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forum abclf » Pratiques linguistiques » Glossaire du Noei borguignon - La Monnoye 1720

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1 Dernière modification par yd (18-12-2013 20:18:11)

Sujet : Glossaire du Noei borguignon - La Monnoye 1720

Je viens d'achever un petit travail sous fichier Excel (446 ko, je l'envoie à qui cela intéresse en pièce jointe par courriel) à partir de Google Livres sur les usages (1352 résultats enregistrés) entre 1500 inclus et 1800 exclu de à l'envie et à l'envi, complété par les usages de envy, envis et anvi.

Impossible par le seul Google Livres d'arriver à savoir ce que des Voltaire ou des La Fontaine avaient utilisé entre à l'envie et à l'envi, même si les éditeurs ont largement préféré à l'envi. Une autre faille du recours au seul Google Livres est le caractère beaucoup trop incomplet du corpus général : il y manque en particulier les volumineuses Relations des jésuites http://fr.wikipedia.org/wiki/Relations_ … 3%A9suites - 73 volumes pour l'édition en anglais -, où j'avais trouvé par hasard, cité dans un livre, un usage de à l'envie, ce qui m'avait poussé à faire ces recherches sur GL.

Pour les amateurs de jeux de cartes, on trouve sur GL, par de la Marinière, 1697 ou 1702, La Maison academique : contenant les jeux Du picquet, Du hoc, Du tricque-trac, Du hoca, De la guerre, De la paume, Du billiard, Du palle-mail...

Mais la source qui m'a le plus intéressé et qui peut intéresser Abc est ce glossaire en deuxième partie du Noei borguigon http://books.google.fr/books?id=JBwpzTB … mp;f=false, de Bernard de La Monnoye http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_de_La_Monnoye, 1641 - 1728.

Ma découverte préférée : Fanne, pour femme. « On dit néanmoins aussi femme en parlant Bourguignon, mais alors on écrit famme ». Dérivé Fannei : « idolatre de la femme », « Fannei exprime admirablement l'uxorius des Latins ».

Mais voyez les hésitations sur envi, anvi, envie, envis :
à envi, la Monnoye donne avec répugnance, sens que les autres dictionnaires donnent pour l'adverbe envis, et comme racine latine invitus.
à anvi : Involontairement, contre son gré, malgré soi, avec répugnance. On a écrit en vieux François envis & envi du Latin invitus.

Je ne vois pas comment on peut rattacher ce sens de « avec répugnance » à invitus, d'une part, et nous sommes d'autre part devant deux sens diamétralement opposés de envi, qui pour ce glossaire veut donc dire avec répugnance, et à l'envi, qui pourrait à la rigueur se rapprocher de malgré soi, mais bien plutôt avec une nuance d'enthousiasme.

Ces éléments contradictoires viennent donc s'ajouter aux distorsions dont souffre notre actuel mot d'envie, qui tient à la fois de invidere, voir d'un mauvais œil, envier, jalouser, et invitare, inviter, engager, provoquer (définitions tirées du Belin).

Complété le 18 12 13 :
Pour les grammairiens et les linguistes : à Pu, la Monnoye, qui fut donc académicien, nous parle de l'aoriste de l'Indicatif.

Fille légère ne peut bêcher.

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