rédigé et posté sans avoir vu le message de Goofy2 qui précède.
Mais bon, «la phrase» signée yd citée plus haut comme comparable à celle de Proust, trois fois plus longue, en comporte trois pareillement. C'est à dire qu'une seule phrase d'yd, qui ne ne se prend pas pour un littérateur et qui ici n'écrit pas un livre mais s'exprime comme bien d'autres sur un forum, est grosso modo dix fois moins longue que les plus longues phrases de Proust, et néanmoins serait construite de façon équivalente...
Je ne pense pas que Proust soit un imposteur littéraire ni qu'il cherche à égarer. Je m'interroge plutôt sur le rapport de l'auteur à son œuvre et dans la foulée, inévitablement, sur le rapport de l'auteur à son lecteur. Je n'ai pas l'impression que les femmes, d'une façon générale, ne trouvent aucun intérêt à l’œuvre ni à son auteur, ce qui me surprend.
Je me demande encore quels sont ceux qui, entre les uns qui aiment Proust et les autres qui ne l'aiment pas, le comprennent le moins bien: j'ai commenté à contresens sur un autre forum la phrase sur le servage d'Albertine, en prenant des précautions et en prévenant que je ne connaissais pratiquement rien de Proust, et personne à ce jour n'a relevé que le servage n'était pas celui des jeunes filles à l'égard d'Albertine mais celui d'Albertine à l'égard de Proust, qui se raconte: je viens seulement de trouver sur la toile les pages correspondantes. J'attends avec grand intérêt que ce passage clé vienne sur le tapis.
Non pas toutes les phrases, mais certaines phrases de Proust me sont impossibles à lire d'un trait, la longueur n'est pas seule en cause, et on n'a jamais vu un auteur de la taille de Proust s'abriter derrière ses professeurs. Beaucoup ont eu les mêmes professeurs, qui écrivent en toute limpidité.
Ceci dit, je ne voudrais pas lire la Nausée, bien que j'aie une certaine estime pour Sartre. Je redoute que ce soit trop pessimiste pour moi.
Quand je parlais de la structure souhaitable pour les phrases longues, qu'on met quelquefois en évidence dans les textes antiques, je ne pensais bien évidemment pas aux figures de style, d'autant que l'asymétrie est fréquente, même en français actuel et sans vraie recherche stylistique, dans les successions à trois ou quatre termes ou degrés.
Fille légère ne peut bêcher.