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forum abclf » Réflexions linguistiques » L'erreur de Saussure !

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Messages [ 901 à 950 sur 4 117 ]

901

Re : L'erreur de Saussure !

Je me pose la question du découpage de triade qui, au contraire de diable et friable se termine par une seule consonne. TR-i-AD-e, le i ne servant à rien pour l'interprétation (si j'ai bien compris la clé de lecture).

Et friable se découpe en FR-IA-BL-e tandis que friabilité est codifié FR-i-AB-IL-IT-é. Voilà qui change tout sad : deux mots strictement apparentés pour les conscients que nous sommes, n'ont qu'un codon commun pour l'inconscient.

Que l'inconscient s'explique.

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902 Dernière modification par chrisor (18-06-2014 19:52:31)

Re : L'erreur de Saussure !

Après un silence de plusieurs mois voilà que les habitués de ce forum se réveillent ! Merci.

Par quoi commencer mes réponses ?

Peut-être par "ip" qui ne convainc pas eponymie.
Je lui conseille de jeter un oeil sur cette page du site consacré au signe linguistique:

http://signelinguistique.e-monsite.com/ … tuyau.html

Pour avoir une réprésentation du schéme mental de pince, il suffit de répéter  le geste que l'on effectue lorque qu'on dit  : je flippe.  On  rapproche le pouce des ' doigts  : c'est cela le schème de pince, puis on on abaiise main et poignet vers le bas, ce qui illustre le second sens de fl  qui est flux.
Cette pince manuelle "ip" est inscrite dans de nombreux mots: chiper, agripper, manipuler, tripoter... et si éponymie cultivé ne voit toujours pas le concept qu'il se réfère au langage du peuple: serre moi la pince!

Cette peut s'appliquer à la bouche, aux membres inférieurs (bipède, hip anglais), à la bouche (lippée), etc...  et celle de l'hippo et de Flipper le Dauphin  sont caricaturales: <.

La pince des serres des rapaces  est inscrite chez le gypaète et dans la plupart des ordres des rapaces, mots issus du latin.

La démonstration la plus étonnante est sa présence dans ce mot composé : héliportage.

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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903

Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:

Par quoi commencer mes réponses ?

Peut-être par "ip" qui ne convainc pas eponymie.

C'est la moins intéressante de toutes. Si vous pouviez expliquer à votre manière les 3 mots du message 899 et surtout la "syllabation" que vous appliquez (message 901).

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904 Dernière modification par chrisor (19-06-2014 08:37:07)

Re : L'erreur de Saussure !

Les 3 mots du messages 899:

truc se lit uc~tr

Les codons en jeu :
uc = conduire, porter/ secréter, produire
tr = déviation de la ligne droite, du droit chemin/ passage  avec peur éventuelle

                                                    Les définitions du dictionnaire:

Façon d'agir qui requiert de l'habileté, de l'adresse
Moyen caché, dispositif, manipulation discrète qui permet de réussir un tour d'adresse, de créer une illusion
Fam. Ce qu'on ne veut ou ne peut nommer 
Faire le truc. Se prostituer.
Wagon de chemin de fer à plate-forme, camion


La notion de conduction s'applique aux moyens de transport et sans doute à ceux qui mênent au 7eme ciel.
La notion de déviation de la ligne  s'applique à un objet inhabituel, inconnu ou bizarre et aussi à la prostitution où tr résonne avec tr de trottoir.

crêpe: se lit: êp~cr

Codons en jeu:
cr = mort/casse, ligne cassée
ep = séparation/piqûre

Étoffe généralement de laine ou de soie, plus transparente à l'aspect ondulé, dont la texture grenue est obtenue par une forte torsion des fils
Bandeau de crêpe noir que l'on porte sur ses vêtements en signe de deuil
Coiffure: touffe de cheveux frisés.
Caoutchouc brut, laminé en feuilles, d'aspect gaufré, qui sert à la confection de semelles de chaussures assez épaisses et souples.

La mort cr est bien acssociée au morceau de crêpe noir avec une séparation définitive.
Les cheveux crépus ont une ligne cassée, ondulée  et la définition de crêpelé est se couvrir d'ondulations légères et serrées.
Les crépes ont bien des bords ondulés et cassants

http://www.femmeactuelle.fr/var/femmeac … tonnes.jpg

friable   se lit a-bl~ia~fr   

Codons en jeu 

bl = éblouissement/aveuglement, inaptitude    a-ble = apte à
ia = crainte/propagation
fr = fracture, vague

donc friable  apte à la propagation de fractures ou apte avec crainte à la fracture

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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905 Dernière modification par éponymie (18-06-2014 22:42:44)

Re : L'erreur de Saussure !

Merci bien.

chrisor a écrit:

Les crépes ont bien des bords ondulés et cassants

Ce qui les distingue des omelettes. Mes crêpes à moi ont rarement des bords cassants, ondulés je veux bien. L'inconscient aura les siennes, pourquoi pas.

Voyons maintenant la règle de "syllabation" (et l'interprétation de friabilité s'il vous plait). ET aussi l'ordre des codons : pourquoi a-ble-fr ? Le ia a disparu. Je m'attendais à bl-ia-fr.

S'il y a des voyelles intermédiaires jouant un role particulier tout en faisant partie d'un codon, il me manque une ou plusieurs lignes dans les règles de lecture énoncées plus haut.

éponymie (message 894) a écrit:

Principes de lectures :

  • Lecture des codons de droite à gauche.

  • La suite consonne-voyelle n'a pas de sens.

  • Les unités lisibles sont consonne-consonne, voyelle-consonne, voyelle-voyelle.

  • Les éléments d'un digramme forment deux codons avec la consonne suivante : voyelle-voyelle-consonne se lit voyelle-consonne +voyelle-consonne.

  • Tout codon est porteur de deux sens.

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906 Dernière modification par chrisor (18-06-2014 23:23:44)

Re : L'erreur de Saussure !

Eponymie:  correctif

Principes de lecture de la langue de l'inconscient

  • Lecture des codons de droite à gauche.

  • La suite consonne-voyelle n'a pas de sens. 

  • Les unités lisibles sont consonne-consonne = l, consonne-consonne = r (soit bl, cl, fl, gl..; et br, dr, fr, gr...), voyelle-consonne, voyelle-voyelle.

  • La suite V-C1C2 (si C2 n'est ni l ni r ) se lit VC2, VC1   : exemple art se lit at~ar

  • Les éléments d'un digramme forment deux codons avec la consonne suivante : voyelle-voyelle-consonne se lit voyelle-consonne +voyelle-consonne.

  • Tout codon est porteur de deux sens.

Il existe des lettres isolées entre ces codons qui portent 2 sens minuscules et 1 sens majuscule (en début de mot)$

Il existe une syntaxe sommaire intra-mot : a- privatif, e-hors de, c coupe, n annule  : dans un cal osseux ou un calmant le mal  al est coupé  et a-bl est l'inverse de bl. par exemple.

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907

Re : L'erreur de Saussure !

Donc dans friable, le a a un sens privatif et participe également au codon ia. C'est systématique ce genre de chose ? (question 3)

Comment lisez-vous louable ? Le digramme n'est suivi par aucune consonne.  (question 4)

Que faites-vous du h dans phase, thèse, chaos, etc. ? (question 5)

chrisor a écrit:

Il existe une syntaxe sommaire intra-mot : a privatif, e hors de, c coupe, n annule  : dans un cal osseux ou un calmant le mal  al est coupé  et a-bl est l'inverse de bl par exemple.

question 6 :

Comment lisez-vous bal, cal, mal, pal et val ?

Rappelons les deux premières questions.

éponymie (message 901) a écrit:

Je me pose la question du découpage de triade qui, au contraire de diable et friable se termine par une seule consonne. TR-i-AD-e, le i ne servant à rien pour l'interprétation (si j'ai bien compris la clé de lecture).  (question 1)

Et friable se découpe en FR-IA-BL-e tandis que friabilité est codifié FR-i-AB-IL-IT-é. Voilà qui change tout sad : deux mots strictement apparentés pour les conscients que nous sommes, n'ont qu'un codon commun pour l'inconscient
(question 2)

J'ai peur de ne pas avoir de temps dans les jours qui viennent mais l'objectif est de compiler toutes les règles de lecture. Je me demande s'il y a des irrégularités smile

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908 Dernière modification par chrisor (19-06-2014 09:53:08)

Re : L'erreur de Saussure !

question 1 d'éponymie
"Je me pose la question du découpage de triade qui, au contraire de diable et friable se termine par une seule consonne. TR-i-AD-e, le i ne servant à rien pour l'interprétation (si j'ai bien compris la clé de lecture). 
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pour   Diable a-bl~ia~D  = apte à la crainte de Dieu  ou  bl~ab~ia~D  = aveuglement qui éloigne de la crainte/propagation de Dieu.   La séquence signifiante a-bl est  le plus souvent un suffixe  : capable, décelable, portable .... où elle signifie" apte à",  ce qui est le cas pour friable. Pour Diable c'est moins évident.

Pour triade la lecture est ad~id~tr  ou ad~ia~tr.

Cependant dans diable et triade, di et tri comme bi et ter  sont aussi des préfixes dont la répétition dans nos mots les a conditionnés aux sens de deux et trois. Donc diable peut aussi être entendu comme apte à être deux, double.
Peut-on parler d'exceptions ?  Pour tri  tr garde le sens de passage ou de déviation de la ligne : je compte jusqu'à trois, voir trente six chandelles, se mettre sur son trente et un.

Les émotions sont  souvent objectivées dans nos mots par des couples de voyelles : oi = admiration craintive, aï ou ouï = douleur ou risque de douleur, ia et ie = crainte, mais la peur est reliée au schémême tr = passage/déviation de la ligne  car lorsqu'on a peur on tremble ou tressaille  (déviation de la ligne).

question 2 d'éponymie
Et friable se découpe en FR-IA-BL-e tandis que friabilité est codifié FR-i-AB-IL-IT-é. Voilà qui change tout sad : deux mots strictement apparentés pour les conscients que nous sommes, n'ont qu'un codon commun pour l'inconscient"

Non  car la lecture s'effectue de la droite vers la gauche, soit :   

friable se lit :                a-bl~ia~fr ou bl~ab~ib~ia~fr
friabilité  se lit :                         é~ it~il~ab~ib~ia~fr

Donc le schème principal de fracture est présent dans les deux mots, la notion de propagation ou l'émotion crainte ia y sont aussi communes. Et si l'on considère que l'émotion ne fait que se sur-ajouter aux concepts géométriques  les schémes ib et ab sont aussi communs (ib = hautement/élevé  et ab = éloignement/ profond).


Certains couples littéraux  associant une consonne à la consonne l ou r   sont séparés par une voyelle dans les mots latins dont ils dérivent ou dans la prononciation anglaise.
Ainsi cl de monocle ou binocle dérive du latin oculus qui persiste dans oculaire. Peut-on vraiment parler d'évolution phonétique et ne pas envisager une autre motivation cachée à cette évolution diachronique. En fait on est passé d'un schéme statique d'arrondi ul  coupé par choc  oc  à celui d'une fermeture cl.

Pour "able" anglais  on prononce bl avec un e intercalé mais la graphie bl l'emporte sur la phonétique  pour la lecture inconsciente.

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909

Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:

Pour tri  tr garde le sens de passage ou de déviation de la ligne : je compte jusqu'à trois, voir trente six chandelles, se mettre sur son trente et un.

Allez, je vais vous faire plaisir en vous fournissant un autre exemple : treize à la douzaine.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

910

Re : L'erreur de Saussure !

Oui Alco  ce qui dévie de la ligne droite ou normale peut être signifié par tr : très, trop, ultra, extême, outre...

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911 Dernière modification par chrisor (19-06-2014 10:26:20)

Re : L'erreur de Saussure !

Question 3 d'éponymie
Donc dans friable, le a a un sens privatif et participe également au codon ia. C'est systématique ce genre de chose ?
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Dans friable il s'agit bien d'un suffixe "able"  soit "a-bl". La séquence ia y ajoute la possibilité de crainte/propagation.
Comme écrit précédemment les émotions semblent se surajouter ou "colorer" les schémèmes.

Question 4 Comment lisez-vous louable ? Le digramme n'est suivi par aucune consonne.

Dans louable "able" est également un suffixe qui se lit a-bl  soit apte à être loué.   Lecture a-bl~ou~L  (L = Lumière).
Il faut sans doute y ajouter une émotion lié à oua proche de oi (admiration ?).

Question 5   Que faites-vous du h dans phase, thèse, chaos, etc. ?

La lettre h minuscule possède deux sens  soit hostilité du milieu soit froid

Pour ph qui se prononce en français comme un f, il semble que l'inconscient associe les sens de f et de h :
ainsi dans phare   ph peut prendre le sens de chute de f  (f = manifestaion/chute)  et se lit ar~h~f  soit menace hostile chute. 
Por ch  la lecture est  soit coupe l'hostilité du milieu ou le froid  ce qui explique les très nombreux mots du français pour désigner les objets et animaux de l'environnement domestique, protégé de l'hostilité : chaumière, château, chapelle, chez-soi, chambres, chaise, chasuble, chausses, chaussures, chaussettes, chemin, chien, chat, cheval, chèvre.....

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912 Dernière modification par chrisor (19-06-2014 10:37:16)

Re : L'erreur de Saussure !

question 6 d'éponymie:
Comment lisez-vous bal, cal, mal, pal et val ?
La lecture de la Langue de l'inconscient est

bal : al~b      b = pied, extrémité
cal : al~c        c = coupe
mal : al~m      m = matière/onde et M = Personne
pal : al~p   p = coup exposif/ méprisable
val : al~v  v = vide, creux

Le schémème en jeu: al = volume, déplacement/ difficulté, mal

Voici comment j'analyse le codon "al"


De la douleur au mal

Si la douleur ou son risque ont conservé dans nos mots conscients leurs formes onomatopéiques, la notion de mal, lui-même, rime ou résonne dans la langue française avec une autre séquence signifiante redondante qui insiste à longueur de mots : «al».

