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Le forum d'ABC de la langue française

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Messages [ 18 ]

Sujet : Expression

Bonjour,

Qu'elle est la bonne formulation:...N'avoir de cesse de...ou....n'avoir de cesse QUE de...?

Merci aux experts.

Re : Expression

Pour moi, c'est "n'avoir de cesse de". Je n'ai jamais vu la seconde expression, en tout cas.

"Amo tanto a España porque la conozco" (Gregorio Marañón)

3 Dernière modification par Alco (02-05-2012 09:47:13)

Re : Expression

Raté ! Il suffisait d'ouvrir le TLFI pour vérifier

N'avoir (pas ou point) de cesse que + subj. + (ne).Ne pas avoir de repos avant que. Il n'eut point de cesse qu'il ne l'eût institué (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 327):
2. Hé bien! Nous n'avons de cesse que nous puissions expérimenter si la fière jeune fille au bord de la mer, si la vendeuse à cheval sur le qu'en-dira-t-on, si la distraite marchande de fruits ne sont pas susceptibles, à la suite de manèges adroits de notre part, de laisser fléchir leur attitude rectiligne, ... Proust, La Prisonnière,1922, p. 142.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

Re : Expression

Ni le TLFi ni l'Académie ne connaissent ces deux expressions, pas même "n'avoir de cesse de". Ils ne connaissent que  "n'avoir de cesse que".
L'usage qui se développe avec "de" n'a donc pas encore été approuvé !

Re : Expression

Abel Boyer a écrit:

Ni le TLFi ni l'Académie ne connaissent ces deux expressions, pas même "n'avoir de cesse de". Ils ne connaissent que  "n'avoir de cesse que".
L'usage qui se développe avec "de" n'a donc pas encore été approuvé !

Je le saurai smile

"Amo tanto a España porque la conozco" (Gregorio Marañón)

6 Dernière modification par yd (02-05-2012 10:38:16)

Re : Expression

Qui peut prouver que avant n'est pas aussi bien sous-entendu dans la formule (2) n'avoir de cesse de + infinitif que dans la formule (1) n'avoir de cesse (avant) que + subjonctif ?

Je vois bien que l'argument ne suffit pas à approuver la formule (2) avec l’infinitif, mais il suffit manifestement à balayer l'argument invoqué pour sa condamnation selon lequel la construction ne voudrait rien dire.

Je cherche un seul cas où de + infinitif ne pourrait se substituer à que + subjonctif. et s'il s'avère que ce cas n'existe pas, à mon avis nous n'avons pas d'autre choix que d'approuver la formule n'avoir de cesse de + infinitif.

Fille légère ne peut bêcher.

Re : Expression

Viacrucis a écrit:
Abel Boyer a écrit:

L'usage qui se développe avec "de" n'a donc pas encore été approuvé !

Je le saurai smile

Mais Dieu merci rien ne vous, ne nous empêche de favoriser un usage, si nous le trouvons bon, avant que les autorités compétentes ne l'approuvent officiellement ! Après tout, elles sont là pour enregistrer ce que nous disons.
Il est tout à fait clair que l'expression avec "de" a fait son chemin. Elle est donc reconnue, on ne s'en étonnera pas, par l'aimable Grevisse :
http://books.google.fr/books?id=Ey6NIu0 … mp;f=false
et acceptée avec résignation par feu Claude Duneton :
http://www.lefigaro.fr/livres/2006/05/0 … _cesse.php
Il y a bien des arguments dans le sens de l'acceptation, ne serait-ce que le pragmatisme, mais il y a des arguments très intéressants sur le regret qu'une ancienne locution se perde, faute d'être bien comprise :
http://nouvellelanguefrancaise.hautetfo … cesse.html
http://la-grammaire-de-forator.over-blo … 75945.html
Je remercie Jean-Claude Chaume d'avoir posé sa question qui ouvre la porte à d'utiles réflexions.

Re : Expression

la question portait sur "que de". C'est éventuellement envisageable en combinant restriction avec "que" et "n'avoir de cesse de". Mais c'est d'un usage limité, tout en étant la seule possibilité : comment combiner "n'avoir de cesse de" avec "seulement" ?

"Il n'a de cesse que de gagner un peu d'argent, un travail à temps plein il n'en veut absolument pas."

Pour le reste d'accord avec ce qui a été dit avant.

