Zimon a écrit:Si je vous comprends bien, il existe donc désormais deux séries différentes de signes conventionnels : les uns pour effectuer les corrections sur papier (lesquelles, je suppose, sont toujours pratiquées en vue du BAT - bon à tirer donné par l'auteur), et les autres pour corriger un texte sur ordinateur, où des signes inutilisés de la première série peuvent être utilisés "pour indiquer autre chose, et pourquoi pas ..."
Bonjour !
Il n'existe à ma connaissance qu'une série de signes conventionnels, utilisés depuis des siècles pour la correction typographique sur épreuves papier.
Rappel de la tradition en édition de livres :
1) Le relecteur-correcteur intervient au stylo rouge sur un jeu d'épreuves plus ou moins montées (= placards). Le corrigeur intègre dans le fichier les modifications demandées. Un nouveau jeu est imprimé, qui est soumis au correcteur pour vérification (= en seconde). Un va-et-vient peut se poursuivre jusqu'à ce que des épreuves définitives soient soumises à l'auteur qui approuve le document en signant le bon à tirer.
2) Au cours de sa lecture, le correcteur est parfois amené à devoir demander à l'auteur quelque éclaircissement. Il utilise alors le crayon à mine noire (effaçable). L'auteur donne réponse avec une encre de couleur différente du rouge.
Correction sur écran :
1) Le processus traditionnel, lent et soigneux, disparaît de plus en plus et fait place à la correction directe sur écran. Le correcteur devenant lui-même le corrigeur, les signes de correction n'ont plus de raison d'être.
2) Reste la relation parfois nécessaire avec l'auteur. Et c'est ici que, les échanges se faisant par courriel et pièces jointes, il faut inventer de nouveaux codes de communication. Pour ma part, j'utilise, en première, des triples crochets pour contenir [[[mes observations et les réponses de l'auteur]]]. Il nous est donc facile à tous deux de retrouver en un instant, et sans en oublier aucun, les passages concernés. Nous nous accordons au besoin sur la signification des enrichissements utilisés (italique, gras, soulignements divers, couleurs des caractères ou des surlignements, etc.), qui peuvent être atteints de la même manière par la fonction de recherche.
[...] N'y a-t-il pas là un risque grave de confusion ? — Et n'existe-t-il pas une association ou une fédération de correcteurs qui devrait déterminer une fois pour toutes ce que signifie tel ou tel signe ?
Non, les contextes et les processus sont très différents. — Non. Certains (j'en suis, et je vous invite à participer à cette réflexion) s'en préoccupent, beaucoup y sont à tout le moins indifférents ; on peut le constater dans les forums de typographes. Cependant les bonnes initiatives peuvent être suivies et favoriser un consensus.
Cordialement.
diconoma est typographe, relecteur-correcteur, dictionnairiste