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Le forum d'ABC de la langue française

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forum abclf » Écriture et langue française » qui d'autre qu'elle ?

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Messages [ 27 ]

Sujet : qui d'autre qu'elle ?

Bonjour,

Je souhaiterais faire une petite vérification orthographique, car je ne suis pas bien sûre de la terminaison des participes.

" Qui d'autre qu'elle s'était remise à écrire, qui d'autre qu'elle s'était inventé tout un monde etc..."

Merci d'avance

Re : qui d'autre qu'elle ?

C'est correct car le premier pronom “se” élidé est complément d'objet direct (elle avait remis elle-même) donc accord, le second est complément d'objet indirect (elle avait inventé à/pour elle-même) donc pas d'accord.

Bien à vous

3

Re : qui d'autre qu'elle ?

contrelabienpensance a écrit:

donc pas d'accord.

Comment ça "pas d'accord" ? Je suis tout à fait d'accord, moi ! tongue

Re : qui d'autre qu'elle ?

contrelabienpensance a écrit:

C'est correct car le premier pronom “se” élidé est complément d'objet direct (elle avait remis elle-même) donc accord, le second est complément d'objet indirect (elle avait inventé à/pour elle-même) donc pas d'accord.

Bien à vous


C'est bien ce que je pensais... merci beaucoup. Quelle serait la fonction de " Qui d'autre ?"

5 Dernière modification par Bookish Prat (02-12-2013 22:42:43)

Re : qui d'autre qu'elle ?

marie-de-versailles a écrit:

C'est bien ce que je pensais... merci beaucoup. Quelle serait la fonction de " Qui d'autre ?"

Qui [...] s'était remis à écrire, qui [...] s'était inventé tout un monde...? Dans les deux cas, qui [...] est le sujet des verbes se remettre (à) et s'inventer. Le participe passé remis ne s'accorde donc pas au féminin.

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

Re : qui d'autre qu'elle ?

Bookish Prat a écrit:
marie-de-versailles a écrit:

C'est bien ce que je pensais... merci beaucoup. Quelle serait la fonction de " Qui d'autre ?"

Qui [...] s'était remis à écrire, qui [...] s'était inventé tout un monde...? Dans les deux cas, qui [...] est le sujet des verbes se remettre (à) et s'inventer. Le participe passé remis ne s'accorde donc pas au féminin.

Bonjour et merci pour la contribution.

Le " Qui d'autre" me posait, en effet, problème, c'est pourquoi je l'avais souligné. Mais, elle est également sujet ? Pourquoi privilégier qui plutôt que elle ?

Re : qui d'autre qu'elle ?

Le pronom “qui” peut être également féminin.

En latin, certes, on a “quae” qui se différencie de “qui” mais en français le pronom “qui” peut être féminin, et même pluriel.

Si donc “qui” renvoie à une femme, la syntaxe “qui s'est remise à écrire” est correcte.

Au pluriel, la formule relative ou interrogative “qui se sont remises à écrire” est également valide.

Bien à vous

Re : qui d'autre qu'elle ?

contrelabienpensance a écrit:

Le pronom “qui” peut être également féminin.

En latin, certes, on a “quae” qui se différencie de “qui” mais en français le pronom “qui” peut être féminin, et même pluriel.

Si donc “qui” renvoie à une femme, la syntaxe “qui s'est remise à écrire” est correcte.

Au pluriel, la formule relative ou interrogative “qui se sont remises à écrire” est également valide.

Bien à vous


oui, votre explication se tient. Cependant, Qui représente une entité inconnue, je pense donc que le masculin prime dans ce cas.

Re : qui d'autre qu'elle ?

marie-de-versailles a écrit:

oui, votre explication se tient. Cependant, Qui représente une entité inconnue, je pense donc que le masculin prime dans ce cas.

Oui, j'ai transféré le sujet réel parce que le français opère officiellement des modifications de ce genre pour des raisons euphoniques, en latin aussi, ce qu'on appelle d'ailleurs des accords de voisinage.

Mon arrivée dans ce forum a eu pour cause une question connexe que je me posais sur un transfert de sujet.

http://www.languefrancaise.net/forum/vi … p?id=11045

Bien à vous

Re : qui d'autre qu'elle ?