Re : Expression

yd a écrit:

Je cherche un seul cas où de + infinitif ne pourrait se substituer à que + subjonctif

Je ne pense pas que vous trouviez.
Je ne pense pas de ... ?

Re : Expression

Je me rends compte en lisant un des liens d'Abel Boyer (Nouvelle langue française) que j'ajoute un sens supplémentaire à "n'avoir de cesse". Qui ne me semble pas illégitime.

Re : Expression

Abel Boyer a écrit:
yd a écrit:

Je cherche un seul cas où de + infinitif ne pourrait se substituer à que + subjonctif

Je ne pense pas que vous trouviez.
Je ne pense pas de ... ?

il ne parlait pas du cas général (sujet identique entre subordonnée et principale) mais de l'expression traitée dans ce fil.

12

Re : Expression

En langue on ne pense jamais à tout : j'ai oublié quelque chose, je réfléchis.

Fille légère ne peut bêcher.

13

Re : Expression

Il me manque de retrouver la condition ou les conditions qui rende(nt) possible tout passage de la forme que + subjonctif à la forme de + infinitif. Que le sujet de la subordonnée soit le même que celui de la principale ?

Fille légère ne peut bêcher.

Re : Expression

yd a écrit:

Il me manque de retrouver la condition ou les conditions qui rende(nt) possible tout passage de la forme que + subjonctif à la forme de + infinitif. Que le sujet de la subordonnée soit le même que celui de la principale ?

Bé oui. Comment voulez-vous faire autrement ? Et bien évidemment c'est le cas avec "n'avoir de cesse".

15 Dernière modification par Abel Boyer (02-05-2012 16:23:58)

Re : Expression

Dans le premier exemple cité par Grevisse (et tiré de l'Académie, 8e édition), le sujet de la subordonnée n'est pas le même que celui de la principale : « Il n'aura point de cesse que vous ne lui ayez donné ce qu'il demande. »
On ne peut pas remplacer par "de + infinitif".
Et quand le sujet est le même dans les deux membres de phrases, le remplacement est formellement possible, mais le sens n'est pas nécessairement tout à fait le même. Dans les phrases "il n'a eu de cesse de + infinitif", le sens est souvent influencé par "il n'a pas cessé de + infinitif", avec une idée de répétition de l'action indiquée par le verbe, alors que dans "il n'a eu de cesse qu'il ne + subj.", l'action indiquée par le verbe n'est en principe faite qu'une seule fois, qui clôt la période considérée.

16 Dernière modification par yd (03-05-2012 00:01:28)

Re : Expression

Oui, j'avais pensé au départ à cette possible nuance, mais ne savais pas si elle était établie ou non.

Je suis ensuite tombé sur un forum anglophone pour les apprenants du français, affirmant - si j'ai bien traduit - que n'avoir de cesse + infinitif ne voulait rigoureusement rien dire, ce qui est tout aussi rigoureusement faux si on admet que avant est également sous-entendu.

J'avais dû prendre une mauvaise clé de recherche, puisque le Larousse http://www.larousse.fr/dictionnaires/fr … difficulte admet clairement les deux constructions, et une troisième, n'avoir de cesse que de, apparemment celle qu'envisageait Éponymie.

On pourra toujours passer de la forme n'avoir de cesse de + infinitif à la forme n'avoir de cesse que + subjonctif, avec en effet une nuance possible, mais l'inverse n'est vrai, semble-t-il, que si le sujet de la subordonnée est le même que dans la principale. Si ceci est une règle générale, n'avoir de cesse de + infinitif me semble impossible à refuser. Mais la démonstration n'est plus nécessaire si tout le monde est d'accord avec le Larousse.

Fille légère ne peut bêcher.

Re : Expression

Votre réflexion sera peut-être aidée de l'état des lieux fait par le bon Usage :

§1136 Les mots de liaison
[...]e)
On emploie le simple que (en dehors du cas où il remplace une autre conjonction dans la coordination : § 1079, a, 3°).

Pour indiquer une simultanéité ou une quasi-simultanéité, une succession immédiate : La pluie avait cessé que [= alors que] nous allions encore à toute vitesse ( Duhamel, Hommes abandonnés, p. 71). — Je n’avais pas ouvert la porte que [= quand] Pierre m’apostropha durement. Il avait à peine terminé son repas que [= quand] la cloche sonna.

On peut considérer que nous avons affaire à des pseudo-propositions : cf. § 1121, a.

