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Le forum d'ABC de la langue française

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forum abclf » Écriture et langue française » Sens de la phrase

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Messages [ 1 à 50 sur 108 ]

Sujet : Sens de la phrase

Bonjour à tous,

Vu que je ne maitrise pas très bien la langue française, j'ai parfois des difficultés à comprendre le sens des phrases. Par exemple la phrase  :" cet avis est pour le moins douteux" signifie que cet avis est certain?

Merci de votre réponse

_SophieA

Re : Sens de la phrase

Bonjour,
Non, au contraire. Il est très douteux.

Re : Sens de la phrase

Merci de votre réponse.

4

Re : Sens de la phrase

Pour mieux fixer le sens, tu peux remplacer l'expression pour le moins par cette autre expression, peut-être plus parlante : au minimum.

      cet avis est au minimum douteux

Re : Sens de la phrase

Oui. Merci greg.

Re : Sens de la phrase

Bonjour,

Pourriez-vous m'aider pour comprendre le sens de cette phrase?

"ces interprétations offrent une voie qui, pour être mal discernable, n'en est pas moins profitable."

C'est sa structure qui me semble un peu compliquée.

Re : Sens de la phrase

SophieA a écrit:

"ces interprétations offrent une voie qui, pour être mal discernable, n'en est pas moins profitable."

Les interprétations ouvrent des perspectives, une voie à suivre, qui ne sont pas vraiment claires (mal discernables) mais, malgré ce flou, cette incertitude, cela vaut la peine de s'engager dans cette voie parce qu'il y a un profit à en tirer.

Ce n'est pas parce que la voie est mal discernable qu'il n'est pas profitable de suivre cette voie.

Re : Sens de la phrase

"Pour être mal discernable", dans ce type de construction, équivaut sensiblement à "quoiqu'elle soit mal discernable" ("bien qu'elle soit mal discernable").
Donc :
"Quoique la voie offerte par ces interprétations soit mal discernable, elle est néanmoins profitable."

Cette construction "pour être ....   pas moins ..." a une illustration fameuse dans la bouche de Tartuffe, de Molière : « Pour être dévot, je n'en suis pas moins homme ! » (acte III, scène 3, vers 966), c'est-à-dire, "bien que je sois dévot, je suis quand même homme".

Re : Sens de la phrase

Avant, elle était dans la bouche du Sertorius de Corneille où Molière est allée la chercher pour parodier le grand auteur :

Pour être Romain, je n'en suis pas moins homme.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Sens de la phrase

Je l'ignorais. Seule la phrase de Molière a eu l'honneur de passer à la postérité. Elle est d'ailleurs parfois mal citée, y compris dans Furetière (Pour être dévot, on n'en est pas moins homme).

Sertorius date de 1662 et Tartuffe de 1664, où Sertorius se jouait encore (par la troupe de Molière !). L'allusion était donc sûrement très claire pour les auditeurs.

D'autres rencontres textuelles ont même été repérées :
http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?Sertorius

Cela dit, si l'on admet la thèse selon laquelle c'est Corneille qui a écrit les meilleures pièces de Molière, il n'y a plus de plagiat, simplement du réemploi !

11 Dernière modification par P'tit prof (26-03-2013 15:39:36)

Re : Sens de la phrase

Ni plagiat, ni réemploi, mais parodie.
Sertorius avait particulièrement excité la verve de Molière, car avant Tartuffe, il utilise dans l'Ecole des femmes cette noble réplique de Pompée :

C’est assez.
    Je suis maître, je parle, allez, obéissez.

Personnellement, je ne vois pas pourquoi Corneille, qui savait très bien faire des comédies et les signer de son nom aurait servi de nègre à Molière. En fait, ces deux auteurs étaient fort capables de se pasticher mutuellement : ils ont écrit Psyché à quatre mains, et personne n'arrive à démêler qui a fait quoi.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Sens de la phrase

Pour en revenir à la question de Sophie A :
   

"ces interprétations offrent une voie qui, pour être mal discernable, n'en est pas moins profitable."

A mon humble avis cette phrase est du pur charabia et n'a aucun sens.
D'abord, des interprétations n'ouvrent pas une voie, en général, elles se contentent de mettre sur la voie.
Si on passe sur ce détail, on aboutit à :
en suivant ces interprétations, on s'engage dans une voie dont on ne sait pas où elle mène, mais qui rapportera du fric.

Si on ne sait pas où ça va, comment peut-on dire que ça rapportera ?