En effet c'est le son et le couple de lettres «al» qui expriment dans nos mots le mal que le corps médical désigne le plus souvent sous le terme d'origine grec «algie»:
cervicalgie, dorsalgie, lombalgie, rachialgie, gonalgie, coxalgie, pubalgie, talalgie, précordialgie, névralgie, myalgie, arthralgie, gastralgie, hépatalgie, otalgie...   
ou que l'on rencontre bien sûr dans maladie ou malaises, céphalées, hallucinations, chalazion, allergie, gale, malaria et les multiples affections virales.

Ainsi la notion de mal est toute entière incluse dans cette courte séquence de deux phonèmes «al» qui n'est pas un mot, mais constitue une unité de la Langue de l'inconscient, unité dont nous allons tenter de cerner le ou les sens.   
En anticipant le mode de lecture qui sera exposé et développé ultérieurement, le mot ''mal'' est un ensemble phonémique et littéral associant la notion de mal  ''al'' à la lettre ''m'', un phonème (ou une lettre) isolé, lié inconsciemment soit à la matière, à l'onde ou à la Personne (trinité de Sens de cette Lettre m isolée) et le mot ''algie'' traduit la propagation (ie) du passage potentiellement dangereux (age) du mal (al). Ecoutons l'homme malade: «j'ai mal», «ça me fait terriblement mal», «je suis mal», «j'ai attrapé un mauvais mal». Toute consultation médicale baigne dans ce mal et ces maux, à la tête, à la gorge, à l'oreille, au dos, au ventre, aux reins, aux genoux... un mal qui résonne comme la faute et le Mal et baigne dans les ténèbres religieux. L'épilepsie était appelée petit et grand Mal comme si le Malin, le Diable y participait, une sorte d'Al Caponne déchargeant ses rafales dans  l'encéphale jetant tout le corps en transe. Les cancers gardent encore ce spectre démoniaque, promesse d'enfer pour ceux qui en sont atteints! La crainte consume le malade comme une fièvre dans les flammes de l'inflammation. Et ce n'est pas le mot «tu-meurs» qui risque de lever l'angoisse du patient dont l'inconscient n'a pas une écoute partielle de la chaîne sonore des mots! Si un Monsieur Ali Gator vient frapper à votre porte, même si son physique n'a rien de reptilien, votre inconscient risque d'être en éveil et craindre qu'il ne mâche pas que ces mots!

Les consultations médicales sont rythmées, comme un halètement douloureux par cet al:  «je vais mal, je me suis trouvé mal, je suis de plus en plus mal, suis vraiment mal, mal en point, mal fichu, mal-foutu », et la vie quotidienne n'échappe pas à cette musique lancinante: «il finira mal, il est mal parti,  il s'y prendre mal,  elle va mal tourner, elle est mal tombée, mal lui en prit...»

Mal est aussi un préfixe qui ajoute une idée négative jusqu'à inverser le sens de nombreux adjectifs ou participes employés comme adjectifs: maladroit, malaisé, malappris, malgracieux, malhabile, malintentionné, malpropre, malvenu...
ou avec un participe : mal croyant, mal né, mal pensant, mal portant, mal rasé, malentendant, mal-aimé, mal-disant, mal embouché, mal-logé, mal peigné, mal-voyant.
Devant un substantif: maldonne, malfaisance, malhonnêteté, malpropreté, malformation, malcommode, malchance, malentendu, malfaçon, malheur, malnutrition, mal pensant, mal disant, mal-blanchi, mal-aimé, mal-logé, mal marié
ou devant un infinitif: mal-être, mal vivre, mal-loger, mal-manger et mal-dormir.

En ancien français l'adverbe mal utilisé avec un adjectif devient mau- devant une consonne: maudit, maussade, mauvais, mauviette, maugréer, une séquence signifiante homophone du pluriel «aux» de al : des maux.

La théorie la plus admise sur l'origine du langage accorde un rôle fondamental aux onomatopées premières. Aussi lorsqu'on tente de retrouver la provenance d'une unité de cette Langue de l'inconscient il faut rechercher de quel bruit externe ou interne corporel elle pourrait être issue. Si l'on analyse les mots du lexique français qui comportent ''al'' dans leur chaîne sonore, on découvre qu'une série de mots en rapport avec l'exhalaison ou l'inhalation de l'air sont probablement proches d'une onomatopée primitive disparue. Pour parler, à l'oral, lors de la verbalisation depuis nos premiers balbutiements jusqu'à notre dernier râle, le souffle de l'air, que nous inspirons et surtout expirons, joue un rôle essentiel dans la vocalisation. Ce son «al»se retrouve modifié mais les lettres restent bien présentes dans des mots onomatopéiques mimant des cris animaux tels le miaulement du chat et le piaulement du poussin !

Et, même avant qu'homo acquiert un véritable langage, le bruit de l'air exhalé par ses poumons pouvait devenir audible car bruyant lors d'un effort ou d'une course à perdre haleine, qui essouffle et  fait haleter, un mot initié par un h aspiré qui marque la coupure du souffle. A court d'haleine l'homme respire fréquemment de manière saccadée et sonore, émettant un bruit dont «al» peut représenter une onomatopée imitative du souffle de l'air exhalé. L'étymologie d'haleine nous fait remonter le temps jusqu'au cor de Roland de Roncevaux en 1100, où il est question de «lunge aleine», synonyme de souffle, un descendant évolutif du latin halare respirer.  Ce souffle «al» initie alarme et alerte, des mots que l'on peut hurler pour héler les autres et initie allo pour appeler un correspondant.

Il semble judicieux d'imaginer que la notion de déplacement d'air soit originellement associée à ce couple de phonèmes ''al'', et que ce couple de deux phonèmes ait vu son sens se généraliser à la fois au déplacement qui peut faire haleter (aller, se balader, halage, dévaler, détaler, galoper, cavaler, s'emballer, voire haler les chiens à courir, valser, valdinguer, balancer) et à la notion de volume (d'air)  : val, vallée, hall, allée, salle, valise, malle, cale, baluchon, balle, ballot, galerie, balcon, galetas, emballage, bocal, ballon, gallon, ovale, galbe... voire à la notion d'espace inscrite en suffixe : total, global, monumental, colossal, spatial, sidéral, universalité... ). C'est l'occasion de remarquer que l'une des formes verbales conjuguées du verbe aller, le subjonctif ''aille'' marque bien un risque douloureux, que l'emploi du subjonctif, appelé par un fait irréel ou incertain, laisse bien envisager: «qu'il aille au diable!», «Je suis en retard, il faut que j'y aille», un subjonctif qui rime avec le populaire «se tailler» ! Il en est de même pour le verbe valoir au subjonctif: «vaille que vaille», «cela n'annonce rien de bon qui vaille».

Le halètement témoigne de l'effort et l'expression «de longue haleine» confirme la nécessité de sa persévérance dans le temps, ce qui a probablement orienté le sens d'al vers la notion de difficulté et de mal, dont l'hallali et le râle sont des témoins ultimes. D'où l'usage actuel du mot ''galère'', ainsi que: dédale, calcul, algèbre, spirale infernale, rafale, balle (munition), altercation, brutalité, chialer, nostalgie, caler, calamité, falsifier, pénal, pal, pâle, taloche, calice, calvaire, fatal ...

Est-ce que cela relève du hasard ou de l'arbitraire si nous avons choisi de nommer nos voisins d'Outre-Rhin, des allemands, un nom dérivé de l'Alamanie, pays qui comprenait, au VIIIe siècle,  l'Alsace, la Suisse alémanique et le Baden-Wurtemberg. Ce mot a remplacé en français celui de tudesque. Or l'Allemagne est désignée en allemand Deutschland, en anglais Germany, en polonais Niemcy. Ainsi le «alle Mann», « tous les hommes », selon la traduction consciente germanique, résonne dans l'inconscient français avec «Magne al», le grand Mal! La langue de l'autre mérite-t-elle le nom de langue car est qualifié barbare celui qui ne sait pas parler notre langue, supposée plus juste que les autres. Les termes langue tudesque ou teutonne désignent dans la pensée classique une langue rude, inapte au raffinement et à l'intelligence. Les Français se sont longtemps montré méprisants en utilisant des termes qui se référaient aux anciennes tribus germaniques: ostrogoth, wisigoth (visigoth chez Voltaire), vandale, tudesque, teuton, gothique. Ces termes péjoratifs issus des invasions barbares avec les exactions des Germains et leur supposée inculture contrastant avec celle des peuples dits civilisés, gréco-latins, puis gallo-romains. Ces insultes ne se préoccupaient guère de race puisque les Allemands pouvaient être associés à d'autres envahisseurs comme dans l'expression « espèce de Hun ! » et certaines perdent leur motivation originelle: le vandale dès 1732 peut être un voyou, un saboteur.  Ce sont donc d'abord des insultes qui se réfèrent à l'ancienne antithèse entre le barbare et le civilisé. Lorsque l'on veut dire qu'un discours est incompréhensible, on le désigne comme de l'allemand ou du haut-allemand depuis Rabelais. Ces insultes se retrouvent dans des termes lorrains : parler en allemand ou comme un Allemand, c'est hallemander avec un h bien expiré, c'est hachepailler. L'Allemand ou l'Alsacien devient le hachepailleur, celui qui parle comme s'il hâchait de la paille, en réduisant tout mot à une sorte de bouillie. 


Du mal, de la difficulté à la dureté physique, le pas est vite franchi: une callosité ou calus ne se nomment-ils pas aussi durillon, une dureté confirmée dans les mots calcium, minéral, cristal, stalactite, cal osseux, calcul (rénal), métal, aluminium au symbole Al, dalle jusqu'au phallus du mâle avec ses corps calleux. Le langage humain, comme l'évoquaient Anatole France et Karl Gustav Jung, aussi abstrait et sophistiqué qu'il paraît, ne serait-il qu'une combinaison ingénieuse de cris primitifs et  d'onomatopées? Faut-il effectuer un grand écart pour passer du halètement à la salivation du chien, que Pavlov a mis en exergue pour démontrer le réflexe conditionné. Au stimulus auditif et même kinesthésique du halètement, répond sans doute une première onomatopée «al» de type mimétique qui se contente de reproduire le son émis lors de l'effort, puis ce ressenti difficile et douloureux va  généraliser son concept à la sensation tactile de la dureté et au ressenti de la douleur alors que la sensation du volume d'air inspiré et expiré va orienter la généralisation vers un second sens plus neutre, celui de volume, de la vallée à la cathédrale. L'extension du lexique semble s'effectuer d'une part par analogie dans le même registre sensoriel: risque de douleur, douleur, mal pour les sensations nociceptives, dureté pour le tact, sensation d'essoufflement pour la kinesthésie voire de pénibilité, difficulté, volume pour la vue. Toutes ces informations sensorielles sont transformées depuis leurs récepteurs sensoriels en stimuli nerveux de nature chimique similaire et le cerveau passe facilement d'un clavier sensoriel à un autre par analogie: le mot éclat par exemple qui marque une vive intensité concernera autant la perception auditive (l'éclat des cris) que la perception visuelle (l'éclat de la couleur) tout comme tinter et teinter qui passe du registre auditif au visuel.

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913 Dernière modification par yd (19-06-2014 13:33:47)

Re : L'erreur de Saussure !

C'est bien ce que je me disais : Allemagne ne vient pas de Charlemagne...

On fait certainement venir l'Allemagne d'Alemanni ou Alamanni, « c'est-à-dire tous les hommes (all, tout, man, homme )», citation du Dézobry Bachelet 1861 - avant 1870, donc -, nom connu apparemment, d'après ce qui suit, depuis le IIIe siècle de notre ère. Où est l'hostilité ?

Avant 1870, la Prusse a peut-être été décriée en France, mais ce serait à vérifier, et dans les premiers siècles les Saxons, pas les Alamands ou les Allemands, à ma connaissance. Les plus décriés, je crois que ce furent les Vandales, ainsi que les Huns d'Attila. Dans l'histoire récente, on a semble-t-il utilisé les interventions de Louis le Germanique comme hostiles et dominatrices, mais à mon avis par une lecture idéologique de l'histoire. Je peux me tromper, mais j'avais toujours entendu dire que l'hostilité réputée héréditaire entre France et Allemagne avait été récente. Même Charles-Quint n'a pas été vraiment qualifié d'allemand, ce qui n'aurait pas manqué s'il y avait eu haine héréditaire entre France et Allemagne. J'espère ne pas dire de bêtise.

Fille légère ne peut bêcher.

914

Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:

Voici comment j'analyse le codon "al"

De la douleur au mal

[ ... ]

Je ne sais trop si ce que vous écrivez est une analyse qui vous a permis de déduire le sens du codon al ou la justification de votre intuition sur sa signification. Vous nous avez tout au long de ce fil généreusement livrées vous réflexions diverses et variées, je n'ai lu celle-ci transversalement qu'à cause du curieux message d'yd qui a suivi.

Point besoin de connaitre l'histoire, l'étymologie et que sais-je encore pour apprendre à lire. Je tente seulement de voir si votre clé de lecture pourrait éventuellement tenir la route et pour ce faire d'en acquérir les bases. Et il faut tout vous arracher morceau par morceau...

Je ne peux pas regarder ça de très près maintenant mais je constate un certain arbitraire :

1) des codons instables (le ia),
2) des lettres porteuses de sens mais qui, dans le même mot, peuvent aussi participer à des codons porteurs d'un autre sens.

et des imprécisions :

1) un digramme, ce sont deux lettres transcrivant un son unique, la règle que j'ai formulée à ce sujet n'est pas bonne, vous l'appliquez à des groupes de lettres qui n'en sont pas.

