marie-de-versailles a écrit:Sur un plan grammatical, je comprends que le pronom " Qui" puisse jouer le rôle d'un sujet, mais dans ma phrase, d'après le sens, c'est assez étonnant, vu que c'est bien, elle, la femme qui s'est remise à écrire et surtout pas le " Qui d'autre".
Ainsi, si l'on mettait au pluriel, on ne pourrait pas dire " Qui d'autre que ces femmes se sont remis à écrire ? mais bien remises ?
Le sujet serait donc elles et le participe passé s'accorderait ?
Le sujet n'est ni elle ni elles ni autre mais bien l'interrogatif qui.
Voir d'ailleurs ton message 12.
Le syntagme d'autre dans qui d'autre est une sorte d'adjectif de l'interrogatif qui.
De même que chose de faite est une sous-chose — c'est-à-dire une espèce particulière de chose —, qui d'autre est une sorte de sous-qui.
En poussant la comparaison un peu plus loin, qui d'autre que (X ou Y) est un sous-qui d'autre et un sous-qui.
marie-de-versailles a écrit:Qui donc fabrique les livres de grammaire ?
La phrase que tu proposes, avec l'interrogatif qui en fonction sujet, ne tolère pas le pluriel :
* qui fabriquent les livres ?
* qui sont là ?
La forme plurielle du verbe est compatible avec le relatif qui en fonction sujet :
et aussi les auteurs qui fabriquent les livres ?
tu connais les gens qui sont là ?
Le pluriel verbal va aussi avec qui interrogatif en fonction non-sujet :
qui sont-ce ?
ils voient qui ?
En résumé, quand l'interrogatif qui régit un verbe, le verbe régi est condamné à prendre forme singulière. On peut donc poser l'hypothèse suivante : le nombre grammatical de qui est le singulier.
Pour autant, à la question :
qui vient ?
on peut obtenir diverses réponses :
nous !
elles !
moi !
elle !
etc.
Ce qui veut dire que, côté signifié, l'interrogatif qui ne signifie ni le singulier sémantique à l'exclusion du pluriel sémantique, ni l'inverse.
Autrement dit, pour qui, le nombre grammatical singulier représente le nombre sémantique neutre.
Ces propriétés concernent également les étoffements syntaxiques (= rétrécissements sémantiques) que sont les sous-qui :
qui d'autre
qui d'autre que (X ou Y).
marie-de-versailles a écrit:Après la lecture de ces contributions, on pourrait en tirer la conclusion que "qui d'autre" est neutre et la conjugaison à la 3 ème personne du singulier, sauf s'il réprésente des personnes définies clairement ou par le contexte, comme dans les deux derniers exemples au pluriel que j'ai donnés. Dans ce cas, le verbe qui suit se conjugue à la personne représentée.
L'interrogatif qui d'autre est doté du nombre grammatical singulier — lequel sert à représenter le nombre sémantique neutre. Quand qui d'autre régit un verbe, le verbe qui se rapporte à lui est nécessairement de forme singulière :
* qui d'autre reprendront de la tarte ?
qui d'autre reprendra de la tarte ?
PS : il n’est pas douteux que, parmi les locuteurs maternels du français, certains utiliseront la forme plurielle. D'où l'hypothèse posée plus haut.
Un raisonnement analogue peut être développé quant au genre grammatical représentant le genre sémantique.