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Messages [ 251 à 273 sur 273 ]

251 Dernière modification par glop (15-06-2015 18:51:59)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

diconoma a écrit:
P'tit prof a écrit:

et qui dit à part dit souvent inférieur

C'est peut-être ainsi chez les machistes. Mais nous ne le sommes pas tous. Compte tenu des qualités que les femmes manifestent, les distinguer des hommes est une manière de leur rendre hommage.

Une manière de leur rendre femmage voulez-vous dire? tongue

Èzasques, Èzasques…
C’est la formule préliminaire que Francis Blanche choisit un jour (m’a-t-on dit) pour parler aux habitants d’Èze.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

252 Dernière modification par BakaGaijin (15-06-2015 21:08:57)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

yd a écrit:

Il y a probablement eu un recul au XIXe, mais il faut se méfier car c'est un siècle très différent du XXe, très contradictoire et très contrasté par rapport au XXe. Le Moyen-âge avait connu les escrivaines, avec quel bonheur, je n'en sais rien ; le mot fut perdu, mais il n'est pas dit que ce fut au XIXe, et il revient maintenant tout doucement

.
Moi j’aurais dis une apogée mais bon… Le 20e aussi très contrasté.
Le moyen âge a aussi connu autrice, amatrice et présidente (mais pas actrice). Ses mots ne se sont pas « perdus » tout seuls, ils ont été écartés des dictionnaires à partir de la fin du 17e avec le 1er dictionnaire de l’académie.

La présidente, ça viendra ; mais on a eu tort de vouloir passer le féminin en force, ce qui ne peut que retarder l'échéance.

Passer en force !!! Présidente dans le sens « celle qui préside » est attesté depuis le moyen-âge ! Et apparais aussi dans la 8e édition du dico de l’académie. Si celle qui préside une association peut être appelée une présidente, pourquoi celle qui préside une assemblée nationale ou un Etat ne pourrait-elle pas l’être ? Pas’que ce n’est pas dans un dico qui décrit les usages d’une époque où c’était inaccessible aux femmes ? Et surtout circonscrire l’usage du féminin à des postes moins "prestigieux" que la présidence d’une assemblée nationale ou d’un Etat, n’est-ce pas un tantinet sexiste ?

P'tit prof a écrit:

Ce n'est pas la langue qui est sexiste, ce sont ses usagers.

Et comme il n’y a pas de langue sans usagers…

Notre discussion repose sur une base fausse : considérer qu'il manque des féminins  en français, et vouloir en créer à toutes forces.

La base fausse c’est de considérer qu’il n’y a pas, et en aucune façon, de masculin, mais seulement un "non-marqué" strictement égal au neutre et de prétendre qu’il n’y a aucun lien, en aucune façon, entre genres grammaticaux est sexe.
N’importe quel enfant de 6 ans sait que les suffixes –eur, –ien, -ais appellent un un, et que –euse, -trice, -ienne, -aise appellent un une.
A la limite les mots vraiment grammaticalement neutre appellent un ou(inclusif) une, comme élève, enfant, le suffixe -iste, etc.

Pour reprendre votre exemple : boulanger, boulangeur, boulangeuse.

Tiens, après avoir soutenu que auteur est parfaitement neutre, vous nous faites un masculin en –eur !

glop a écrit:

Pourtant, c’est le souci de distinction entre adjectif et substantif qui m’incite à prendre mes distances avec certains mots malencontreusement féminisés.

C’est le principe des noms de métier, ainsi que des gentilés, etc. ils sont autant des substantifs que des adjectifs.

"L'orthographe est plus qu'une mauvaise habitude, c'est une vanité" R. Queuneau

253 Dernière modification par florentissime (17-06-2015 10:48:57)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

P'tit prof a écrit:

et, si je vous ai bien compris, ‹ boulangère ›, forme féminine existante, devrait donc servir à créer parallèlement une forme masculine ;

Vous ne m'avez pas  bien compris.
Je ne cré"e aucune forme à partir de boulangère, je laisse de côté boulangère et repars du neutre générique, boulanger.
De ce neutre générique, ou hyperonyme, je dérive deux spécifiques ou hyponymes, marqués en genre : boulangeur et boulangeuse.