Il existe des couples constitués de deux voyelles (ia, ie, ée, oé, oi, ou, ue, ui, ai, aé…) qui possèdent tous deux sens. Quand ce couple de voyelles est suivi d’une consonne, comment s’effectue la lecture ? Après de multiples essais, il s’est avéré que lorsque deux voyelles (V1-V2) sont suivies d’une consonne (C), cette dernière sonne ainsi avec chacune des voyelles V qui la précède. La lecture est ainsi conditionnée :

V1-V2-C se lit V2C, V1C

(Mode de lecture de l'inconscient)

2) que le digramme ch se prononce comme dans chef ou comme dans chaos semble vous indifférer totalement.

Ce sont des constatations, pas des questions. Je dois bien relire avant d'en poser d'autres. Mais ne m'assenez pas de longs discours, c'est inutile.

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915 Dernière modification par yd (20-06-2014 21:13:49)

Re : L'erreur de Saussure !

Pour le mot de gothique, j'estime comme une énigme la désignation d'art gothique, qui n'est qu'admirative, et dont l'on situe bien l'origine en France, ou dans l'actuelle France. J'avais un peu recherché, mais sans rien dénouer. Une autre énigme est à propos de Théodoric le Grand, prétendu ostrogoth, dont tout laisse à penser que son règne fut célébré dans les mémoires et dont le nom fut repris un peu partout en Europe, ceci tout au long de l'histoire. Vu ce qu'on a dit sur les Goths, au départ dans des textes grecs, notons-le, ce prestige est aussi surprenant que si Ataulf ou Attila, qui pour moi ne font qu'un, avaient eux-mêmes connu une pareille descendance en Europe occidentale. Un nom comme celui de Richard Cœur-de-Lion, dont la mémoire est assez honorée en France, n'a pas eu beaucoup de descendance en France, semble-t-il du seul fait d'être connoté comme étranger. Vous me direz que la Guerre de cent ans est ensuite passée par là. Du moins un nom ressenti comme étranger n'est-il pas adopté facilement, je ne crois pas trop m'avancer en posant cela. Donc pour Théodoric et les Goths, pour moi il y a énigme. Le problème, c'est que notre histoire veut faire de Clovis un anti-Théodoric plus puissant et plus marquant que lui.

Pour Rabelais, Chrisor m'apprend quelque chose, mais je conteste son interprétation : Rabelais est l'un des premiers grands écrivains en français, et nous comprenons sa langue bien plus aisément que celle de Montaigne, qui pourtant vient après. Or cette région de Rabelais, celle de Chinon, un peu avant lui, sous Louis XI, vit tous les puissants d'Europe y entretenir une résidence (selon Jacques Heers). Même Charles-Quint, l'ennemi entre tous, eut son château à Huismes, commune voisine de Chinon (on l'apprend sur le site de Huismes), touchant l'ancien château de Bonaventure qui avait été la résidence favorite de Louis XI (selon Jacques Heers). On sait encore que toute la vallée de la Loire fut très longtemps la région la plus riche d'Europe, ce qui explique sans doute les châteaux de la Loire. Or donc, c'est bien dans cette région, autour de Chinon, puis plus largement, que la langue française moderne apparaît le plus clairement et le plus lisiblement dans l'histoire, ce dont le français de Rabelais, de Du Bellay, de Ronsard, de Marot témoigne. Prenez un texte du parisien et universitaire François Villon, rien n'est plus beau mais rien n'est pour nous plus difficile à lire. Paris et la Sorbonne, comme Bordeaux, avaient un long train de retard. On voit bien que la relégation du latin comme langue écrite est acquise dans tous les esprits, mais que le français moderne n'est pas encore bien maîtrisé ailleurs que vers Chinon. D'où vient ensuite le prestige du français qu'on voit déjà en France et qu'on verra ensuite partout en Europe : du prestige de Chinon et sa petite région ? des châteaux de la Loire ? de la littérature ? de l'Université ? Tout se tient un peu, certainement, mais il y avait au moins le provençal de prestigieux sur le plan culturel et intellectuel, et le sacré latin, que tous les intellectuels savaient écrire et parler, Montaigne avouant s'exprimer plus facilement en latin qu'en français. Le prestige du français, pour moi, est indissociable du fait qu'on le voyait alors comme première langue à supplanter le latin.

Pourquoi cette digression ? Mais parce qu'elle est nécessaire pour situer l'attitude de Rabelais par rapport à l'allemand, et probablement aussi par rapport à toutes les autres langues parlées en Europe, qui n'avaient jamais pu supplanter le latin. Peut-être la langue allemande était-elle alors considérée comme la plus puissante rivale - je n'en sais rien. L'allemand et pas l'anglais ? Oui, ce serait curieux, mais l'anglais avait adopté une grande masse de mots français, d'une part, et d'autre part Chinon avait été la vraie capitale d'Henri II, pour ensuite réapparaître au cœur de l'histoire de France et du français.

Je pense que c'est l'Europe qui s'appropria le français, bien plutôt que l'inverse, et que si on ne comprend pas cela on ne manquera pas une occasion de se tromper lourdement.

Fille légère ne peut bêcher.

Re : L'erreur de Saussure !

,

j'estime comme une énigme la désignation d'art gothique, qui n'est qu'admirative

La solution est pourtant très simple : cette désignation date d'un temps où l'architecture que les étrangers appellent  l'art français était profondément méprisée comme barbare et primitive, vu qu'elle n'imitait pas l'architecture grecque.
Vierge pour vierge, Notre Dame ne vaut pas le Parthénon.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

917

Re : L'erreur de Saussure !

@Pt'it prof 
J'avais naguère sollicité vos compétences latines pour la traduction exacte du verbe latin "halare". j'ai eu l'occasion cet apres-midi de questionner un prof de latin-grec qui m'a précisé que ce verbe signifiait "respirer avec difficulté". Est-ce la bonne traduction ?

Ps Ce n'est qu'un renseignement sans arrière pensée.

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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918 Dernière modification par chrisor (21-06-2014 00:42:30)

Re : L'erreur de Saussure !

@ eponymie a dit:

Je ne sais trop si ce que vous écrivez est une analyse qui vous a permis de déduire le sens du codon al ou la justification de votre intuition sur sa signification. Vous nous avez tout au long de ce fil généreusement livrées vous réflexions diverses et variées, je n'ai lu celle-ci transversalement qu'à cause du curieux message d'yd qui a suivi.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Non je n'ai pas découvert le sens d'al par des faits historiques mais ce que j'ai inscrit est un brouillon qui concernera ce "codon" dans un futur bouquin.

Pour le sens ou plutôt les deux sens d'un codon j'ai déjà expliqué la méthode et vous renvoie au codon cl, explicité ici:
http://signelinguistique.e-monsite.com/ … cient.html


Mais même lorsqu'on a trouvé les deux sens d'un codon en analysant plus d'une centaine de mots, il n'est pas inutile de tenter de comprendre de quel type d'onomatopée il a pu naître. Pour "al" le bruit du souffle de quelqu'un qui halète lors d'un effort me semble le plus plausible, et cet halètement explique l'extension sémantique inconsciente à la notion de volume d'air et de difficulté, dureté de l'effort.


Dans la langue consciente qu'un mot puisse avoir 3 ou 10 sens ne vous chagrine pas mais dès que le sens d'un codon inconscient se généralise à  un schéme ou une notion voisine vous semblez avoir du mal à l'accepter. 
D'autre part si vous considérez le mot art, la lettre t n'est pas prononcée et ne correspond donc pas à un phonéme et pour la phonétique consciente: art, are, ars sont homophones et indifférenciable.

VC1C2  se lit VC2~VC1   art se lit at~ar  soit sur terre la prééminence (l'art des Muses) ou jette à terre menace (l'art martial)

V1V2C se lit V2C~V1C     soir se lit  ir~or~s  et la phonétique oi y ajoute l'émotion admiration /crainte Ainsi soir  se lit: réflexion de la lumière (du soleil) en surface.

Il y a forcément existé un conditionnement phonétique premier auquel s'est ajouté un graphique et il en résulte un certain mélange où les lettres écrites imposent leur leur prépondérance:
doigt se lit it~ig~ot~og~d    et non oi~d  mais ce oi ajoute la notion possible d'admiration/crainte: quel doigté ! Faire un doigt d'honneur....
On peut expliciter de cette manière  littérale sang, poing, sourd... mots pour qui la phonétique apporte moins d'informations.

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919 Dernière modification par chrisor (23-06-2014 06:10:15)

Re : L'erreur de Saussure !

yd a écrit:

Je me dévoue, car j'ai eu une tulipe, enfin, un tuyau, par un hippie, l'on a des tripes ou l'on n'en a pas : je vais essayer de chiper une pipe à une chipie sous hypnose, autant que possible sans me faire pincer, et je vous reviens pour tout vous dire sur l'ip et l'hyper bol.


L'image d'une Tulipe est celle d'un schème de pince (ip)arrondie (ul ) qui se ferme le soir, comme une main dont les doigts se rapprochent. Et cette forme de pince arrondie  sort bien de la Terre (T).

Pour les tripes  l'intestin a bien la forme de tuyau comme  une pipe.

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920 Dernière modification par chrisor (29-06-2014 20:42:04)

Re : L'erreur de Saussure !

Alco a écrit:
chrisor a écrit:

Pour tri  tr garde le sens de passage ou de déviation de la ligne : je compte jusqu'à trois, voir trente six chandelles, se mettre sur son trente et un.

Allez, je vais vous faire plaisir en vous fournissant un autre exemple : treize à la douzaine.

Alco   

Il existe sans doute d'autres expressions ou tr  marque la déviation de la ligne normale, non ?

triple par exemple,:

Triple brute, buse, idiot, sot. Nom d'un triple enfer! (Flaub., Tentation, 1849, p. 356).Il se traitait de cochon, de triple gueux, de foutue bête et de paillasse (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 380).




.Parler de trente-six (mille) choses à la fois; répéter trente-six (mille) fois la même chose; de trente-six (mille) manières; faire les trente-six (mille) volontés de qqn. Buté comme trente-six mille mules! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 550).Papa (...) gagnait quelques florins à montrer aux amateurs trente-six qualités de salade (Audiberti, Mal court, 1947, II, p. 168).

.Voire treize à table   et vendredi treize

On peut ajouter  : un, deux, trois, partez!   équivalent parfois  de "je compte jusqu'à trois!


La déviation peut être  vers le bas :

Un (très) petit nombre. Rester trois minutes; hésiter, réfléchir trois secondes; ne pas dire trois mots/paroles; ne pas pouvoir tirer trois mots/paroles de qqn. Je vous écris longuement. Je dis en beaucoup de paroles ce que j'aurais pu vous apprendre en trois lignes (Senancour, Obermann, t. 2, 1840, p. 233).Vous avez dû vous expliquer en roumain... et vous n'en savez pas trois mots! (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 114).t

Haut comme trois pom
mes. .Quatre pelés et trois tondus.

♦ (C'est) trois fois rien. , et  cela ne fait pas beaucoup !

Tomber dans le trente-sixième dessous..(extrêmement bas)

♦ Empl. adj. numéral ordinal. Tous les trente-six du mois*.  Qusiment jamais.

Il peut s'agir  de rapidité   où les notions de déviation de la norme et de passage  coexistent:
En trois coups de cuiller* à pot. En trois mots. .En deux* temps (et) trois mouvements. Brave* à trois poils. Faire trois petits tours (et s'en aller).

Au triple galop.

Vous trouvez une grande différence entre   "se mettre sur son trente et un" et  se mettre sur son (grand) tralala ?   Et entre la matière signifiante de  trente et un et tralala, c'est bien la séquence tr qui est commune et marque la déviation de la ligne (en excès), non ?



Arbitraires les signifiants, Alco ? Les linguistes saussuriens ont triché, truqué, trafiqué, truandé, transformé, travesti, tronqué, flétri, estropié, trahi  la réalité ! Beaucoup trop !

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921 Dernière modification par yd (28-06-2014 12:53:18)

Re : L'erreur de Saussure !

J'avais oublié un élément susceptible d'avoir eu dès Rabelais beaucoup d'importance dans un éventuel antagonisme entre langue allemande et langue française : autant l'avènement du français moderne comme première langue à supplanter le latin est à ma connaissance indépendant du contexte religieux, autant il n'en est pas de même pour l'allemand, qui doit beaucoup à la traduction de la Bible en allemand et à la liturgie, en comprenant les chants, désormais en allemand. Rien ne me dit qu'il y ait eu antagonisme et parallélisme sur ce plan, mais je dois dire que je n'en sais rien : la coïncidence chronologique ne peut pas être niée. J'avais arrêté de redescendre l'histoire en partant de l'aube de la civilisation jusqu'à la fin du règne de louis XI. Je complète un peu maintenant, découvrant par exemple Catherine de Médicis - les grandes dames ont toujours été maudites dans l'histoire -, mais il y a encore de grands vides.

Fille légère ne peut bêcher.

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Re : L'erreur de Saussure !

Bon l'antagonisme entre allemand et français se jouera  prochainement  sur un terrain de football
brésilien !!!

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923 Dernière modification par chrisor (01-07-2014 11:23:12)

Re : L'erreur de Saussure !

@yd
L'inconscient de Rabelais fonctionnait bien car la lettre G possède 3 sens:
G = Langue
g = grand
g = danger

Or Gargantua, Gargamelle ou Grandgousier  possèdent bien ce g de grandeur linguistique!

Et le nom de Rabelais -qu'il semble avoir rempli -  peut être résumé comme "aise de l'élévation de l'esprit pour éloigner la Rigidité".

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Re : L'erreur de Saussure !

Bon l'antagonisme entre allemand et français se jouera  prochainement  sur un terrain de football
brésilien !

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925 Dernière modification par chrisor (04-07-2014 11:23:42)

Re : L'erreur de Saussure !

@yd

Rabelais a puisé dans tous les domaines pour enrichir son lexique, véritable océan où se sont déversés les courants du
passé et d'où dérivent ceux de l'avenir. Son horizon linguistique est illimité, sa richesse verbale inépuisable et lorsqu'on
croit en avoir exploré tous les abords, on finit toujours par découvrir quelque îlot nouveau, quelque trésor insoupçonné, déterré des multiples patois françois et des langues européennes parvenues à son oreille.

