habitude de sauvegarder les discussions qui m'intéressent, je me suis aperçu que mon navigateur Opéra préserve non seulement les discussions avec les images mais crée aussi, page par page, des dossiers avec toutes les images utilisées.

J'avais toutes les photos dans le désordre (y compris celles de Mercattore), ce qui supposait un tri fastidieux, je les ai désormais (enfin... je les ai toujours eues) dans l'ordre. Absolument rien de perdu donc et tout ceci est à disposition des curieux.

WWW

284

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

J'ouvre une parenthèse.
Oui, Opéra, c'était pas mal. Il est dépassé par Vivaldi, créé par le cofondateur d'Opéra.
Je ferme la parenthèse.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

285

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

J'espère pour mes archives qu'Opéra subsistera ou que Vivaldi est compatible...

WWW

286

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

J'espère pour mes archives qu'Opéra subsistera ou que Vivaldi est compatible...

en principe oui. Il faut faire l'essai.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

Ayant l'habitude de sauvegarder les discussions qui m'intéressent, je me suis aperçu que mon navigateur Opéra préserve non seulement les discussions avec les images mais crée aussi, page par page, des dossiers avec toutes les images utilisées.

J'avais toutes les photos dans le désordre (y compris celles de Mercattore), ce qui supposait un tri fastidieux, je les ai désormais (enfin... je les ai toujours eues) dans l'ordre. Absolument rien de perdu donc et tout ceci est à disposition des curieux.

Bonjour !

Nouveau sur ce site, je m'y promène avec gourmandise.
L'histoire de ce Château Rouge est tout à fait passionnante, et j'ai passé de longues heures de ravissement à la découvrir grâce à vous tous.

Un immense merci à Mercattore pour avoir ouvert ce fil richissime en 2009, et à vous pour en avoir tenu à jour la bibliographie (dernier état, je crois, au # 276) !
Je suis en effet curieux de voir tous ces documents, une partie des liens étant obsolètes, hélas.

Mais je ne sais comment vous pourrez faire pour me les transmettre, étant totalement béotien en matière d'informatique...

Encore merci pour tout, et au plaisir de vous lire à ce sujet.

288 Dernière modification par éponymie (15-06-2020 21:37:35)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Bonsoir,

je dois seulement voir quel hébergeur d'images utiliser et je pourrais tout reposter, dans l'ordre chronologique de la bibliographie. Ça ne se fera pas en un jour mais ça ne durera pas non plus des mois. Je vois ça demain.

P.S.: autant les remettre dans le fil, comme ça tout le monde en profitera. Bien entendu, je peux aussi vous les envoyer mais il vous suffira de sauvegarder les images postées sur votre ordinateur.

WWW

289 Dernière modification par Roland de L. (16-06-2020 06:14:11)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

"Ça ne se fera pas en un jour mais ça ne durera pas non plus des mois",
dites-vous.
J'ai passé plusieurs décennies sans connaître l'histoire passionnante de ce cabaret. Je peux attendre les images sans problème !
Merci d'avance.

P.S. Si je peux ajouter un modeste grain de sel...
Cette photo de Marville, peut-être une de celles évoquées dans votre # 177, est reproduite dans l'ouvrage de Philippe Mellot : Paris sens dessus-dessous (Editions V&O, 1991), page 60, avec en accompagnement un court extrait du texte de Grison (voir le # 67 de mercattore).

290 Dernière modification par éponymie (16-06-2020 13:01:56)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Les premières images en suivant la chronologie du message 276

1848, 30 juin : Journal des débats, message 110, officier tué devant le 57 rue Galande lors des journées de juin

https://i.ibb.co/6rMK2cH/95755518690627-Le-Figaro.jpg

OK, ça marche. Alors je continue,

1850-1867 : plan de Paris en 1380 – feuille X, Albert Lenoir, message 241, maison de la Bannière de France

https://i.ibb.co/1srgSqh/7008241889-MALenoirplande-Parisau-XIVesicle.jpg

En bas à droite la maison de la bannière de France :

https://i.ibb.co/TMgScq6/plan-d-Albert-Lenoir-feuille-X.jpg

(source)

Evidemment, suivre la bibliographie, pointer sur le message indiqué et aller chercher les photos en fin de fil requiert une certaine gymnastique...