Avec le sens “ tant que ” et le subj. accompagné de ne (§ 1013, e), après un verbe construit négativement (langue soignée) : Je ne me relèverai pas que vous ne m’ayez donné votre bénédiction (Montherl., Reine morte, I, 7). — Je n’irai point là que tout ne soit prêt (Ac. 1935, art. que).

Cela se réalise notamment après n’avoir de repos, de répit, de paix, et après la locution figée synonyme n’avoir de cesse (d’abord, n’avoir point de cesse) : Nous n’avons de repos que nous n’ayons converti ces étrangères ( Proust, Rech., t. I, p. 801). — Il n’a de cesse que le médecin ne meure avec lui (Green, Ce qui reste de jour, p. 312). — À votre place, je n’aurais de cesse que je ne sois définitivement fixé (Ikor, Murmures de la guerre, p. 127). — Il n’avait de cesse que les brebis récalcitrantes […] n’eussent rejoint le bercail (Nourissier, Siècle nrf, p. 256). — Var. désuète : Il n’eut ni fin ni cesse qu’il n’eût obtenu ce qu’il désirait (Ac. 2000, art. fin). — Comp. : Elle ne laissa plus de repos à son mari qu’il ne lui eût promis d’aller en chercher ( L. et L. Delattre, Jardin de la sorcière, p. 8). Comp. aussi : Il n’aura de cesse tant qu’il n’aura pas arraché à l’auteur son acquiescement ( G. Antoine, P. Claudel, p. 358).

N’avoir de cesse est souvent mal compris. De là, l’ omission (regrettable) de ne devant le subj. : Ils n’auraient eu de cesse, que je me fusse remis à guignoler (Montherl., Service inutile, Pl., p. 581). — Le petit fermier […] n’a eu de paix ni de cesse qu’il ait fait des institutrices de ses quatre filles ( A. Martinet, Mém. d’un linguiste, p. 13). A5— De là aussi la construction n’avoir de cesse ( que) de + infinitif : § 910, b, 3°.

§910 - Infinitifs dépendant de locutions verbales

N’avoir de cesse (ou pas ou point de cesse), où cesse équivaut à repos, est suivi normalement de que + ne + le subjonctif (cf. § 1136, e, 2°). Mais, peut-être sous l’influence de ne pas cesser de, l’expression se construit souvent aujourd’hui avec de (ou que de) et l’infinitif, pour exprimer l’idée de “ faire des tentatives répétées pour ” : Je n’eus de cesse de le rencontrer de nouveau (Arland, Grand pardon, p. 66). — Distrait par une mite importune qu’il n’avait eu de cesse d’abord d’écrabouiller (Vercors, Bataille du silence, p. 165). — Il […] n’a eu de cesse que de trouver, sous les réflexions, les anecdotes, […], l’allusion à des faits précis (M. Rat, dans le Figaro litt., 4 août 1951). — D’Hauterive n’eut de cesse de les convaincre (J. Orieux, Talleyrand, p. 509). — Si je lui bats froid, elle n’a de cesse de me reconquérir (J. Roy, Amour fauve, p. 72). — Cette légende l’irritait, et il n’eut de cesse que de s’en défaire ( A. Peyrefitte, Disc. de récept. à l’Acad. fr.). — Il n’a de cesse de repartir (Ac. 2003, art. ne, I, B). R2 — Construction plus conforme au sens premier : [ɛlle] ne pouvait avoir de cesse avant de le posséder (Giono, Moulin de Pologne, p. 89). — Je n’eus […] de cesse et de repos […] avant d’avoir mené à bien cette profonde aventure (Céline, Voy. au bout de la nuit, F°, p. 74).

Re : Expression

Jean-Claude CHAUME a écrit:

Qu'elle est la bonne formulation:...N'avoir de cesse de...ou....n'avoir de cesse QUE de...?

yd a écrit:

le Larousse http://www.larousse.fr/dictionnaires/fr … difficulte admet clairement les deux constructions, et une troisième, n'avoir de cesse que de, apparemment celle qu'envisageait Éponymie.

Confirmation qu'il y a bien 3 constructions et que la question de M. Chaume portait sur la 1 et sur la 3 semble-t-il. Un coup de google livres et VOILA. C'est bien ce qu'il me semblait, je n'ai regardé que la première page mais il y a bien cette restriction qui sert à traduire le fait pour quelqu'un d'avoir une idée fixe voire une obsession. Mais comme dit Grevisse cette forme semble récente.

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