On trouve dans Rabelais un terme allemand qui a mis à  rude épreuve les commentateurs, le fameux "aberkeids" du Prologue de l'Auteur au Quart livre : « Allemans, peuple Jadis invincible, maintenant aber keids », et que la Briefve Déclaration explique par : « en allemand, vilifiez ».  C'est le suisse ahakeit, obsolète, déchu, mot encore vivace dans
les patois de la Suisse alémanique .   

Le premier discours de Panurge, à sa rencontre avec Pantagruel, est débité en langue germanique, c'est-à-dire en allemand littéraire de la Renaissance.: « Junker, Gott geb euch Gluck und Heil zuvor... »). A quoi répond Pantagruel : « Mon amy. Je n'entends point ce barragouin... »

En effet, l'allemand littéraire est inconnu en France à l'époque de Rabelais, et le discours de Panurge, qui n'apparaît d'ailleurs que dans l'édition de 1542, ne peut être que l'œuvre d'un des étudiants allemands assez nombreux à
cette époque à Paris.

Cet échantillon linguistique n'offre rien de particulier. Il reproduit à peu près le style pédantesque des savants allemands
du XVI* siècle, avec ses latinismes de morphologie {die Poeten  und Orators) et de syntaxe (die gedechnus des ellends undt  arniuot vorlangs erlitten ist ein grosser lust).

En revanche, la réponse donnée au Gascon par les Hondrespondres, autre nom des Lansquenets, est du vulgaire le
plus authentique : Der Guascoagner timt sich  us mit ein j'edem zu schlagen... Les commentateurs y voient à tort du vieil allemand.


Les patois du groupe alaman-souabe, parlés par les Suisses et les Lansquenets (ce que Rabelais et ses contemporains dési
gnent par haut-allemand), étaient parfaitement inintelligibles à une oreille française ; de là le proverbe n'y entendre que le
haut-allemand qu'on lit pour la première fois chez notre auteur (1. II, ch. x).

Cet allemand de la Renaissance passait pour un langage rude et grossier. On cite de l'empereur Charles-Quint qui, suivant
Brantôme, parlait cinq langues parmi lesquelles l'allemand,cette anecdote  : « Charles-Quint qui disoit que les Espagnols parloient en glorieux, les Allemands en chartiers, les Italiens en charlatans, les Anglois en niais apprivoisez, mais les Fran-çois en princes ».

C'est un fait indubitable que Rabelais, comme tous ses contemporains, ignorait complètement cette langue. Les affirma-
tions contraires reposent sur la méconnaissance de la culture européenne du xvi' siècle et sur l'interprétation fautive de
certains détails du roman.

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Re : L'erreur de Saussure !

Bon,  depuis hier être allemand c'est le pied .... pour un footballeur !

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Re : L'erreur de Saussure !

????????????????????????

C'est un message de Radio-Londres ? Un vers d'un  poème surréaliste ?

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

928 Dernière modification par chrisor (06-08-2014 11:01:06)

Re : L'erreur de Saussure !

Voici un article de Mme Larue-Tondeur sur le symbolisme phonétique et l'inconscient collectif langagier.  Intéressant!


http://lodel.irevues.inist.fr/cahiersps … 5#tocto2n6

On remarquera que l'énantiosémie n'est que le reflet de la bivalence ou de l'ambiguïté des unités bilittérales ou biphonémiques des unités du Code de l'Inconscient.
La polysémie résulte également du nombre de ces unités bisémiques.
1) Le mot et la chose

Extrait de l'article  sur le mot

"L’étymon de mot est le mutum latin qui serait issu d’une onomatopée /mut/ désignant la voix humaine. Au XVIIème siècle, dans l’expression ne souffler mot, la particule négative pas peut se substituer à mot. Lacan associe le mot à ce qui se tait (conférence de Michel Arrivé « Voix chez Saussure » du 16 mars 2010). Le mot peut donc être associé à son opposé, le silence, voire au silence de la mort. Or l’origine onomatopéique /mut/ du vocable mot est précisément le terme qui désigne la mort en ancien hébreu. Il semble que l’Inconscient collectif soit allé rechercher cette racine hébraïque désignant la mort pour l’attribuer au mot. En outre, il existait antérieurement à la Genèse biblique un dieu de la Mort appelé Môt (Eliade, 1976, p. 170). De ce point de vue, on pourrait prendre au sérieux l’aphorisme « Le mot, c’est la mort sans en avoir l’R » de Ripotois, dont figure une autobiographie fictive dans Les Remembrances du vieillard idiot, roman de Michel Arrivé. Le mot et la mort sont effectivement liés car les mots tuent." 

Mais motus et bouche cousue !

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929 Dernière modification par chrisor (13-08-2014 23:59:25)

Re : L'erreur de Saussure !

Si la douleur ou son risque ont conservé dans nos mots conscients leurs formes onomatopéiques, la notion de mal, lui-même, rime ou résonne dans la langue française avec une autre séquence signifiante redondante qui insiste à longueur de mots : «al».

En effet c'est le son et le couple de lettres «al» qui expriment dans nos mots le mal que le corps médical désigne le plus souvent sous le terme d'origine grec «algie»:
cervicalgie, dorsalgie, lombalgie, rachialgie, gonalgie, coxalgie, pubalgie, talalgie, précordialgie, névralgie, myalgie, arthralgie, gastralgie, hépatalgie, otalgie...   
ou que l'on rencontre bien sûr dans maladie ou malaises, céphalées, hallucinations, chalazion, allergie, gale, malaria et les multiples affections virales.

Ainsi la notion de mal est toute entière incluse dans cette courte séquence de deux phonèmes «al» qui n'est pas un mot, mais constitue une unité de la Langue de l'inconscient. En anticipant le mode de lecture le mot ''mal'' est un ensemble phonémique et littéral associant la notion de mal  ''al'' à la lettre ''m'', un phonème (ou une lettre) isolé, lié inconsciemment soit à la matière, à l'onde ou à la Personne (trinité de Sens de cette Lettre m isolée) et le mot ''algie'' traduit la propagation (ie) du passage potentiellement dangereux (ag) du mal (al). Ecoutons les mots de l'homme malade:
«j'ai mal», «ça me fait terriblement mal», «je suis mal», «j'ai attrapé un mauvais mal».
Toute consultation médicale baigne dans ce mal et ces maux, à la tête, à la gorge, à l'oreille, au dos, au ventre, aux reins, aux genoux... un mal qui résonne comme la faute et le Mal et baigne dans les ténèbres religieux. L'épilepsie était appelée petit et grand Mal comme si le Malin, le Diable y participait, une sorte d'Al Caponne déchargeant ses rafales dans  l'encéphale jetant tout le corps en transe. Les cancers gardent encore ce spectre démoniaque, promesse d'enfer pour ceux qui en sont atteints! La crainte consume le malade comme une fièvre dans les flammes de l'inflammation. Et ce n'est pas le mot «tu-meurs» qui risque de lever l'angoisse du patient dont l'inconscient n'a pas une écoute partielle de la chaîne sonore des mots! Si un Monsieur Ali Gator vient frapper à votre porte, même si son physique n'a rien de reptilien, votre inconscient risque d'être en éveil et craindre qu'il ne mâche pas que ces mots!

Les consultations médicales sont rythmées, comme un halètement douloureux par cet al:  «je vais mal, je me suis trouvé mal, je suis de plus en plus mal, suis vraiment mal, mal en point, mal fichu, mal-foutu », et la vie quotidienne n'échappe pas à cette musique lancinante: «il finira mal, il est mal parti,  il s'y prend mal,  elle va mal tourner, elle est mal tombée, mal lui en prit...»

Mal est aussi un préfixe qui ajoute une idée négative jusqu'à inverser le sens de nombreux adjectifs ou participes employés comme adjectifs: maladroit, malaisé, malappris, malgracieux, malhabile, malintentionné, malpropre, malvenu, malhonnête...
ou avec un participe : mal croyant, mal né, mal pensant, mal portant, mal rasé, malentendant, mal-aimé, mal-disant, mal embouché, mal-logé, mal peigné, mal-voyant.
Devant un substantif: maldonne, malfaisance, malhonnêteté, malpropreté, malformation, malcommode, malchance, malentendu, malfaçon, malheur, malnutrition, mal pensant, mal disant, mal-blanchi, mal-aimé, mal-logé, mal marié
ou devant un infinitif: mal-être, mal vivre, mal-loger, mal-manger et mal-dormir.

En ancien français l'adverbe mal utilisé avec un adjectif devient mau- devant une consonne: maudit, maussade, mauvais, mauviette, maugréer, une séquence signifiante homophone du pluriel «aux» de mal: des maux.

La théorie la plus admise sur l'origine du langage accorde un rôle fondamental aux onomatopées premières. Aussi lorsqu'on tente de retrouver la provenance d'une unité de cette Langue de l'inconscient il faut rechercher de quel bruit externe ou interne corporel elle pourrait être issue. Si l'on analyse les mots du lexique français qui comportent ''al'' dans leur chaîne sonore, on découvre qu'une série de mots en rapport avec l'exhalaison ou l'inhalation de l'air sont probablement proches d'une onomatopée primitive disparue. Pour parler, à l'oral, lors de la verbalisation depuis nos premiers balbutiements jusqu'à notre dernier râle en passant par nos longs palabres, le souffle de l'air, que nous inspirons et surtout expirons, joue un rôle essentiel dans la vocalisation. Ce son /al/ se retrouve modifié, mais les lettres restent bien présentes dans des mots onomatopéiques mimant des cris animaux tels le miaulement du chat et le piaulement du poussin !

Et, même avant qu'homo acquiert un véritable langage, le bruit de l'air exhalé par ses poumons pouvait devenir audible car bruyant lors d'un effort ou d'une course à perdre haleine, qui essouffle et  fait haleter, un mot initié par un h aspiré qui marque la coupure du souffle. A court d'haleine l'homme respire fréquemment de manière saccadée et sonore, émettant un bruit dont «al» peut représenter une onomatopée imitative du souffle de l'air exhalé/inhalé. L'étymologie d'haleine nous fait remonter le temps jusqu'au son du cor de Roland de Roncevaux en 1100, où il est question de «lunge aleine», synonyme de souffle, un descendant évolutif du latin halare respirer.  Ce souffle «al» initie alarme et alerte, des mots que l'on peut hurler pour héler les autres et initie allo pour appeler un correspondant. Comme l'écrit le linguiste Didier Bottineau, la parole est «ce curieux comportement par lequel ce primate que nous sommes fait ''bruiter'' l’air ambiant en mastiquant et voisant l’air expiré et produit un ''chant'' dont l’effet cognitif est réputé tout autre que celui des chants produits par d’autres espèces (si tant est que l’on en comprenne la nature)». Et la  respiration, surtout quand elle devient difficile, que ce soit lors du halètement à l'effort ou lors des derniers râles d'un mourant, fait entendre un bruit particulier souvent chargé d'émotion qui a marqué de longue date les mortels que nous sommes. L'imitation de ce bruit fut sans doute à l'origine d'onomatopées acoustiques aujourd'hui disparues, construites avec cet ''al'', imitation du souffle de l'air expiré, cet ''al'' qui nous apporte l'or de sa lumière dans ''oral''. Il s'agit pour un linguiste qui ne veut pas se couper de la réalité biologique comme Saussure l'a osé, de se pencher sur la nature de la parole dans sa dimension motrice, sensorielle et émotive sans pré-concevoir le rôle ou la fonction du langage. Ne faut-il pas d'emblée se poser la question de savoir si la nature même de l’expérience sémantique permise par le langage ne définit pas son contenu dans les procédures signifiantes et si l'isolement de ces unités signifiantes ne doit pas systématiquement rechercher cette dimension incarnée ou corporelle de la parole humaine? L'onomatopée acoustique imitative d'un bruit externe ou interne est reliée très souvent à un mouvement et le cerveau humain mémorise le lien entre une séquence de  cette chaîne sonore onomatopéique et le concept schématique du mouvement simultané pour créer des unités phonétiques que l'on peut considérer comme des idéophones qui par généralisation conditionnelle seront incluses inconsciemment dans des mots désignant des référents où un mouvement analogue est perçu par l'oeil.

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Re : L'erreur de Saussure !

Si l'on examine avec attention les assonances lexicales, on observe que cette notion de souffle est également portée par le couple de phonème ''uf'' : insuffler, souffler, s'essouffler, étouffer, suffoquer, bouffarde, soufflet, que l'on rencontre dans l'onomatopée ''ouf'' qui traduit le son étouffé produit par quelqu'un qui vient d'effectuer un effort pénible ou de supporter une souffrance ayant entraîné une difficulté passagère à respirer. En allemand l'air se traduit bien par Luft, et la Luftwaffe a laissé quelque trace dans nos mémoires où le souffle explosif des bombes résonne encore ! De même ''pouffer' c'est souffler soudainement comme le fait le chat, c'est bouffer, se gonfler, éclater (de rire). Ce souffle peut être nasal chez l'animal dont la truffe désigne l'appendice olfactif et dont le mufle désigne la gueule, celle du buffle, du bœuf ou du mouflon. Par extension un visage gonflé (comme les joues gonflées de celui qui s'apprête à souffler) devient joufflu, bouffi ou boursouflé. Le verbe bouffer (manger) dérive probablement de la même image, l'air étant remplacé par des aliments. Les moufles évoquent des gants gonflés .

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931 Dernière modification par glop (16-11-2014 17:03:13)

Re : L'erreur de Saussure !

Votre longue absence sur ce forum laisse supposer que, tout comme Cratyle, vous concluez qu'il vaut mieux ne plus rien dire.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

932

Re : L'erreur de Saussure !

En effet, comme je suis le seul à m'exprimer  je ne vois plus l'intérêt de poursuivre le monologue !
Mais Cratyle avait raison  et je poursuis mon voyage en Cratylie!

