Sujet : Morphèmes, lexèmes, phonèmes, phones
Ouverture d'un fil spéculatif pour poursuivre d'une manière un peu différente le fil sur les diphtongues. A utiliser piur jeter des idées et "délirer" un peu.
éponymie a écrit:En lisant le cours de Thibault (deuxième semaine), je me disais que l'on arrive aux phonèmes en quelque sorte "par le bas", les phones (les sons), les composants de base du discours (ce que l'on entend)
Tout à fait, comme on va le voir dans les documents que je propose à la lecture collective, c'est le cas général, bien que des différences de détail existent.
éponymie a écrit:Est-ce que l'on peut y arriver "par le haut" ? J'essaye de faire un parrallèle avec l'enseignement et la différence entre les méthodes très traditionnelles - et dépassées - d'enseignement d'une langue étrangère (mots, sons, grammaire) et les méthodes plus récentes, approche communicatives et surtout approche actionnelle (mise en situation). Quand on a l'occasion - rarement pour moi - de bien mettre en oeuvre cette dernière, les résultats sont surprenants.
La question est probablement absurde et nous éloigne des diphtongues (mais on peut aussi ouvrir un autre fil).
Votre question ne me parait pas absurde du tout, bien au contraire. La recherche dans laquelle je suis engagé (y compris en cherchant des idées ici, qui peuvent être amenées par des contradicteurs...) est exactement dans cette voie, et j'en ai déjà parlé un peu : les phonèmes n'ont pas de sens, mais ils servent à construire des morphèmes (un seul peut y suffire) qui en ont un. Il y a donc une "connexion linguistique montante" effectivement.
Par ailleurs, comme vous l'avez peut-être remarqué (je l'ai suggéré dans ma "critique" de Thibault), non seulement ces approches se font "par le bas", mais ceux qui s'en servent se dépêchent visiblement, dès qu'ils ont atteint la notion de phonème, à redescendre le plus vite possible vers les traits caractéristiques des phones, sujet dans lequel ils s'attardent visiblement avec plaisir, et dont ils mitraillent leurs élèves d'exercices à la saveur très phonétique...
M'étant posé la même question que vous (le cheminement a peut-être été différent, plus long) j'ai fini par remarquer que la méthode de Thibault ou celle de Levine/Rowe (cette "méthode" qui est déclinée à l'infini dans les livres et sites, chacun pouvant être légèrement différent...) bref la méthode "normale" d'isolation des phonèmes, utilise finalement le sens POUR LE NIER. C'est à dire que l'activité proposée est de construire des paires "aléatoires" dont le sens n'est pas connecté. Avec pierre, on fait bierre, qui n'a aucun rapport...
J'ai évoqué déjà une autre idée, à utiliser pour les phonèmes-voyelles notamment, en langues IE, et basée sur le fait que dans cette famille, les consonnes seraient une charpente des morphèmes, tandis que les voyelles auraient tendance à être un "remplissage", disponible pour les flexions (ce qui ne veut pas dire que je prends bru pour un flexion de bras, ou qu'une consonne ne saurait être utilisée en flexion). Cette idée correspond à votre proposition descendante, vous ne croyez pas ? Ce qu'il y a "juste au dessus" des phonèmes, c'est le SENS.
Tant qu'on cherche une méthode pour trouver les phonèmes, on ne s'éloigne pas du tout des diphtongues, on est en plein dedans.
Message 295 de l'autre fil