Pour répondre à votre question :

Que fait-on alors de ‹ boulangère › ?

on n'en fait rien, on ne l'utilise plus que comme adjectif qualificatif, relié à boulanger : levure boulangère.

Intéressante proposition.
Cependant, depuis l'industrialisation, il faut encore distinguer entre la machine qui produit un travail, et celui qui travaille.

Par exemple : une moissonneuse est une machine pour moissonner; une balayeuse est une machine pour balayer.

Je chois donc pour réserver le suffixe *eur/*euse - *rice aux machines et pour réserver le suffixe *(i)er/*(i)ère aux personnes.

-> boulangeur : petit appareil pour faire le pain; boulangeuse : grosse machine pour pétrir; boulanger/boulangère.
-> moissonneuse : grosse machine pour moissonner; moissonnier / moissonnière.
-> balayeuse : machine pour balayer; balayier / balayière
-> tondeuse : machine pour tondre; tondier / tondière.
-> extractrice : machine pour extraire; extractier / extractière.
-> tracteur : machine pour tracter; tractier / tractière.

Quant aux termes qui dérivent d'un participe présent : agent, président,...etc
L'agent est celui dont la profession est d'agir; Le président, celui dont la profession est de présider.
L'idéal serait de dériver le terme directement à partir du verbe.
agent => agir => agier / agière;
président => présider => présidier / présidière.

Reste encore certainement d'autres termes, construit de manière plus inhabituelle, telle ministre, ou maire.
Pour ces dernier, je le prendrais en analogie à maître / maîtresse : ministre / ministresse; maire / mairesse.

254 Dernière modification par yd (20-06-2015 12:45:02)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Venant de ce sujet, j'ai voulu vérifier si le substantif encadrant était reconnu ; le TLFi l'ignore, mais le Larousse fait d'une pierre deux coups, reconnaissant les substantifs encadrant et encadrante. Tous les coups sont permis dans la France d'aujourd'hui.

Fille légère ne peut bêcher.

255

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Je trouve encadrante moins saugrenu que agente.
Peut-être parce que encadrant et encadrante sont aussi des adjectifs.

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

greg a écrit:

Je trouve encadrante moins saugrenu que agente.

Est-ce plus saugrenu que régente, qui ne se porte pas mal ?
Peut-être la première lettre "a", qui brouille les pistes de l'article défini, est-elle en partie responsable de cette difficulté ?

257

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Laissons La régente régenter, l’encadrent encadrer et l’agent…

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

... agir !

259 Dernière modification par glop (22-06-2015 11:42:17)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

À propos du verbe agrir, en consultant du cnrtl, je vois que l’étymologie réserve bien des surprise puisque l’on retrouve le verbe latin agere à l’origine des trois mots suivant :
Agent (celui qui agit pour), acteur (celui qui fait), agence (là où travaillent les agents).
Par contre, le verbe agencer n’est pas concerné.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

260

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Abel Boyer a écrit:
greg a écrit:

Je trouve encadrante moins saugrenu que agente.
Peut-être parce que encadrant et encadrante sont aussi des adjectifs.

Est-ce plus saugrenu que régente, qui ne se porte pas mal ?
Peut-être la première lettre "a", qui brouille les pistes de l'article défini, est-elle en partie responsable de cette difficulté ?

J'aurais dû préciser que je me plaçais dans le cadre défini par ce salon : Mot "agente" en milieu professionnel.
Le mot agente est certes ancien mais son utilisation style agente administrative me paraît récente.

Comme encadrante, régente est un féminin substantif ou adjectif.
Ce que n'est pas agente, qui n'est que féminin substantif.

L'adjectif féminin encadrante, qu'on trouve par exemple dans l'équipe encadrante, est susceptible d'être substantivé sous forme féminine : une encadrante petite-enfance.
Cette possibilité n'est pas offerte à agente, du moins à ma connaissance. Mais peut-être as-tu des exemples de agente utilisé comme adjectif ?

Quant à la lettre a à l'initiale de agente ou agent, je ne saisis pas ce que tu veux dire.