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933 Dernière modification par chrisor (19-12-2014 10:57:45)

Re : L'erreur de Saussure !

A  Glop et à tous ceux qui ont participé à ce fil de discussion je présente mes remerciements car leurs critiques, même acerbes et parfois infondées, m'ont permis d'avancer dans ma réflexion et m'ont encouragé à reprendre l'écriture d'un futur bouquin intitulé
                                               La Langue de l’Inconscient
                                                           ou
                                                 La Psychanalyse des mots


Je vous fais part de l'introduction  qui paradoxalement sera ma conclusion sur ce site et ma dernière apparition dérangeante.
Bonne Fêtes à tous.


INTRODUCTION

         Bien que le psychanalyste français Jacques Lacan se soit évertué à répéter que l’inconscient est un langage, personne jusqu’à présent n’a pu imaginer qu’il puisse exister une langue spécifique et structurée de l’inconscient. Pourtant, depuis que l'homme parle et écrit, cette langue nous crève les tympans et les yeux. Elle infiltre en permanence nos mots conscients et nous aurions du la connaître ou la deviner depuis des siècles. Or, nous sommes tellement formatés et programmés par un apprentissage syllabique de notre langue maternelle que nous sommes devenus complètement sourds et aveugles, dès notre enfance, à son écoute et à sa lecture et nous avons perdu la relation entre notre langue et le monde qu'elle désigne En effet notre conscience n'a pas résisté à ce conditionnement qui a généré une mémoire sélective des syllabes ouvertes et a refoulé au plus profond de notre inconscient la moitié de la chaîne sonore de nos mots, en particulier les séquences des signifiants correspondant aux syllabes dites "fermées", un qualificatif qui, à double titre, n'a rien d'usurpé ! Le b a ba de notre babil appris par répétition, qui a construit le gratte-ciel du lexique de notre langue évoluée, nous a condamné à épeler sans faire la liaison, le ciment phonétique entre les briques syllabiques, et nous réduit toujours, comme le mythe de la Tour de Babel le signifie par métaphore, à ne plus écouter ni comprendre cette langue à la structure commune à toutes, car notre conscience l'a profondément "dans le baba"!

Enfermés dans la tour vertigineuse de notre langue consciente, nous n'entendons et ne lisons que ce que nous avons appris à entendre et à lire, avec une attention orientée vers ce qu'on doit mémoriser! Victor Hugo, Poète visionnaire, nous a pourtant averti : "L'homme est un liseur, il a longtemps épelé, il épelle encore, bientôt il lira" et un autre Poète, René Char, a bien pressenti que derrière notre langue consciente se dissimule un autre langage secret, quand il affirme que "les mots, qui surgissent, savent de nous des choses que nous ignorons d'eux". Et s'ils savent des "choses" c'est essentiellement parce que ces mots ne sont pas du tout les plus petites unités de sens de nos langues contrairement à ce qui a été a enseigné depuis toujours, puisqu'ils sont déjà des ensembles d'unités sémantiques, des sortes de phrases, chargées de symboliser l'objet référent qu'ils désignent !

Ma conscience comme la vôtre a été conditionnée, endormie, elle fait sagement “dodo”, ce mot dit ''enfantin'', qui nous a bercé d'illusions: on nous a fait croire que pour le mot “dodo”, le déroulement linéaire de la chaîne sonore se résumait à la répétition de la syllabe ouverte “do”, que l'on épelle ou ânonne pour l'enregistrer sélectivement dans notre mémoire consciente. Mais la biologie et la phonologie sont têtues car notre ouïe et notre cortex cérébral droit de perception auditive ont conservé l'enregistrement dans “dodo” de la liaison “od”, une syllabe fermée qui, de manière plus évidente lors du chant de la berceuse, établit bien la continuité acoustique entre le redoublement des deux “do”: d~od~o!  Or si “do” n'est pour notre conscience que la transcription arbitraire d'une note de musique, “od” est une unité archaïque sensée (sémantique) de la Langue de l'inconscient, reliée à deux notions invariantes : onde et/ou masse. Lorsque nous dormons (faisons dodo) n'est-il pas question d'ondes spécifiques des phases de sommeil lors de l'enregistrement EEG de l'activité électrique de notre cerveau? La langue populaire, qui dit la vérité car c'est celle de l'inconscient collectif langagier, use de l'expression “tomber comme une masse” pour désigner l'endormissement subit et profond d'une personne. Quand nous parlons il est bien question d'onde acoustique dans la prosodie de notre parole, quand nous chantons il est question de mélodie, quand nous créons des poèmes il est question d'odes et pour la musique de rhapsodie. Nous pouvons même chanter la palinodie pour renier ou désavouer ce que nous avons dit dans le passé ou en faire une parodie en la chantant de manière burlesque pour la tourner en dérision.

Quant a la notion de masse quel enseignant de la langue nous a indiqué que son empreinte “od” était inscrite dans mastodonte, diplodocus ou iguanodon ? Faut-il encore se demander pourquoi Rhodes est connu pour son colosse et Komodo pour son varan géant ? L'expression populaire actuelle “c'est énorme”, chère à Fabrice Luchini,  répond  au “c'est prodigieux” des années 70. Il est encore plus curieux que ce codage sonore  (phonétique) de la masse par le couple de phonèmes “od” se soit étendu à un codage visuel (graphique) qui le relaye par le couple de lettres ''od'' ordonnées mais non contigües dans ''poids'', ''pondéral'', ''dondon'' , ''abondance'' ou  ''lourd''?

Masse et onde semblent des concepts opposés. Pourtant les avancées les plus récentes de la physique permettent de comprendre que toutes les particules élémentaires aux masses différentes sont des modes de vibration d'une unique corde fondamentale : cette théorie bosonique originale des cordes à 26 dimensions a reçu un début de confirmation expérimentale en 2012 avec la découverte du boson de Higgs, une particule élémentaire qui  désormais constitue l’une des  clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules.  Le monde ou “the wordl” ne serait-il qu'une histoire d'ondes ? On peut citer les ondes se propageant à la surface de l'eau à la suite de la chute d'un objet, les vagues se déplaçant à  la surface de la mer, les ondes radio, les ondes optiques, les ondes sonores  dont celles produites sur les cordes vibrantes, et en particulier par nos cordes vocales qui modulent notre voix et nos mots. Ondes visuelles, auditives, olfactives (odeur, nauséabond), tactiles (ondes magnétiques), toutes les informations du milieu captées par nos organes des sens pour nous renseigner sur les objets référents de notre environnement appartiennent au  domaine des ondes.  Quant  aux prouesses de l'inconscient collectif langagier qui relie masse et onde sous la même unité “od”  peut-on les expliquer par l'existence d'une intuition préscientifique ?

Si je pense être parvenu à découvrir celle Langue, il ne faut pas y voir l’œuvre d’un quelconque génie, ni celle d’un psychanalyste ou d’un linguiste, mais plus simplement celle d’un médecin généraliste qui a exercé sa mission pendant 38 ans et a fini par entendre autrement (autre ment?) les mots de ses patients lorsqu’ils expriment leurs souffrances, des mots à la résonance motivée dont il a fallu 20 ans d’une recherche tenace pour en déchiffrer le code inconscient. Ce lien «maux à mots», cette intrication médecine/linguistique va constituer la trame serrée de cet ouvrage et il m'est paru impossible de les dissocier complètement même si le versant linguistique sera largement privilégié dans cette étude. Doués de raison, nous nous croyons maîtres de notre discours et il faut que les mots nous échappent dans un lapsus ou dans un jeu de mots spontané pour que nous prenions conscience de cette autre partie de nous qui se manifeste et de la perte de contrôle conscient de notre parole. Quand de la bouche d’une ex-ministre de la justice surgit le mot «fellation» au lieu d’«inflation», il devient évident que sa préoccupation intime ne relève pas de l’économie et des fluctuations des Bourses ! Il s'agit d'ailleurs d'une récidiviste puisque en avril 2011 elle avait parlé du «gode des bonnes pratiques» au lieu du code!

De même, dans nos rêves, dont la signification nous semble obscure au réveil, il nous arrive souvent des histoires « à dormir debout » que notre conscience a beaucoup de mal à interpréter. Ces manifestations incontrôlées, répertoriées par Freud comme des rejetons de l’inconscient, éléments du refoulé, en dévoilent son langage que les psychanalystes traquent mais ne parviennent à comprendre que de manière hasardeuse, seulement  et uniquement lorsque les jeux de mots, ceux du matériau sonore ou écrit, le signifiant, coïncident avec notre langue consciente. Ainsi la jeune fille qui souffrait de cauchemars répétés de perfusion finit par se remémorer douloureusement qu’elle a été victime d’inceste paternel (père - fusion). Mais ce décryptage à lecture évidente est  une coïncidence consciente très   rare et comme dit Lacan à la fin de ses Écrits : « Un coup de dé dans le signifiant n’abolira jamais le hasard ».
Il serait infondé de penser cette emprise du fonctionnement inconscient de notre cerveau limitée aux «accidents» de la parole et aux rêves qui agitent parfois nos nuits même si les travaux de Freud  concernent essentiellement le mot d’esprit ou la signification des rêves qu’il conçoit comme la voie royale d’accès à l’inconscient. Pour Lacan le rêve est un rébus et il faut l’entendre à la lettre. Car la structure inconsciente de nos rêves ne nous fait pas quitter le domaine des mots et Lacan affirme haut et fort dans ses «Ecrits» que l’inconscient est un langage pour lequel le signifiant prime toujours sur le signifié. Cette assertion lacanienne nous invite donc à nous pencher sur ce matériau signifiant des mots, des séquences de phonèmes pour l'oral et de lettres pour l'écrit. Il est clair que de l'Être à la Lettre, il n'y a qu'un pas ou un battement d'L!

Même si nous maîtrisons parfaitement une langue, il est souvent ardu d’exprimer exactement tout ce que nous voudrions dire, car une partie de notre propos nous échappe. Je dis toujours autre chose que ce que je dis ou que ce que je crois que je dis. De ce fait, si l’inconscient est un langage, s’il parle, il se dissimule dans notre discours conscient telle une agence de service secret avec ses espions anonymes, des agents doubles que l'apprentissage syllabique de la lecture des mots nous a interdit de percevoir comme il le sera démontré. Il va s'agir de faire parler les mots, de leur faire dire ce qu’ils ne disent pas mais ce qu'ils cachent car nous avons été formatés à ne porter notre attention que sur une partie de leur chaîne sonore.

La cure psychanalytique, elle-même, repose sur la libre expression du sujet, sans orientation par le thérapeute, pour tenter de diminuer l’emprise de la raison consciente qui structure le plan d’un discours et pour faire surgir des associations d’idées, donc de mots, dont le choix des signifiants par le sujet permet parfois de saisir des correspondances, des liaisons inconscientes ou des répétitions riches de sens pour celui qui parvient à les interpréter et à en appréhender le contenu  symbolique. La résonance des mots prime sur leur raison pour le psychanalyste à l’écoute et toute psychanalyse repose sur la qualité de perception de cette résonance des signifiants. Mais quelle que soit la pertinence de l’analyse, ce ne sont que d’infimes fragments du langage inconscient qui sont appréhendés et, si ce qui est entendu concerne souvent le domaine sexuel, c’est certes parce que la sexualité, ses peurs et ses traumatismes sont importants mais également, parce que l’esprit de l’analyste se montre davantage sensible aux mots de ce registre où l’équivoque est reine.

Certains peuvent s'interroger sur les rapports entre la linguistique et la médecine et se demander ce que peut bien entendre le médecin de famille de si particulier. Tout au long de sa carrière, au contact de ses patients, le praticien est à l’écoute de discours intimes qui forment une sorte de catalogue oral que j’ai eu la curiosité d’analyser. Cris, chuchotements, néologismes, périphrases, métaphores, qualificatifs déplacés ou exagérés, formules toute personnelle ou familière, intonations curieuses d'un mot, répétitions du même signifiant, sont l’expression d’une langue non écrite mais symboliquement et émotionnellement éloquente, presque palpable! Dites 33! On est très loin de la littérature médicale spécialisée avec son jargon amphigourique, mais pleinement au cœur de ce qui fait vibrer l’être humain  dans sa sensibilité profonde, la souffrance. On quitte les mots de l’intellect conscient pour entendre les mots des maux du corps, où l’on peut percevoir par surcroît la résonance des cris si l’on y prête une attention phonétique particulière jusqu'à parvenir à deviner le sens de ces maux. Ce langage des patients prend sa source dans des savoirs multiples, souvent anciens, parmi lesquels le bon sens ancestral, mais surtout il surgit à partir des sensations douloureuses totalement subjectives pour lesquelles les mots précis manquent, contraignant le sujet souffrant à user de comparaisons ou de métaphores originales qui décrivent à son insu ce qui se dissimule derrière ses maux physiques, le sens ou la cause véritable de sa pathologie. Cette difficulté à nommer et décrire nos perceptions algiques, nos dysesthésies internes, nos sensations subjectives, n'est pas sans rappeler notre difficulté à nommer nos perceptions olfactives ou gustatives pour lesquelles nous employons des images, des correspondances avec le nom de référents connus au moins par la vue : une odeur vanillée, un parfum de rose, un goût persillé ou fruité,  sans oublier la liste pléthorique d'usage en œnologie.

Si la création de mots était aussi indiscutablement conventionnelle que l'affirme la linguistique officielle fondée sur le Cours de Saussure et ne dépendait pas en priorité de notre perception visuelle, il existerait des mots spécifiques arbitraires pour ces odeurs. Or il n'en est rien et ce constat est un argument indirect démentant la nature arbitraire et conventionnelle de nos mots.
       Le sujet malade, tout comme le gastronome, est bien contraint d'user d'analogies ou d'images pour tenter d'exprimer, l'un le ressenti douloureux qui lui est propre sans comparaison possible avec celui d'autrui, et l'autre ses percepts olfactifs ou gustatifs. Et quand un patient déclare que sa douleur est horrible, terrible, infernale alors qu'il s'agit d'une pathologie bénigne, le médecin est en droit de s'interroger sur l'origine réelle de cette horreur, terreur ou de cet enfer, et il en devine ou subodore  l'origine lorsqu'il connaît le climat conjugal, familial ou social.

