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forum abclf » Pratiques linguistiques » Mot "agente" en milieu professionnel

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Messages [ 151 à 200 sur 273 ]

151

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

P'tit prof a écrit:

Dans les lycées de filles, tous les professeurs étaient des femmes !

Non.

Fille légère ne peut bêcher.

152 Dernière modification par yd (17-05-2015 10:36:48)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

glop a écrit:
yd a écrit:

Allez savoir : les élèves pouvaient-elles dire une professeur sans paraître ne viser que les professeurs femmes ?

Elles n’avaient certainement pas ce genre de préoccupation.
Le personnage dit Un professeur qui fait l’amour ! Comme il aurait dit Un cordon bleu qui fait des Knackis !

Ce qui est exactement l'interprétation inverse à celle de Greg, ainsi d'ailleurs qu'à celle de P'tit prof.

Fille légère ne peut bêcher.

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

yd a écrit:
P'tit prof a écrit:

Dans les lycées de filles, tous les professeurs étaient des femmes !

Non.

Un peu de lecture :
https://clio.revues.org/445

154 Dernière modification par yd (17-05-2015 10:58:19)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Les milieux versaillais ne visaient probablement que les professeurs laïcs, en même temps que l'accès des femmes au même enseignement que les hommes.

Dans l'histoire l’Église avait varié, et elle ne fut pas la seule en cause puisque la plupart des œuvres gréco-latines dans le registre comique jouaient traditionnellement de la misogynie, dans l'Antiquité païenne aussi bien que par la suite, jusqu'à la fin du Moyen-âge, je crois.

J'en profite pour citer ce passage de la page de Wikipedia dédiée aux Thesmophories, qui contredit quelques idées reçues :

Les Thesmophories commémoraient Déméter Thesmophoros, littéralement celle qui a apporté les lois. Seules les femmes mariées à des citoyens y participaient, collectivement et sans prêtresse. En effet, Déméter était la déesse qui a institué le mariage et a donc donné un statut social aux femmes, leur permettant d'être plus que de simples concubines.

Fille légère ne peut bêcher.

155

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

yd a écrit:

Nous avions des sœurs défroquées pour l'enseignement et deux professeurs laïcs dont notre professeur d'histoire et géographie, madame Espagne, grand femme magnifique qui est tombée enceinte. « Tu te rends compte, un professeur qui fait l'amour ! » En classe de quatrième, nous étions absolument choquées d'avoir un professeur enceinte, c'était une obscénité. À cinq mois, on a dû lui dire de ne pas revenir.

Arianne Laroux, Portaits parlés

Allez savoir : les élèves pouvaient-elles dire une professeur sans paraître ne viser que les professeurs femmes ?

Je pensais plutôt à cette phrase : « En classe de quatrième, nous étions absolument choquées d'avoir un professeur enceinte, c'était une obscénité. »



yd a écrit:

Enfant est parfaitement épicène, puisqu'on n'hésite jamais à dire une enfant, mais professeur ne l'est qu'imparfaitement : je dis une enfant, cela me convient parfaitement, mais une professeur ne me convient pas parfaitement : comme tout le monde je dis la prof.

Il n'empêche que un enfant peut s'appliquer sans la moindre hésitation à un enfant de sexe féminin ou de sexe indéterminé.
Il en va de même pour un juge, un élève, un professeur, un écolo etc.
Comme l'expression mon petit à l'adresse d'une jeune fille ou d'une jeune femme.

À distinguer de laideron — qui ne concerne pas les humains de sexe masculin, a priori.

156 Dernière modification par Ylou (17-05-2015 17:40:40)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

On a aussi mon amour, un chaperon, un bourreau des coeurs..... qui sont épicènes, et un jupon,  métonymie qui ne peut désigner qu'une femme. 

Et puis on dit une victime, une personne, une proie, une brute, une canaille, une crapule, une dupe, une fripouille, une sentinelle, une vedette... épicènes!

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

157 Dernière modification par yd (17-05-2015 18:38:08)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Le TLFi à épicène :

GRAMM., rare.
A.− [En parlant d'un nom d'être animé] (Terme générique) qui sert à désigner une espèce, sans préciser le sexe. Les mots Enfant, perdrix sont des noms épicènes (Ac. 1932).

On peut dire une enfant ou un enfant, une élève ou un élève, mais non pas un perdrix, et pas davantage une professeur :

Rem. Ce terme, sauf à l'oral, ne s'emploie pas avec un déterm. fém. (contrairement à prof), mais avec un déterm. masc. pour les deux sexes : J'ai une petite amie, professeur dans un lycée de province. Elle serait enfermée dans une geôle sans air qu'elle ne serait pas plus seule et plus étouffée (Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p.1226). Certains aut. ont cherché à introduire les termes professeuse ou professoresse (infra rem.) qui ne sont pas passés dans le lang. cour., ou bien ont cherché des tournures qui permettaient d'introduire une notion de fém.: L'évêque Espelette ressemble à n'importe quelle dame professeur à l'institut des jeunes filles d'Ostrov (Bernanos, Joie, 1929, p.624).

En ce qui me concerne j'attendrai que le mot épicène soit clarifié avant d'en user.

On peut dire tous les professeurs sont des femmes de la même façon qu'on peut préférer dire tous les clients sont des femmes à toutes les clientes sont des femmes, forme plus ou moins stupide, ou tous les pensionnaires sont des filles à toutes les pensionnaires sont des filles, pour la même raison. Rien à voir avec le non genre ou double genre ou triple genre épicène mais seulement avec le genre grammatical masculin, que moi j'appelle le neutre masculin tout comme j'appelle le genre de la perdrix le neutre féminin, genre grammatical masculin qui n'est pas exclusif aux hommes, destiné aussi bien aux seuls hommes qu'aux ensembles comprenant des hommes et des femmes.

Je signale cet usage du perdreau que je trouve plaisant, uniquement pour des filles :

P. anal., fam. Très jeune fille. Ce ne serait pas déplaisant à voir trotter sur le pont de la Belle-Arsène un joli petit perdreau de fillette dans ce goût-là! (A. Daudet, Arlésienne, 1872, II, 3e tabl., 3, p. 405). Un vrai perdreau : rose et brune, toute petite et à petites frisettes, mais la moitié d'un diable (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 95).

Le TLFi suit l'Académie, mais cette dernière est certainement la première responsable du non usage de professoresse, à en juger à ces pages séparées docteur et doctoresse. Professeuse n'était pas une bonne proposition.

Fille légère ne peut bêcher.