Bref, quand on n'a rien à dire, on enveloppe ce néant dans des termes compliqués.
C'est de la poudre aux yeux.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Sens de la phrase

P'tit prof a écrit:

Ni plagiat, ni réemploi, mais parodie.

L'un n'empêche pas l'autre.

P'tit prof a écrit:

Sertorius avait particulièrement excité la verve de Molière, car avant Tartuffe, il utilise dans l'Ecole des femmes cette noble réplique de Pompée :

Ben oui, cela figurait déjà dans le lien que j'ai donné juste avant. Et il y en a encore d'autres.

P'tit prof a écrit:

Personnellement, je ne vois pas pourquoi Corneille, qui savait très bien faire des comédies et les signer de son nom aurait servi de nègre à Molière.

Je n'ai pas d'avis personnel autorisé sur la question, qui reste débattue depuis Pierre Louÿs.
http://corneille-moliere.org/

Re : Sens de la phrase

P'tit prof a écrit:

Si on passe sur ce détail, on aboutit à :
en suivant ces interprétations, on s'engage dans une voie dont on ne sait pas où elle mène, mais qui rapportera du fric.

???
Votre interprétation est ahurissante.

15

Re : Sens de la phrase

Abel Boyer et P'tit prof, ne manque-t-il pas une syllabe dans vos vers (avant la virgule) ?

Re : Sens de la phrase

Si : Ah ! qui figure d'ailleurs dans l'original comme dans la copie.

17

Re : Sens de la phrase

Je me doutais qu'il devait traîner un monosyllabe quelque part ; j'avais pensé à "et"...

Re : Sens de la phrase

Abel Boyer a écrit:
P'tit prof a écrit:

Si on passe sur ce détail, on aboutit à :
en suivant ces interprétations, on s'engage dans une voie dont on ne sait pas où elle mène, mais qui rapportera du fric.

???
Votre interprétation est ahurissante.

Hé bien, donnez-en une meilleure, puisque vous êtes parvenu à décoder ce charabia...
Pour moi, non discernable : on ne voit pas en quoi ça consiste ; profitable : ça rapporte.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Sens de la phrase

Il est présomptueux de vouloir interpréter sans le contexte, mais à supposer qu'on s'y risque, je lis :
une voie mal discernable : une voie qu'on n'aperçoit pas au premier abord, comme les portes secrètes ; rien ne suggère qu'elle ne mène nulle part, heureusement.
une voie profitable : une voie qui donnera des résultats fructueux, pas nécessairement du fric, mais sur le plan intellectuel.
Il est tout à fait possible que je sois aussi à côté de la plaque.

Re : Sens de la phrase

Abel Boyer a écrit:

Il est présomptueux de vouloir interpréter sans le contexte, mais à supposer qu'on s'y risque, je lis :
une voie mal discernable : une voie qu'on n'aperçoit pas au premier abord, comme les portes secrètes ; rien ne suggère qu'elle ne mène nulle part, heureusement.
une voie profitable : une voie qui donnera des résultats fructueux, pas nécessairement du fric, mais sur le plan intellectuel.

D'où ma question : si on ne voit pas où elle mène, cette voie, comment peut-on dire qu'elle donnera des résultats fructueux ?
... si tant est qu'une voie puisse donner des résultats !

Pour moi, cette phrase sort du même encrier que le char de l'Etat navigue sur les pentes d'un volcan enflammé...

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

21

Re : Sens de la phrase

J'ai compris le sens de la phrase. Merci de vos explications.

Re : Sens de la phrase

Heureusement que la questionneuse sait rester zen prise qu'elle est dans les discussions enflammées des répondeurs.

Pour belliqueux qu'ils soient, ceux qui répondent n'en sont pas moins compétents. L'ai-je bien illustré smile ?

Re : Sens de la phrase

P'tit prof a écrit:

D'où ma question : si on ne voit pas où elle mène, cette voie, comment peut-on dire qu'elle donnera des résultats fructueux ?
... si tant est qu'une voie puisse donner des résultats !

Vous n'avez toujours pas saisi l'image. On sait très bien où elle mène : à des résultats fructueux. Mais on ne savait pas où la prendre, puisqu'elle est mal discernable.
C'est comme si l'on vous dit qu'un passage secret mène de votre humble chambre à celle du roi ou de la reine. La voie est profitable, mais mal discernable.
Ce n'est pas de l'Anatole France, mais ça n'a rien de prudhommesque.

