Sujet : Monstres issus de l'anti-franglais (ex. l'antémémoire = the cache)
Bonjour.
Le mot «cache» a été introduit en anglais par les trappeurs français d'Amérique du Nord. Lorsqu'un trappeur était en expédition, il ne pouvait pas transporter partout l'ensemble du matériel et des provisions, alors ils les mettait dans une cache (une cachette) et y retournait pour prendre ce dont il avait besoin. Le mot est passé en anglais et a donné « the cache » (la cache) et « to cache » (cacher); il est attesté en 1797 (etymonline.com).
Lorsque les informaticiens anglophones ont voulu nommer une zone mémoire dans l'ordinateur où l'on cache un bloc de données lues, pour les retrouver plus tard, quand on en a besoin, ils l'ont appelée naturellement « the cache memory » ou « the cache » et ils ont nommé l'action correspondante « to cache ».
La qualité de cette mémoire particuliere est l'efficacité (le moindre effort). Analogie : Faire des trajets au puits est pénible, alors, voici ma technique. Si j'ai besoin d'un seul verre d'eau, je vais au puits et j'en puise un seau entier; j'en bois un verre et je garde le reste de l'eau dans une cachette pour mes besoins futurs eventuels et éviter des trajets au puits; il y a un avantage supplémentaire, si le puits n'est pas accessible, j'ai encore de l'eau disponible. On entendra des gens dire « Je viens de perdre ma connexion à Internet, mais ce n'est pas bien grave car la page que je lisais et la suivante sont encore dans the cache. »
Pour traduire « the cache », « La cache » aurait été à la fois bien français et illustré de l'histoire pittoresque des trappeurs.
Malheureusement, l'Académie n'a pas vu l'origine française du mot et a enfanté un monstre, « l' antémémoire », sous prétexte que cette mémoire est placée devant une autre. Ceci ne signifie pas grand chose techniquement car, dans un ordinateur,de nombreuses mémoires sont placées devant d'autres ou devant des processeurs, et elles ne sont pas nécessairement des caches. En plus il faudrait logiquement traduire « to cache » par des lourdeurs (« placer dans l'antémémoire » ou pourquoi pas « antémémoriser ») au lieu de, tout simplement, « cacher ».