158 Dernière modification par yd (17-05-2015 19:37:04)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

greg a écrit:
yd a écrit:

Allez savoir : les élèves pouvaient-elles dire une professeur sans paraître ne viser que les professeurs femmes ?

Je pensais plutôt à cette phrase : « En classe de quatrième, nous étions absolument choquées d'avoir un professeur enceinte, c'était une obscénité. »

J'avais bien compris, mais l'auteur met ce masculin dans la bouche de toutes les élèves en interprétant la citation qui précède : « Tu te rends compte, un professeur qui fait l'amour ! »

En prime, l'éditeur n'aurait sans doute pas laissé passer une professeur enceinte, et moi-même je ne l'aurais ni dit ni écrit, pas plus qu'un professeur enceinte, comme je me tue à l'expliquer. Mais Arianne Laroux a aussi bien pu vouloir s'amuser de la bêtise grammaticale. Ce qui m'intéresse c'est comment parlent les élèves.

Fille légère ne peut bêcher.

159

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

yd a écrit:

On peut dire une enfant ou un enfant, une élève ou un élève, mais non pas un perdrix, et pas davantage une professeur :

Rem. Ce terme, sauf à l'oral, ne s'emploie pas avec un déterm. fém. (contrairement à prof), mais avec un déterm. masc. pour les deux sexes : J'ai une petite amie, professeur dans un lycée de province. Elle serait enfermée dans une geôle sans air qu'elle ne serait pas plus seule et plus étouffée (Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p.1226). Certains aut. ont cherché à introduire les termes professeuse ou professoresse (infra rem.) qui ne sont pas passés dans le lang. cour., ou bien ont cherché des tournures qui permettaient d'introduire une notion de fém.: L'évêque Espelette ressemble à n'importe quelle dame professeur à l'institut des jeunes filles d'Ostrov (Bernanos, Joie, 1929, p.624).

On peut bien sûr dire une professeur et la remarque du TLFI à ce sujet est du plus haut comique : on le dit mais on ne l'écrit pas.
Or si, justement, ça se dit et ça s'écrit.

D'ailleurs Wiktionnaire précise à l'entrée professeure : « En France, l'usage tend à privilégier la forme épicène un/une professeur. L’Académie française ne reconnaît pas l’usage du mot. »
Étant entendu que l'avis de l'Académie, on s'en fout.

Dans francesoir.fr du 22 avril 2015 : « Limoges : une professeur d'allemand suspendue pour avoir fait l'apologie du nazisme ».
Dans lefigaro.fr du 15 avril 2015 : « Vingt ans après le scandale, la professeur et son élève sont mariés et parents ».

160 Dernière modification par Roméo31 (17-05-2015 23:59:29)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Bonsoir,

- Dans la famille professorale, je voudrais la professeur.
- Je ne l'ai pas.
- donnez-moi la professeure, alors.
- ben, je ne l'ai pas non plus !

https://books.google.com/ngrams/graph?c … ur%3B%2Cc0

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

greg a écrit:

On peut bien sûr dire une professeur et la remarque du TLFI à ce sujet est du plus haut comique : on le dit mais on ne l'écrit pas.
Or si, justement, ça se dit et ça s'écrit.

D'ailleurs Wiktionnaire précise à l'entrée professeure : « En France, l'usage tend à privilégier la forme épicène un/une professeur. L’Académie française ne reconnaît pas l’usage du mot. »
Étant entendu que l'avis de l'Académie, on s'en fout.

Dans francesoir.fr du 22 avril 2015 : « Limoges : une professeur d'allemand suspendue pour avoir fait l'apologie du nazisme ».
Dans lefigaro.fr du 15 avril 2015 : « Vingt ans après le scandale, la professeur et son élève sont mariés et parents ».

N'oublie pas que l'article du TLFi a été écrit sur la base d'une documentation vieille d'un demi-siècle. Tu compares des états de langue qui ne sont pas comparables.

162 Dernière modification par yd (19-05-2015 22:41:48)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Quand le TLFi reconnaît l'usage de la prof il ne me semble pas si en retard, et il demeure parfaitement exact que personne n'a d'hésitation à féminiser le mot prof alors que beaucoup hésitent ou demeurent réticents à féminiser professeur. À l'écrit c'est peu visible puisqu'on hésite à utiliser le mot prof lui-même. Il peut y avoir moins de réticences à féminiser professeur aujourd’hui qu'il y a cinquante ans, mais même avec les courbes Ngram je n'y croirai pas puisque depuis les années 80 elles font souvent un peu n'importe quoi et que beaucoup de ces prétendues tendances ne dureront pas.

Et il faudrait savoir, puisqu'on m'oppose en même temps que professeur peut très bien s'utiliser tantôt avec un déterminant et un adjectif féminin, tantôt avec un déterminant masculin et un adjectif exclusivement féminin tel que enceinte et tantôt avec un déterminant et un adjectif masculin pour désigner une femme.

Fille légère ne peut bêcher.

163

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Abel Boyer a écrit aujourd'hui (18 mai) à greg :

N'oublie pas que l'article du TLFi a été écrit sur la base d'une documentation vieille d'un demi-siècle. Tu compares des états de langue qui ne sont pas comparables.

Yd a "répondu" :

Quand le TLFi reconnaît l'usage de la prof il ne me semble pas si en retard,

[...]


On ne peut pas raisonner ainsi, car la documentation visée par A.B. est antérieure à 1971 et que "la prof" a été inclus dans le TLF sur le fondement de cette doc. (= "la prof" n'a pas été ajouté dans le supplément du TLF confectionné de 1992 à 1997 = figurait déjà dans un des 16 vol. initiaux).

164 Dernière modification par yd (18-05-2015 22:45:59)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Le TLFi était donc en avance, et voilà.

Et où avez-vous vu que j'aurais répondu entre des pinces à linge à Abel Boyer ?

Fille légère ne peut bêcher.

165

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Abel Boyer a écrit:

N'oublie pas que l'article du TLFi a été écrit sur la base d'une documentation vieille d'un demi-siècle. Tu compares des états de langue qui ne sont pas comparables.

Précision utile, en effet. Ceci explique cela.

166 Dernière modification par yd (19-05-2015 06:45:23)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Ainsi Le TLFI serait-il tenu de se mettre à jour pour aller dans le même sens qu'un certain nombre, même si ce qu'il disait il y a cinquante ans, parmi quoi nul mammouth ni bison je ne vois, demeure valable. Ne vous gênez surtout pas, des fois que ça marche.

