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Le forum d'ABC de la langue française

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forum abclf » Histoire de la langue française » Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

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Messages [ 101 à 150 sur 490 ]

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Ylou a écrit:

Oui...
Et patachon? "Une vie de patachon". Cela n'existe plus les patachons, j'espère.

Pas plus que les bâtons de chaise !

102 Dernière modification par trevor† (12-04-2015 11:09:26)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Et nenni, adverbe de négation, qui ne se trouve plus que dans la formule « que nenni ! ».
Huis : le huis clos, à huis clos.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

103

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Que faire de mais  dans l'expression : "n'en pouvoir mais" où "mais" a gardé le sens de "davantage"?
Il me semble que ce n'est pas une parole gelée. Le mot demeure mais son sens a glissé...

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

104

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Les us, dans les us et coutumes d'une région ou d'une autre, avec leur corpus d'ouvrages en vieux français à mon avis très peu exploité.

− Rare au sing. Du village, descend un long sifflement de berger (...) Panturle met sous sa langue ses deux gros doigts et il répond à rougir comme une pomme d'amour, d'un même sifflement qui monte. C'est l'us (Giono, Regain, 1930, p. 31).

Fille légère ne peut bêcher.

105 Dernière modification par trevor† (12-04-2015 12:01:12)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Ouï, ouï-dire. Mais je ne suis pas certain que l'infinitif ouïr soit éteint.
Prétentaine : courir la prétentaine.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

106 Dernière modification par yd (12-04-2015 13:26:33)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

On entend encore qu'ouis-je ?, toujours pour plaisanter, qui devient presque une expression figée. On entend encore par ouï-dire et j'ai ouï dire, et oyez, oyez, braves gens. Le verbe est aimé, ne serait-ce que parce qu'il amuse, et l'ouïe demeure la désignation du sens du même nom, y compris je crois pour la médecine, toutes choses très favorables à sa survivance.

13h20 : Je rétablis le e muet de l'ouïe, voir les messages de Trevor et d'Alco qui suivent.

Fille légère ne peut bêcher.

107

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

yd a écrit:

l'ouï demeure la désignation du sens du même nom, y compris je crois pour la médecine, toutes choses très favorables à sa survivance.

?
C'est ouïe, non ?

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

108

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Oui ;-)

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

109

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

J'avais oublié l'ouïe fine, qu'on entend toujours et qui m'aurait rappelé le e muet. Merci à vous deux, c'est rectifié.

Fille légère ne peut bêcher.

110

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Vrac est bien vivant, mais ne figure que dans l'expression adverbiale en vrac.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

111

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Ce n'est pas tout à fait exact : le vrac existe bien.

Il en est d'autres, petits viticulteurs de vrac, qui sont en rébellion ouverte contre les syndicats....
Transporteur de vrac. Vraquier

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

112 Dernière modification par Ylou (12-04-2015 16:11:53)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

La berlue,  qu'on n'entend plus ce me semble que dans l'expression : "avoir la berlue".
Cette sorte d'hallucination a disparu. Au lieu de : "j'ai la berlue", on entend plutôt hélas :  "j'hallucine", impropriété, puisque "halluciner" signifiait jusqu'à présent "provoquer une hallucination chez quelqu'un".
"éberlué", lui, est bien vivant.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

113

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Alco : Ah oui !
Ylou : cela fait la deuxième fois que vous signalez un mot qui me venait à l'esprit ! Il doit s'agir d'une espèce de télépathie...

Peut-être bée marchera-t-il : bouche bée.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

114

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Télépathie? Pourquoi pas?  Je me creuse la cervelle pour proposer un autre mot en espérant que vous le "receviez" celui-ci aussi.......

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

115

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Trouvé : on la casse toujours : la margoulette qui a signifié "bouche" puis "visage.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

116

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Tenez, je n'y avais pas pensé...
Par contre, j'ai pensé à for, en son for intérieur. TLFi fournit d'autres possibilités, mais je n'en crois rien.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

117

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Le frusquin.  Arrivé jusqu'à nous canonisé : "tout le saint frusquin".
Il désignait les vêtements. il nous reste les "frusques"

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

118

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Peut-être connaissait-il sainte nitouche.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

119

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Au fur et à mesure.