Oui, j'ai transféré le sujet réel parce que le français opère officiellement des modifications de ce genre pour des raisons euphoniques, en latin aussi, ce qu'on appelle d'ailleurs des accords de voisinage.

Mon arrivée dans ce forum a eu pour cause une question connexe que je me posais sur un transfert de sujet.

http://www.languefrancaise.net/forum/vi … p?id=11045

Bien à vous




Le lien vers lequel vous me renvoyez apporte de l'eau au moulin, en effet, bien que les explications soient assez confuses et contradictoires ; en même temps, il me trouble. 

Je  ne suis pas complètement sûre que mon exemple s'apparente au vôtre, ni sûre, maintenant, des explications que l'on m'a données concernant les accords des participes.

Sur un plan grammatical, je comprends que le pronom " Qui" puisse jouer le rôle d'un sujet,  mais dans ma phrase, d'après le sens, c'est assez étonnant, vu que c'est bien, elle, la femme qui s'est remise à écrire et surtout pas le " Qui d'autre".


Ainsi, si l'on mettait au pluriel, on ne pourrait pas  dire " Qui d'autre que ces femmes se sont remis à écrire ? mais bien remises ?
Le sujet serait donc elles et le participe passé s'accorderait ?

Re : qui d'autre qu'elle ?

C'est un problème, le transfert me paraît possible même dans la toute première question que je posais malgré les arguments pertinents de mes contradicteurs.

Ce ne sont peut-être pas des références littéraires mais on lit “mais qui d'autre qu'elle pourrait être meilleure ambassadrice d'Hermès au Liban ?”

avec transfert euphonique au féminin sur cette page :

http://www.pageglimpse.com/nounmag.com

Je lis : “qui d'autre qu'elle aurait pu être présente” ici

http://www.domuni.eu/IMG/pdf/bb_l_evangile_lucanien.pdf

Je lis : “Qui d’autre qu’elle pouvait être aussi crédible et touchante” ici

http://www.cgrcinemas.fr/fichier/pdf/CCN62_CGR_bD2.pdf

Et ainsi de suite. Comme le dit un contributeur de la Toile Électronique Géante

Car s'il est vrai que l'œil pense plus qu'il n'écoute,
C'est l'ouïe qui doit trancher quand persévère un doute...

http://gilles.louise.perso.sfr.fr/pdf/P … Louise.pdf

Bien à vous

12 Dernière modification par marie-de-versailles (04-12-2013 11:53:30)

Re : qui d'autre qu'elle ?

Après bien des tergiversations et, en espérant ne pas dire de bêtises, «  Qui d’autre qu’elle » représenterait un groupe sujet et entraînerait la conjugaison du verbe qui suit.

Qui serait bien le sujet principal du groupe, mais  représenterait obligatoirement  le même genre que « elle», qui reprendrait ce pronom  interrogatif en l’appuyant.

( Qui d’autre qu’elle-même ? )

Ex :

Qui d’autre qu’elle s’était remise à écrire, qui d’autre qu’elle s’était inventé tout un monde…
Qui d’autres qu’eux s’étaient immolés par le feu ?
Qui d’autres qu’elles s’étaient rencontrées au café ?

Donc, dans l’exemple que j’avais donné,  l’accord du participe serait bien au féminin, comme je l’avais écrit, au départ.
Dans le doute, qui subsiste, malgré tout,  et sans d’autres avis, je pense changer ma tournure de phrase.

13

Re : qui d'autre qu'elle ?

Bonjour marie-de-versailles.
Je ne suis pas convaincu par votre conclusion.

— Qui d'autre qu'elle est domicilié à cette adresse? Son mari peut-être?

Pourquoi la différence indiquée par "autre" ne pourrait-elle pas s'appliquer s'appliquer aussi au genre du sujet?

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

14 Dernière modification par marie-de-versailles (04-12-2013 13:22:06)

Re : qui d'autre qu'elle ?

glop a écrit:

Bonjour marie-de-versailles.
Je ne suis pas convaincu par votre conclusion.

— Qui d'autre qu'elle est domicilié à cette adresse? Son mari peut-être?

Pourquoi la différence indiquée par "autre" ne pourrait-elle pas s'appliquer s'appliquer aussi au genre du sujet?