C'est quoi, la mise à jour manquante, que les sources du TLFi inclussent la presse écrite et la presse en ligne ? Même Ngram ne le fait pas, et le jour qu'il le fera il trouvera péniblement 1 usage de la professeur pour 100 de le professeur, contre 0,32 exactement pour 100 en 2000.

Il est pour qui, le plus haut comique ?

Fille légère ne peut bêcher.

167 Dernière modification par greg (19-05-2015 09:36:53)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Il est pour qui prend des vessies pour des lanternes, pour qui confond les oukases académiesques, les lacunes du TLFI (même atténuées par un retard de 50 ans) avec la réalité.

Outre que la professeur est une forme attestée depuis assez longtemps, ne serait-ce que pour désigner l'épouse du porteur du titre, on le trouve aussi à date ancienne, rarement je te le concède, pour dénommer ledit porteur de sexe féminin :
« Les dernières expériences faites en 1859, par une professeur adjoint à l'École vétérinaire de Kharkow, donnèrent les résultats suivants : sur 622 bêtes inoculées, 535 guérirent et 87 succombèrent . »
Archives générales de médecine (1868).
Mais peut-être s'agit-il là d'une vieille coquille électroniquement ressuscitée ?

De toute façon, la professeur existait bien avant que le TLFI n'en prescrivît l'emploi jugé correct.
Ce à quoi on assiste de nos jours, c'est un simple recyclage sémantique d'une forme désuette.
Ce qui n'est bien sûr pas le cas de la professeure.

Perso, je préfère le professeur pour le féminin, le masculin et le neutre sémantiques.
Mais mon avis personnel n'est rien face à la force de l'usage, même minoritaire.
Ceci dit, je pense que la professeur est promis à un avenir moins incertain que la professeure.

168 Dernière modification par Abel Boyer (19-05-2015 10:07:44)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

greg a écrit:

Ion le trouve aussi à date ancienne, rarement je te le concède, pour dénommer ledit porteur de sexe féminin :
« Les dernières expériences faites en 1859, par une professeur adjoint à l'École vétérinaire de Kharkow, donnèrent les résultats suivants : sur 622 bêtes inoculées, 535 guérirent et 87 succombèrent . »
Archives générales de médecine (1868).
Mais peut-être s'agit-il là d'une vieille coquille électroniquement ressuscitée ?

Coquille à coup sûr, que laisse déjà supposer "adjoint" au masculin et que confirme une narration parallèle des mêmes expériences :
http://img11.hostingpics.net/pics/553578Capture.png
https://books.google.fr/books?id=JBAxAQ … mp;f=false

greg a écrit:

De toute façon, la professeur existait bien avant que le TLFI n'en prescrivît l'emploi jugé correct.

Le TLF ne prescrit pas, il décrit. Ses remarques se contentent de faire l'état des lieux.

169 Dernière modification par yd (28-06-2015 18:15:57)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Tout ce que je disais, c'est que même sans être un partisan de toute féminisation on ne pouvait pas nier une volonté assez générale de féminiser le mot. Si l'Académie et le TLFi ne sont pas sans reproche, probablement en compagnie de l’université ou autres composantes du mammouth, c'est surtout, à mon avis, pour avoir sabré sans aucune raison valable le féminin qui serait le plus satisfaisant, la professoresse. Une fois que l'opprobre a été jetée sur le mot par de telles institutions, et assez constamment, il est difficile de redresser l'usage, ce que chacun essaie de contourner comme il peut, principalement soit en optant pour la professeur, soit en optant pour le professeur qui est une dame.

Les féminins possibles, il n'y en avait pas cinquante. Professeuse n'aurait même pas dû venir à l'esprit. Dans les collèges, lycées, facultés ou grandes écoles c'eût été partout la catastrophe.

Fille légère ne peut bêcher.

170 Dernière modification par greg (19-05-2015 10:54:43)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Merci Abel pour le recoupement.
Une remarque cependant : la forme non féminine adjoint qui suit une professeur ne laisse pas davantage supposer une éventuelle coquille que le syntagme un professeur enceinte dont il était question message 144.
Seul ton rapprochement permet de lever le lièvre.



Voici d'autres occurrences :

« Cette aimable femme, bonne musicienne et distinguée professeur de chant, s'occupait aussi de composition et elle tint à donner, pour la circonstance, preuve de ses talents en ajoutant au troisième acte une petite introduction symphonique. » → 1892

« L'autre, professeur appréciée autant qu'artiste laborieuse, se recommande par un esprit d'observation, une recherche de sincérité très louables [...] » → 1903

« Après avoir étudié sous la direction de sa mère, Mad. Henriette Frêne-Reinhardt, l'estimée professeur de piano, puis sous ma propre direction, Henry Frêne fut admis [...] » → 1913

« Dessin, Étude de la fleur. Professeur : Mlle Dupuy, professeur diplômée de l'enseignement secondaire des jeunes filles. » → 1915

« Arithmétique, par Anna Cartan, professeur agrégée à l'école d'application annexée, à l'école normale supérieure de Sèvres, et Elie Cartan, professeur à la Faculté des sciences de l'Université de Paris. Nouvelle édition entièrement refondue conformément aux programmes du 3 juin 1925 » → 1927

« Par arrêté du 3 octobre 1919, Mme Laval, née Letrait (Isabelle), professeur certifiée d'allemand, est maintenue détachée auprès du ministre des affaires étrangères pour deux périodes successives de cinq ans, [...] » → 1949



Abel Boyer a écrit:

De toute façon, la professeur existait bien avant que le TLFI n'en prescrivît l'emploi jugé correct.

Le TLF ne prescrit pas, il décrit. Ses remarques se contentent de faire l'état des lieux.

Alors il décrit mal.

171 Dernière modification par yd (19-05-2015 11:08:17)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Dans tous ces usages, on féminise par l'accord de l'adjectif au féminin ou en nommant la personne comme une dame : nulle trace d'un déterminant féminin au mot de professeur. Justement, ces auteurs ont su contourner intelligemment la difficulté, peut-on penser.

Je pose une question idiote : que signifie l'abréviation Mr. dans la citation par Abel Boyer (message 168) ? Monsieur ? Il s'agissait donc d'un homme ?

Fille légère ne peut bêcher.

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

greg a écrit:

Une remarque cependant : la forme non féminine adjoint qui suit une professeur ne laisse pas davantage supposer une éventuelle coquille que le syntagme un professeur enceinte dont il était question message 144.
Seul ton rapprochement permet de lever le lièvre.

