Oui, c'est ce que je disais dans le message 3. Néanmoins, nul ne doute que "pour que" entraîne le subjonctif. La question posée dans le fil, c'est plutôt : "pour espérer que" entraîne-il le subjonctif ?
"Pour espérer que", ce n'est pas "pour que".
Mon sentiment est que, dans la phrase étudiée, ce "pour espérer que" n'a pas sa place et résulte d'une superposition et d'un télescopage entre, d'une part, "pour que" et "espérer que".
Non pas que "pour espérer que" soit fautif en soi. On en trouve des exemples tout à fait honorables, d'ailleurs suivis selon les cas de l'indicatif ou du subjonctif, voire du conditionnel :
Indicatif :
1) mais je compte assez sur votre amitié, pour espérer que vous la [ma lettre] lirez toute entière.
2) J'ai de bonnes raisons pour espérer que cette permission vous sera accordée
3) Je le dis comme je le pense : je crois assez en moi pour espérer que la sève ira jusqu'au fruit. Je crois assez en moi pour espérer que ce fruit sera le mien. Je crois assez en moi pour espérer que ce fruit sera de l'inédit.
4) je compte cependant assez sur votre bonté , pour espérer que vous voudrez bien l'agréer.
Subjonctif :
5) Or c'est ne pas connaître ce que c'est qu'une passion, pour espérer que la raison la puisse longtemps gouverner de cette manière.
6) Il est déjà trop tard pour espérer que les Ouzbéques puissent encore se contenir face aux Meskhes
7) cette religion, qui ferme les yeux à la lumière, qui fait de l'ignorance un principe de dogme, est trop répandue, elle exerce trop d'influence pour espérer que son empire soit fugitif.
8) Aussi-bien ay-ie trop de connoissance de mon peu de merite, pour esperer que vous ayez de la bonté pour moy.
9) L'habitude a trop d'empire sur le cœur, pour espérer que cette révolution soit subite & générale.
Conditionnel :
10) il se confioit assez sur ma bonne conduite, pour espérer que je lui apporterois à bon compte du fer et autres choses nécessaires aux arméniens
11) la question de l'enseignement de l'économie politique était [...] défendue par des hommes assez notables, pour espérer que bientôt elle serait résolue dans le sens de notre désir et de nos convictions
Dans ces phrases cependant, le "pour espérer que" n'est pas semblable à celui de la phrase étudiée. Dans la plupart, il se justifie par une tournure "assez ou trop [...] pour espérer que". Dans les phrases 2 et 5, c'est une autre tournure où "pour" pourrait être remplacé par "de" ou "que de".
Je tombe cependant sur la phrase un peu embrouillée suivante :
12) J'ose dire que ce n'est pas pour refuser de nous humilier, étant prêtes de le faire en toute autre chose d'où l'on ne prendra point avantage pour espérer que nous viendrons à quelque composition.
qui utilise bien l'indicatif futur. Mais un subjonctif ne m'aurait pas choqué.
Le sens de "pour espérer que" m'y paraît plus proche de celui de la phrase étudiée. D'ailleurs, nous pourrions sans grande différence de sens, supprimer le "espérer" et avoir :
12') J'ose dire que ce n'est pas pour refuser de nous humilier, étant prêtes de le faire en toute autre chose d'où l'on ne prendra point avantage pour nous venions à quelque composition.
J'ajoute que la phrase originale, que Trevor a abrégée, est : Plus de 500 personnes se sont rassemblées dimanche à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour rendre hommage à Mélisa, fillette bulgare de huit ans décédée mercredi dans l'incendie d'un important camp de Roms, et espérer qu'un tel drame ne se reproduise plus. ou une phrase similaire. On n'y trouve donc pas directement le "pour espérer que" si bien que l'effet n'est pas tout à fait le même. Le but premier était "pour rendre hommage", but louable et grammaticalement impeccable, et dans un second temps seulement, on y raccroche "et espérer que". Ça ne change pas le fond de la règle grammaticale, mais ça change un peu la perception qu'on peut en avoir.