WWW

291 Dernière modification par Roland de L. (16-06-2020 13:16:08)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

Evidemment, suivre la bibliographie, pointer sur le message indiqué et aller chercher les photos en fin de fil requiert une certaine gymnastique...

Merci pour l'invitation à la gymnastique, c'est passionnant !

292

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

C'est corrigé, il ne faut pas que j'oublie de sourcer à chaque fois (pour le plan de Lenoir, j'avais oublié à l'époque).

WWW

293 Dernière modification par Roland de L. (16-06-2020 14:16:43)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Vous mentionnez, au message 276 :
"1898 (réédité en 1901) : La Bièvre, les Gobelins, saint Séverin, Huysmans..."

Mon autre petit grain de sel : l'ouvrage de Huysmans a été réédité le 30-01-2020.
Cette page

294 Dernière modification par Roland de L. (21-06-2020 20:14:15)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Il me semble que ne figure pas, au message 276, pour l'année 1893, l'ouvrage de Emile Goudeau.

1893 : Paris qui consomme (Tableaux de Paris), qui évoque le Château-Rouge et son compère le Père-Lunette aux pages 266 et s.

Je me permets d'en copier un extrait...

"Dans les ignobles rues qui avoisinent la place Maubert, la « plac' Maub' » comme l' appellent les habitués de ces parages, il est maints cabarets aux renoms sinistres : tels le Château Rouge, le Père Lunette. Ce qu'on y boit est ordinaire : vin du broc ou de la bouteille, eau-de-vie, absinthe. Il y a des chances pour que le bouquet du cognac soit dû à un mélange extra-toxique d'acide laurique, d'acide palmitique, d' acide myristique et d'acide caproïque. A moins qu'il ne provienne d'acide sulfurique distillé avec du beurre de coco saponifié par la potasse et dissous dans l'alcool. Ainsi de suite .
Mais c'est le décor qui est remarquable ou plutôt ceux qui figurent dans le décor. Le Père Lunette est devenu, par l'éventrement de la place Maubert, un endroit déjà trop clair, trop évident, une sorte de cabaret d'alcooliques sur lequel la police a l'œil trop ouvert. C'est le refuge des vieilles rouleuses ivres-mortes qui sommeillent là sur un banc le long du mur, et quoique la mère Lunette ait reçu quelques coups de couteau assez récemment, le côté dégoût l'emporte sur le pittoresque et sur le terrible. Des étudiants, en chapeau haut-de-forme osent y aller prendre un verre su l' zinc, et écouter quelque gratteur de mandoline s'efforçant de faire le métier d'Orphée et de ressusciter quelque mélodie dans l'âme des bacchantes grognardes qui tapissent les murailles. Le Château Rouge, dernière incarnation d'une demeure antique qui fut, ô bizarrerie du sort ! le logis de Gabrielle d'Estrées, a gardé une physionomie plus sinistre. Les escarpes, les filous, les assassins, les mendigots capables de mauvais coups se réunissent là, rue Galande, surtout dans la partie du cabaret qui s'appelle la chambre des morts, et qui, en réalité, est un vaste dortoir pour ivrognes. Ici , pour peu qu'il ait l'espoir de recueillir quelque monnaie, tel chanteur des cours hasarde sa chanson ; le plus souvent, quelque romance très sentimentale où il s'agit de Blés d'or et de Valse des Roses, qu'il grasseye avec une tendresse infiniment trop poétique. Oh ! l'évocation des blés d'or et des roses, quelle consommation d'idéal pour ces gens de sac et de corde !
...
Eh bien ! quoi qu'on en pense, la rue Galande est moins terrible que le revers nord de la butte Montmartre , que les environs du Pont de Flandre, ou tout simplement que les abords du canal Saint-Martin. Le désert est toujours moins sûr qu'une foule quelconque . Puis, le Père Lunette et le Château Rouge ne sont plus d' une mise en scène tout à fait « sincère », mais, déjà sensiblement truquée. Il y a un cercle vicieux; les hideux clients de la rue Galande ne sont vraiment eux-mêmes que lorsqu'ils sont entre eux et seuls. Or, pour les voir ainsi , il faut que vous y alliez, et dès que vous arrivez, tout change, se compasse, se maquille. Vous pensez bien que s'ils ont un mauvais coup en préparation ils n'iront pas vous en faire part ! Ils commencent d'ailleurs à avoir l'habitude des gens du monde , que dis-je ? des princes du sang, les flairent de loin, et sont aussi gentils que possible avec eux, espérant en tirer quelque redevance et les faire « casquer », ce qui ne manque point. Que si le bruit circule que Rossignol arrive, ils n' en seront pas troublés, et feront bon accueil à l'inspecteur de la sûreté , lui raconteront familièrement leurs petites affaires, depuis combien de temps ils ont payé (payer, achever son temps de prison), etc. Par une nuit de froid, j'ai vu , comme le célèbre policier s' en allait, un escarpe lui relever soigneusement le collet de son paletot, veillant ainsi sur la précieuse santé de l'homme qui, peut-être, allait l'arrêter le lendemain ! Étonnante admiration de l'humanité pour quiconque détient la force !
Faisant désormais partie obligatoire de ce que maintenant on appelle : la « tournée des grands-ducs » , la rue Galande devient , avec quelques autres malpropretés parisiennes, un simple objet de curiosité, venu à point pour remplacer Paul Niquet et l'Azart de la fourchette, la Californie, et autres décors dont la disparition faisait un vide dans Paris. Si nous voulons frémir, cherchons ailleurs."