Re : Sens de la phrase

Notez que je n'ai pas compris non plus comment des interprétations peuvent offrir une voie...
Une interprétation me semble bien incapable d'offrir quoi que ce soit, et d'une, et les voies ne sont pas des objets que l'on puisse offrir, et de deux.
Ce serait nettement plus clair avec ouvrir : que fait-on des voies ? on les ouvre...

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Sens de la phrase

P'tit prof a écrit:

Ce serait nettement plus clair avec ouvrir : que fait-on des voies ? on les ouvre...

Remplacez simplement voie par perspective :

"ces interprétations offrent une perspective qui, pour être mal discernable, n'en est pas moins profitable."

26

Re : Sens de la phrase

Bonsoir,

Est-ce que la phrase ci-dessous est grammaticalement correcte?

"On ne saurait mettre en doute que dans des divagations, dans ses songes, dans sa poésie et dans ses rêves, ces réactions ancestrales jouent un rôle."

Re : Sens de la phrase

Oui.
Je suppose qu'il faut lire "ses divagations".

28

Re : Sens de la phrase

Oui, vous avez raison. C'est bien "ses divagations" dans le texte original.

29

Re : Sens de la phrase

Est-ce que ces deux phrases signifient la même chose?

1-"Écrirait-on jamais, en histoire surtout, si l'on ne se résignait d'avance à être incomplet?"

2- "N’écrirait-on jamais, en histoire surtout, si l'on se résignait d'avance à être incomplet?"

Re : Sens de la phrase

A priori non. Seule la première a une construction courante d'ailleurs. La seconde est grammaticale, mais illogique.

31

Re : Sens de la phrase

Dans la seconde c'est bien la construction ( ne ... jamais ) qui est employée pour mettre le verbe "écrire", à la forme négative. Quelle construction est employée dans la première pour la rendre négative? Je ne vois pas très bien le sens de la première.

Merci de votre réponse

32 Dernière modification par Abel Boyer (28-03-2013 14:57:16)

Re : Sens de la phrase

Mais justement, la première n'est pas négative. "Jamais" y a son sens original positif de "un jour".
Ecrirait-on jamais = écrirait-on un jour = se mettrait-on vraiment à écrire ?
Autrement dit : Est-ce qu'on écrirait si on ne se résignait pas à être incomplet ?
La réponse sous-entendue est non :
On peut écrire seulement parce qu'on se résigne à être incomplet. Si l'on ne résigne pas à être incomplet, on n'écrira probablement pas.

Pour étudier les transformations possibles de cette construction, prenons d'abord une phrase plus simple.
Mangerait-on jamais si nous ne sentions pas la faim ?
Elle est de structure analogue à votre première phrase et veut dire :
Est-ce qu'il nous arriverait de manger si nous ne sentions pas la faim ?

Vous pourriez très bien avoir, en mettant le premier membre à la négative et en conservant le second tel quel :
Ne mangerait-on jamais si nous ne sentions pas la faim ?
qui signifie
Est-ce que nous ne mangerions pas si nous ne sentions pas la faim ?

Le sens n'est pas le même que dans la première phrase mais il lui est tout à fait complémentaire. On s'intéresse à la même situation parce qu'on part de la même hypothèse : que se passerait-il si nous ne sentions pas la faim ? Mangerait-on ou ne mangerait-on pas ? La question est posée différemment, mais la réponse permettra de décrire exactement une situation unique.

Si maintenant vous changez le second membre de phase de négative en positive, vous modifiez l'hypothèse de départ. Ce n'est plus la même situation. Les phrases restent grammaticales, mais paraissent idiotes, que le premier membre soit positif ou négatif.
Mangerait-on jamais si nous sentions la faim ?
Ne mangerait-on jamais si nous sentions la faim ?
Les questions paraissent idiotes, car "si nous sentions la faim" n'est pas ressenti comme une hypothèse qui fait se poser des questions ; nous savons que nous sentons la faim (sauf exception rare) et donc il n'y a pas d'hypothèse à faire. Et nous savons bien que le fait de sentir la faim nous conduit en principe à manger. La question ne se pose donc pas de savoir si l'on mangerait un jour ou si l'on ne mangerait jamais. C'est dans ce sens qu'il y a un manque de logique dans cette construction, même si elle est grammaticalement correcte.

Si vous faites le même travail avec votre seconde proposition, votre hypothèse est que "on se résigne à être incomplet", mais puisqu'on fait cette hypothèse positive de résignation, c'est qu'on a déjà accepté d'écrire (sinon, il n'y a pas à se résigner) ; la question n'a donc plus d'intérêt, qu'elle soit posée sous forme positive ou négative.