Bonjour et merci pour la réponse. Effectivement, vous avez raison, dans l'exemple que vous donnez, il pourrait s'agir d'un autre... ma conclusion ne s'applique pas à tous les cas. C'est bien compliqué ! :-)

Mais, que pensez-vous de l'exemple que j'avais donné ? Quelle serait la terminaison du participe passé ?

"Qui d'autre qu'elle s'est remis(e) à écrire...  (C'est elle et personne d'autre qui s'est remis(e) à écrire, on en a la preuve.)"

Ainsi que les autres exemples ci-dessus qui impliquent que ce sont bien elles ou eux qui n'ont pu faire que l'action ?

La conjugaison du verbe dépendrait de l'interprétation ?

15 Dernière modification par yd (05-12-2013 10:52:30)

Re : qui d'autre qu'elle ?

C'est un joli point de grammaire, et peut-être un peu de philosophie : pourquoi, de quel droit, nous obliger, ou l'auteur, à envisager qu'un homme puisse être compris dans qui d'autre tant qu'on ne nous a parlé que d'une femme ou de plusieurs femmes ?

Exemple complémentaire à ceux qui ont déjà été donnés : qui d'autre qu'elle se prend une prune à chaque fois qu'elle va faire des courses ? Si on appliquait la règle du neutre au masculin, il faudrait dire il et non pas elle. Or il ne passe pas, alors que les hommes se prennent gaillardement bien plus souvent des prunes que les femmes.

Ceci dit, il y a aussi une question de logique propre à la question qui d'autre que x qui vient jouer, puisque la tournure laisse clairement entendre que x est la seule personne concernée, sauf contexte qui m'échappe.

Fille légère ne peut bêcher.

16 Dernière modification par glop (04-12-2013 14:17:11)

Re : qui d'autre qu'elle ?

S'il s'agit d'une question (qui d'autre qu'elle?), "elle" est connue puisque "l'autre" est défini par rapport à "elle" qui est désignée dans la phrase.
- De son fils ou de sa fille, on ne sait pas qui d'autre qu'elle....

Par contre, si le "qui" de "qui d'autre" n'a pour objectif que d'interpeller l'interlocuteur, ce "qui" n'est alors pas mis pour "elle" mais pour "personne".
- Personne d'autre qu'elle n'est...

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

17 Dernière modification par glop (04-12-2013 14:42:46)

Re : qui d'autre qu'elle ?

Lorsque l’accord au féminin ne se fait pas, ce n’est pas parce que le masculin l’emporte mais simplement parce qu’il y a absence d’accord.
Si vous dites :
-Les invitées sont toutes des femmes :
Vous faites un pléonasme et on ne sait pas s’il y a des hommes invités.
-Les invitées sont presque toutes des femmes :
Ça n’a pas de sens.
-Les invités sont presque tous des femmes.
Comment dire autrement ?

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

18 Dernière modification par yd (04-12-2013 15:24:23)

Re : qui d'autre qu'elle ?

Quand vous dites qui d'autre sans préciser que x, cela n'a de sens que si x vient d'être évoqué, me semble-t-il. Si le genre de x est connu, il semble qu'il y ait des cas où il s'impose à qui d'autre.

Je ne conteste pas que le neutre au masculin existe et que souvent le choix s'en impose à nous. Mais quelquefois d'autres considérations interviennent. On avait eu un sujet assez complet sur la question, mais je ne crois pas avec qui d'autre.

J'ai retrouvé : http://www.languefrancaise.net/forum/vi … hp?id=9949

Fille légère ne peut bêcher.

Re : qui d'autre qu'elle ?

marie-de-versailles a écrit:

Qui d’autre qu’elle s’était remisE à écrire, qui d’autre qu’elle s’était inventé tout un monde…
Qui d’autreS qu’eux s’étaient immolés par le feu ?
Qui d’autreS qu’elles s’étaient rencontrées au café ?