295 Dernière modification par éponymie (16-06-2020 17:02:49)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Roland de L. a écrit:

Il me semble que ne figure pas, au message 276, pour l'année 1893, l'ouvrage de Emile Goudeau : Paris qui consomme (Tableaux de Paris), qui évoque le Château Rouge aux pages 266 et s.
Cette page.

Ho, je suis bien certain que d'autres documents sont sortis depuis que ce fil est tombé quelque peu en déshérence. Une recherche sur google et je suis tombé sur une photo de la deuxième cour, celle qui vient après celle du Chateau Rouge, que je n'avais jamais vue. Mieux encore, l'immeuble du 57 en cours de démolition, jamais vu non plus, et Dieu sait si j'ai farfouillé sur le web à l'époque. Et il y aura certainement aussi du nouveau sur Gallica.

Vous aurez vu que Goudeau avait déjà parlé de notre cabaret en 1892, il me semble qu'il se répète un peu.

Mais bon... l'impression qui m'est restée est que l'affaire Gamahut a plus que largement contribué à ruiner "l'authenticité" du lieu et dès 1884-85, le Château-Rouge est devenu un tripot d'opérette pour le plus grand profit du propriétaire et des tour-opérateurs parisiens. Huissmans n'a rien apporté de nouveau et n'a bousculé aucun stéréotype.

Plus difficile de trouver des documents intéressants avant 1883, seul Wolf avait écrit quelque chose de complet. Et, pour le moment, impossible de trouver quoi que ce soit sur la fondation du cabaret en 1859.

P.S.: je viens de voir la modif que vous avez apporté à votre message. Elle va dans le sens de ce que je disais ci-dessus.

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296 Dernière modification par Roland de L. (17-06-2020 05:57:03)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Faute de trouver des documents sur la création de ce cabaret, je vous propose d'ouvrir un paragraphe 2001, avec cet extrait du roman Le maître de justice, de Kybalion.
Cette page.

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

Ho, je suis bien certain que d'autres documents sont sortis depuis que ce fil est tombé quelque peu en déshérence...
... Plus difficile de trouver des documents intéressants avant 1883, seul Wolf avait écrit quelque chose de complet. Et, pour le moment, impossible de trouver quoi que ce soit sur la fondation du cabaret en 1859...