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

greg a écrit:

Quant à la lettre a à l'initiale de agente ou agent, je ne saisis pas ce que tu veux dire.

J'avais supposé que le "a" initial donnait à "l'agent", un début trompeusement féminin "la gent" ; nous sommes donc forcés, par l'habitude, de restituer un masculin malgré ce premier indice sonore féminin ; je me disais que peut-être cette restitution forcée était à nouveau perturbée devant "l'agente", qui, pour le coup, est bien féminin.
Mais cette élucubration ne me semble pas tenir en face d'autres exemples commençant par un "a" comme "l'amant/l'amante", dont le second ne nous pose aucun problème (et est essentiellement substantif au passage).
Bref, je crois que c'est simplement la rareté de "l'agente" qui nous  gêne pour l'intégrer.

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Théoriquement, il me semble que c'est la dernière syllabe d'un mot qui est accentuée en Français.
Donc on ne devrait pas confondre oralement « l'agente » et « la gente », de même que l'on ne confond pas « l'amante » et « la menthe »

L'agent, cela reste un instrument, un catalyseur.

Dire « une agente », c'est comme dire « une instrumente » ou « une catalyseuse ».
On voit bien qu'il y a une limite à la féminisation, car, potentiellement, le nombre de terme à féminiser est considérable. La révolution industrielle a finit par faire considérer les travailleurs comme de simples instruments, comme des agents d'une tâche répétitive et unique.

Ex : Celle qui visserait toute la journée est une visseuse.
Mais une visseuse est aussi une machine pour visser.

Il faut distinguer entre l'instrument de l'action (l'outil), et celui qui manie cet instrument.

C'est pourquoi je continue d'estimer qu'il faut deux suffixes distincts : eur/euse pour l'instrument; (i)er/(i)ère pour la personne.

Un vissier et une vissière vissent avec un visseur ou une visseuse.

L'agent correspond au participe présent du verbe agir.
Mieux vaudrait dériver à partir du verbe agir avec le bon suffixe.
Un agier / une agière.

On peut faire de même avec tous les verbes dérivés des participes présents.
présider -> présidier / présidière. (président)
régir -> régier / régière. (régent)
gérer -> gérier / gérière. (gérant)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

De coup, il faudrait revoir tous les termes de métier en *eur.

un vendeur -> une vendier, une vendière.

Sur le modèle de charcutier : chair cuitier -> charcutier
maison vendier -> un masvendier / une masvendière (agent immobilier).
maison bâtier -> un masbâtier / une masbâtière (maçon)

Donner en vente = venum dare = vendre.
donner en place = locum dare = loidre (= louer)

maison loidier -> un masloidier / une masloidière (loueur de maison)

outil loidier -> un outiloidier / une outiloidière (loueur d'outils)
outil vendier -> un outivendier / une outivendière (vendeur d'outils)
outil faitier -> un outifaitier / une outifaitière (fabricant d'outils)

264 Dernière modification par yd (28-06-2015 07:33:21)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Ce qui manque peut-être le plus à cette démarche théorique, c'est la prise en compte de la musicalité. On dit souvent, on entend souvent dire, que la langue française sur le plan musical serait moins adaptée à être chantée que les principales langues voisines, et que sur le plan morphologique (j'espère que c'est le mot exact, sans en être sûr) elle manquerait de logique, elle ne serait pas assez systématique, toujours en comparaison des principales langues voisines.

Or je pense tout le contraire : c'est parce que la langue française prend en compte la musicalité des mots que la morphologie de ses mots ne suit pas une logique systématique, et c'est parce que sa musicalité est plus complexe qu'on la rend en poésie moins facilement mélodieuse, c'est-à-dire qu'on l'adapte moins facilement au chant. Est-elle moins musicale pour autant ? Moi je réponds non et au contraire.

Exemple du présidier que je trouve sonner mal, alors que l'épicier sonne bien. Sur un mot on ne prouvera rien, je ne me bats pas contre le présidier, et la musicalité des mots est une notion délicate à manier et à étudier avec méthode. Laissons cela aux poètes, y compris en prose, et aux musiciens.