Pas vraiment. "Enceinte", dans le sens "gravide", n'a quasiment jamais de pendant masculin "enceint" pour des raisons physiologiques. "Adjoint" et "adjointe" coexistent librement.

greg a écrit:

Voici d'autres occurrences :

« Cette aimable femme, bonne musicienne et distinguée professeur de chant, s'occupait aussi de composition et elle tint à donner, pour la circonstance, preuve de ses talents en ajoutant au troisième acte une petite introduction symphonique. » → 1892

« L'autre, professeur appréciée autant qu'artiste laborieuse, se recommande par un esprit d'observation, une recherche de sincérité très louables [...] » → 1903

« Après avoir étudié sous la direction de sa mère, Mad. Henriette Frêne-Reinhardt, l'estimée professeur de piano, puis sous ma propre direction, Henry Frêne fut admis [...] » → 1913

« Dessin, Étude de la fleur. Professeur : Mlle Dupuy, professeur diplômée de l'enseignement secondaire des jeunes filles. » → 1915

« Arithmétique, par Anna Cartan, professeur agrégée à l'école d'application annexée, à l'école normale supérieure de Sèvres, et Elie Cartan, professeur à la Faculté des sciences de l'Université de Paris. Nouvelle édition entièrement refondue conformément aux programmes du 3 juin 1925 » → 1927

« Par arrêté du 3 octobre 1919, Mme Laval, née Letrait (Isabelle), professeur certifiée d'allemand, est maintenue détachée auprès du ministre des affaires étrangères pour deux périodes successives de cinq ans, [...] » → 1949.

Intéressant. Deux observations.
1) Il est clair que des exceptions, relativement faciles à chercher et à trouver par informatique, ne modifient pas une règle quasi-générale (si une telle règle existe). Il faudrait faire une étude statistique.
2) Je ne sais pas si c'est du fait de la méthode de recherche, mais je note (comme 'yd') qu'aucun des exemples anciens ne  montre "la professeur" ou "une professeur". Ils se contentent tous ou presque d'utiliser "professeur" en apposition et d'accorder au féminin l'adjectif associé, accord par syllepse. Ça reste assez dans l'esprit des grammaires traditionnelles qui enseignaient, par exemple :
http://img11.hostingpics.net/pics/590438Capture.png
https://books.google.fr/books?id=q7U0wq … mp;f=false

yd a écrit:

Je pose une question idiote : que signifie l'abréviation Mr. dans la citation par Abel Boyer (message 168) ? Monsieur ? Il s'agissait donc d'un homme ?

Bien sûr. "Mr", on l'a rappelé ici cent fois, était une abréviation usuelle pour "monsieur".

173 Dernière modification par greg (19-05-2015 12:10:57)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

yd a écrit:

Dans tous ces usages, on féminise par l'accord de l'adjectif au féminin ou en nommant la personne comme une dame : nulle trace d'un déterminant féminin au mot de professeur. Justement, ces auteurs ont su contourner intelligemment la difficulté, peut-on penser.

« Quand une famille perd sa fortune, si une jeune fille va péniblement donner des leçons, pour le premier témoignage d'estime la société la déclasse ; elle déchoit de son rang, de son monde. L'institutrice professeur n'a plus la même position sociale que la femme oisive ou ignorante. Sans déroger on épouse une demoiselle inutile, nulle, mais une institutrice, une professeur, c'est aller dans un autre monde, un autre échelon. » → 1869

« Il y a plus fort que ça : j'avais une professeur de chant, qui a mal tourné du reste. Elle était mariée. Son mari se bat en duel avec un de ses correspondants. Ne connaissant personne, elle supplie mon mari d'être témoin du sien. » → 1891



Abel Boyer a écrit:

Il est clair que des exceptions, relativement faciles à chercher et à trouver par informatique, ne modifient pas une règle quasi-générale (si une telle règle existe). Il faudrait faire une étude statistique.

Je te rappelle qu'il n'était pas question d'établir que la professeur était la règle générale pour désigner un porteur de titre de sexe féminin.
Il était question d'établir que c'était un usage existant — sans doute minoritaire mais existant.

Il est par contre tout à fait établi, et il en était également question, que c'était un usage courant pour désigner l'épouse du porteur de titre de sexe masculin. Ce qui permet de démontrer que la forme la/une professeur est autre chose qu'un caprice de féminard post-68 et analphabète.



Abel Boyer a écrit:

Une remarque cependant : la forme non féminine adjoint qui suit une professeur ne laisse pas davantage supposer une éventuelle coquille que le syntagme un professeur enceinte dont il était question message 144.
Seul ton rapprochement permet de lever le lièvre.

Pas vraiment. "Enceinte", dans le sens "gravide", n'a quasiment jamais de pendant masculin "enceint" pour des raisons physiologiques. "Adjoint" et "adjointe" coexistent librement.

Pas d'accord : la physiologie et la linguistique font rarement bon ménage...

« Dans cette approche, le corps enceint, qui ne se réduit pas à la matrice-utérus de la femme, mais comprend toutes ses dimensions physiques, spirituelles [...] ».

Wiktionnaire mentionne cette trouvaille : « Élisabeth Première est un monarque anglais qui ne fut jamais enceint. »

Pour ma part, un homme enceinte ne me choque pas plus qu'une agent administratif.

174 Dernière modification par Abel Boyer (19-05-2015 14:03:40)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

greg a écrit:
Abel Boyer a écrit:

Il est clair que des exceptions, relativement faciles à chercher et à trouver par informatique, ne modifient pas une règle quasi-générale (si une telle règle existe). Il faudrait faire une étude statistique.

Je te rappelle qu'il n'était pas question d'établir que la professeur était la règle générale pour désigner un porteur de titre de sexe féminin.
Il était question d'établir que c'était un usage existant — sans doute minoritaire mais existant.

Il est par contre tout à fait établi, et il en était également question, que c'était un usage courant pour désigner l'épouse du porteur de titre de sexe masculin. Ce qui permet de démontrer que la forme la/une professeur est autre chose qu'un caprice de féminard post-68 et analphabète.

