Sujet : Roman court ; projets de réforme
Bonjour, chers abécédistes,
Il m'est arrivé d'employer le bref roman Mémoires du comte de Commingede Mme de Tencin dans un cours d'initiation à la lecture pour étudiants en FLS. J'ai choisi ce roman en raison de sa brièveté, en raison aussi de l'inaccessibilité (pour des étudiants canadiens anglophones) d'une traduction anglaise, et pour faire découvrir à mes étudiants un français littéraire qui leur permettrait d'aborder dans des cours plus avancés d'autres textes des 17e et 18e siècles.
Il serait temps que je change de roman : il serait plus utile aux étudiants de lire quelque chose de plus moderne (20e ou 21e siècle) mais de tout aussi court -- et dont il n'existerait pas de traduction anglaise (ou dont la traduction anglaise serait épuisée -- il est malheureux que des étudiants trichent à leurs dépens en lisant un texte français en traduction anglaise, dans un cours d'initiation à la lecture en français.
Je souahiterais que ce roman provienne de la francophoie européenne (France comprise), car on étudie aussi un texte québécois dans ce cours. J'aborde des textes africains et des Caraïbles dans d'autres cours. Il importerait que le roman ne dépasse pas la centaine de pages. Suggestions, SVP ?
Enfin, après des décennies passées en ardent défenseur de la langue française avec sa grammaire du 20e siècle, force m'est de reconnaître que le français et sa défense/promotion souffrent de complications dont est libre l'anglais (l'inverse est vrai, mais pas au même degré) : l'accord du participe passé par exemple, est parfois utile mais a sûrement amené des dizaines de milliers de Canadiens et d'autres à renoncer à apprendre le français en langue seconde : parfois utile, l'accord du participe passé est, dans l'ensemble, linguistiquement non-rentable. Il colorte bien plus de problèmes d'expression qu'il n'en apporte de solutions. Ce n'est qu'un exemple d'une de ces "servitudes" (comme les appelle Vinay et Darbelnet, dans Stylistique comparée de l'anglais et du français, qu'ont toutes les langues mais dont le français a bien plus que sa part, par rapport à l'anglais.
Bref : j'aimerais savoir où en sont les projets, officiels ou autres, de réforme du français visant à le rendre plus "apprenable" (y compris par les Français et autres francophones), plus rentable comme outil de communcation (rappelon-nous les deux règles fondamentales des choix linguisitiques, selon le linguiste français André Martinet : le besoin de se faire comprendre versus la loi du moindre effort). Meci d'avance, là encore. lilooet