Vous l'avez compris, je trouve ce sujet très intéressant. Je me propose, bien modestement, d'aider à enrichir votre message 276.
Je vais concentrer mes recherches, si possible, sur des dates antérieures à 1883, mais, avant, un dernier extrait de 1890, "pour la route".

Il s'agit d'un extrait de ""Fanchon l'idiote, roman de Marc Mario (pseudonyme de Maurice Jogand), paru en feuilleton en 1890 dans Le petit sou, puis en librairie en 1895, et réédité en 1949 chez Arthème Fayard.

"Viens donc ce soir, au Château-Rouge, rue Galande: j'y serai de bonne heure pour prendre une place et je me mettrai avec ceux qui pioncent au bout de la première table à gauche en entrant. Arrive sur le coup de dix heures, nous pourrons causer sans crainte des curieux. » Prépare un peu de monnaie et un plan pour que je puisse filer dans la nuit même, ce qui me sera facile avec ton concours. A ce soir, Je te serre amicalement la main,
ROLLAND

Notre Anglais se serait bien passé de cette aventure, En lisant le journal où le nom de Rolland était imprimé, il avait pensé que son complice allait avoir  recours à lui et il l'avait déjà envoyé intérieurement à tous les diables. Pour le moment, il ne pouvait reculer. Sa sécurité même exigeait qu'il n'abandonnât pas Rolland. Tom Fox résolut donc de se rendre au rendez-vous que lui donnait cette lettre apocryphe. Les clients étaient nombreux, ce soir-là, dans le  bouge mal famé de la rue Galande. Les vagabonds qui y trouvent un asile pour la nuit, sans avoir à craindre les questions indiscrètes, garnissaient tous les bancs et toutes les tables de l'entrée de salle. Accroupis, ils dormaient les uns à côté des autres, vieillards, femmes, hommes, enfants, tous en loques sordides, au milieu de cette atmosphère chargée d'émanations alcooliques, sans lumière, car le propriétaire du Chàteau-Rouge avait l'habitude de faire l'économie du gaz dans cette partie de son établissement. Le fond de la vaste salle, où se trouvait le comptoir, était seul éclairé par deux becs gaz. Autour du « zinc ». des hommes et des femmes. Les uns buvaient et jouaient au Zanzibar. Les autres attendaient que quelqu'un leur offrit un verre de cet affreux. « tord-boyaux » qui procure  l'ivresse. Les femmes surtout étaient hideuses, répugnantes. La « salle des morts » était pleine de bonne heure. C'est là, au fond de l'établissement, que sont relégués les buveurs ivres-morts. On les y entasse pèle mêle et on les y laisse cuver  tranquillement leur vin ou leur alcool, jusqu'à ce qu'ils soient revenus à eux. Ils gisent inanimés, dégoûtants, au milieu des déjections. La porte ne s’ouvre que pour jeter un nouvel ivrogne dans la salle des morts.
Au premier étage, au « salon », à la « galerie », il y avait des visiteurs : trois jeunes gens assez bien vêtus, fumant des cigarettes turques et buvant du champagne.
Avec eux, des habitués de la maison avaient pris place, pour exploiter leurs petits talents.
L’un poète, faisait en vers la description des peintures ignobles qui couvrent les murs. Un autre, après lui, célébrait ces ignominies par un rondeau qu’il chantait en s’accompagnant de la mandoline. Puis c’était le dessinateur, qui, pour « vingt ronds et un verre », fait instantanément le portrait.
Il y avait encore un chanteur, une marchande de bouquets faits avec des fleurs ramassées aux halles, et une marchande d’oranges sauvées des tombereaux de nettoyage.
Des filles enfin, d’ignobles créatures, cyniques, hideuses de vice, souriaient aux trois amis, assis en face d’eux, sollicitant sans façon des verres de champagne. Ces trois jeunes gens ne paraissaient pas beaucoup se distraire au milieu d’un pareil entourage. Ils étaient absorbés par des préoccupations sérieuses. Leur attention était attirée par ce qui se passait au rez-de-chaussée. Ils écoutaient, épiant le moindre bruit."