À propos, au fur et à mesure que ce fil s'allonge, il devient de plus en plus difficile d'éviter les doublons.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

120 Dernière modification par yd (13-04-2015 02:22:23)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Pardon pour le mauvais alignement ; je suppose qu'il y a des fonctions pour aligner comme dans un tableau, mais je ne les connais pas.

J'ai tout pris, mais pas ceux du Monde que personne n'a encore proposés (cf. message  62 de Trevor page 3). Je vois bien qu'il faudra trier, mais je doute qu'on trouve des critères assez carrés. D'un autre côté, autant répertorier toutes les propositions pour éviter les doubles. On en a déjà un pour huis et deux pour fur, que j'ai mis en gris.

aronde          page 2 message 35
aune             page 4 message 87
bât                page 1 message 10
bayer             page 1 message 3
bédane           page 2 message 35
bée                page 5 message 113
berlue            page 5 message 112
berzingue       page 2 message 36
bobinette       page 2 message 26
boisseau        page 4 message 82
bringue          page 2 message 36
chaloir           page 4 message 86
chamade        page 1 message 18
chevet            page 3 message 55
chevillette       page 2 message 26
chiffe             page 4 message 93
choir              page 2 message 26
courre            page 1 message 15
croc               page 3 message 72
dam               page 4 message 97
désemplir       page 1 message 1
douloir           page 1 message 18
encan            page 3 message 71
envi               page 1 message 6
ès                  page 4 message 88
escient           page 4 message 82
faix                page 3 message 64
férir               page 4 message 76
féru               page 4 message 78
fi                   page 4 message 81
for                 page 5 message 116
frusquin         page 5 message 117
fur                 page 1 message 8
fur                page 3 message 69
fur                page 5 message 119

gésir             page 2 message 32
glas              page 1 message 10
heur             page 2 message 50
hui               page 1 message 3
huis              page 1 message 3
huis              page 5 message 102
larigot           page 2 message 37
lès                page 4 message 89
leu                page 4 message 92
maille            page 1 message 19
mais adverbe page 5 message 103
margoulette   page 5 message 115
martel           page 1 message 24
nenni            page 5 message 102
ores              page 4 message 98
ouïr               page 5 message 105
patachon       page 4 message 99
pis                page 2 message 32
portefaix        page 3 message 64
potron           page 1 message 3
prétentaine    page 5 message 105
prou              page 4 message 97
quérir            page 4 message 79
queux            page 4 message 90
saur              page 1 message 15
sellette          page 1 message 22
sou               page 1 message 19
souloir          page 1 message 18
us                page 5 message 104
vau              page 1 message 5
vrac             page 5 message 110

Fille légère ne peut bêcher.

121

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

"En tapinois" porte jusqu'à nous le mot tapinois
1456-69 en tapinays « sournoisement, par des voies détournées » -  1539 en tapinois « d'une manière secrète, cachée » -  1546 adj. « qui se cache, clandestin » - 1636 subst. « personne qui agit en cachette » .
Issu de l'anc. loc. en tapin, a tapin « en cachette, en secret » , de tapin adj. et subst. « mendiant, vagabond » , prob. dér. de tapi, part. passé de tapir* (se).

Et ce joli mot est donc lié à l'expression "faire le tapin", et à "tapiner", "tapineuse"!

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

122

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Insu : à l'insu de..., à son insu.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

123

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Férié : "jour férié"  d'un verbe signifiant "chômer" ou " fêter".

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

124

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Catimini : en catimini, d'origine peut-être picarde :
http://www.expressio.fr/expressions/en-catimini.php

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Ylou a écrit:

"En tapinois" porte jusqu'à nous le mot tapinois
1456-69 en tapinays « sournoisement, par des voies détournées » -  1539 en tapinois « d'une manière secrète, cachée » -  1546 adj. « qui se cache, clandestin » - 1636 subst. « personne qui agit en cachette » .
Issu de l'anc. loc. en tapin, a tapin « en cachette, en secret » , de tapin adj. et subst. « mendiant, vagabond » , prob. dér. de tapi, part. passé de tapir* (se).