Ainsi l'écoute, l'attention permettent d'entendre ces mots autrement, d'en ressentir les vibrations communes, et la nécessité apparaît de les réinterpréter, de les élucider, de comprendre ce qu'ils cachent pour tenter de saisir le fin mot de l’histoire.

Auscultare, en latin signifie écouter, prêter l’oreille. Ne serait-ce pas une déformation professionnelle propre au médecin, toujours prêt à « dégainer » le stéthoscope qu'il garde constamment accroché à son cou, qui m'a conduit à devenir davantage sensible à la résonance des mots surgissant au coin du bois touffu d'un discours qu'à leur signification convenue ? Pour le médecin, il s’agit certes de saisir par l’ouïe, mais aussi par l’intelligence sans oublier celle du cœur, la souffrance physique ou psychologique. Faute de liens sociaux solides ou de communication véritable, la souffrance psychique engendrée par les aléas de la vie s’est engouffrée dans les cabinets de généralistes, souvent transformés en confessionnaux où se déverse ce trop-plein de douleur plus morale que physique, un mal-être omniprésent, paramètres hors programme des études de médecine, mais que le praticien devra savoir entendre. Blues, cafard, déprime, bourdon, anxiété, angoisse, soupirs, boules qui serrent la gorge, souffles coupés, ventres noués, gonflés ou ballonnés qui se vident ou se retiennent, cœurs qui s’emballent, battent la breloque, occupent une part croissante du temps de la consultation, confortant l’intuition du médecin sur l’origine réelle de ces maux.

Après plusieurs années d'exercice, le médecin devine que derrière les maux dits, affichés sur l'écran corporel, se cachent des mots tus… mais bouche cousue, silence H comme prévient le panneau devant l'hôpital, devenu temple d'une médecine organique de plus en plus technique. Pour guérir l'homme, faut-il donc vraiment continuer à s’acharner à creuser sa chair jusqu'au tréfonds de ses molécules et oublier de creuser l'humus des mots qui germent et se développent dans son esprit pour inhiber son action? Ne faut-il pas se demander si le bon fonctionnement ou le dérèglement d'un organisme ne dépend pas de la manière dont l'individu se comporte face à la vie, selon qu'il la mène ou la subit ? Le manque d'autonomie et la résignation face à l'environnement socio-familial ne jouent-t-ils pas un rôle essentiel dans la genèse des pathologies ? A l’évidence, les malades pressentent ce rôle déterminant : "je suis tombé malade quand j'ai perdu mon emploi", "au moment de mon divorce", "juste après mon déménagement", "à la mort de mon père", "après le départ de ma fille", etc.

Mais cette hypothèse de l’explication des maladies se heurte à la logique cartésienne de la science médicale actuelle qui, certes, soigne de mieux en mieux la matière du corps, la cause externe des maladies (agents infectieux, chimiques, physiques) ou le dysfonctionnement interne organique ‘‘idiopathique’’, mais sans en rechercher la cause intime. Ainsi l'hypertension artérielle, par exemple, pour laquelle on ne découvre que 5% de causes organiques vérifiables, est qualifiée d'essentielle dans 95 % des cas, c'est-à-dire sans cause connue alors qu'elle concerne des millions de personnes! A leur insu, les scientifiques médicaux ne témoignent-ils pas que l'étiologie de cette pathologie est liée à une peur qui croît avec l'âge du sujet occidental car elle affecte l'essence de la condition humaine, celle d'être mortel ? Les allergies auraient pour cause des allergènes, auxquels le sujet, exposé régulièrement au cours de sa vie,  était  auparavant insensible ! Ces allergènes ne sont-ils pas plutôt des boucs émissaires, témoins d’un événement bouleversant, dont ils ont fait simplement partie du contexte de survenue? Les maladies auto-immunes s’expliqueraient par l’apparition subite d’auto-anticorps, alors que les lymphocytes n’en fabriquaient pas auparavant. Je me souviens de deux cas de thrombopénie sévère par production massive d'anticorps antiplaquettaires où les malades dans leurs discours ont exprimé leur souffrance d'avoir été «plaqués» par leur conjoint ! Fortuite coïncidence ou incroyable pouvoir des mots, aptes à un conditionnement neurovégétatif jusqu'alors insoupçonné, sauf par le russe Pavlov et son Ecole? Dans la maladie le malade dit, mais la médecine moderne ne veut pas l'entendre et se contente en général du comment organique sans rechercher le pourquoi psychologique. Si les incontestables résultats de la médecine contemporaine témoignent d'un progrès immense, ne risquent-ils pas de constituer  une régression si la démarche qui vise à guérir l’homme n’est pas inspirée par un réel humanisme?

A cette myopie médicale s'ajoute la réticence du malade qui a pris l’habitude d’exhiber son corps au médecin pour qu’il le répare vite sans rechercher dans son vécu les causes possibles de sa pathologie qui l’amèneraient à des changements de vie qu'il préfère occulter ou refuser.   
Tomberait-on malade comme on «tombe enceinte» par l'opération du Saint-Esprit en faisant croire que l'on n'est pas du tout acteur de sa propre vie? Le malade ne serait-il que la victime innocente de quelque châtiment descendu du Ciel ! Non, de toute évidence et il n'y a rien d'absurde à rechercher les causes psychiques des maladies organiques. La médecine occidentale, influencée pas la société qui en fait usage, est devenue celle de la consommation, le patient remplit son caddie de médicaments à la pharmacie comme il remplit celui de ses courses au supermarché, persuadé à l'instar de la majorité des médecins, que le remède à ses maux se résume à quelques milligrammes de matière à ingérer. L'évolution sociétale tend à nier l'humain et l'existence du système nerveux central dont l'emprise d'une extrême puissance sur le corps, le soma, se voit dédaignée ou déconsidérée. L'être humain ne risque-t-il pas de n'être plus qu'un vil consommateur écervelé, voire décérébré!

Les cris des maux inscrits symboliquement dans le soma, le corps physique sous forme de symptômes, ne témoignent-ils pas du silence de certains mots retenus, inhibés, qui paralysent nos actes? Les maux, comme l’a parfaitement défini un spécialiste renommé de la communication humaine, Jacques Salomé, sont un langage inconscient métaphorique par lequel nous tentons d’exprimer à notre entourage, l’indicible, nos sentiments réels, nos conflits, nos séparations, lorsqu’ils sont censurés par de multiples peurs. Comment rester sourd au sens des maux qui crient le conflit de messages antagonistes? L'exercice quotidien de la médecine générale finit par donner la conviction que la maladie serait en soi un autre langage par lequel le malade exprime sa difficulté de cheminement personnel, son mal-à-dire, processus d’exhibition somatique d’une inhibition psychologique à réaliser les actions qui lui tiennent à cœur. Pour résumer dans un jeu de sons : dans toute maladie le malade dit et ses maux dits traduisent de maudits mots tus sous l'emprise de craintes multiples. Les maux comme les messages de mots se donnent, se passent et se repassent voire se refilent, un échange inter-humain dont la terminologie relève bien du domaine de la communication. Aux mots, signes verbaux, répondent les signes de la maladie, dont l'association constitue le symptôme, un ensemble spécifique de la sémiologie médicale.

Derrière les mots plaintifs du sujet en souffrance vibre un langage surgissant de la profondeur de son être, qui résonne, pour qui sait entendre, avec une autre langue plus archaïque et plus vraie, celle de la Langue de l’Inconscient. Le code de cette langue est inscrit dans tous les mots conscients que nous avons appris et que nous prononçons, langue châtiée ou vulgaire, jargon ou argot, que le mot soit récent ou ancien, aucun ne peut y échapper. La Langue de l’Inconscient est celle de la Vérité, sa structure est universelle, elle correspond à ce que Freud nommait Grundsprache, la Langue des Profondeurs ou Seelesprache, la Langue de l’Âme, et l'on pourrait presque la comparer à La Langue de la Pentecôte évoquée dans l’Evangile.

La découverte de cette Langue, née de l'expression douloureuse de l’être humain avec des mots, presque des cris surgissant de ses « tripes », fut d’abord le fruit du hasard, mais son élucidation complète est l’aboutissement d’un travail acharné de recherches d’une vingtaine d’années avec de fécondes périodes nocturnes entre veille et sommeil, heures privilégiées durant lesquelles le carcan de la raison et du savoir acquis s’ouvre pour laisser le champ libre à l’imagination et aux associations d’idées originales dont il s'agit de mémoriser les pertinences que la raison peut admettre et approfondir. Ce décodage nouveau est donc le fruit d'une succession de ''révélations'' qui, étape après étape, a permis la mise en évidence de doublets de phonèmes, reliés à l’émotion ou à la géométrie, marqueurs d’une motivation inconsciente. Il a fallu plusieurs années pour déterminer le sens inconscient précis de plusieurs dizaines de doublets ; les circonstances de ces découvertes successives, un peu curieuses, ont l’intérêt de mettre en exergue l’œuvre de l’inconscient. Car le travail de décodage s’est fait essentiellement la nuit, en position couchée, à la lumière d’une lampe torche, lors de périodes créatrices d’une quinzaine de jours, vécues comme des périodes exaltantes de ''révélations'', suivies de laps de temps plus longs totalement stériles, comme si tout un savoir inconscient emmagasiné s’était totalement vidé. Il faut un temps assez considérable entre les phases initiales d’un travail actif et conscient sur un problème et la découverte d’une solution qui semble alors apparaître de façon inattendue, comme si «cela venait à l’esprit tout d’un coup». En psychologie on appelle période «d’incubation» le laps de temps séparant l’activité initiale de la solution et durant lequel il ne semble pas avoir de travail actif sur le problème ; pourtant c’est pendant ces périodes d’incubation que s’effectue par une pensée non consciente ou subconsciente la poursuite de recherche de solution, qui aura d’autant plus de chances d’aboutir que la phase initiale consciente aura été intense et longue. Toutes les informations nécessaires à la solution doivent avoir été intégrées dans la mémoire au cours de la phase de réflexion préparatoire pour que l’objectif recherché y reste gravé et permette la poursuite d’une activation inconsciente des mécanismes de la pensée. L’avantage du travail nocturne est utilisé par nombre de créateurs, les artistes en particulier, car il s’effectue à la frontière du sommeil, avec des mini-incubations de quelques minutes durant des phases d’endormissement et des phases de résolution des problèmes après quelques minutes de sommeil léger. Ces états intermédiaires entre l’éveil et le sommeil permettent un abaissement des barrières rigides du savoir conscient et une plus grande ouverture vers l’imaginaire, vers le monde du cerveau droit, permettant la recherche de nouvelles associations dont l’une sera la bonne et apportera la solution.
Ce n’est donc qu’après plusieurs vagues successives d’environ 6 mois: «recherche consciente - incubation inconsciente – découverte», que la quête de sens de l'ensemble des doublets est devenue conquête. Au vu de cette panoplie de doublets de phonèmes décryptée, la motivation des sons devenait certaine et me suggéra l’éventualité d’une généralisation à l’ensemble des mots de la langue. Le mot ou signe “c.i.a..”(conventionnel, immotivé, arbitraire) recèle bien un code secret qui le métamorphose en mot motivé. L’historique et la nature de cette découverte linguistique et médicale ont déjà fait l’objet de deux ouvrages : le premier « Maux à mots, un langage dans le langage élucidé » paru en 1993 avec 3 rééditions modifiées jusqu'en 1998, le second « Entendre les mots qui disent les maux », paru en 2000 et réédité sous une forme plus complète en 2006 aux Editions du Dauphin. Dans cette nouvelle mouture plus achevée, le pari se révèle celui d'une co-écriture, avec une personnalité féminine, n'appartenant ni au monde de la médecine, ni à celui de la  linguistique, Véronique Lesigne qui n'est pas une scientifique mais une passionnée de psychologie intime des principes jungiens, auteure d'un ouvrage « L'âme des mots, les mots de l'âme », paru en 2010 aux éditions Dervy, un livre centré sur les concepts relatifs au fonctionnement de la psyché tels que définis par Karl Gustav Jung, revisités au travers d'un décorticage sensible et intelligent des mots à la manière des exégètes de la Langue des Oiseaux. Si le patronyme possède quelque pouvoir de programmation de l'individu, si l'on doit remplir son Nom comme l'exhorte la religion juive, qui mieux que Véronique Lesigne parviendra à toucher l'âme des mots en les analysant ?

En effet si les travaux de Freud ont permis la mise en évidence d’un inconscient individuel grâce à la psychanalyse du sujet et de ses productions linguistiques curieuses: lapsus, jeux de mots, rébus des rêves, symptômes psychologiques, si ceux de Jung ont révélé l’existence d’un inconscient collectif manifesté dans le langage des mythes, des contes et des croyances religieuses, l'objectif de ce livre est de vous inviter à une véritable psychanalyse des mots par un décryptage progressif d’un code linguistique inconscient précis, constituant cette Langue de l’Inconscient.

Pour Freud psychanalyser, c’est zurückführen, littéralement conduire en arrière vers cette Grundsprache, une langue archaïque qui gronde dans l’humain primitif, depuis qu’il est parvenu au stade d’homo loquens. Il n’est nul besoin d’être savant pour comprendre que nos mots ne sont pas nés par génération spontanée et il faut être un brin fanatique pour n'y voir que la création de Dieu. En effet, si nos mots conscients, chaînes de phonèmes, sont perçus et analysés par nos deux hémisphères cérébraux (le cerveau droit et le cerveau gauche), d’où proviennent ces sons qui les forment? « Songez-y », nous invitait avec lucidité Anatole France, « un métaphysicien n’a, pour constituer le système du monde, que le cri perfectionné des singes et des chiens. Ce qu’il appelle spéculation profonde et méthode transcendante, c’est de mettre bout à bout, dans un ordre arbitraire, les onomatopées qui criaient la faim, la peur et l’amour dans les forêts primitives et auxquelles se sont attachées peu à peu des significations qu’on croît abstraites quand elles sont seulement relâchées ». Plus tard Karl Gustav Jung renchérit: « Si abstrait qu’il soit, un système philosophique ne représente donc, dans ses moyens et ses fins, qu’une combinaison ingénieuse de sons primitifs ».