Ne pas confondre qui d'autre avec entre autres qui prend la marque du pluriel. Qui d'autre[s] est une faute d'orthographe.
Grevisse (14e éd. § 730 a) Qui.) [...] Il arrive pourtant que le contexte ou la situation amènent le féminin (il s'agit manifestement de femmes) ou le pluriel (il s'agit manifestement de plusieurs personnes) :
— Agnès: Quelles idiotes ! / Le Secrétaire général : QUI est idiote ? Ma sœur, ma mère, ma nièce ? (Giraudoux, Apollon de Bellac).
Dans votre phrase, chère marie-de-versailles — Qui d’autre qu’elle s’était remisE à écrire—, je ne vois pas l'indication que ce qui remplace une ou des femmes. Il reste, àmha, neutre et donc masculin singulier.

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

Re : qui d'autre qu'elle ?

Bookish Prat a écrit:
marie-de-versailles a écrit:

Qui d’autre qu’elle s’était remisE à écrire, qui d’autre qu’elle s’était inventé tout un monde…
Qui d’autreS qu’eux s’étaient immolés par le feu ?
Qui d’autreS qu’elles s’étaient rencontrées au café ?

Ne pas confondre qui d'autre avec entre autres qui prend la marque du pluriel. Qui d'autre[s] est une faute d'orthographe.
Grevisse (14e éd. § 730 a) Qui.) [...] Il arrive pourtant que le contexte ou la situation amènent le féminin (il s'agit manifestement de femmes) ou le pluriel (il s'agit manifestement de plusieurs personnes) :
— Agnès: Quelles idiotes ! / Le Secrétaire général : QUI est idiote ? Ma sœur, ma mère, ma nièce ? (Giraudoux, Apollon de Bellac).
Dans votre phrase, chère marie-de-versailles — Qui d’autre qu’elle s’était remisE à écrire—, je ne vois pas l'indication que ce qui remplace une ou des femmes. Il reste, àmha, neutre et donc masculin singulier.



Après la lecture de ces contributions, on pourrait en tirer la conclusion que "qui d'autre" est neutre et la conjugaison à la 3 ème personne du singulier, sauf s'il réprésente des personnes définies clairement ou par le contexte, comme dans les deux derniers exemples au pluriel que j'ai donnés. Dans ce cas, le verbe qui suit se conjugue  à la personne représentée.


Merci de m'avoir éclairée :-).

ps : Il est regrettable que les références grammaticales et leurs exemples soient presque toujours dans l'évitement quand il y a risque d'interprétation de la règle. Tout est mis au neutre, si bien qu'on a beaucoup de mal à trouver des réponses, à moins de chercher longtemps. Quelquefois, on reste bredouille ! Je trouve qu'il y a vraiment un vide anormal sur ce plan qui plonge tout le monde dans la gêne. Qui donc fabrique les livres de grammaire ?

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Re : qui d'autre qu'elle ?

marie-de-versailles a écrit:

Sur un plan grammatical, je comprends que le pronom " Qui" puisse jouer le rôle d'un sujet,  mais dans ma phrase, d'après le sens, c'est assez étonnant, vu que c'est bien, elle, la femme qui s'est remise à écrire et surtout pas le " Qui d'autre".


Ainsi, si l'on mettait au pluriel, on ne pourrait pas  dire " Qui d'autre que ces femmes se sont remis à écrire ? mais bien remises ?
Le sujet serait donc elles et le participe passé s'accorderait ?

Le sujet n'est ni elle ni elles ni autre mais bien l'interrogatif qui.
Voir d'ailleurs ton message 12.
Le syntagme d'autre dans qui d'autre est une sorte d'adjectif de l'interrogatif qui.

De même que chose de faite est une sous-chose — c'est-à-dire une espèce particulière de chose —, qui d'autre est une sorte de sous-qui.
En poussant la comparaison un peu plus loin, qui d'autre que (X ou Y) est un sous-qui d'autre et un sous-qui.



marie-de-versailles a écrit:

Qui donc fabrique les livres de grammaire ?

La phrase que tu proposes, avec l'interrogatif qui en fonction sujet, ne tolère pas le pluriel :
     * qui fabriquent les livres ?
     * qui sont là ?

La forme plurielle du verbe est compatible avec le relatif qui en fonction sujet :
        et aussi les auteurs qui fabriquent les livres ?
        tu connais les gens qui sont là ?

Le pluriel verbal va aussi avec qui interrogatif en fonction non-sujet :
        qui sont-ce ?
        ils voient qui ?