Et ce joli mot est donc lié à l'expression "faire le tapin", et à "tapiner", "tapineuse"!

J'aurais une autre hypothèse car les tapineuses sont loin d'agir en secret !
Un tapin est un élève-tambour, or les tapineuses font sonner le trottoir sous leurs talons : elles font le tapin...

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

126 Dernière modification par Abel Boyer (13-04-2015 19:49:09)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Ylou a écrit:

Et ce joli mot est donc lié à l'expression "faire le tapin", et à "tapiner", "tapineuse"!

Le TLFi donne bien à "tapinois" l'étymologie que vous indiquez mais en rapporte une autre pour "tapin" et "tapiner".
http://img11.hostingpics.net/pics/186013Capture.pnghttp://img11.hostingpics.net/pics/708073Capture1.png

127

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Escampette <- escamper <- scampare, v. 1688 : prendre la poudre d'escampette.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

128

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Abel Boyer a écrit:

Le TLFi donne bien à "tapinois" l'étymologie que vous indiquez mais en rapportent une autre pour "tapin" et "tapiner".

Oui, je suis allée un peu vite, toute contente de faire le rapprochement. L'étymologie ne permet pas une approche intuitive.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

129 Dernière modification par yd (13-04-2015 20:59:57)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Mazette !, pour exprimer l'admiration, alors que le mot lui-même n'exprimerait qu'un mépris. Ce n'est pas moi qui contredirai le TLFi, n'ayant jamais entendu mazette que comme mot d'admiration.

Fille légère ne peut bêcher.

130

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

escamper est bien vivant en français régional.  Et on peut prendre l'escampette. Dans le sud , on l'entend.

" Wer fremde Sprachen nicht kennt, weiß auch nichts von seiner eigenen."   J.W.v.Goethe

131

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

... et il est bien présent chez Robert (2004), TLFi, Littré, Larousse (1924) et j'en passe...

    « Ho, jeune, tu t'escampes de là ? »

elle est pas belle, la vie ?

132

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Je me demande si on peut accepter un mot, encore largement utilisé, mais qui a changé de sens. Je pense à vilain qu'on rencontre avec son sens ancien dans "jeux de mains jeux de vilains".
C'était la même chose avec mais que j'ai cité plus haut : message 103.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

133 Dernière modification par glop (14-04-2015 10:28:17)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Il n’y a plus guère qu’une toile de Fragonard pour aider l’escarpolette à tenir bon (si j’ose dire).

Une petite chanson en prime big_smile
https://www.youtube.com/watch?v=1Y_GjejNxQc

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

glop a écrit:

Une petite chanson en prime big_smile
https://www.youtube.com/watch?v=1Y_GjejNxQc

Il n'est pas habituel d'appeler "chanson" le fameux "duo de l'escarpolette" tiré de l'opérette Véronique (même si votre lien le fait). Dans l'opéra, l'opéra-comique ou l'opérette, on parle plutôt, selon la forme de la pièce, d'aria, d'ariette, d'air, de cavatine, de cabalette, de duo, de trio, d'ensemble, etc. On utilise parfois "chanson", comme la "chanson de Magali" dans Mireille de Gounod : le chanteur chante alors une chanson, c'est-à-dire un texte "étranger" mis en musique, ce texte n'étant pas censé représenter les paroles du chanteur lui-même comme le reste de l’œuvre.

135

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

N'empêche.. bien sympathique cette citation musicale glop smile!

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

136

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Escampette étant une fausse piste, je propose go, tout de go (<- tout de gob, vers 1580).

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

137

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Je serais d'accord avec Abel Boyer s'il n'y avait pas le micro, sauf aux fins d'enregistrement. Il est vrai qu'ils le tiennent un peu loin pour un micro de sono.

Fille légère ne peut bêcher.

138 Dernière modification par vh (14-04-2015 15:21:02)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

.

L'image avec VH est celle de la signature de Victor Hugo sur l' un de ses dessins.

139

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Glop a écrit:

Il n’y a plus guère qu’une toile de Fragonard pour aider l’escarpolette à tenir bon.