C'est possible, j'ai suivi ce débat d'assez loin, je dois dire. Mais défions-nous de la facilité avec laquelle l'informatique nous permet de repérer, d'épingler, ce que tu appelles "usage existant" mais constitué, en fait, d'exemples non pas même minoritaires, mais infinitésimaux par rapport à l'écrasante majorité, bref l'arbre qui cache la forêt. Sous ce rapport-là, je préfère les courbes Ngram qui sont mieux représentatives des équilibres.
https://books.google.com/ngrams/graph?c … ur%3B%2Cc0

La relative montée en puissance de la forme la/une professeur n'est peut-être pas une invention de féminard post-68 mais c'est quand même bien un phénomène récent facilement lisible :
https://books.google.com/ngrams/graph?c … ur%3B%2Cc0

Quant à ton observation et tes exemples avec "enceint", ce sont, certes, des "trouvailles", des "monstres", c'est-à-dire quelque chose de tout à fait particulier et qui ne correspond pas à l'usage quasi général observé. Amusant, mais sans portée.

Avec des exemples trouvés de cette manière, on prouve n'importe quoi, par exemple, qu'on disait "un cathédrale" à côté d'"une cathédrale" !
https://books.google.fr/books?id=sLIWAA … mp;f=false
https://books.google.fr/books?id=aI5ZAA … mp;f=false
https://books.google.fr/books?id=cJstBg … mp;f=false

175 Dernière modification par yd (19-05-2015 22:45:20)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Et dans tous les résultats reliés à la féminisation on trouve les mêmes tendances à partir d'environ 1980. Pour la professeur et une professeur, les courbes ne partent pas de zéro et progressent assez régulièrement : on peut croire à une tendance durable.

Pour écrivaine, qui n'est que la réanimation de l'ancienne escrivaine, on peut encore croire à une tendance durable. S'agissant de l'auteure le mot sort du néant et il a toutes les chances d'y retourner. Les courbes, ça s'interprète, c'est un peu de la météo ; mais quant aux mouvements infinitésimaux sortis de nulle part, plus ils sont spectaculaires plus on peut s'attendre à un feu de brindilles.

Fille légère ne peut bêcher.

176

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Je peux formuler sans réticence : La victime portait des moustaches.
J'ai du mal à formuler (moi, mais peut-être pas quelqu'un d'autre) : C'est une victime moustachue.
On dira : c'est une belle fripouille et jamais c'est un beau fripouille
La vedette de la soirée est monsieur Untel. Il ne vient à l'idée de personne de choisir de changer l'article : le vedette...Alors pourquoi le fait-on avec professeur?

La langue n'est pas parfaite, elle a des zones de flou; c'est ce qui fait sa richesse, son efficacité aussi. Ces "imperfections" obligent le locuteur à trouver des biais, des solutions.
Alors, si on n'a pas envie de dire mon professeur est enceint, ni mon professeur est enceinte, ni ma professeur est enceinte, on dira peut-être ma prof est enceinte (ce sera sans doute le choix des élèves) ou alors on s'arrangera autrement; on pourra dire : mon professeur est une jeune-femme qui est enceinte, ou encore : mon professeur (c'est une femme) est enceinte....
Tomber sur des os, ce n'est pas si mal. C'est un petit défi à relever.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

...mon professeur  est en cloque, mon professeur prendra bientôt un congé maternité... sont les hypothèses les plus probables.
Le Rectorat écrira Mme Untel, professeure certifiée..., un monstre parfaitement homologué.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

178 Dernière modification par yd (19-05-2015 18:26:05)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Au Rectorat, c'est comme à l'armée, moins on pose de questions, mieux c'est.
Je suis mauvaise langue, car j'ai eu une fois affaire à lui et, comme il m'avait été plutôt favorable - léger, léger -, le chef d'établissement ne voulait pas croire que je n'y avais aucune entrée. Quand je raconte l'histoire à des profs ils ne veulent pas davantage me croire.

Fille légère ne peut bêcher.

179

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

yd a écrit:

Au Rectorat, c'est comme à l'armée, moins on pose de questions, mieux c'est.

Je confirme. Je dirais même plus : l'EN, c'est la grande muette, au même titre que l'armée.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

yd a écrit:

Au Rectorat, c'est comme à l'armée, moins on pose de questions, mieux c'est.
Je suis mauvaise langue, car j'ai eu une fois affaire à lui et, m'ayant était plutôt favorable - léger, léger -, le chef d'établissement ne voulait pas croire que je n'y avais aucune entrée. Quand je raconte l'histoire à des profs ils ne veulent pas davantage me croire.

Vous ayant quoi ?
Il manque des mots...

On ne dira jamais assez de mal des rectorats, des recteurs et des rectrices, parfaitement, consultez le B.O.E.N. si vous ne me croyez pas.
J'aurais mieux fait de citer ce rapport d'un IPR concernant  une de mes collègues et amies : Madme Untel, professeure agrégée  de Lettres classiques... Le ver est dans le  fruit, vous dis-je !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

181 Dernière modification par Abel Boyer (19-05-2015 17:19:33)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

P'tit prof a écrit:
yd a écrit:

Je suis mauvaise langue, car j'ai eu une fois affaire à lui et, m'ayant était plutôt favorable - léger, léger -, le chef d'établissement ne voulait pas croire que je n'y avais aucune entrée.

Vous ayant quoi ?
Il manque des mots...

Je crains que ce "ayant était" soit une coquille, parlante, pour "ayant été".
'yd' nous a habitués à ce genre de petite faute qui révèle, comme je le dis souvent, une sorte d'écriture phonétique et donc des habitudes de prononciation. 'yd' prononce vraisemblablement de la même manière "était" et "été", de même qu'il prononçait "excluais" comme "excluez" :
http://www.languefrancaise.net/forum/vi … 20#p113520

(cela dit, la phrase reste quand même un peu bancale)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Si je retiens votre leçon :

Je suis mauvaise langue, car j'ai eu une fois affaire à lui et, m'ayant été plutôt favorable - léger, léger -, le chef d'établissement ne voulait pas croire que je n'y avais aucune entrée.

cela n'a pas grand sens non plus.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Je suis d'accord, comme je le disais in fine, ça reste bancal. Je suppose que "m'ayant été plutôt favorable" se rapporte encore au "rectorat" mentionné dans la première proposition et non au chef d'établissement, sujet de la seconde. Anacoluthe, que de crimes on commet en ton nom.

184

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

P'tit prof a écrit:

...des rectrices...

L'article indéfini gâche tout!
C'était plus amusant du temps où il n'y en avait qu'une, la première... forcément, et que cette forme féminine avait été employée pour la première fois et au singulier donc... mais précédé de l'article défini pluriel (épicène donc) "les"...
Un barbarisme de jalouses sans doute.

Non sunt multiplicanda entia sine necessitate!

185 Dernière modification par yd (19-05-2015 20:44:25)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

De quelles entrées imaginait-on que je parlais, si elles n'étaient pas celles, supposées par le chef d'établissement, dont j'aurais bénéficié au Rectorat ?