Pour vous lancer à la recherche de ce langage secret archaïque, vous serez invités à un voyage initiatique au cœur de la sphère cérébrale, car pour découvrir la structure de cette Langue, il est nécessaire de commencer par l’exploration de la face restée dans l’ombre du cerveau humain, celle de l’hémisphère droit. Jusqu’à présent le scientifique du langage ne s’est intéressé quasi exclusivement qu’à l’étude de la production langagière de l’hémisphère gauche, celle de nos mots conscients, de leur ordonnancement dans la phrase et de leur syntaxe, une production dont l’origine se situe dans des zones circonscrites de la surface de l’hémisphère gauche, les aires corticales du langage de Broca et de Wernicke dont la détermination s’est réalisée grâce aux conséquences pathologiques des accidents vasculaires cérébraux, responsables d’un manque d’irrigation vasculaire, une ischémie d’une zone délimitée du cerveau. Lorsque cette ischémie concerne une aire du langage, elle entraîne une aphasie avec impossibilité totale ou partielle pour le sujet souffrant de parler tant que cette ischémie persiste.

Si la Science moderne et la Médecine ont permis d’acquérir des connaissances neuro-linguistiques sur notre langue parlée et écrite, elles n’ont exploré jusqu’alors que son versant conscient, ignorant même la possibilité d’une autre langue fondatrice, celle de l’Inconscient.  Pourtant la question de la motivation cachée des mots est très ancienne ; Platon dans son «Cratyle», 400 ans avant l'ère chrétienne, expose le point de vue de Socrate (socratylien si j'ose écrire) sur la nature des mots qui pour Cratyle sont des peintures des choses, des symboles.

Ce n’est pas non plus un linguiste moderne, mais un Saint, Augustin d’Hippone, qui sans doute le premier,  a pressenti qu’il existait autre chose en amont de l’expression de nos mots conscients. En effet Saint Augustin fut un de ces pionniers novateurs inclinant à subodorer une motivation inconsciente du signe verbal, qu'il expose au  IVe siècle dans sa théorie du signe. Il affirme que «c'est par les signes que l'on apprend les choses ». Il évoque également le retard du langage sur la pensée et l'explique ainsi :
« La raison en est surtout que cette conception intuitive inonde mon âme à la façon d'un éclair rapide, tandis que mon discours est lent, long et fort différent d'elle. De plus, pendant qu'il se déroule, cette conception s'est cachée dans sa retraite. Elle laisse pourtant dans la mémoire, d'une manière merveilleuse, un certain nombre d'empreintes, qui subsistent au cours de la brève expression des syllabes et qui nous servent à façonner les signes phonétiques appelés langage. Ce langage est latin, grec ou hébraïque… Que les signes soient pensés par l'esprit ou qu'ils soient exprimés par la voix, les empreintes ne sont ni latines, ni grecques, ni hébraïques, ni n'appartiennent en propre à aucune nation". Augustin envisage bien un état du sens fait d'empreintes qui « n'appartiennent à aucune langue”, ne sont pas conscientes et semblent universelles.

     L’ambition de ce livre est d’analyser ces empreintes augustes (ou du moins augustines) pour faire re-Naître le descendant évolutif de cette Langue primitive de l’Inconscient, devenue secrète, et initier à sa Lecture particulière. Au tout était cri préhistorique succède le tout est écrit moderne dont il ne faut changer ni accent, ni la moindre Lettre pour décrypter la Langue de l’Inconscient. Une révolution linguistique, psychanalytique et médicale, une Quête du Sens derrière le son, d'une nouvelle Raison derrière la résonnance.

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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934 Dernière modification par chrisor (19-12-2014 10:51:21)

Re : L'erreur de Saussure !

...

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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935 Dernière modification par éponymie (19-12-2014 11:13:06)

Re : L'erreur de Saussure !

chrisor (message 934) a écrit:

...

J'ai lu ce message, je n'ai lu que les premières lignes du précédent (manque de courage) . Vos interventions dans dautres discussions, pour la précision quand vous oubliiez un peu votre monomanie, ne manquaient ni de pertinence ni d'humour. Mais comme vous avez écrit renoncer aux interventions "dérangeantes", j'en déduis que nous pourrions vous relire avec plaisir...

Quoi qu'il en soit bonnes fêtes à vous aussi.

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Re : L'erreur de Saussure !

éponymie a écrit:

Vos interventions dans dautres discussions, pour la précision quand vous oubliiez un peu votre monomanie, ne manquaient ni de pertinence ni d'humour.

... ni de courtoisie, malgré le persiflage et le scepticisme.
Je n'ai pas beaucoup participé à ce fil, pour avoir déjà eu l'occasion de discuter des idées de 'chrisor' dans d'autres lieux. Je note seulement que les idées de 'chrisor' me rappellent celles développées par Georges Bohas au sujet de la langue arabe et de ses étymons originaux qu'il voit sous la forme de bilitères plutôt que de racines trilitères comme on le pense généralement. Il y a beaucoup de points communs dans la démarche et j'invite 'chrisor' à se renseigner sur les travaux de Bohas.

937 Dernière modification par chrisor (19-01-2015 11:35:21)

Re : L'erreur de Saussure !

Abel Boyer a écrit:
éponymie a écrit:

Vos interventions dans dautres discussions, pour la précision quand vous oubliiez un peu votre monomanie, ne manquaient ni de pertinence ni d'humour.

... ni de courtoisie, malgré le persiflage et le scepticisme.
Je n'ai pas beaucoup participé à ce fil, pour avoir déjà eu l'occasion de discuter des idées de 'chrisor' dans d'autres lieux. Je note seulement que les idées de 'chrisor' me rappellent celles développées par Georges Bohas au sujet de la langue arabe et de ses étymons originaux qu'il voit sous la forme de bilitères plutôt que de racines trilitères comme on le pense généralement. Il y a beaucoup de points communs dans la démarche et j'invite 'chrisor' à se renseigner sur les travaux de Bohas.

J'ai correspondu avec Bohas qui est un linguiste opposé à l'arbitraire du signe. Il m'a renvoyé aux publications de Robin Alott  pour qui l'articulation des mots reproduit des schèmes gestuels du bras. L'erreur d'Alott et de nombreux linguistes qui parlent d'onomatopées articulatoires comme P. Guiraud est de ne pas comprendre qu'il n'y a pas trente six manières de produire un son dans l'atmosphère terrestre et que notre appareil phono-articulatoire est contraint comme nos mains de reproduire un mouvement semblable à celui réalisé par le référent à l'origine du bruit.

Prenons un exemple:
L'onomatopée "clac" qui pour moi comporte 2 unités inconscientes infra ou submorphémiques  "ac" et "cl", est produite par la compression de l'air comme celle générée par la fermeture brutale d'une porte. On peut reproduire un son similaire en clappant ses mains, ou en effectuant un clapping, ou en  donnant une claque, c'est à dire en effectuant une compression de l'air similaire à celle du référent onomatopéique. Pour le langage pour produire le couple de phonème ''cl'',  on effectue un claquement de la langue grâce à la libération de l'air comprimé dans l'espace laryngo pharyngo-nasal.  Mais aucun enfant n'apprend à prononcer "cl" en imitant un claquement des mains  consciemment ou non !
Quant à Bohas et autres Bottineau, il est amusant de noter que ces linguistes français effectuent des recherches sur la sémantique submorphémique étrangère, l'un en arable l'autre en anglais! Pas un seul qui effectue une recherche semblable en français!  Curieux ?

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Re : L'erreur de Saussure !

Pour le coup, l'expression "il n'y a pas trente six manières" me semble ici inadaptée parce qu'en réalité il y a bien plus de trente six manières de produire des sons dans l'atmosphère... je sais que c'était une image, mais je voulais juste souligner qu'ici, elle était mal choisie.

Il ne faut pas oublier que l'API compte plus de 100 signes phonétiques sans compter tous les diacritiques ce qui fait énormément de sons possibles.
Et il ne faut pas oublier non plus qu'il existe des langues sifflées ce qui ajoute encore plus de sons possibles smile

939 Dernière modification par chrisor (19-01-2015 13:56:10)

Re : L'erreur de Saussure !

@Oliglesias

Non il n'y a pas trente six manière d'imiter le  bruit ''cl'' de clac avec son "appareil" phono-articulatoire, mais vous avez raison pour la compression de l'air qui peut émettre un bruit  perçu comme ''un claquement''. Juste avec son corps, il est possible de  claquer des doigts, claquer des dents, faire des claquettes (avec ses pieds). Mais lorsque l'on "claque" ou "clamse" ou "clabaude"  on n'émet plus aucun bruit car c'est la notion visuelle de fermeture associée au claquement de porte qui explique l'emploi de l'unité inconsciente ''cl'' (cl = résonance/fermeture) de ces mots argotiques. On ferme définitivement son clapet, on a le bec cloué...  avant de s'éclipser définitivement, bouche non close mais tue,  sans aucune possibilité de comprimer le moindre air  !

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Re : L'erreur de Saussure !

Je n'avais pas compris que vous vouliez dire qu'il n'y avait pas 36 manières de faire un son précis (comme "cl" par exemple)... au temps pour moi smile
Effectivement, et totalement logiquement, pour un faire un son précis, il n'y a qu'une seule façon. Toute autre manière toute proche soit-elle est donc différente ! Belle lapalissade n'est-ce pas ?

941 Dernière modification par chrisor (19-01-2015 14:38:55)

Re : L'erreur de Saussure !

@Oligesias

Non il semble que je ne suis pas parvenu à vous communiquer ce que je voulais exprimer ! Un claquement de porte est lié à la compression de l'air et à sa poussée libératoire du côté du mouvement  et c'est le même processus physique qui explique le bruit de clappement  des mains ou celui de l'émission vocale de /cle/ .  Allot en déduit que nous imitons avec notre appareil phonatoire le mouvement plus archaïque de nos mains. Et je ne suis pas d'accord, le mimétisme gestuel et vocal de l'homme est lié, semble t-il, à l'existence de neurones miroirs expliquant notre faculté innée au mime, faculté propre aux primates qui singent !

Compression brutale de l'air et expulsion d'un lieu désormais fermé (clos)  sont le mécanisme physique commun entre le bruit d'un claquement et l'émission vocale de /cl/ de l'onomatopée clac.
La notion de coup explosif et de coup (souvent rythmé) sont pour l'inconscient collectif langagier français portés respectivement par les consonnes p et t : pan, pif, paf, poum, patatras  /  tam tam, toc toc, top  et tic tac. 
En phonétique articulatoire, une consonne occlusive désigne une consonne dont le mode d'articulation fait intervenir un blocage complet de l'écoulement de l'air au niveau de la bouche, du pharynx ou de la glotte, et le relâchement soudain de ce blocage.

Les consonnes  p, t, c  sont nommées occlusives  et parfois  plosives, terme plus couramment utilisé en anglais. Cela démontre que pour un français c'est la fermeture du canal qui est retenu (l'articulation)  alors que pour l'anglais c'est le caractère explosif du son qui est mis en exergue.

Pour ces consonnes  l'écoulement de l'air est entièrement stoppé (phase d'occlusion) et provoque une différence de pression entre l'amont et l'aval du lieu d'articulation ; c'est essentiellement lors du relâchement du blocage (phase de désocclusion) que le son est produit comme pour "cl" .

Les sens non conscients de coup explosif et de coup (rythmé)  pour les consonnes p et t  ne sont pas arbitraires  mais proviennent de leur articulation. La consonne occlusive palatale [c] dont l'un des sens  inconscient est coupure, cassure n'échappe pas à cette corporéité sémantique du langage.

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Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:

Quant à Bohas et autres Bottineau, il est amusant de noter que ces linguistes français effectuent des recherches sur la sémantique submorphémique étrangère, l'un en arable l'autre en anglais!

Il faut sûrement être cultivé pour lire Bohas...

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

943 Dernière modification par yd (19-01-2015 15:09:05)

Re : L'erreur de Saussure !

Chrisor, ne seriez vous pas en train de revenir, mais cette fois à partir de la pensée occidentale moderne, à la culture des Ancestraux qui, sans hiérarchiser entre l'homme et l'animal - ce que moi je leur reproche, en admettant toutefois que certainement une chose importante m'échappe, telle que l'absence du concept de hiérarchie chez eux, par exemple -, expliquaient et racontaient l'homme strictement par l'animal, allant jusqu'à dédier leurs clans totémiques à des figures animales - je le reproduis certainement très infidèlement, n'y ayant pas compris grand chose ; mais les ethnologues et anthropologues sont comme des poissons dans l'eau à ce sujet.

Par ce rapport primordial à l'animal, n'entretenaient-ils pas une culture et une intelligence de l'inconscient ? J'accepte d'être devant cette question tout en refusant tout rapprochement avec l'inconscient freudien, estimant que ce dernier rime à prétendre n'importe quoi, alors que les Ancestraux n'inventaient rien de l'animal et le connaissaient très bien.

Pour eux, les esprits et à la fois le Grand Esprit étaient à l'origine aussi bien des animaux que des hommes, tout devait s'harmoniser malgré les frasques et les aléas, et la question ne se posait donc guère, j'imagine, de distinguer entre instinct, inconscient, et en gros les rêves, le moyen d'agir de prédilection des esprits. Ce serait pour cette raison que nous n'aurions pas, ou pas assez, cherché à étudier l'idée d'inconscient chez les Ancestraux. Aurions-nous eu tort ?

Fille légère ne peut bêcher.