33

Re : Sens de la phrase

Merci. Dans ce cas ce "ne" devant "se résignait" dans la première phrase devrait bien être le "ne" explétif?

Re : Sens de la phrase

Non, il n'est pas explétif. C'est bien le "ne" de négation.

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Re : Sens de la phrase

Merci, j'ai compris pourquoi la deuxième phrase est grammaticalement correcte mais illogique. Seulement j'ai pensé à "ne" explétif pour la première parce que "jamais" est employé-comme vous l'avez expliqué-dans son sens original et positif. L'hypothèse de la phrase ne contient pas non plus la négation (ne ...pas).

"Écrirait-on jamais, en histoire surtout, si l'on ne se résignait d'avance à être incomplet?"

Re : Sens de la phrase

Si, l'hypothèse (2nd membre) ici est bien négative :
Supposons qu'on ne se résigne pas à être incomplet : écrira-t-on ou n'écrira-t-on pas ?
Je vous recommande de laisser reposer un peu tout ça, et d'y revenir plus tard.

37

Re : Sens de la phrase

Si ce "ne" est bien de négation et non pas d'explétif, où est la deuxième partie de la négation (sans tenir compte du sens qui pourrait devenir idiot)?

"Écrirait-on jamais, en histoire surtout, si l'on ne se résignait d'avance à être incomplet?"

38 Dernière modification par Abel Boyer (28-03-2013 17:41:30)

Re : Sens de la phrase

Cette seconde partie "pas" est facultative dans un certain nombre de constructions, dont celle-ci, mais vous pouvez très bien la mettre :
"Écrirait-on jamais, en histoire surtout, si l'on ne se résignait pas d'avance à être incomplet?"
D'ailleurs vous avez dû observer que ce "pas" figurait dans mon exemple simplifié plus haut :
Mangerait-on jamais si nous ne sentions pas la faim ?

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Re : Sens de la phrase

Pour le "pas" de négation, je pensais qu'on ne pouvait l'omettre qu'avec les verbes "savoir" ou "pouvoir".

40

Re : Sens de la phrase

Merci de m'avoir répondu.

Re : Sens de la phrase

SophieA a écrit:

Pour le "pas" de négation, je pensais qu'on ne pouvait l'omettre qu'avec les verbes "savoir" ou "pouvoir".

Je n'oserais être si affirmatif ! wink

Re : Sens de la phrase

La négation, c'est l'adverbe ne. Pas, point, mie, goutte... ne sont que des renforcements.
L'évolution de la langue a fait que pas s'est approprié la valeur négative, au point d'éliminer le ne, surtout dans la syntaxe de l'oral.
En style soigné, il reste facultatif.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

43

Re : Sens de la phrase

Bonjour,

Dans l'exemple ci-dessous, que signifie "afin à"? Est-il synonyme de "afin que"?

Pensons afin à ces Mille et Une Nuits qui ont alimenté nos jeunes lectures et dont l'affabulation du prologue-cadre n'est en fait qu'un autel sur lequel viennent se sacrifier toutes les vierges de la ville?

44

Re : Sens de la phrase

Pourriez-vous me dire pourquoi dans cette phrase, le verbe "être" est conjugué à l'imparfait du subjonctif? Quel est son sens?

"Sur le plan spirituel, nous pouvons considérer que toute l'histoire du christianisme repose sur une certaine idée, fût-elle divine, de la virginité à travers le dogme de l'Immaculée Conception."

Re : Sens de la phrase

SophieA a écrit:

Dans l'exemple ci-dessous, que signifie "afin à"? Est-il synonyme de "afin que"?
Pensons afin à ces Mille et Une Nuits qui ont alimenté [...]

Il s'agit d'une simple coquille. Il faut lire enfin à :
Pensons enfin à ces Mille et Une Nuits qui ont alimenté [...]

Re : Sens de la phrase

SophieA a écrit:

Pourriez-vous me dire pourquoi dans cette phrase, le verbe "être" est conjugué à l'imparfait du subjonctif? Quel est son sens?
"Sur le plan spirituel, nous pouvons considérer que toute l'histoire du christianisme repose sur une certaine idée, fût-elle divine, de la virginité à travers le dogme de l'Immaculée Conception."

Le sens de cet "irréel du passé" est : même si elle est, à supposer qu'elle soit (ou qu'elle fût).
Ce n'est pas particulièrement bien employé dans cet exemple.
Voyez les explications ici (sous la rubrique complément) :
http://www.langue-fr.net/spip.php?article119

Re : Sens de la phrase

SophieA a écrit:

Pourriez-vous me dire pourquoi dans cette phrase, le verbe "être" est conjugué à l'imparfait du subjonctif? Quel est son sens?