En ce qui me concerne la tendance à la faute ne vient pas de la prononciation, à laquelle je ne fais jamais attention, la considérant comme parisienne : à l'instant j'avais écrit quels au lieu de quelles.

Quand j'écris à la plume je ne pense pas faire ce genre de fautes, mais d'autres, sur la bonne orthographe « lexicale ».

Fille légère ne peut bêcher.

186 Dernière modification par greg (19-05-2015 20:02:18)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Abel Boyer a écrit:

La relative montée en puissance de la forme la/une professeur n'est peut-être pas une invention de féminard post-68 mais c'est quand même bien un phénomène récent facilement lisible :
https://books.google.com/ngrams/graph?c … ur%3B%2Cc0

Je me permet d'afficher l'image du graphique correspondant à ton lien :
http://img15.hostingpics.net/pics/9513061960.png


Et voici une autre pespective chronologique à paramètres constants :
http://img15.hostingpics.net/pics/9541031750.png


Ce qui permet de voir que le vigoureux engouement post-68 au XXe siècle a été précédé d'un premier engouement post-68 au XIXe siècle.
Le premier engouement, moins vif que le second, semble quand même s'être maintenu sur pas moins d'un siècle.
Je laisse de côté la petite folie passagère de 1800...

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

J'avais volontairement enlevé la partie la plus ancienne du graphique car son côté en dents de scie montre que les données sont sûrement trop peu nombreuses pour obtenir un lissage et une portée significative du graphique.
En fait, si l'on regarde de près sur un graphique avec un lissage de 1 :
https://books.google.com/ngrams/graph?c … ur%3B%2Cc0
on voit deux pics qui semblent pouvoir se comparer en 1941 et en 2012 en pourcentage, à savoir environ 0,000004% de la production livresque numérisée. Mais si l'on regarde le détail pour 1941
https://www.google.fr/search?q=%22la+pr … mp;tbm=bks
on voit qu'il n'y a en fait que 6 résultats numérisés, et que deux confondent "la" avec "là", et les autres sont des lectures fautives de "la" en "le" ! Donc finalement, aucun résultat probant à retenir.
Pour 2012
https://www.google.fr/search?q=%22la+pr … mp;tbm=bks
cette fois-ci, il y a un nombre raisonnable de livres et les occurrences paraissent correctes, du moins en grande partie.
C'est la raison pour laquelle il ne faut comparer que ce qui est comparable, quand on travaille sur des pourcentages d'occurrences aussi faibles, et il faut se contenter des dernières années qui montrent l'évolution que j'ai signalée plus haut.

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

P'tit prof a écrit:

Peut-être parce que prof professeur ingénieur proviseur dirlo censeur sont des neutres avant d'être des masculins.
Ce sont de parfaits antiféminins — sans sexisme aucun.

Exactement.
Pourquoi vouloir mettre au féminin des termes qui ne sont pas au masculin ?

Il m'est tombé une fois sous les yeux une interview de  Siri Hustvedt, auteur américain (et épouse de Paul Auster...)  où  elle refusait énergiquement d'être dite femme auteur (woman writer en V.O.), attendu qu'on ne dit pas homme auteur (man writer en V.O.).
Dédié à tous les féminiseurs compulsifs.

On n'a pas dit neutre, on a dit épicène !
un épicène peut s'accorder au féminin ou au masculin, selon le sens.

Incompréhensible !
Si « auteur » n’est pas masculin, pourquoi écrivez-vous « auteur américain » en parlant d’une Américaine !
Si « auteur » est épicène, pourquoi écrivez-vous « auteur américain » en parlant d’une Américaine !

Le grand malentendu des féminiseurs, c'est qu'ils confondent allègrement genre grammatical et sexe des personnes. En vertu de cette confusion, ils dénaturent artificiellement les mots.

Le grand malentendu ne semble pas être seulement chez vos féminiseurs...

"L'orthographe est plus qu'une mauvaise habitude, c'est une vanité" R. Queuneau

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Ylou a écrit:

Je peux formuler sans réticence : La victime portait des moustaches.
J'ai du mal à formuler (moi, mais peut-être pas quelqu'un d'autre) : C'est une victime moustachue.

Si la victime est une femme qui porte la moustache... pourquoi pas smile

On dira : c'est une belle fripouille et jamais c'est un beau fripouille
La vedette de la soirée est monsieur Untel. Il ne vient à l'idée de personne de choisir de changer l'article : le vedette...Alors pourquoi le fait-on avec professeur?

Peut-être pas'que professeur est un nom de métier, à la différence de victime, fripouille, vedette etc.

"L'orthographe est plus qu'une mauvaise habitude, c'est une vanité" R. Queuneau

190 Dernière modification par glop (19-05-2015 23:00:42)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

BakaGaijin a écrit:
P'tit prof a écrit:

Peut-être parce que prof professeur ingénieur proviseur dirlo censeur sont des neutres avant d'être des masculins.
Ce sont de parfaits antiféminins — sans sexisme aucun.

Exactement.
Pourquoi vouloir mettre au féminin des termes qui ne sont pas au masculin ?

Il m'est tombé une fois sous les yeux une interview de  Siri Hustvedt, auteur américain (et épouse de Paul Auster...)  où  elle refusait énergiquement d'être dite femme auteur (woman writer en V.O.), attendu qu'on ne dit pas homme auteur (man writer en V.O.).
Dédié à tous les féminiseurs compulsifs.

On n'a pas dit neutre, on a dit épicène !
un épicène peut s'accorder au féminin ou au masculin, selon le sens.

Incompréhensible !
Si « auteur » n’est pas masculin, pourquoi écrivez-vous « auteur américain » en parlant d’une Américaine !
Si « auteur » est épicène, pourquoi écrivez-vous « auteur américain » en parlant d’une Américaine !

Le grand malentendu des féminiseurs, c'est qu'ils confondent allègrement genre grammatical et sexe des personnes. En vertu de cette confusion, ils dénaturent artificiellement les mots.

Le grand malentendu ne semble pas être seulement chez vos féminiseurs...

Il s’agit simplement de garder la possibilité, de composer une phrase pour parler d’une femme ou d’un homme sans s’infliger la trituration du genre des mots (substantifs) qui  figurent dans cette phrase.