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Re : L'erreur de Saussure !

Alco a écrit:
chrisor a écrit:

Quant à Bohas et autres Bottineau, il est amusant de noter que ces linguistes français effectuent des recherches sur la sémantique submorphémique étrangère, l'un en arable l'autre en anglais!

Il faut sûrement être cultivé pour lire Bohas...

Oui !  Lol !   Bohas est certainement un terrien agriculteur !

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945 Dernière modification par chrisor (21-01-2015 10:27:25)

Re : L'erreur de Saussure !

@yd

Aux portes du désert, les temples, les pylônes, les pyramides se dressent, forêt de pierres, sous un ciel de feu. Les sphinx contemplent la plaine, accroupis et rêveurs, et les nécropoles, taillées dans le roc, ouvrent leurs seuils profanés au bord du fleuve silencieux et désormais souillé par la pollution. C'est l'Égypte, terre étrange, livre vénérable, dans lequel l'homme moderne commence à peine à épeler le mystère des âges, des peuples et des religions. La science religieuse de l'Égypte nous a été surtout restituée par la lecture des hiéroglyphes. Les temples, eux aussi, sont des livres, et l'on peut dire de la terre des Pharaons que les pierres y ont une voix.

Le Sphinx, tête de Femme sur un corps de Taureau, avec des griffes de Lion et des ailes d'Aigle, c'était l'image de l'être humain, émergeant des profondeurs de l'animalité pour atteindre sa condition nouvelle. La grande énigme, c'était l'homme, portant en lui les traces sensibles de son origine, résumant tous les éléments et toutes les forces de la nature inférieure.Les dieux bizarres, à têtes d'oiseaux, de mammifères, de serpents, étaient d'autres symboles de la vie, dans ses multiples manifestations.

Freud n'a rien compris au mythe d'Œdipe où la Sphynge, gardienne de Thèbes, Monde obscur symbole du cerveau Mère, de l'hémisphère droit qualifié silencieux  (celui du Savoir non conscient du monde de l' ''im" : image, imaginaire, immédiateté, immensité, immaculé, immortalité), pose la question fondamentale de ce mythe dont la réponse oedipienne a été "escamotée". D'avoir pénétré le monde de son cerveau Mère et d'en avoir épousé le Symbole Féminin a  finalement conduit Œdipe, qui se rend aveugle au monde matérialiste, à poursuivre sa course terrestre avec l'aide de sa Fille Antigone...  pour atteindre l'Olympe. Non seulement le meurtre du Père, figure symbolique du cerveau gauche, du monde du ma matérialiste, n'a pas été puni mais il a permis à Œdipe de devenir un dieu. Œdipe n'était pas cet homme qui le matin marchait à quatre pattes, le midi sur deux et le soir sur trois pour finir dans la terre comme tout mortel mais il était un dieu en puissance !

Oui Yd, nous avons tort de prendre les personnages et animaux de la Genèse biblique pour des individus, tout comme ceux de la mythologie grecque : ce sont des Symboles qui renferment une connaissance préscientifique immense et nous parlent du divin qui habite tout homme. Nos lettres actuelles sont parfois des glyphes symboliques tels le S du Serpent, animal qui représente les trois sens inconscients de cette lettre : S = Savoir, s = enveloppe, s = surface.

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Re : L'erreur de Saussure !

Je n'en ai pas encore parlé et cela m'étonne moi-même. J'ai choisi ce sujet, mais j'aurais pu en choisir deux ou trois autres qui sont en cours.

J'attendais beaucoup de développements informatiques, en partant des logiciels de reconnaissance vocale ou des logiciels pour pallier à un handicap, dans les domaines de l'analyse des langues, tant pour leur vocabulaire et sa propre logique que pour la logique des langues elles-mêmes.

Je pensais d'une extrême urgence, en poursuivant dans le même esprit les travaux de l'école de Franz Boas, d'enregistrer tous les parlers de la planète et d'adapter l'informatique à leur analyse directe, en laissant de côté tout ce qu'on sait déjà, convaincu que nous avons là un immense trésor d'histoire vivante et d'histoire des langues. Voilà ce dont nous pourrions beaucoup plus attendre que de l'informatique pour salles de marchés, et même que de la génétique.

Mais allez leur faire comprendre ça.

Cet immense trésor sera bientôt perdu, car nous n'aurons plus sous les yeux le corps réel, mais ce qu'en ont observé et analysé ses médecins. C'est déjà beaucoup mais c'est beaucoup trop peu. Dans le meilleur des cas tout ce que nous saurons de ce trésor sera que nous l'avons perdu.

Nous sommes sous l'édition et l'audiovisuel essentiellement industriels, on ne les arrêtera pas : notre premier trésor part en fumée, et jamais on ne recomposera ce qui a été brûlé : un incendie efface tout, et ceci n'est rien à côté du fait que lui-même est ineffaçable.

L'homme nouveau, si pressé de renaître de ses cendres qu'il souffle du tonnerre de Dieu sur l'incendie, ne sera pas le phénix, mais au mieux un bonhomme Légo.

Chrisor, comment n'avez-vous pas pensé vous-même à la même chose que moi ?

Nous ne serons jamais d'accord, et nous ne serons jamais deux à être d'accord, comme les médecins de Molière, si nous laissons ou faisons mourir le corps réel.

Fille légère ne peut bêcher.

947 Dernière modification par chrisor (29-01-2015 17:30:31)

Re : L'erreur de Saussure !

@yd

Vous parlez de logiciels pour l'analyse des langues et de leur logique.  Si vous avez eu le temps de suivre ce fil de discussion vous avez compris que pour moi notre langue se résume à une centaine de couples de phonèmes et plus précisément une centaine de couples de lettres (le conditionnement littéral ayant pris le relai du phonétique, même s'ils coexistent), qui possèdent tous deux sens inconscients. J'ai mis plusieurs années à le découvrir et le second sens de 5 ou 6 couples m'échappe encore; la semaine dernière il me semble avoir décelé le second sens de ''ag(e)" dont le premier avait le sens général de passage : le nuage passe, l'ange passe, le magicien effectue des tours de passe-passe, le voyageur passe, le fer à repassage passe et repasse, l'œsophage est bien un conduit de passage, le virage est un passage qui vire ...

Le second sens m'échappait jusqu'alors: il apparaît lorsqu'on recherche le PGCDS, plus grand commun diviseur de sens, d'une centaine de mots porteurs de cette séquence "ag(e)" qu'on pourrait  le résumer au mieux par le mot "couvert" tant dans son acception de protection que dans celle de caché:
-  la couverture protectrice se conçoit dans : garage, hangar, magasin, grange, cagna, cage, blindage, bouclage, bouchage,  feuillage, branchage, et même les nuages qui passent couvrent le ciel et protègent du soleil (temps couvert).
- la couverture qui cache peut être conçue aussi pour le nuage mais est évidente dans ''masquage, maquillage, fardage, grimage, barbouillage, cagoule, maquignonnage,  trucage,  magie, camouflage, mirage, biffage, raturage, griffonnage, gommage,  ombrage, bouclage, blague ...  Si vous avez une autre proposition ?

Eponymie a à plusieurs reprises écrit qu'il ne comprenait pas pourquoi ces "codons" bi-littéraux avaient deux sens malgré mes explications réitérées!  La première raison est simple et empirique : c'est une constatation de cette recherche de PGCDS  car on retrouve toujours deux sens à ces unités VC, C1C2, V1V2 alors que les couples CV s'avèrent non sens (C = consonne, V = voyelle).   Pourquoi ces codons possèdent deux sens ? Je l'ai aussi expliqué en montrant à partir de l'onomatopée clac par exemple que lors de la fermeture violente d'une porte, l'air comprimé et expulsé, provoque un bruit de claquement: ainsi à la notion visuelle de fermeture du référent est associée un bruit retentissant. Le ''cl'' de cloche peut posséder ces deux sens, retentissant pour la cloche de l'église et enfermant pour la cloche de plongeur ou celle à fromages. Donc le double sens de ces codons linguistiques inconscient est lié simplement au fait que nous privilégions deux canaux sensoriels pour appréhender un objet référent, la vue en premier, puis l'ouïe. On perçoit d'abord l'éclat de l'éclair avant d'entendre le retentissement  éclatant du tonnerre.  C'est cette perception bi-sensorielle prédominante des caractéristiques du référent qui est à l'origine du double sens de ces unités. La participation d'autres stimuli sensoriels en particulier tactiles explique un éventuel 3eme sens, très minoritaire qui peut s'y ajouter. Ainsi la notion de froid est reliée au codon gl (glagla, glacé) dont les deux sens  principaux sont fondre et glissant. Il est probable que des bruits de déglutition rapide d'un aliment qu'on engloutit  sont à l'origine d'un sens sonore primitif de cette unité ''gl'' que l'on entend encore dans l'onomatopée ''glouglou''.


Entre ces couples littéraux se trouvent  intercalés des phonèmes/lettres isolés qui possèdent aussi deux sens, voire un troisième sens à l'initiale des mots lorsque la lettre devient majuscule. Le S majuscule code pour Savoir, le s minuscule pour enveloppe et surface.

Tout cela pour dire qu'il devient possible par informatique d'effectuer un lecture ou un décodage des mots des lexiques des langues européennes pour comprendre ce que l'inconscient collectif des peuples qui les parlent  ''voit'' ou ''entend'' concrètement dans chaque mot. Il suffit de fragmenter les mot en effectuant la césure dans la suite CV  qui est un codon non sens et d'analyser les séquences restantes.

Et il y a certainement une grande richesse cognitive à découvrir car ce Savoir appartient à l'hémisphère droit jusqu'alors traité de silencieux, celui qui contrôle l'imaginaire et l'ensemble de facultés artistiques humaines, et opère des milliards d'opérations concommitantes en quelques centièmes de secondes. C'est celui aussi de l'inconscient collectif  qui se manifeste dans les mythes, contes, légendes et même dans le discours des prophètes.

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948 Dernière modification par Cedric.Paris (09-02-2015 11:44:27)

Re : L'erreur de Saussure !

Bonjour à tous. J'ai découvert ce forum ce matin un peu par hasard en recherchant le mot "Moko", puis j'ai un peu lu et ce titre a attiré mon attention.

Ayant commencé à lire le premier post du fil, je me suis immédiatement inscrit pour intervenir car cela m'a tout de suite fait penser à l'Arabe. Et j'ai eu la surprise de voir en dernière page justement une référence à la langue arabe.

On y parle de langue trilitère ou bilitère, ce qui est effectivement le principe des racines. On peut même parler de monolitère, c'est-à-dire que la lettre elle-même est vecteur de sens. En Arabe, il y a les lettres solaires et les lettres lunaires. La recherche linguistique arabe se penche justement sur cette question de sens, liée aussi à la sacralité de la lettre et du mot. Le mystère de l'Aleph est aussi celui du glyphe devenant idée (et idéogramme).

J'ai toujours eu aussi cette conviction que les mots n'étaient pas entièrement "arbitraires" et que les phonèmes charrient du sens. Cela illustre aussi par exemple comment l'onomatopée peut devenir étymologique d'une famille de mots. Le concept d'une lettre contenant une idée, puis de deux lettres combinées la précisant, puis trois, leur agencement... c'est tout ce qui fait la substance précise de la poésie, de sa musique. Avez-vous déjà fait l'expérience, dans une langue ou une autre, ou en argot, d'entendre ou de lire un mot pour la première fois et de savoir ce qu'il signifie, même sans contexte, d'en avoir l'intuition juste?

Les exemples tirés d'autres langues nous éclairent justement sur ce qui est peut-être un caractère commun de la naissance du langage humain: même si les sons ne transmettent pas un sens identique sur les rives de l'Atlantique ou sur les rives du Rhin, le principe reste: un son serait porteur de sens général, de champ sémantique, d'idée dans une langue donnée (le "s" au début d'un mot en italien par exemple, signifiant le néfaste, la négativité, le laid).

De couples de lettres, de phonèmes, nous pourrions peut-être même suivre le principe et descendre jusqu'à l'a-tome qu'est la lettre. Alors pourquoi pas, pour un poète visionnaire ou un voyant, A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu...

Re : L'erreur de Saussure !

Cedric.Paris a écrit:

J'ai toujours eu aussi cette conviction que les mots n'étaient pas entièrement "arbitraires" et que les phonèmes charrient du sens. Cela illustre aussi par exemple comment l'onomatopée peut devenir étymologique d'une famille de mots.

Mais aujourd'hui, je crois qu'aucun linguiste ne pense sérieusement que les mots sont entièrement arbitraires. L'arbitraire du signe est une théorie (et donc en tant que théorie n'est pas une vérité) qui a permis des avancées extraordinaires en linguistique mais le côté "radical" de dire que le signe est arbitraire a largement été discuté et remis en question par la suite...

Parfois, en rigolant (oui, on rigole comme on peut), je me demande si la théorie de Saussure et ses "erreurs" ne viennent pas tout simplement d'une mauvaise compréhension de ses étudiants aussi bons aient-ils été... parce que j'ai du mal à concevoir qu'une personne qui avait autant de connaissances et autant d'intuition linguistique que Saussure ait délibérément mis de côté la "motivation" (donc le contraire de l'arbitraire) dans la création de mots. Comment peut-on affirmer que "caqueter" est arbitraire? Non, il y a une part qui est motivée (la séquence /kak/ ou plus globalement /k-k/). Et il ne s'agit pas simplement des onomatopées.

Re : L'erreur de Saussure !

Oui. Peut-être est-ce même plus "qu'une part". Et outre l'étymologie "onomatopeinenne", dans cet agencement précis des sons et lettres pour faire un mot comme "caqueter", il y aurait peut-être quelque chose de "l'âme des peuples" pour reprendre l'expression d'André Siegfired, irréductible, et toujours imparfaitement traduisible en d'autres langues (ce qui peut expliquer en partie les "emprunts", lorsqu'un mot est si adapté à son sens qu'il en est le meilleur représentant même dans une autre langue).

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