     Que nenni ! Il me souvient d'un vieil album de Lucky Luke où, pour se libérer d'une situation de prisonnier suspendu au plafond, il se balance jusqu'à attraper les clés pendues au mur (ou qqch comme ça : je raconte de mémoire), en disant : « j'ai toujours aimé l'escarpolette ».
     Je m'en souviens malgré les années car, à cette époque, le mot m'était totalement inconnu et m'avait donc marqué. Qui retrouvera cette page (dans un des premiers albums) ?

PS : n'oublions pas que Lucky Luke est belge.

elle est pas belle, la vie ?

140 Dernière modification par glop (14-04-2015 18:24:09)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Abel Boyer a écrit:
glop a écrit:

Une petite chanson en prime big_smile
https://www.youtube.com/watch?v=1Y_GjejNxQc

Il n'est pas habituel d'appeler "chanson" le fameux "duo de l'escarpolette" tiré de l'opérette Véronique (même si votre lien le fait). Dans l'opéra, l'opéra-comique ou l'opérette, on parle plutôt, selon la forme de la pièce, d'aria, d'ariette, d'air, de cavatine, de cabalette, de duo, de trio, d'ensemble, etc. On utilise parfois "chanson", comme la "chanson de Magali" dans Mireille de Gounod : le chanteur chante alors une chanson, c'est-à-dire un texte "étranger" mis en musique, ce texte n'étant pas censé représenter les paroles du chanteur lui-même comme le reste de l’œuvre.

C’est juste; d’ailleurs, les documents que l’l’INA met en ligne ne peuvent être dissociés de l’image.
Il m’aurait fallu choisir l’un des enregistrements sonores qui ont parfois transformé ce duo en une simple chanson.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

141

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Pas n'est plus employé dans le sens de passage. On le dit encore dans "pas-de-porte" et "Pas-de-Calais".

"A tire-d'aile", "vol à la tire" comporte tire. Je n'ai pas bien compris ce qu'en dit le CNRTL :

1532 à tyre d'esle « très rapidement » (Rabelais, Pantagruel, prol., éd. V. L. Saulnier, p. 4); 2. 1564 voler à tire d'ailes « en agitant les ailes sans relâche » (Thierry). Comp. de tire, forme du verbe tirer* « action de voler (en parlant d'un oiseau) » (1376, Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 94, 70; cf. aussi xiiies. voler à tir « sans interruption » hapax ds Gdf. Compl.; 1509 voler de grant tire « se dit d'un oiseau qui vole fort et haut » Arth. de Alagona, fo12 ds Tilander, Glanures lexicogr., Lund, 1932); v. aussi vol à la tire, s.v. tire2, déverbal de tirer* « voler » (tire, usuel au Moy. Âge au sens de « rang, ordre » est un autre mot, v. tire1), et de aile*.

Quel est donc le sens de "tire" dans chacune des expressions?
Merci à qui pourra m'éclairer.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

142 Dernière modification par glop (14-04-2015 19:00:14)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Piotr a écrit:
Glop a écrit:

Il n’y a plus guère qu’une toile de Fragonard pour aider l’escarpolette à tenir bon.

     Que nenni ! Il me souvient d'un vieil album de Lucky Luke où, pour se libérer d'une situation de prisonnier suspendu au plafond, il se balance jusqu'à attraper les clés pendues au mur (ou qqch comme ça : je raconte de mémoire), en disant : « j'ai toujours aimé l'escarpolette ».
     Je m'en souviens malgré les années car, à cette époque, le mot m'était totalement inconnu et m'avait donc marqué. Qui retrouvera cette page (dans un des premiers albums) ?

PS : n'oublions pas que Lucky Luke est belge.

Cela vient conforter la thèse "bien connue"  selon laquelle "escarpolette" a un lien étymologique avec "escarpe".
Au commencement l’escarpolette était une technique très expéditive qui permettait aux bidas de faire le mur. Celui qui poussait l’escarpolette était par conséquent tricard. lol

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143

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

"Tomber en quenouille" >>> quenouille.