Exemple:
Lorsque je l’ai conduit chez ce ponte de la finance, il s’attendait à rencontrer un homme ; Il fut surpris lorsqu'elle nous accueillit.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

191 Dernière modification par greg (20-05-2015 09:13:56)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Abel Boyer a écrit:

Pour 2012
https://www.google.fr/search?q=%22la+pr … mp;tbm=bks
cette fois-ci, il y a un nombre raisonnable de livres et les occurrences paraissent correctes, du moins en grande partie.

Ton lien débouche sur 2002, pas sur 2012. Pour 2002 donc, ça fait 4 malheureuses pages...
La 4e page compte 8 occurrences. Sont invérifiables les 3e, 4e, 5e, 6e, 7e et 8e occurrences...
Je me suis pas amusé à vérifier les 3 premières pages ni à rectifier sur 2012.



Abel Boyer a écrit:

C'est la raison pour laquelle il ne faut comparer que ce qui est comparable, quand on travaille sur des pourcentages d'occurrences aussi faibles, et il faut se contenter des dernières années qui montrent l'évolution que j'ai signalée plus haut.

Il semble qu'il faille également se passer des dernières années vu la modestie de l'échantillon.
Sans compter les coquilles à la pelle, les cas d'invérifiabilité etc.
En gros ngram c'est bien gentil, mais ça ne démontre rien quant aux usages minoritaires.



D'ailleurs je soumets le cas de le professeur, très très bien établi car fort majoritaire, à ta sagacité (sans lissage, que du brut) :
http://img11.hostingpics.net/pics/992606leprofesseur.png

On voit une bonne grosse suite de plus hauts sommets entre la guerre franco-prussienne et la première guerre mondiale.
S'agissant de fréquences maximales, est-ce interprétable ?

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

greg a écrit:
Abel Boyer a écrit:

Pour 2012
https://www.google.fr/search?q=%22la+pr … mp;tbm=bks
cette fois-ci, il y a un nombre raisonnable de livres et les occurrences paraissent correctes, du moins en grande partie.

Ton lien débouche sur 2002, pas sur 2012. Pour 2002 donc, ça fait 4 malheureuses pages...
La 4e page compte 8 occurrences. Sont invérifiables les 3e, 4e, 5e, 6e, 7e et 8e occurrences...
Je me suis pas amusé à vérifier les 3 premières pages ni à rectifier sur 2012.

Alors là, excuse-moi, mais je te trouve drôlement gonflé voire limite malhonnête (à moins que ce ne soit que de la taquinerie) ! Au lieu d'étudier seulement la dernière page de résultats, qui contient comme d'habitude chez Google les résultats les moins pertinents, et de la monter en épingle ou d'inférer de cette vue partielle mal choisie par toi l'inanité de l'ensemble, tu aurais mieux fait d'étudier la première dont les 10 résultats sont lisibles et pertinents. Idem pour la 2e page : 10 résultats pertinents. Sur la 3e page, le score se dégrade, avec 5 résultats pertinents, 1 faux, et 4 invérifiables.
L'ensemble reste donc très honorable et commence à être significatif.
Ce n'est pas un échantillon énorme, mais il a, je crois, suffisamment de poids pour représenter ce que tout un chacun peut observer autour de soi, la montée en puissance de "la professeur".
Suffisant aussi pour dire que, contrairement à ceux de 1941, les résultats de 2002 justifient la remontée de la courbe Ngram.
Pour la confusion entre 2012 et 2002, elle est mienne, mais ça ne change pas fondamentalement les choses, si ce n'est qu'on a encore un peu plus de résultats pour 2012 que pour 2002.

greg a écrit:

Il semble qu'il faille également se passer des dernières années vu la modestie de l'échantillon.
Sans compter les coquilles à la pelle, les cas d'invérifiabilité etc.
En gros ngram c'est bien gentil, mais ça ne démontre rien quant aux usages minoritaires.

Je n'ai jamais ici cessé de rappeler le danger de prendre à la lettre, sans précaution, les résultats de Ngram. Il faut savoir les vérifier, les interpréter. Mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain.

193 Dernière modification par Abel Boyer (20-05-2015 17:00:32)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

greg a écrit:

D'ailleurs je soumets le cas de le professeur, très très bien établi car fort majoritaire, à ta sagacité (sans lissage, que du brut) :
http://img11.hostingpics.net/pics/992606leprofesseur.png
On voit une bonne grosse suite de plus hauts sommets entre la guerre franco-prussienne et la première guerre mondiale.
S'agissant de fréquences maximales, est-ce interprétable ?

Ce qu'on voit, donc, c'est que "le professeur" occupe une part relative plus importante de la production livresque pendant ces années qu'aujourd'hui (par exemple).
Je ne suis pas sociologue, mais cela pourrait illustrer que sous la Troisième République à son faîte, le rôle du professeur était plus important et mieux vu qu'aujourd'hui.
Si l'on regarde la courbe plus précisément depuis 1930 jusqu'à 2008,
http://img11.hostingpics.net/pics/711464Capture.png
https://books.google.com/ngrams/graph?c … ur%3B%2Cc0
on voit une première chute de la courbe durant le Front populaire jusqu’à la sortie de la guerre, suivie d'une belle remontée jusque vers 66, suivie d'un effondrement après 68 ! On arrive à une inversion de la courbe de dépopularité dans les années 95.

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

BakaGaijin a écrit:
P'tit prof a écrit:

Peut-être parce que prof professeur ingénieur proviseur dirlo censeur sont des neutres avant d'être des masculins.
Ce sont de parfaits antiféminins — sans sexisme aucun.

Exactement.
Pourquoi vouloir mettre au féminin des termes qui ne sont pas au masculin ?

Il m'est tombé une fois sous les yeux une interview de  Siri Hustvedt, auteur américain (et épouse de Paul Auster...)  où  elle refusait énergiquement d'être dite femme auteur (woman writer en V.O.), attendu qu'on ne dit pas homme auteur (man writer en V.O.).
Dédié à tous les féminiseurs compulsifs.

On n'a pas dit neutre, on a dit épicène !
un épicène peut s'accorder au féminin ou au masculin, selon le sens.

Incompréhensible !
Si « auteur » n’est pas masculin, pourquoi écrivez-vous « auteur américain » en parlant d’une Américaine !
Si « auteur » est épicène, pourquoi écrivez-vous « auteur américain » en parlant d’une Américaine !