Vous voudriez plus de logique en français, et ce sera moins de musicalité. Moi je voudrais moins de logique et plus de musicalité, dont je pense que notre lexicographie ne tient pas assez compte - en tient-elle seulement compte ? - , voire notre grammaire, quand par exemple elle chasse le malgré que.

Vous auriez proposé le présidieur, je n'aurais pas pu rejeter.

Mon Sieur le présidieur,
je vous fais une lettre,
que vous lirez peut-être
si vous avez du cœur.

Plutôt qu'une théorie que nous ne pouvons que rejeter, proposez-nous des choses que nous ne pourrions qu'adopter : revisitez des textes de grandes chansons, aimées de tout le monde, avec ça et là des modifications lexicales qui les embelliraient encore. Là, vous auriez à mon avis une chance, avec un peu de goût et pour peu d'apporter du bonheur.

Fille légère ne peut bêcher.

265

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Je pense exactement cela.
Il arrive même que des mots qui ne posent généralement aucun problème ne soient pas les bienvenus dans certaines phrases (je n'ai pas d'exemples pour le moment mais je vais y être attentive). La seule raison est que l'ensemble ne s'harmonise pas musicalement.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

266

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

florentissime a écrit:

Théoriquement, il me semble que c'est la dernière syllabe d'un mot qui est accentuée en Français.


Sud = type méridional = syllabation longue
Nord = type septentrional = syllabation courte

Sud → la·ʒɑ̃· → paroxyton
Nord → la·ʒɑ̃t → oxyton

Sud → la·mɑ̃· → paroxyton
Nord → la·mɑ̃t → oxyton

Sud → la·tɑ̃· → paroxyton
Nord → la·tɑ̃t → oxyton



florentissime a écrit:

Donc on ne devrait pas confondre oralement « l'agente » et « la gente », de même que l'on ne confond pas « l'amante » et « la menthe »

Déjà, l'article à quoi s'attache le substantif ne porte pas d'accent — sauf s'il s'agit de marquer une insistance particulière sur l'article au détriment du nom qui suit.
L'article l' est incapable de porter un accent d'insistance qui lui soit propre.

En principe, les syntagmes la menthe et l'amante ne sont jamais accentués sur #the et #te, ni au Sud ni au Nord.
S'ils le sont, et ils peuvent l'être, c'est qu'il s'agit d'une variante expressive. 

Normalement, l'accent syntagmatique frappe la syllabe finale mɑ̃t au Nord et la syllabe préfinale mɑ̃ au Sud.

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Donc on ne devrait pas confondre oralement« l'agente » et « la gente »

On devrait d'autant moins  que l'adjectif gente est toujours suivi du substantif qu'il détermine : une gente dame.

Le substantif gente n'existe pas en français, et le substantif gent se prononce ʒã dt ne peut donc se confondre qu'avec le prénom Jean.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

268 Dernière modification par florentissime (28-06-2015 13:46:31)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

yd a écrit:

Ce qui manque peut-être le plus à cette démarche théorique, c'est la prise en compte de la musicalité. On dit souvent, on entend souvent dire, que la langue française sur le plan musical serait moins adaptée à être chantée que les principales langues voisines, et que sur le plan morphologique (j'espère que c'est le mot exact, sans en être sûr) elle manquerait de logique, elle ne serait pas assez systématique, toujours en comparaison des principales langues voisines.

Or je pense tout le contraire : c'est parce que la langue française prend en compte la musicalité des mots que la morphologie de ses mots ne suit pas une logique systématique, et c'est parce que sa musicalité est plus complexe qu'on la rend en poésie moins facilement mélodieuse, c'est-à-dire qu'on l'adapte moins facilement au chant. Est-elle moins musicale pour autant ? Moi je réponds non et au contraire.

Exemple du présidier que je trouve sonner mal, alors que l'épicier sonne bien. Sur un mot on ne prouvera rien, je ne me bats pas contre le présidier, et la musicalité des mots est une notion délicate à manier et à étudier avec méthode. Laissons cela aux poètes, y compris en prose, et aux musiciens.

Vous voudriez plus de logique en français, et ce sera moins de musicalité. Moi je voudrais moins de logique et plus de musicalité, dont je pense que notre lexicographie ne tient pas assez compte - en tient-elle seulement compte ? - , voire notre grammaire, quand par exemple elle chasse le malgré que.