"Sur le plan spirituel, nous pouvons considérer que toute l'histoire du christianisme repose sur une certaine idée, fût-elle divine, de la virginité à travers le dogme de l'Immaculée Conception."

Il y a dans cette phrase deux énormes erreurs : le dogme de l'Immaculée conception (qui ne fut promulgué qu'en 1854) n'est pas le fondement du christianisme, il s'en faut.
De plus, ce dogme ne concerne pas la virginité (réelle ou supposée) de Marie : il signifie que Marie est indemne de la blessure initiale, si mal dénommée péché originel.
Il a  d'ailleurs mis du temps à s'imposer : à la fin du Moyen-Age, les théologiens parisiens s'étripaient à ce propos, divisés entre pro et anti.
Faire reposer l'histoire du christianisme sur un dogme si longtemps contesté est absurde.
A supposer que le rédacteur ait voulu dire que l'histoire du christianisme repose sur la conception virginale du Christ, il se tromperait encore : le fondement du christianisme, c'est la Résurrection.
Dans l'histoire de l'Eglise, la mariologie est tardive et n'a aucun caractère primordial. Les Catholiques ont un peu perdu cela de vue, au cours des siècles, mais les Réformés le leur rappellent vigoureusement depuis le XVI e siècle !
... tiens, racontez donc à un luthérien ou à un calviniste que toute l'histoire du christianisme repose sur la virginité de Marie, il s'en pissera dessus à force de rire.

... à ce niveau d'inexactitude, peu importe la grammaire du français.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Sens de la phrase

Ce qui est aussi contestable, c'est cette notion d'héritage du péché originel : ce qui est transmis à toute l'humanité, c'est la nature déchue (et les conséquences du péché), s'y ajoutent ensuite les péchés de chacun.

Les chrétiens orientaux disent que la Mère de Dieu a hérité, comme tout un chacun, de cette nature déchue mais qu'elle n'a jamais péché et que bien évidemment sa conception virginale - essentielle, lire saint Ephrem le Syrien sur le sujet, et liée à sa pleine et immédiate soumission à la Volonté Divine - a achevé de la purifier.

Et son rôle est fondamental : mère de l'humanité renouvelée et pont entre la terre et le ciel. Les orthodoxes disent que toutes les tribulations du peuple élu de l'ancienne alliance s'expliquent parce qu'il fallait préparer la venue du Sauveur et, bien évidemment, de sa Génitrice. D'où l'immense vénération dont elle est l'objet qui repose sur des bases radicalement différentes de celles des chrétiens de tradition occidentale.

Il y a déjà un fil traitant du même sujet qui a été effacé, je suppose que ces deux messages risquent fort de l'être aussi, pour des raisons tout aussi légitimes. Je comprends tout à fait que P'tit prof ait eu envie de réagir, je fais de même : il y a des choses que l'on ne peut pas laisser passer. Mais rien à voir avec la langue française.

Re : Sens de la phrase

Ce qui est aussi contestable, c'est cette notion d'héritage du péché originel : ce qui est transmis à toute l'humanité, c'est la nature déchue (et les conséquences du péché), s'y ajoutent ensuite les péchés de chacun.

Je partage votre opinion, et je juge important de rectifier le préjugé concernant le péché originel : ces mots devenus incompréhensibles désignent... la nature déchue. Le péché originel n'est pas ce que la langue commune nomme un péché, et c'est bien pourquoi j'avais traduit :

il signifie que Marie est indemne de la blessure initiale, si mal dénommée péché originel.

(La propriété des termes, cela a à voir avec la langue française.)

Quoi qu'il en soit, loin

que toute l'histoire du christianisme repose sur une certaine idée de la virginité de Marie

orientaux, occidentaux et réformés ne sont pas unanimes sur ce point.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Sens de la phrase

P'tit prof a écrit:

Le péché originel n'est pas ce que la langue commune nomme un péché, et c'est bien pourquoi j'avais traduit :

il signifie que Marie est indemne de la blessure initiale, si mal dénommée péché originel.

(La propriété des termes, cela a à voir avec la langue française.)

Les discussions sur le sujet remontent au moins aux temps où la langue française était dans les langes.

Et je ne donnais pas mon opinion, dans le sens où je me serais fait tout seul dans mon coin mon idée sur le sujet, je rendais compte de la tradition (je devrais mettre une majuscule) orientale.

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