En résumé, quand l'interrogatif qui régit un verbe, le verbe régi est condamné à prendre forme singulière. On peut donc poser l'hypothèse suivante : le nombre grammatical de qui est le singulier.

Pour autant, à la question :
        qui vient ?
on peut obtenir diverses réponses :
        nous !
        elles !
        moi !
        elle !
        etc.

Ce qui veut dire que, côté signifié, l'interrogatif qui ne signifie ni le singulier sémantique à l'exclusion du pluriel sémantique, ni l'inverse.
Autrement dit, pour qui, le nombre grammatical singulier représente le nombre sémantique neutre.


Ces propriétés concernent également les étoffements syntaxiques (= rétrécissements sémantiques) que sont les sous-qui :
        qui d'autre
        qui d'autre que (X ou Y).



marie-de-versailles a écrit:

Après la lecture de ces contributions, on pourrait en tirer la conclusion que "qui d'autre" est neutre et la conjugaison à la 3 ème personne du singulier, sauf s'il réprésente des personnes définies clairement ou par le contexte, comme dans les deux derniers exemples au pluriel que j'ai donnés. Dans ce cas, le verbe qui suit se conjugue  à la personne représentée.

L'interrogatif qui d'autre est doté du nombre grammatical singulier — lequel sert à représenter le nombre sémantique neutre. Quand qui d'autre régit un verbe, le verbe qui se rapporte à lui est nécessairement de forme singulière :
     * qui d'autre reprendront de la tarte ?
       qui d'autre reprendra de la tarte ?

PS : il n’est pas douteux que, parmi les locuteurs maternels du français, certains utiliseront la forme plurielle. D'où l'hypothèse posée plus haut.


Un raisonnement analogue peut être développé quant au genre grammatical représentant le genre sémantique.

Re : qui d'autre qu'elle ?

greg a écrit:
marie-de-versailles a écrit:

Sur un plan grammatical, je comprends que le pronom " Qui" puisse jouer le rôle d'un sujet,  mais dans ma phrase, d'après le sens, c'est assez étonnant, vu que c'est bien, elle, la femme qui s'est remise à écrire et surtout pas le " Qui d'autre".


Ainsi, si l'on mettait au pluriel, on ne pourrait pas  dire " Qui d'autre que ces femmes se sont remis à écrire ? mais bien remises ?
Le sujet serait donc elles et le participe passé s'accorderait ?

Le sujet n'est ni elle ni elles ni autre mais bien l'interrogatif qui.
Voir d'ailleurs ton message 12.
Le syntagme d'autre dans qui d'autre est une sorte d'adjectif de l'interrogatif qui.

De même que chose de faite est une sous-chose — c'est-à-dire une espèce particulière de chose —, qui d'autre est une sorte de sous-qui.
En poussant la comparaison un peu plus loin, qui d'autre que (X ou Y) est un sous-qui d'autre et un sous-qui.



marie-de-versailles a écrit:

Qui donc fabrique les livres de grammaire ?

La phrase que tu proposes, avec l'interrogatif qui en fonction sujet, ne tolère pas le pluriel :
     * qui fabriquent les livres ?
     * qui sont là ?

La forme plurielle du verbe est compatible avec le relatif qui en fonction sujet :
        et aussi les auteurs qui fabriquent les livres ?
        tu connais les gens qui sont là ?

Le pluriel verbal va aussi avec qui interrogatif en fonction non-sujet :
        qui sont-ce ?
        ils voient qui ?



En résumé, quand l'interrogatif qui régit un verbe, le verbe régi est condamné à prendre forme singulière. On peut donc poser l'hypothèse suivante : le nombre grammatical de qui est le singulier.

Pour autant, à la question :
        qui vient ?
on peut obtenir diverses réponses :
        nous !
        elles !
        moi !
        elle !
        etc.

Ce qui veut dire que, côté signifié, l'interrogatif qui ne signifie ni le singulier sémantique à l'exclusion du pluriel sémantique, ni l'inverse.
Autrement dit, pour qui, le nombre grammatical singulier représente le nombre sémantique neutre.