Vous auriez proposé le présidieur, je n'aurais pas pu rejeter.

Mon Sieur le présidieur,
je vous fais une lettre,
que vous lirez peut-être
si vous avez du cœur.

Plutôt qu'une théorie que nous ne pouvons que rejeter, proposez-nous des choses que nous ne pourrions qu'adopter : revisitez des textes de grandes chansons, aimées de tout le monde, avec ça et là des modifications lexicales qui les embelliraient encore. Là, vous auriez à mon avis une chance, avec un peu de goût et pour peu d'apporter du bonheur.

Les anglais trouvent que nous parlons du bout des lèvres. Il y a en effet beaucoup de voyelles qui impliquent des lèvres arrondies en français (u, ʚ́, ʚ̀, ɷ, ó, ò), ce qui implique un petit étouffement. Il y a aussi des voyelles nasales (in, an) qui fuitent par le nez, et des nasales arrondies (un, on) qui cumulent les deux défauts.

C'est cela qui pénalise pour le chant, puisque le chant, pour être fort et sonore, se doit d'être à pleine gorge, ce que ne permettent pas bien les voyelles arrondies, étouffées, et les voyelles nasales, fuitant par le nez.

L'amplification résout en partie le problème, mais il reste que le français chanté garde tout de même un coté "intime". La musicalité est lié aux sons vocaliques : je ne vois pas trop ce que l'on peut y faire.

Cela dit, de ce point de vue, les sons "é" et "è" ne posent pas de problème.

Je persiste à penser que l'instrument (balayeuse; tondeuse; aspirateur; moissonneuse) doit être distingué de l'homme qui le manie (balayier, balyière; tondier, tondière; aspiratier, aspiratière; moissonnier, moissonière) : jusqu'à nouvel ordre, une machine ne se manie pas elle-même.

Un balayier balaye avec une balayeuse.
Un tondier tond avec une tondeuse.
Un aspiratier aspire avec un aspirateur.
Un moissonnier moissonne avec un moissonneuse.

Puisque les opérateurs des usines sont généralement dévolus à la conduite d'un instrument, il faut bien pouvoir distinguer l'homme de l'instrument.

Imaginez une balayière qui balaye avec une balayeuse.
Cette balayeuse a parfois des ratés et le chef d'équipe a découvert empiriquement qu'il suffisait de donner des petites tapes sur le cul de la balayeuse pour faire cesser son hoquet.

Comment dira le chef d'équipe, voyant cette balayeuse hoqueter, pour indiquer à son assistant d'aller résoudre la panne ?
« va taper sur le cul de la balayeuse »

Si la balayière, qui manie la balayeuse, est désigné « balayeuse », du même terme que son instrument, ce genre d'ordre pourrait avoir quelques conséquences fâcheuses... Cela dit, ce n'est pas sûr non plus, cette ambigüité pourraient résulter en un beau mariage et beaucoup d'enfants.

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Pour ce qui concerne le sujet "agent administratif", c'est celui qui est cause d'administration.

collecter -> collection -> collectif -> collectiviser
administrer -> administration -> administratif -> administrativiser

d'où : administrativisier / administrativisière.

270 Dernière modification par yd (28-06-2015 15:25:20)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Les nasales sont parfaitement adaptées au chant, puisqu'elles ne sont absolument pas gênantes quand on chante. Ce qui est gênant au moins pour quelques-uns, c'est de chanter bouche fermée, ce qu'on traduit par mmm, car là la voix n'est plus que nasale, et c'est le seul cas. Or le chant bouche fermée est très pratiqué quelle que soit la langue : c'est un mauvais procès qu'on fait au français. Espérance, ange, monde, ombre, chant, songe, vent, prince, serein, parfum, temps, charmant, sont des mots qui passent très bien dans le chant.

Quand dans une langue réputée sans nasale on termine par m ou n, par exemple dans one, surtout en le faisant trainer, le nez intervient tout autant que dans le on français. Le ram pam pam pam de L'enfant au tambour passe très bien, il est prononcé de la même façon en anglais et en français. À peine fait-on trainer le m qu'on est bouche fermée, ce qui est le son le plus nasal qui soit.

