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forum abclf » Histoire de la langue française » La loi de position en Ancien Français

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Sujet : La loi de position en Ancien Français

Bonjour,

Je suis étudiante en deuxième année de Lettres Modernes et j'ai besoin d'aide pour l'ancien français..
J'ai un souci avec la loi de position, je n'ai pas compris le concept. Visiblement cette loi intervient au XVI - XVII ème siècle. Le [yé (+ . sous le e)] devient [y? (+ ' sur le e)], etc... Désolée, ce n'est pas très clair mais je n'ai pas trouvé les caractères adéquats.
Bref, la question est à quel moment on applique cette loi de position? Il y a une histoire de syllabe fermée, mais je ne comprend pas très bien ce que cela signifie.

Merci d'avance.

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Re : La loi de position en Ancien Français

Une syllabe fermée se termine par une consonne. Par exemple le mot <port> est un monosyllabe que vient clore la consonne /?/. Le <t> graphique n'a aucune existence phonique. Le nom <port> se réduit donc à une syllabe fermée.

Le mot <porte> est aussi un monosyllabe fermé dans la parlure septentrionale puisqu'on le prononce /p??t/. L'unique syllabe se termine par une succession de deux consonnes. Le même mot <porte> est un dissyllabe en français méridional : /p??-t?/. La première syllabe /p??/ est fermée par la consonne /?/. Mais la seconde syllabe /t?/ est ouverte car on y trouve une voyelle en finale : /?/.

J'ai remarqué que tu utilisais la transcription phonétique de tradition romaniste, probablement encore enseignée de nos jours. L'alphabet API est reconnu par les mandarins de la "phonétique historique" de l'ancien français. À ce propos, la période dont tu parles, après le XVe siècle, ne correspond pas à l'ancien français. Pour ce qui est des signes phonétiques, dans le système Bourciez le "e" avec un point souscrit correspond au /e/ de l'API :
e  ?  ?  —  bébé.
Et le "e" romaniste doté d'un ogonek représente le /?/ :
?  ?  ?  —  sept.

D'après ce que je crois comprendre de cette loi dite de position, appliquée au français méridional contemporain, on trouve /e/ en syllabe ouverte et /?/ en syllabe fermée :
   j'étais ? ?e-te
   j'irais ? ?i-?e
   j'irai ? ?i-?e
   perte ? p??-t?
   insecte ? ??-s?k-t?
   der des ders ? d??-de-d??.
Mais :
   ouais ? w? et non pas *we
   panthère ? p??-t?-?? et non pas *p??-te-??.

Re : La loi de position en Ancien Français

À ajouter peut-être que cette loi de position aux XVIe-XVIIe siècles semble uniquement pertinente pour les e qui étaient entretemps précédés d'un "y" (i consonantique).
Gaston Zink (Phonétique historique du français, p. 116) donne pour exemple carus ('cher') qui devient "tchiér" au VIIe siècle, puis "chyér" au XIIIe, puis (loi de position) notre "cher" avec e ouvert au XVIIe.

Quant au e normal en syllabe fermée, il est déjà ouvert "au cours du XIIe siècle", selon Zink (p. 71) : pér- dans perdant > pèr-.... etc.

Ceci devient vraiment insignifiant. - Pas encore assez.

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