Ces propriétés concernent également les étoffements syntaxiques (= rétrécissements sémantiques) que sont les sous-qui :
        qui d'autre
        qui d'autre que (X ou Y).



marie-de-versailles a écrit:

Après la lecture de ces contributions, on pourrait en tirer la conclusion que "qui d'autre" est neutre et la conjugaison à la 3 ème personne du singulier, sauf s'il réprésente des personnes définies clairement ou par le contexte, comme dans les deux derniers exemples au pluriel que j'ai donnés. Dans ce cas, le verbe qui suit se conjugue  à la personne représentée.

L'interrogatif qui d'autre est doté du nombre grammatical singulier — lequel sert à représenter le nombre sémantique neutre. Quand qui d'autre régit un verbe, le verbe qui se rapporte à lui est nécessairement de forme singulière :
     * qui d'autre reprendront de la tarte ?
       qui d'autre reprendra de la tarte ?

PS : il n’est pas douteux que, parmi les locuteurs maternels du français, certains utiliseront la forme plurielle. D'où l'hypothèse posée plus haut.


Un raisonnement analogue peut être développé quant au genre grammatical représentant le genre sémantique.


Un grand merci, Greg, pour cette mise au point très claire et très complète qui reprend nos différentes hypothèses.

Le monde de la grammaire n'est pas simple, tant certaines règles sont sujettes à interprétation.

Certaines phrases me gênent encore un petit peu, non dans leur compréhension, mais dans leurs termes, quand vous dites :
" d'autre" est une sorte d'adjectif de qui.
Ce mot n'a-t-il pas une fonction grammaticale précise qui porterait un nom précis autre que " sous-qui ?

23 Dernière modification par greg (10-12-2013 10:42:33)

Re : qui d'autre qu'elle ?

marie-de-versailles a écrit:

Certaines phrases me gênent encore un petit peu, non dans leur compréhension, mais dans leurs termes, quand vous dites :
" d'autre" est une sorte d'adjectif de qui.
Ce mot n'a-t-il pas une fonction grammaticale précise qui porterait un nom précis autre que " sous-qui ?

Tu as mille fois raison : soyons précis.



Dans qui d'autre, on a le pronom interrogatif qui suivi de son complément prépositionnel autre.



Que ce soit qui d'autre ou chacun de vous, tu as un support de signification :
     qui / chacun
à quoi est adjoint un apport de signification :
     autre / vous
à truchement non nul et constant :
     d' = de.



Tu as le fonctionnement général suivant :

     SUPPORT  ←  truchement  ←  APPORT



Le support peut être à peu près n'importe quoi.
Un nom :
     JOIE  ←  de  ←  VIVRE
     BAR  ←  à  ←  VIN
Un pronom :
     QUOI  ←  d'  ←  AUTRE
     AUCUNE  ←  des  ←  RÉPONSES
Un verbe :
     VIVRE  ←  d'  ←  AMOUR
     MOURIR  ←  d'  ←  AIMER
Etc.



Pareil pour l'apport : on trouve de tout.
Des noms :
     FILS  ←  à  ←  PAPA
     TOUT  ←  de  ←  SUITE
Des pronoms :
     FOLLE  ←  de  ←  QUOI
     TOUT  ←  à  ←  VOUS
Des verbes :
     INTERDICTION  ←  de  ←  FUMER
     MENTIR  ←  de chez  ←  MENTIR
Etc.



Pour l'histoire du sous-qui, ça signifie juste que l'interrogatif qui d'autre est plus intensif et moins extensif que l'interrogatif qui.

Comme chat est une sorte de sous-animal. En langue, le substantif chat contient plus de matière sémique que n'en contient le substantif animal. Réciproquement, en discours, le substantif chat est appelé à correspondre à moins d'unités extralinguistiques que le substantif animal : la classe dénotée par le nom chat est comprise, à la louche, dans celle que regroupe le terme animal.

24 Dernière modification par marie-de-versailles (09-12-2013 22:58:07)

Re : qui d'autre qu'elle ?

Dans qui d'autre, on a le pronom interrogatif qui suivi de son complément prépositionnel autre.

 
En résumé pour l'expression " qui d'autre" :

qui = pronom interrogatif ( support de signification)
d' = préposition ( truchement)
autre = complément prépositionnel ( apport de signification )

SUPPORT  ←  truchement  ←  APPORT


D'autres groupes de mots, employés couramment, fonctionnent avec ce même schéma :

ex : le chat de gouttière, apprendre des autres, lequel de vous etc.