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144

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Une rapide consultation de TLFi montre que quenouille est bien vivant hors de cette expression figée.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Ylou a écrit:

"A tire-d'aile", "vol à la tire" comporte tire. Je n'ai pas bien compris ce qu'en dit le CNRTL :
1532 à tyre d'esle « très rapidement » (Rabelais, Pantagruel, prol., éd. V. L. Saulnier, p. 4); 2. 1564 voler à tire d'ailes « en agitant les ailes sans relâche » (Thierry). Comp. de tire, forme du verbe tirer* « action de voler (en parlant d'un oiseau) » (1376, Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 94, 70; cf. aussi xiiies. voler à tir « sans interruption » hapax ds Gdf. Compl.; 1509 voler de grant tire « se dit d'un oiseau qui vole fort et haut » Arth. de Alagona, fo12 ds Tilander, Glanures lexicogr., Lund, 1932); v. aussi vol à la tire, s.v. tire2, déverbal de tirer* « voler » (tire, usuel au Moy. Âge au sens de « rang, ordre » est un autre mot, v. tire1), et de aile*.
Quel est donc le sens de "tire" dans chacune des expressions?

Dans à tire d'aile, on retrouve le sens de tire développé en ancien français. Cf. Godefroy :
http://micmap.org/dicfro/next/dictionna … 725/7/tire
et les expressions à tire, à tire de cheval, d'une tire, à granz tires, etc. où le sens semble voisin de "trait", d'un trait, etc.
Dans "vol à la tire", le sens de "tire" est différent ; c'est le sens de piquer, dérober...

146

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Merci, Abel Boyer.
Ce dont je déduis que oui tire est bien une "parole gelée", dans cette expression.

"Je me demande si on peut accepter un mot, encore largement utilisé, mais qui a changé de sens." En fait, je  le demande à  Yd. Peut-on?

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

147

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

escarpolette encore : n'était-ce pas aussi cette planche suspendue au bout de deux cordes, utilisée dans le bâtiment pour effectuer des travaux en façade (et notamment la peinture, qui ne nécessite pas de matériel encombrant) ?
    Cet usage semble confirmé par Robert le grand, qui écrit :

(Mil. XXe, in Petiot). Alpin. Mod. Planche suspendue utilisée pour le franchissement de certains obstacles (surplombs).

     Ça évoque qqch pour vous ?

elle est pas belle, la vie ?

148 Dernière modification par yd (14-04-2015 21:48:40)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Ylou a écrit:

"Je me demande si on peut accepter un mot, encore largement utilisé, mais qui a changé de sens." En fait, je  le demande à  Yd. Peut-on?

Mon avis n'est que le mien : par ci par là on doit pouvoir en citer dans ce sujet, il ne faut probablement pas leur fermer la porte ; mais si on les recherche tous le sujet initial risque d'être complètement noyé, car une grande masse de mots ont changé de sens ou d'usage dans les derniers siècles.

Disons que si le sens quasiment disparu subsiste dans une expression ou un petit nombre d'expressions, il me semble avoir sa place dans le sujet, mais je crois qu'il faudra vraiment se limiter à ces seuls cas. L'esprit du sujet est que l'on puisse bien rattacher le mot à une expression ou un petit nombre d'expressions. Je pense par exemple que le sou subsiste dans un trop grand nombre d'expressions pour le classer dans les paroles gelées. Mais nous n'en avons pas discuté.

Attendons d'autres avis.

Fille légère ne peut bêcher.

149

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Bon.
Il y a une frontière assez floue entre les mots vraiment fossiles et ceux qui ont changé de sens.
Quand une expression a gelé le sens ancien dans le mot, on devrait pouvoir le garder.
Il y a une foule de "rescapés", vestiges d'autres mots, comme "désarroi" par exemple qui s'opposait à "arroi" et qui n'est pas du tout "gelé".  Mais congru,  ("portion congrue")symétrique de "incongru" devrait être retenu.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

150 Dernière modification par Alco (15-04-2015 10:04:37)

Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.

Le bercail me semble avoir disparu de l'usage, sauf dans les expressions rentrer au bercail, ramener au bercail.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

Messages [ 101 à 150 sur 490 ]

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