Re : Mot "agente" en milieu professionnel
Le raisonnement sexiste, c'est de faire des femmes une catégorie séparée
Que voulez-vous, le français est une langue sexiste, et on ne peut rien y faire grand-chose.
Comme c’est une langue sexiste, dans le cadre des noms de métier, etc., et surtout parlant de quelqu’un en particulier, il n’existe pas de genre neutre.
Par contre, en ayant à chaque fois une forme masculine et une forme féminine, le français reconnait qu’un homme ou qu’une femme puisse faire le même métier.
Mais, quand vous écrivez, Madame Hustvedt est un auteur anglophone, vous excluez les femmes du métier d’auteur.Se faisant, vous créez un effet similaire au woman writer qui insupporte Siri Hustvedt.
Joli morceau de sophistique...
Entourloupettes et paralogismes comme s'il en pleuvait.
Que voulez-vous, le français est une langue sexiste, et on ne peut rien y faire grand-chose.
Première entourloupette : une synecdoque (à moins qu'il ne s'agisse d'une métonymie) transfère à la langue un trait qui ne concerne que ses utilisateurs.
Comme c’est une langue sexiste, dans le cadre des noms de métier, etc., et surtout parlant de quelqu’un en particulier, il n’existe pas de genre neutre.
Seconde entourloupette : un raisonnement cause/conséquence, qui tire une conséquence fasse d'une cause inexistante.
La cause inexistante, c'est le prétendu sexisme de la langue. La conséquence inexistante, c'est la prétendue absence de neutre en français.
Le neutre, en grammaire, c'est la forme vide, non marquée. Le français possède une forme non marquée, connue sous le nom de masculin.
Bien entendu, la disparition du neutre latin dans le français n'est absolument pas due à la mentalité des locuteurs...
Par contre, en ayant à chaque fois une forme masculine et une forme féminine, le français reconnait qu’un homme ou qu’une femme puisse faire le même métier.
Troisième entourloupette : réduire la question aux seuls noms de métier, et lier la présence d'un dérivé féminin à la reconnaissance par la langue (ainsi douée d'autonomie...) d'une équivalence des fonctions. Historiquement parlant, la boulangère ne fait pas le pain, la bouchère ne tue pas les bêtes... Certes, la chevaleresse combat, la demanderesse este en justice, mais la colonelle ne commande pas un régiment !
Ce n'est pas la langue française qui admet que hommes et femmes puissent exercer le même métier, c'est la société... et encore... Jusque dans les années trente une agrégée n'était pas le féminin d'un agrégé il existait deux concours distincts, le masculin et le féminin, et les épreuve du concours masculin étaient plus difficiles que celles du concours masculin.
Ce parallélisme des formes ne sous-entendait donc aucune équivalence de fonction...
Mais, quand vous écrivez, Madame Hustvedt est un auteur anglophone, vous excluez les femmes du métier d’auteur.
Bouquet final, préparé par ce qui précède et magnifique paralogisme : il faut comprendre qu'en usant du mot auteur, parfaitement neutre, totalement non marqué, convenant donc aux femmes comme aux hommes j'exclus les femmes ! A la base de ce raisonnement la prémice sexiste qu'un auteur ne saurait être qu'un homme...
Le plus beau est à la fin :
Ce faisant, vous créez un effet similaire au woman writer qui insupporte Siri Hustvedt.
Effet similaire ? Madame Hustvedt ne veut pas être qualifiée de woman-writer. En la qualifiant d'auteure, américaine de surcroit, en soulignant doublement qu'elle est femme, c'est vous qui créez l'effet similaire.