Auteur n'est ni masculin, ni féminin, il est neutre. La forme neutre de l'adjectif est rigoureusement homonyme de la forme masculine.
Si j'ai préféré la forme non marquée à la forme marquée du féminin, c'est par respect pour madame Hustvedt dont je venais de rappeler qu'elle refuse la qualification de woman writer. C'eût été offensant pour  elle  de la mettre au féminin... et  totalement illogique !
C'est toute la beauté des épicènes : masculins, féminins... ou neutres, à volonté.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

P'tit prof a écrit:

Si j'ai préféré la forme non marquée à la forme marquée du féminin, c'est par respect pour madame Hustvedt dont je venais de rappeler qu'elle refuse la qualification de woman writer. C'eût été offensant pour  elle  de la mettre au féminin... et  totalement illogique !

Ce qui eût été offensant pour elle c’est auteur femme/écrivain femme (dénomination malvenue aussi en français), mais je ne vois pas en quoi elle serait offensée d’être américaine, romancière ou auteure/autrice/auteuse.

C'est toute la beauté des épicènes : masculins, féminins... ou neutres, à volonté.

Je reste sceptique… des énoncés comme :

   Marie, pianiste français (et épouse de Pierre…)
   Marie, élève français (et épouse de Pierre…)
ou
   Dans l’interview de l’élève français (et épouse de Pierre), Marie….

me paraissent franchement bizarres.

"L'orthographe est plus qu'une mauvaise habitude, c'est une vanité" R. Queuneau

196 Dernière modification par P'tit prof (20-05-2015 18:12:15)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Ce  que moi je trouve bizarre c'est de préciser que Marie est l'épouse de Pierre... Fallait trouver un meilleur exemple !

Ce qui eût été offensant pour elle c’est auteur femme/écrivain femme (dénomination malvenue aussi en français), mais je ne vois pas en quoi elle serait offensée d’être américaine, romancière ou auteure/autrice/auteuse.

Vous ne voyez pas ? Madme Hustvedt ne veut pas être rangée dans une catégorie à part, les-dames-qui-écrivent. Elle écrit, point. Une personne qui écrit est un auteur, point. Madame Hustvedt est un auteur anglophone, et toc.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

197 Dernière modification par greg (21-05-2015 10:00:30)

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Abel Boyer a écrit:

Alors là, excuse-moi, mais je te trouve drôlement gonflé voire limite malhonnête (à moins que ce ne soit que de la taquinerie) ! Au lieu d'étudier seulement la dernière page de résultats, qui contient comme d'habitude chez Google les résultats les moins pertinents, et de la monter en épingle ou d'inférer de cette vue partielle mal choisie par toi l'inanité de l'ensemble, tu aurais mieux fait d'étudier la première dont les 10 résultats sont lisibles et pertinents. Idem pour la 2e page : 10 résultats pertinents. Sur la 3e page, le score se dégrade, avec 5 résultats pertinents, 1 faux, et 4 invérifiables.
L'ensemble reste donc très honorable et commence à être significatif.

C'est juste la flemme, rassure-toi.
J'ai pris la peine d'identifier et analyser la dernière page — la 4e — c'est déjà pas si mal.
Merci de t'être cogné les trois précédentes.
Si on fait le total des 4 pages 2002, on a : 10 + 10 + 5 + 2 = 27 résultats pertinents = pas de quoi casser trois pattes à un canard.
Honorable certes, significatif à voir.



Abel Boyer a écrit:

Je n'ai jamais ici cessé de rappeler le danger de prendre à la lettre, sans précaution, les résultats de Ngram. Il faut savoir les vérifier, les interpréter. Mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain.

L'eau du bain, c'est un bien grand mot.
Ne jetons pas le moustique avec l'eau de la flaque.



Abel Boyer a écrit:

Je ne suis pas sociologue, mais cela pourrait illustrer que sous la Troisième République à son faîte, le rôle du professeur était plus important et mieux vu qu'aujourd'hui.

Donc c'est interprétable.
Il va sans dire que quand les profs sont mal vus, ça peut générer une explosion d'occurrences.
On peut imaginer le baby boom dans la dernière remontée avant la dernière descente stabilisée jusqu'à aujourd'hui.
Mais nous voilà fort loin de la linguistique.





Du coq (de la poule) à l'âne (ânesse) : voici un extrait du Guide de rédaction épicène : prendre en compte les deux genres grammaticaux de l'université de Sherbrooke, tiré du dossier Féminisation du site langue-fr.net, qui a récemment communiqué ici sur sa nouvelle version.
Ce qui est rigolo, c'est que cette université ne voit que deux genres grammaticaux dans notre langue.
Le mot neutre est bien mentionné mais il semble qu'il s'agisse, pour les auteurs du guide, soit d'un concept uniquement sémantique (pas grammatical) soit d'une attitude de prétendue neutralité.

http://img11.hostingpics.net/pics/445042sherbrroke.png

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

P'tit prof a écrit:

Ce  que moi je trouve bizarre c'est de préciser que Marie est l'épouse de Pierre... Fallait trouver un meilleur exemple !

Je n’ai fait que reprendre votre construction, ce n’est pas sur moi qu’il faut le jeter (Pierre).

Madme Hustvedt ne veut pas être rangée dans une catégorie à part, les-dames-qui-écrivent. Elle écrit, point. Une personne qui écrit est un auteur, point. Madame Hustvedt est un auteur anglophone, et toc.

Dire qu’elle est autrice américaine/auteure américaine/auteur américaine, la mettrait dans une autre catégorie que auteur de nationalité américaine !

Si c’est pas une façon de penser bien sexiste ça !!!

"L'orthographe est plus qu'une mauvaise habitude, c'est une vanité" R. Queuneau

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Le raisonnement sexiste, c'est de faire des  femmes une catégorie séparée : nous avons les auteurs, et les femelles de l'espèce. Pourtant Platon disait déjà que les juments courent aussi vite que les chevaux. Les distinguer, c'est un souci d'éleveur.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Mot "agente" en milieu professionnel

Le raisonnement sexiste, c'est de faire des  femmes une catégorie séparée

Que voulez-vous, le français est une langue sexiste, et on ne peut rien y faire grand-chose.
Comme c’est une langue sexiste, dans le cadre des noms de métier, etc., et surtout parlant de quelqu’un en particulier, il n’existe pas de genre neutre.
Par contre, en ayant à chaque fois une forme masculine et une forme féminine, le français reconnait qu’un homme ou qu’une femme puisse faire le même métier.
Mais, quand vous écrivez, Madame Hustvedt est un auteur anglophone, vous excluez les femmes du métier d’auteur.

Se faisant, vous créez un effet similaire au woman writer qui insupporte Siri Hustvedt.

"L'orthographe est plus qu'une mauvaise habitude, c'est une vanité" R. Queuneau

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