Ils n’ont voulu ni de Brunechildis Regina, sa signature en écrivant à l’empereur, à l’impératrice, au patriarche et à dix-sept autres hauts personnages de l’Empire d’Orient, lettres pourtant éditées depuis le XVIIIe siècle, ni de Brunigilda, nom que lui donnait Grégoire le Grand dans les nombreuses lettres qu’il lui adressa.
Ils n'ont pas cru davantage ces deux inscriptions funéraires qui attendirent le XVe siècle, la première dans la crypte de l’abbaye de Saint-Martin d’Autun, la deuxième du cardinal Rolin, abbé du monastère (1408-1483), après transfert du tombeau dans une niche ogivale de l’église :
Brunechil fut iadis roine de France,
Fondateresse du saint lieu de céans
Cy inhumée en six cens quatorze ans,
En attendant de Dieu rémunérance.
BRUNECHILDE ROINE DE FRANCE
BENITE FLEUR D’INNOCENCE RARE
N’écoutez donc pas ces esprits
Qui traitent ceste bonne roine
D’ambitieuse, d’inhumaine
Et d’autres termes de mépris.
On ne doit condamner sa vie
Sur les faux rapports de l’envie
Ni sur un très lugubre sort.
Croiez qu’elle est pour asseurance
Une fleur bénite en sa mort
Mais fleur d’une rare innocence.
(d'après Brunehilde, La première reine de France, Roger-Xavier Lanteri, Perrin, 1995)
Oh35 : ces rimes nous en apprennent sur la prononciation : si l'on prononçait inhumaine comme de nos jours, roine se serait donc prononcé reine : pouvons-nous en déduire pour le roi ou le roy une prononciation comme rey (je ne connais pas l'écriture phonétique) ?
Je remarque encore cet usage d'envie dans un sens encore bien pire que la jalousie ou la médisance, venu de invidere, opposé à l'envie positive (invitare) : les dictionnaires connaissent ce sens, la morale chrétienne aussi, mais à ma surprise j'avais eu du mal à retrouver de tels usages dans ma recherche sur Google Livres sur envie et envi.
Fille légère ne peut bêcher.