298 Dernière modification par éponymie (17-06-2020 11:39:08)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Je vois qu'en 1851, non seulement les photos ont disparu (hébergeur d'images fermé) mais les liens du musée Carnavalet sont obsolètes. Un peu agaçant. Si je remettais les photos, j'essayerais de mettre une référence fixe mais, comme il y a au moins une vingtaine de dessins et photos provenant de ce musée, je n'ai pas le temps de m'en occuper en ce moment.

Pour le reste, allez-y, copiez le message 276, complétez et modifiez à votre guise. Si vous voulez voir toutes les photos, je peux vous les mettre sur dropbox ce qui serait encore le plus simple (je n'aurai qu'un copier-coller à faire). Les documents sont dans chaque dossier dans l'ordre de leur apparition sur la page, suivant l'ancienne numérotation à 25 messages par page (les pages 1 et 2, correspondent à l'actuelle page 1).

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:


...
Pour le reste, allez-y, copiez le message 276, complétez et modifiez à votre guise. Si vous voulez voir toutes les photos, je peux vous les mettre sur dropbox ce qui serait encore le plus simple (je n'aurai qu'un copier-coller à faire). Les documents sont dans chaque dossier dans l'ordre de leur apparition sur la page, suivant l'ancienne numérotation à 25 messages par page (les pages 1 et 2, correspondent à l'actuelle page 1).

J'ai dû mal m'exprimer quand j'ai dit que je suis totalement béotien en matière informatique.
Je me sens bien incapable de "compléter et modifier à [ma] guise votre message 276", qui est d'une syntaxe richissime, et par ailleurs j'ignore (et pas superbement du tout) ce qu'est "dropbox" !
Je vous fais totalement confiance, et tâcherai de m'adapter.
Merci pour tout !

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Trouvé sur Gallica : Paris pittoresque, de Champeaux et Adam (éd. Rouam), 1883.
En page 42, un bref descriptif de la Rue Galande et de la Rue des Anglais :

"Les rues qui avoisinent la place Maubert ont conservé encore leur physionomie pittoresque. On ne voudrait certes pas y habiter, mais on aime de temps en temps à les parcourir, à regarder les vieilles bâtisses du temps passé; ces bornes qui remplacent les trottoirs, ces couloirs sombres et longs qui aboutissent à de sinistres escaliers. Ici c'est la rue du Haut-Pavé, du bout de laquelle on découvre le Panthéon qui se dresse majestueusement et domine tout Paris; détournez-vous, c'est la cathédrale, c'est Notre-Dame! le poème de pierre décrit par Victor Hugo; descendez cette voie, vous rencontrerez à droite la rue Galande, encore pleine des souvenirs du moyen âge; la rue Galande avec ses maisons contemporaines de Jean de Garlande qui lui a laissé son nom, ses marchands de vin, toujours le broc en main, pouvant à peine satisfaire une clientèle d'élite; ses rôtisseries où les oies grasses, les poulets, les canards chantent devant un feu ardent leur dernière chanson. Prenez cette petite rue à gauche, c'est celle des Anglais, où vous verrez l'établissement du père Lunettes, qui aurait pu servir de modèle à Zola pour son assommoir : établissement fantastique, hideux, incroyable, qui a déjà rendu millionnaire plus d 'un patron, et - qui ne craint pas même la concurrence du Château-Rouge de la rue Galande. Que de gros sous ou de petites pièces, prises dans la poche d 'un flâneur béat, sont tombés dans le comptoir du père Lunettes! Que voulez-vous? ce brave homme ne peut guère s'inquiéter de leur provenance. Toutefois, si j'ai un conseil à vous donner, c'est de ne pas entrer là : on vous regarderait tout au moins de travers.


"

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