Les noms de parfum sont toujours choisis pour bien sonner à l'oreille ; or on y trouve toutes les nasales que vous voulez.

Un son qu'on pourrait fuir en chant, c'est le i, qui permet beaucoup moins la pleine expression de la voix que toutes nos nasales. Or je ne sache pas que dans les langues voisines on ait fui le i en chant, alors qu'elles le prononcent toutes comme en français.

Fille légère ne peut bêcher.

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Revenez au sujet...

Cela ne vous dérange pas de désigner l'homme comme l'instrument ?
Moi, si.

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Pour moi, entre autres choses qui me dérangent, on trouve les gens qui veulent réformer le lexique français alors qu'ils ne le maitrisent pas... et ceux qui noient le poisson...

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

273 Dernière modification par oliglesias (29-06-2015 15:31:55)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

florentissime a écrit:

Théoriquement, il me semble que c'est la dernière syllabe d'un mot qui est accentuée en Français.
Donc on ne devrait pas confondre oralement « l'agente » et « la gente », de même que l'on ne confond pas « l'amante » et « la menthe »

J'irai plus loin que greg dans sa réponse à ces phrases.
Effectivement, les articles ne sont jamais toniques en français (sauf cas exceptionnel d'emphase).
En revanche, vous dites "théoriquement", mais ça veut dire quoi théoriquement? Dans un contexte où le mot se trouverait totalement isolé, sans qu'il y ait d'autres mots autour? Effectivement, belle théorie! Le truc le plus éloigné de ce qu'est le langage en somme.
En français, il n'y a pas (il n'y a plus) d'accent de mot mais un accent syntagmatique: c'est le dernier mot d'un syntagme qui porte l'accent (dans sa dernière syllabe) et encore, quand on ne veut pas insister sur une autre syllabe (c'est tout à fait possible). Et en plus, le "e" final étant muet dans la variété septentrionale (et standard) du français, la dernière syllabe n'est pas celle que vous soulignez... (et dans les variétés méridionales, comme le souligne greg, le "e" pouvant être prononcé, la syllabe accentué reste la même, et les mots seront donc accentués sur l'avant dernière syllabe)...
En tout cas, tout ça pour dire qu'il est normalement impossible de distinguer à l'oral sans contexte:

"l'amante sent bon" et "la mente sent bon".

Est-ce que cette ambigüité est problématique... non! smile Parce que le contexte se limite très rarement à une phrase et aussi parce que l'ambigüité est utile dans une fonction poétique du langage puisqu'elle peut permettre des jeux de mots, calembours, etc. très utiles également dans la langue...

En ce qui concerne ça:

florentissime a écrit:

Les anglais trouvent que nous parlons du bout des lèvres. Il y a en effet beaucoup de voyelles qui impliquent des lèvres arrondies en français (u, ʚ́, ʚ̀, ɷ, ó, ò), ce qui implique un petit étouffement. Il y a aussi des voyelles nasales (in, an) qui fuitent par le nez, et des nasales arrondies (un, on) qui cumulent les deux défauts.

J'ai bien ri. big_smile
"Défauts" pour quoi? pour le chant? On s'en fout du chant. Le chant n'est qu'une possibilité offerte par le langage, ce n'est pas son but ultime.

Et:

florentissime a écrit:

Puisque les opérateurs des usines sont généralement dévolus à la conduite d'un instrument, il faut bien pouvoir distinguer l'homme de l'instrument.

Non, il ne "FAUT" pas. C'est vous qui pensez que c'est nécessaire, mais ça ne l'est aucunement.
Si la langue était si confuse que vous voulez nous le faire croire avec vos multiples contributions au sujet de la rationalisation du français, ça ferait belle lurette qu'on ne se comprendrait plus!... et qu'on aurait procédé à toutes ces modifications que vous proposez (ou à d'autres dans le même genre).
Toutes les petites ambigüités qui peuvent exister en français (et dans toute autre langue) ne peuvent pas être considérées comme un défaut ou comme révélatrices d'une langue qui ne fonctionne pas comme elle devrait. Tout ça, c'est dans votre tête smile

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