Je crois avoir saisi l'essentiel et remercie beaucoup Greg et tous les contributeurs à m'avoir aidée à voir  plus clair dans ce type de construction grammaticale qui me posait problème, et ce qu'elle amène.
Leurs interventions vont alimenter ma réflexion. 

Tous ceux qui s'intéressent  ainsi à la linguistique, ont, je m'en aperçois, une activité complexe car pleine de subtilités, mais vraiment passionnante.

Re : qui d'autre qu'elle ?

Bookish Prat a écrit:

Grevisse (14e éd. § 730 a) Qui.) [...] Il arrive pourtant que le contexte ou la situation amènent le féminin (il s'agit manifestement de femmes) ou le pluriel (il s'agit manifestement de plusieurs personnes) :
— Agnès: Quelles idiotes ! / Le Secrétaire général : QUI est idiote ? Ma sœur, ma mère, ma nièce ? (Giraudoux, Apollon de Bellac).

Cette possibilité répond à la question posée sur un autre forum en ces termes :

Qui sera élue Miss France ? C'est le titre à la une d'une revue ancienne que j'ai feuilletée récemment. Accorder le participe au féminin n'est pas correct avec le sujet « qui », je ne l'aurais pas fait. Mais j'imagine facilement la gêne que peut avoir eue l'auteur de cette phrase avant d'avoir recours à l'option incorrecte : son bon sens n'a pas accepté « Qui sera élu Miss France ? » et je peine à le lui reprocher.

Pour ma part, je ne vois aucun inconvénient à accorder "élue" après "qui", de même qu'on lit souvent la formule "Miroir, ô mon miroir, qui est la plus belle ?".
Cette formule n'est pas bien vieille cependant en français, mais la facilité de langue est plus ancienne que je croyais. Elle est déjà chez La Fontaine, cité par Littré :

Qui interrogatif est toujours du masculin. Toutefois La Fontaine l'a fait avec raison du féminin : Qui fut bien empêchée ? Ce fut Clitie... Faucon. En effet il ne peut être ici question que d'une femme ; il était donc impossible de faire rapporter à qui un adjectif masculin.

Ce précédent n'empêche pas Dupré de trouver que l'accord au féminin de l'attribut, après qui interrogatif, paraît agrammatical en français :

Certes, il semblerait logique de dire : qui fut prise pour femme par Napoléon ? ou, dans une classe de jeunes filles : qui est admise dans la classe supérieure ? Mais, en fait, ces tours gênent un Français et il sera plus normal de tourner autrement.

À une époque où l'on reproche dans un autre fil de ne plus accorder "lequel", je trouve piquant qu'on s'obstine à vouloir proscrire un accord après "qui", même dans des situations où manifestement ça coince !

Re : qui d'autre qu'elle ?

J'ajoute une jolie petite étude qu'avait faite Grevisse dans "Problèmes de langage" volume 4, 1967 :
http://pix.toile-libre.org/upload/img/1398934899.jpg
http://pix.toile-libre.org/upload/img/1398935070.jpg
http://pix.toile-libre.org/upload/img/1398935099.jpg
http://pix.toile-libre.org/upload/img/1398934620.jpg

27 Dernière modification par yd (01-05-2014 14:13:21)

Re : qui d'autre qu'elle ?

Je l'avais déjà dit dans un autre fil, pour une question voisine : la grammaire française, sous le joug de la fausse loi qui voudrait que le masculin l'emporte sur le féminin, refuse de reconnaître la loi d'où tout part, et que tous les usages et la plupart des auteurs suivent le plus naturellement, qui veut qu'il soit impossible d'utiliser le masculin pour un groupe dont on sait qu'il ne comprend que des femmes, alors que dans les autres cas on s'en fout.

Ceci ne fonde pas la supériorité féminine, qui n'a pas de sens, mais bien plus simplement la reconnaissance souveraine par notre langue de la féminité : le b a ba.

Comme je l'ai dit dans un autre fil, la plupart sont sur des rails, celui de droite et celui de gauche, dont ils refusent absolument tous de sortir, sous la terreur qu'ils sont de ne plus pouvoir ni rouler ni rouler.

Fille légère ne peut bêcher.

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